Episode 5 : L’endoctrinement
Fr. Baudouin enseigne avec une posture de surplomb qui ne laisse pas la possibilité aux retraitants de comprendre : il refuse les remarques même minimes (cf. Clara) et les questions. N’est-ce pas un signe qu’il s’agit plutôt d’un endoctrinement ?
"On se sent agressé, notre intelligence est insultée "dit @ClaraMOfficiel. En effet, elle fait la distinction si juste entre le silence qui permet l'intériorisation et celui qui ne devrait pas être imposé quand on cherche à apprendre, et qu'on a besoin de poser des questions.
Elle garde l'humilité de celle qui est dans la position de l'apprenante mais même cette posture lui est interdite. Pourquoi, sinon parce que le pouvoir se veut autoritaire ? C'est une véritable abdication de l'intelligence qui fait passer la personne de sujet à objet manipulable.
@ClaraMOfficiel dit : « Je ne peux pas admettre qu’on me dise : « Voilà, ça c’est le bien, ça c’est le mal. » Et heureusement, car cela peut conduire jusqu’au viol de la conscience. On apprend à appeler bien ce qu’auparavant on ressentait comme profondément mal.
Tant de violences sexuelles ont été commises à St-Jean sous le prétexte : « C’est bien pour toi et c’est ce que Dieu te demande… ». Le viol de la conscience a alors conduit à l’agression du corps des personnes victimes.
Fr. Baudouin parle avec une autorité surplombante et intrusive: "MOI, je vois bien le chemin que vous êtes en train de faire". Qui peut affirmer ça ? N’est-ce pas seulement la personne concernée avec sa part de mystère inaccessible et qui fait d'elle un sujet inaliénable ?
Ainsi, des pères spirituels de St-Jean ont pu affirmer à des jeunes avec autorité qu’ils étaient faits pour la vie religieuse, jusqu'à les faire douter de ce qu'ils ressentaient eux-mêmes. N'est-ce pas là un abus de conscience ?
Dans des cas extrêmes des mères ont même donné leur enfant à l’adoption pour suivre un tel conseil... Des années plus tard, certains comprennent et partent, mais le mal est fait.
« Bien vécu ou pas, le silence est toujours la règle au monastère » nous dit Alessandra. En effet, un des plus grands insultes à St-Jean était le reproche « Tu es dans le vécu » car on nous disait que notre ressenti nous empêche d’atteindre « la Vérité ».
Or, cela crée une coupure profonde avec soi-même. On cesse d’être un sujet et on devient encore plus vulnérable à l’endoctrinement puisqu’on apprend à faire taire les révoltes intérieures. Tout devient justifiable par des détournements intellectuels ou spirituels.
Paul a une remarque d’une grande intelligence : Au lieu de découvrir ce chemin essentiel du pardon envers soi-même, Baudouin lui dit que par lui-même c’est impossible, seul Dieu peut le lui permettre. Le chemin psychologique de travail sur soi est balayé, bloqué.
De plus, il lui conseille la bénédiction de la personne qui « agace ». Pourquoi ne pas renvoyer à la psychologie? Pourquoi répondre à des problématiques psychologiques par un discours spirituel? Le mélange psycho-spirituel a déjà été dénoncé au sein de l’Eglise.
Et s. Catherine propose à Simon, pour sortir de son addiction : demande à Dieu de t’en délivrer et tu en seras sorti. Cette croyance en la toute-puissance magique de Dieu tout en niant la responsabilité et les moyens humains peut être la porte ouverte aux abus de pouvoirs.
Fr. Baudouin avertit @WespiserD qu’un mal subi se transforme en mal entretenu si on ne pardonne pas. Il s’agit là d’un renversement de la culpabilité. Le coupable est alors non pas celui qui commet le mal car lui, il mérite la miséricorde,
mais devient coupable la victime qui refuse de pardonner. Il y a plusieurs victimes qui se sont ouvertes à leurs responsables à St-Jean sur les violences sexuelles qu’elles avaient subies et ils ont reçu comme réponse : « Est-ce que tu t’es bien confessé ? »
Prier pour les parents qui portent la Croix d’un enfant avec handicap apparaît d’une brutalité inouïe, alors que Paul est porteur d’handicap et que @JMGenereux a une enfant handicapée.
La façon dont @JMGenereux retourne la situation en disant que sa fille n’est pas une Croix qu’il porte, mais que c’est elle qui le porte en le rendant meilleur, est magistrale. « Je ne porte pas une Croix, je porte un ange »…
A la fin, c’est par une culpabilité induite qu’il est finalement subtilement imposé aux participants de rester jusqu’au bout, même à ceux qui n’en peuvent plus, puisque cette demande se fait à la fin du chemin de Croix.
Le message est clair : le Christ, lui, a été jusqu’au bout de la souffrance et c’est cela qu’il nous demande ! Si le malaise est sain parce que l’environnement est dysfonctionnel, cela est retourné en un soi-disant chemin de Croix voulu par Dieu, porte ouverte à tous les abus
On ressort de cet épisode avec un sentiment d'inversion: ceux qui sont censés savoir et guider semblent peu en lien avec le réel et avec l'autre, tandis que les participants infantilisés gardent les pieds sur terre et cherchent un vrai dialogue.
A bientôt pour l'épisode final.
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Episode 4 : L’exercice du pouvoir mis en place
À cause du silence imposé lors des informations pratiques, Jean-Marc doit gesticuler pour savoir s’il faut des chaussures de marche. Absurde !
D’ailleurs, les participants doivent taire aussi leurs avis : ce sont les accompagnateurs qui choisissent leurs activités.
Cela rappelle ce que nous avons pu vivre : le supérieur décide, même si c’est insensé. Pour les assignations (lieu où on devra vivre), pour les apostolats, pour les services dans la maison : rien à dire, et les frères et sœurs sont déplaçables et remplaçables comme des pions.
#PaulElKHARRAT vit très mal l’injonction absurde au silence. En effet, il s’agit là d’une règle élastique, modifiée à chaque instant par celui qui l'impose... Ce que les participants analysent très bien :
« Quand on nous empêche de nous exprimer, on nous empêche de comprendre », « Je ressens une injustice par rapport au refus du droit de parole », « Faut pas nous tenter vous par la parole, si nous on n’a pas le droit de parler »
Cette règle devient le prétexte d’un contrôle total de ceux qui s'y soumettent. Les gens deviennent comme des lapins pris dans les phares d'une voiture : congelés, sidérés, obéissants.
Et si cela ne suffit encore pas, une bonne dose de manipulation y aide :
La perte dans les pages du psautier est un passage assez comique. Le spectateur non familier de l’Église peut tout à fait s’identifier.
Or, même pour les cathos assidus, le psautier à Saint-Jean, c’est compliqué.
Un psautier pas pratique ainsi qu’une traduction et une structure un peu différentes de celles de l’Église font que même des cathos fervents s’y perdent. Récemment, Rome a exigé des adaptations, mais la promptitude dans l’obéissance, à Saint-Jean, c’est plutôt pour les autres…😉
Chez les sœurs apostoliques de Saint-Jean (communauté féminine de la famille religieuse de fr. Baudouin) une enquête statistique interne a démontré qu’au moins la moitié des sœurs a subi des gestes sexuels de la part de membres de la communauté.
#BienvenueAuMonastère, illustration du système abusif à Saint-Jean
@ClaraMOfficiel @JMGenereux @WespiserD @FABIENNE_CARAT ce que nous voyons dans cette émission bien scénarisée, c’est la mise en place d’un système où, si vous étiez restés, vous auriez souffert autant que nous.
Episode 1 : Le cadre 1/ le titre de l’émission :
Le couvent de Corbara n’est pas un monastère: les frères de Saint-Jean ne sont pas des moines. Ce sont des religieux apostoliques, c’est-à-dire dans le monde, et le silence joue en vrai dans leur vie un rôle bien moins grand.
Et d’ailleurs, la règle stricte de ne pas parler du tout n’existe nulle part. Même dans les ordres les plus “durs”, comme les Chartreux ou les Trappistes, on peut parler en cas de nécessité. ocso.org/qui-sommes-nou…