Thread by @DocPepper_FR

[Fakemed] Ça pillule en toute anarchie.

D'un côté vous avez la science, les Ordres et une codification très stricte. Un médecin se disant magnétiseur sur sa plaque se fera étrillé par son ordre. Un dentiste n'a pas le droit d'écrire sur sa façade "cabinet dentaire".

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Un médecin a le droit uniquement à une petite plaque en laiton de 30x25 cm. Article 81 (article R.4127-81 du code de la santé publique) ! Oui oui, la taille de la plaque est dans le code de la santé publique !

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C'est ultra condifié par les Ordres. Idem la communication notamment sur les réseaux sociaux. Je connais des dentistes qui ont du fermer leur compte Insta, car ils présentaient un produit en citant une marque, s'apparentant à de la publicité. Alors qu'ils présentaient juste.

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Mais ça va plus loin, interdiction d'avoir un médecin dans un centre de santé s'il partage la même porte d'entrée qu'un ostéopathe ou un réflexologue.

Bref tout est fait, écrit, codifié, pour verrouiller la médecine. Et la brider.

Et ça bride sec.

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On peut critiquer cela, mais au fond tout est fait pour protéger le patient des dérives. Et c'est bien. Sauf que tout ne se passe pas très bien en fait, car en face, rien ne bride. Et la différence de traitement est incroyablement avantageuse pour les pseudos-sciences.

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On a eu des exemples de médecins empêchés en 2018 de dire haut et fort que l'homéopathie c'est du charlatanisme, ceci en accord avec l'ensemble des académies scientifiques du monde, mais par contre personne pour empêcher ces charlatans de continuer de traiter avec du sucre.

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En fait les Ordres et le législateur sont totalement dépassés par ce qui se passe entre médecine et fakemed. Les outils, les textes, leur application, rien ne va. Et les fakemeds sont en croissance quasi exponentielle depuis quelques années, accéléré avec le COVID. 0 bridage.

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Et en face, on a quoi, donc ? Les fakemeds. Ils peuvent écrire en grand "centre de soins" sur leur façade. Ils peuvent promouvoir dans les médias, télé, réseaux sociaux tout et n'importe quoi. Sauna vaginal, Reiki quantique, Techniques d'ostéopathie quantique, etc.

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Aucun Ordre pour sanctionner les dérives. Aucun contrôle de formation. Et ça va plus loin. Ils arrivent à obtenir des "agréments". Par exemple les ostéopathes, par lobbying ont réussi à obtenir des agréments pour les écoles. Mais c'est toujours pas un diplôme d'Etat.

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Le "D.O." après le titre c'est juste "diplômé d'ostéopathie". Et quand on regarde le décret des agréments, en gros il faut que les profs soient ostéopathes, eux-même issus d'une école agréé, etc. En boucle. Mais à aucun moment l'Etat vient contrôler ce qui est enseigné.

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Le patient pense donc voir un praticien issu d'une école agréé, sans savoir qu'aucune autorité scientifique ne la contrôle, ni même l'Etat. Ostéopathe, ce n'est pas un diplôme d'Etat !
Le seul agrément est donc purement administratif. Mais un agrément, ça fait sérieux.

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Ils ne sont pas dans la liste des professionnels de santé selon le code de la santé publique ? Pas de problème, on va leur filer un numéro Adeli et même un RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé). Pourquoi ?
Aucune raison. Mais un numéro RPPS, ça fait sérieux.

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Les maisons de santé, payées par des municipalités, sont vides de professionnels de santé. Alors elles sont heureuses d'accueillir des sophrologues, réflexologues, etc. Ça paye le loyer. Sous le nom "maison de santé". C'est un bâtiment officiel municipal, c'est donc sérieux.

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Les mutuelles se mettent à rembourser les fakemeds. Je connais un dentiste qui m'a dit "regarde le remboursement mutuelle du patient : il est mieux remboursé de sa consultation de naturopathie que du soin dentaire que je viens de lui faire". Être remboursé ça fait sérieux.

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Tiens, parlons sanctions. Un médecin formé à l'injection de botox par exemple, même avec un diplôme universitaire, risque jusqu'à l'interdiction d'exercer s'il ose faire cela à visée esthétique sur un patient s'il n'a pas la bonne spécialité. Bien que médecin.

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En face, des fake injectors qui recrutent sur les RS, font, et risquent ... des amendes. Aucun ne fait de prison, pour exercice illégal de la médecine. Ils se font juste taper sur les doigts. Et on parle d'un produit non définitif (le Botox ça dure 6 mois en gros).

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Car le médecin injecteur est sanctionné par un conseil de l'Ordre. Le fake injector est sanctionné par un tribunal pénal.

Rien que dans la hiérarchie des sanctions et dans leur traitement, y'a un truc qui cloche.

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Niveau communication, les sciences sont tellement bridées, et en face c'est tellement open bar, que la bataille est juste perdue d'avance. Le patient n'a accès qu'aux présentations et promotions de fakemeds sur les réseaux sociaux. Un matraquage permanent.

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Regardez les ostés. Plein de vidéos de bébés, de cou craqués, de femme enceinte, etc. Un décret de 2007 leur interdit ces actes, mais que nenni, y'a PERSONNE pour les sanctionner. Un médecin ferait cela, il prendrait cher (sauf s'il est pote avec les conseillers ordinaux).

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Et parlons de Doctolib. Idem : zéro filtrage. Les charlatans y pullulent en utilisant leur site comme caution. Bha oui, c'est "docto". En plus en 2022 ils ont viré les charlatans, par pression médiatique. Donc ce qui reste est sérieux. Être sur doctolib, c'est sérieux.

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Bref, je comprends que le français ne s'y retrouve pas. D'un côté on bride à mort la science, pour pas qu'elle dérive dans la pseudo-science. Mais sur la base d'une époque où cette pseudo-science n'existait pas seule.
Et où la raison gouvernait. Pas le populisme.

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Le législateur n'a pas anticipé internet, l'hypercommunication. Au nom d'un new age tendance. Il ne protège plus le patient de ses choix, conditionnés eux, par cette communication à sens unique. Choix appuyés par les mutuelles, les mairies, Doctolib, etc.

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Avant c'était la science qui disait ce qui était bon pour les patients. Le législateur suivait la raison et allait dans le sens de la science. Désormais c'est la popularité qui dit ce qui est bon pour le patient. Le législateur suit la popularité, de façon irraisonnée.

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C'est à dire qu'une pratique est tolérée car populaire. Même si totalement en désaccord avec les donnés scientifiques. L'exemple même de l'ostéopathie en France.
Et le législateur est tétanisé à l'idée de brider cela. Pas touche à ce qui est populaire.

L'aire du populisme.

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Bilan : la médecine est bloquée avec un fonctionnement adapté aux années 70. Les pseudos-sciences se sont adaptées aux années 2020, et personne pour les en empêcher.
Car le législateur a peur des mutuelles, de doctolib, des gens. Il ne sifflera jamais la fin de la recrée.

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Tant pis.

On l'aura mérité.

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