Quelle que soit la manière dont on compte, la Sécurité sociale est toujours plus efficace que les complémentaires santé.
Un petit fil (1/7)
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En moyenne, les frais de gestion des complémentaires santé s'établissent à 19%.
Cela veut dire que sur 100 € hors taxe, les complémentaires prennent 19 € pour les divers frais de gestion et 81 € reviennent aux cotisants sous forme de prestations.
Cependant, lorsque l'on souscrit à une complémentaire santé, il faut aussi payer une taxe. Il n'y a pas de TVA mais une TSA : taxe de solidarité additionnelle. Le plus souvent 13,27%.
Sur 100€ dépensé par le cotisant... seulement 70,25€ lui reviennent.
La TSA finance la couverture santé solidaire : complémentaire santé gratuite (ou peu chère) sous condition de ressources. C'est un correctif aux inégalités induites par l'existence des complémentaires.
En moyenne, cela améliore le rendement des complémentaires à 77,8€.
Évidemment, quel que soit le mode de calcul, la Sécu est plus efficace car ses frais de gestion sont estimés à 4%.
Ces frais de gestion sont un gaspillage considérable et l'extension de la Sécu à 100% (au détriment des complémentaires santé), serait susceptible de générer 5,4 milliards d'euros d'économies par an (Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie).
On peut imaginer faire plein de choses avec ces économies :
👉les laisser aux ménages
👉améliorer l’accueil dans les services de la Sécu
👉revaloriser certains tarifs aux professionnels de santé
👉investir dans des centres de santé
👉etc.
5,4 milliards, par an !
Fin
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A propos des réformes envisagées sur les franchises médicales et participations forfaitaires : les plus malades (en ALD) seront les plus grands perdants.
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En 2024 le montant des franchises et participation ont été doublés (par exemple : de 0,5 à 1€ sur chaque boite de médicament). Le plafond était inchangé (50€ pour les franchises, 50€ pour les participations)
Cela aurait rapporté au total 880 millions d'euros.
Le montant moyen payé individuellement était de 50€, contre 33 s'il n'y avait pas eu la réforme. Cela varie en fonction de la taille du ménage.
Le surcoût était de 17 € pour les non ALD contre 19 euros pour les ALD (pour un total respectif de 41€ et 78€).
Sur les arrêts maladie, voici ce que dit l'Assurance maladie elle même (rapport charge et produit de cette année) et qui a un rapport lointain avec l'analyse du gouvernement👇
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1) le montant des indemnités journalières pour maladie a augmenté de 28,9% entre 2010 et 2019, puis de 27,9% entre 2019 et 2023.
C'est beaucoup, mais pourquoi cette hausse ? Est elle légitime ?
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2) 60% de la hausse s'explique par des facteurs économiques (l'emploi salarié s'est développé et le montant moyen a augmenté à cause de l'inflation) et démographique (la population en emploi est plus âgée, donc plus malade).
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1 – éléments de cadrage
Le dispositif ALD correspond principalement à une exonération de ticket modérateur pour des personnes en situation de maladie de longue durée ou onéreuse.
En 2022 (pour le régime général), il y avait 12,3 millions de personnes en ALD. 4 grandes familles de maladie rassemblent l’essentiel des effectifs : maladies cardiovasculaires (32%), diabète (27%), tumeurs malignes (19%) et psychiatrie (12%).
Quelle est la logique à rembourser les soins en fonction du niveau de ressources ?
Hypothèse : diviser pour mieux régner.
Pour le comprendre il faut revenir à l'automne dernier avec le PLFSS de Michel Barnier.
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La stratégie pour maîtriser la dépense publique de soin était d'augmenter le ticket modérateur (TM), c’est-à-dire la part qui n’est pas prise en charge par la Sécu (mais par les complémentaires).
La proposition était de passer le TM de 30% à 40% pour la consultation.
Le problème de cette stratégie est qu’elle vise tout le monde en même temps, quelle que soit la catégorie de revenus. Et en plus elle a des effets particulièrement importants sur les plus modestes.
Un fil sur 2 enseignements importants du rapport 2024 de la DREES sur les complémentaires santé.
➡️Les frais de gestion restent très élevés
➡️Les complémentaires santé ne sont pas rentables
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Les frais de gestion ont baissé de 0,3 point en 2023 pour atteindre 19,3% de moyenne - ce qui reste largement supérieur à la Sécu (environ 4%). Le type de complémentaire ne change rien à l’affaire.
Autrement dit, les entreprises d’assurance (à but lucratif) coutent cher mais les mutuelles et institutions de prévoyance (à but non lucratif) coutent cher aussi. Le problème n’est pas le type de complémentaire mais l’existence du marché.
L'attaque contre les arrêts maladie des fonctionnaires se fonde en partie sur ce rapport de l'IGAS publié en septembre.
Le problème est que lorsqu'on le lit, il est loin de dire que les fonctionnaires sont dans l'abus... au contraire !
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La statistique qui circule énormément est celle-ci :
"L’année 2022 marque un décrochage entre les secteurs public et privé avec en moyenne 14,5 jours d’absence pour raison de santé dans l’année par agent public contre 11,7 jours par salarié du secteur privé." (p. 1)
L'autre chiffrage utilisé concerne le coût des absences:
"Le coût des absences pour raison de santé, défini comme le montant des jours rémunérés non travaillés, est évalué par la mission à 15 Md€ en 2022. Le total des jours d’absence pour raison de santé représentait 350 k ETP."