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Nov 6, 2023 57 tweets 9 min read Read on X
La comparaison de l'occupation des Territoires palestiniens à partir de 1967 ou de l'édification d'#Israel au cours des XVIIIe-XXe avec "un cas de colonialisme européen" est emplie de mépris.
Elle soutient la guerre et les extrémismes depuis un siècle.
🧵

1. L'occupation par Israël, un pays grand comme la Bretagne, à la suite de trois guerres d'anéantissement dirigés contre lui, y compris -c'est vrai!- au moyen d'implantations illégales, d'un territoire glacis de 40km de large n'est pas un acte colonial.
Quelle puissance coloniale a eu pour objectif colonial l'occupation à sa marge, dans un milieu fondamentalement hostile, d'un territoire de la taille du Cantal?
Évidemment aucune.

Quel rapport la colonisation avait-elle avec la survie?
Bien sûr aucun.
2. L'édification d'Israël est un cas de nationalisme. De celui des petits peuples, des peuples sans État, des peuples dispersés, des peuples qui jouent leur existence, leur dignité, leur liberté.
Quel rapport en effet entre l'édification d'un État juif -le seul État au monde où les juifs ne sont pas un minorité- dans la région même où les juifs se sont formés en tant que peuple,
et la conquête d'un continent entier -les Amériques-, la décimation des Amérindiens, la déportation et l'esclavagisation de millions d'Africains, l'installation de pays occidentaux -anglo-saxons, latins- de la taille du Canada, des USA, du Brésil?

Aucun.
Quel rapport entre la conquête de l'Afrique et de l'Asie, le placement sous statut inférieur des populations locales, l'exploitation des ressources au profit de métropoles en Europe en compétition les unes avec les autres
et l'édification d'un État où l'égalité des citoyens est proclamée d'emblée, où les minorités nationales ont des droits établis (langue, culture, éducation, religion)?

Absolument aucun.
3. Est-ce à dire que l'édification d'Israël s'est faite sans violence?
Non.

Il n'existe aucun peuple vivant et libre qui n'ait pas eu à se défendre voire à conquérir.
Les Israéliens ne font pas exception.
L'édification d'Israël est bien passée par l'achat de terres et la migration de juifs d'Europe, puis du Moyen-Orient et d'Afrique, dans un but d'autonomie politique.
La première guerre israélo-arabe, menée par une coalition arabe dans le but de détruire d'Israël, a bien été accompagnée de massacres terroristes par des groupes armés israéliens:

- Lydda, peut-être 250 morts.
- Deir Yassin, 120. Saliha, 80.
Un déplacement de populations a bien eu lieu au cours de cette guerre:

700 000 Arabes palestiniens se sont exilés, ont fui ou ont été expulsés de force à des dizaines de kilomètres, en territoires palestiniens (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-E) ou dans les pays arabes alentour.
Cela définit-il un "cas de colonialisme européen"?
Certainement pas.

A la même période (1923), dans le même contexte (effondrement ottoman), est fondée la Turquie, un pays 40 fois plus grand qu'Israël.
Sur son territoire coexistent avant son édification une majorité de chrétiens (7M de Grecs, Assyriens, Arméniens) et presqu'autant musulmans (Turcs et Kurdes). A l'issue de son édification, 85% de la population est musulmane.
Ceci résulte non seulement de l'arrivée, du fait des guerres, de Turcs d'autres régions (Balkans, Méditerranée, Asie mineure), et de Kurdes privés d’État au moment de l'effondrement de l'Empire Ottoman (au profit des États turc et arabes)
mais plus encore du génocide de 600 000 à 1M d'Arméniens, de l'élimination physique de 500 000 à 900 000 Grecs pontiques et anatoliens, de l'expulsion forcée des chrétiens survivants, en Europe, dans le Caucase:
1,3M de Grecs sont expulsés en République hellénique. Ces réfugiés forment alors 20% de la population! L'expulsion, la diasporisation et l'éradication des chrétiens a abouti là a disparition total de l'élément grec et arménien de la Turquie.
Vient-il à l'idée de qui que ce soit de présenter la Turquie moderne comme un État colonial, illégitime voire à démanteler? Jamais.
Jugerait-t-on autrement que belliciste la demande de réintégration des millions de Grecs à leurs foyers d'origine (des villes de 20 000 habitants et plus ont été vidées de leurs habitants)? Absolument pas.
Jugerait-on autrement que dilatoire, manipulateur ou fantasque de tirer prétexte de leur différend territorial et même de leur antagonisme (!) pour suggérer à la Grèce et la Turquie de disparaître et se fondre en un seul État?
L'accusation de colonialisme n'a qu'une visée: disqualifier les Israéliens "comme nation illogique".
Aucun peuple libre et vivant n'a pas eu à se défendre ou à conquérir... mais cela ne vaut pas pour les Israéliens:
Dans un monde antisémite, aucune réalisation juive, individuelle ou collective, n'est perçue comme légitime ou normale.
- Le sionisme ne coche aucune des cases essentielles du colonialisme.
- Et en tant que nationalisme, il n'a eu ni la violence, ni le caractère discriminant de pléthores de réalisations nationales.
Mais il est l'objet des caractérisations les plus outrancières.
Cette outrance est un refus des réalités humaines, du cheminement compliqué des peuples, surtout les plus petits.
Une des leçons tirées de l'horrible entreprise coloniale est que les peuples doivent pouvoir s'autodéterminer. Et qu'ils ont droit à l'exercice d'une souveraineté.
Que ce faisant ils doivent toujours composer les uns avec les autres puisque leur histoire est partout un entrelacs. Qu'en conséquence de quoi, toute nation indépendante est aussi plurielle.
Israël-Palestine peuvent cocher toutes ces cases.
Israël en tant qu’État issu du plan de partage de 1947 est conforme à ces idéaux internationalistes:
- un territoire nécessairement limité, qui ne s'étend pas à l'emprise historique de la présence juive,
- une démocratie où les citoyens sont égaux quelle que soit leur origine.
La qualification de colonialisme, au mépris des faits, permet de présenter Israël comme un pays à décoloniser, c'est-à-dire "une phase transitoire à supprimer", voire une "entité", un "régime" à éradiquer.
Cette qualification donne à l'irrédentisme arabe -qui ne conçoit les Juifs, comme les Amazigh ou les Kurdes, qu'en communautés subordonnées- ainsi qu'au suprémacisme islamique -pour lequel l'éradication d'une quelconque souveraineté juive est un objectif eschatologique-
la respectabilité dont ces extrémismes contraires à tous les idéaux humanistes ne devraient jamais pouvoir se revêtir.
En méprisant l'histoire des peuples et la complexité des réalités humaines, en distordant les faits, les fantasmes décoloniaux antisionistes, qu'ils soient nourris par l'ignorance, l'antisémitisme ou la culpabilité postcoloniale, ne servent aucun des intérêts palestiniens.
En dépit des vicissitudes, les citoyens israéliens, juifs et arabes, sont parvenus à faire vivre une démocratie de 7M de juifs et 2M d'arabes au Moyen-Orient.
Les pro-Palestiniens anti-Israéliens ensevelissent toute la société palestinienne dans leurs propres fantasmes -islamistes, ultranationalistes ou décoloniaux.
Ils n'accordent de la valeur aux Palestiniens que dans la mesure où ils les inscrivent "jusqu'au dernier" dans le combat contre la réalisation du sionisme, sinon dans les actes, du moins dans l'intransigeance.
Ils œuvrent contre la coexistence d'un État juif et d'un État arabe entre le Jourdain et la Méditerranée.
Ils déconsidèrent les aspirations nationales de Palestiniens patriotes et disposés à coexister avec Israël, qu'ils invisibilisent et qu'avec des descriptions outrancières, ils font évidemment passer pour des traitres.

Qu'en espèrent-ils?
A ceux qui m'auront lu et qui se savent avoir une relation "ambiguë" avec les notions de peuple juif (peuple/religion) ou de peuple palestinien (par rapport à la généricité d'une identité arabe), un 📖 m'a beaucoup aidé lorsque j'ai voulu mieux connaître l'histoire des 2 peuples:
"Israël / Palestine, L’Histoire au-delà des Mythes" de Stroun et Harsgor

editionsmetropolis.com/livre/israel-p…
C'est une réflexion sur deux légitimités. Le livre a été loué par Yossi Beilin, promoteur juif israélien de l'initiative israélo-palestinienne de Genève, et par Azmi Bizhara, chercheur et ancien député arabe israélien.
En complément, ce thread (↓ ) interroge, à partir de la déclaration du président sud-africain, cette facilité de claquer sur Israël-Palestine d'autres réalités ... et le courage, qu'il faut, et qui manque si souvent, pour rendre compte des deux peuples.
Le thread (↓ ) suivant interroge la systématicité des caractérisations outrancières d'Israël ("colonisation", "apartheid", "nettoyage ethnique", "génocide", rien n'y suffit) au mépris des faits, ce qui a pour effet révisionniste, par équivalence,
de dénaturer et minorer les occurrences de ces crimes dans l'histoire, et d'en bafouer la mémoire:

Un thread sur la récurrence des caractérisations outrancières des réalités en Israël/Palestine et ce qu'on peut attendre de ceux qui les tiennent lorsqu'ils sont démentis par les faits (spoiler: rien) :

ERRATUM 🙄: dans le premier tweet, il faut lire "édification d'Israël au cours des XIXe et XXe" !
#Israel #Palestine

🇮🇱🕊️🇵🇸
Au sujet de la situation actuelle:

Le Hamas et les suprémacistes islamistes ont une hiérarchie: la vie d'un Palestinien vaudra objectivement, concrètement, toujours moins que le meurtre d'un Juif.
Comment nous battons-nous pour que chaque vie compte?
Par son pogrom du 7 octobre, le Hamas a fait la démonstration qu'il avait les capacités et l'idéologie pour torturer, décapiter, égorger, éventrer, violer, brûler 1400 civils de tous âges et conditions en 8h seulement, et kidnapper 200 otages.
Le 7 octobre, les Palestiniens du Hamas ont décidé de rompre la trêve et de déclarer la guerre à Israël. Alors que Gaza a déjà connu plusieurs guerres, comment les anti-Israéliens justifient-ils cette entrée en guerre sans que les civils de Gaza n'aient d'abris antiaériens?
En réalité, le Hamas n'opère que depuis des zones civiles, ce qui fait courir à la population des risques insensés. Quelle vision des siens et de l'Autre justifie-t-elle un tel procédé?
Comment Israël peut-il détruire l'infrastructure du Hamas (commandement, combattants, matériels) pour protéger sa population en minimisant les pertes civiles?
La gueule du cas de colonialisme européen et du binarisme d'une histoire humaine simplifiée à son extrême

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Nov 2, 2024
Dans sa réponse à @srodan, @shalmani_abby, @CarolineFourest au sujet de l' #UNRWA, @jsoufi n'inclut pas des éléments qui comptent.

En voici quelques-uns 🧵

Image
J. Soufi écrit "En 1949, l’AGNU vote la résolution 302, qui créé une Agence pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés Palestiniens".

Il faut bien se rappeler que le terme palestinien n'a pas le même sens à l'époque qu'aujourd'hui. (Voir cette une du NYT par exemple.) https://www.nytimes.com/1945/12/04/archives/arabs-to-boycott-palestinian-goods-vote-action-against-jewish.html
Le terme désigne tous les habitants de la région de Palestine, qu'ils s'identifient au peuple juif ou à la nation arabe. Lorsque J. Soufi poste "UNRWA 🇺🇳 🇵🇸 ", c'est donc un anachronisme.
Read 35 tweets
Aug 4, 2024
Ressorts de l'antisionisme - Exemple n°1
"Nier l'histoire démographique et politique de la région" (🧵 , 2e partie)

L'ultranationalisme arabe a aussi progressivement cédé le pas au profit du nationalisme islamique, qui remporte les dernières élections palestiniennes (en 2006). Image
Cette doctrine suprémaciste et nationaliste palestinienne fait de l'éradication de la société israélienne un objectif eschatologique. Elle vise l'instauration d'une théocratie islamiste (sur le modèle de la dictature des mollahs iraniens) sur toute la région.
Elle pousse à leur extrême les fantasmes complotistes antisémites et la dégradation radicale du peuple juif et cible les juifs du monde entier.

fr.wikipedia.org/wiki/Charte_du…
Read 12 tweets
Aug 4, 2024
Ressorts de l'antisionisme - Exemple n°1
"Nier l'histoire démographique et politique de la région" (🧵, 1re partie)

Pour mémoire, après la fin des royaumes hébreux (Ier s.), la région est incorporée à une succession d'empires.
A l'empire romain d'abord, qui défait les Juifs et renomme la Judée Syrie palestinienne (du nom d'un ancien peuple de la côte d'origine égéenne).
Puis à des empires chrétiens (byzantin, croisés), islamiques (arabes, ottoman), colonial (britannique).
Sur ces terres impériales, les communautés circulent, coexistent, s'imbriquent, mais sans former une collectivité politique ou culturelle commune au cours du temps.
Chaque communauté continue de se rattacher à son propre peuple.
Deux communautés se distinguent:
Read 28 tweets
Mar 29, 2024
#Gaza #Israel Les ressorts des sympathies et antipathies de @jsoufi lui appartiennent. Il n'en demeure pas moins nécessaire de comprendre à quoi aboutissent les mystifications qu'il opère dans sa réponse, assez dédaigneuse, à l'article de @quatremer.
↓🧵

1- En prétendant au contraire du droit international que le jus ad bellum et le jus in bello ne se conjuguent pas (dans le principe de proportionnalité), il escamote les buts militaires et par conséquent les motifs et menaces.
Ainsi les Israéliens ne sont plus placés face à une organisation terroriste et dictatoriale ayant développé les capacités militaires et démontré l'intention de commettre des crimes de masse {réalité} mais face à une population désarmée seulement {invention}.
Read 14 tweets
Nov 3, 2023
1 On peut trouver dans des situations en Israël-Palestine des tas de similitudes avec des phénomènes coercitifs (déshumanisation de l'ennemi par le ministre Galant, comportement des colons à Hébron) mais pour dresser des comparaisons avec les pires phénomènes de l'histoire,
2
il faut pour cela totalement évacuer de l'équation:
- les proportions
- l'égalité des citoyens proclamée en Israël dès son édification en 1948 (qui dément le caractère raciste du sionisme)
- l'hostilité éradicatrice à l'encontre d'Israël, qui précède l'occupation de 1967
3 et qui dépasse les mouvements terroristes palestiniens ou plutôt dont
les mouvements terroristes sont aussi une composante, prenant le relais de pays arabes coalisés ou assurant sur place l'agenda de la république islamique d'Iran.
Read 27 tweets
Nov 14, 2022
J'ai écouté #Repliques ↓ d'Alain #Finkielkraut avec Jean-Fabien #Spitz et Iannis #Roder sur la #Laicite scolaire et j'ai été affligé des interventions de J.-F. Spitz 🙄
Voici ma réponse. 🧵 ⤵️
Non, l’École publique n'est pas le simple "espace public" (dans lequel prime la libre manifestation des opinions, même religieuses, dans le respect de l'ordre public établi par la Loi), auquel J.-F. Spitz n'a eu de cesse de la renvoyer tout au long de l'émission.
L'école n'est pas la rue. Sans quoi il n'y aurait pas lieu de scolariser les enfants.
Read 32 tweets

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