1/15
En début d'année, j'avais fait un thread à propos du poids relatif de SARS-CoV-2 et des virus Influenza parmi les malades dépistés pour les virus respiratoires.
Voici une mise à jour intermédiaire (alors que la vague annuelle des virus Influenza entre en ↘️)...
2/15
La comparaison s'appuie sur le dépistage SYNDROMIQUE des virus respiratoires.
Intérêt+++ pour comparer les prévalences/incidences respectives de chaque virus car tous les taux de dépistage sont les MÊMES (panel PCR où toutes les cibles sont testées systématiquement)...
3/15
C'est donc bien plus représentatif des % respectifs de chaque virus dans la population, que les données habituellement présentées dans les bulletins épidémiologiques qui ne s'appuient que sur des PCR ciblées, dont les taux de dépistage varient+++ d'un virus à l'autre...
4/15
Les données de suivi syndromique sont dispo ici (actualisées au 8 mars 2024) :
5/15
La comparaison porte sur 6 paramètres :
A) SARS-CoV-2
B) 5 catégories rattachées aux virus grippaux :
Influenza A (no subtype)
Influenza A H1
Influenza A H1-2009
Influenza A H3
Influenza B
(parmi les 22 cibles du panel RP2.1 utilisé : ) biofiredx.com/products/the-f…
6/15
On peut alors comparer l'AUC de ces 2 groupes (SARS-CoV-2 versus cumul des virus Influenza), et donc comparer les % respectifs de ces virus, parmi les MALADES testés, tout en ayant strictement les MÊMES taux de dépistage pour tous ces virus...
7/15
On commence par les virus Influenza, du plus vers le moins prévalent.
À gauche les courbes "brutes".
À droite l'AUC correspondante.
Le point de départ est le début de la vague Influenza 2023-2024.
Tout d'abord pour Influenza A H1-2009.
AUC = 32003 UA (unité arbitraire)
8/15
Ensuite, Influenza B.
AUC = 17813 UA
9/15
Ensuite, Influenza A H3.
AUC = 17629 UA
10/15
Puis Influenza A (no subtype).
AUC = 1878 UA
11/15
Et Influenza A H1.
AUC = 260 UA.
Soit un total de :
32003+17813+17629+1878+260 = 69583 UA pour l'ensemble des virus Influenza.
12/15
Sur la même période, pour SARS-CoV-2, on mesure une AUC de 71030 UA 🤷♂️
Ceci pour 1 seul virus (et ~1 seul variant = JN.1), versus au moins 3 virus Influenza pendant leur unique vague annuelle...
13/15
Quand vous entendez que la Grippe est plus fréquente que la Covid, c'est faux.
Même en pleine vague grippale annuelle, SARS-CoV-2 reste plus prévalent que les virus Influenza.
De plus SARS-CoV-2 va continuer à circuler toute l'année... pas les virus Influenza 🤷♂️
14/15
D'où l'intérêt des panels PCR syndromiques, qui montrent le % respectif de chaque virus parmi les malades dépistés, grâce des taux de dépistage strictement IDENTIQUES pour tous les virus testés !
Pas "d'effet loupe" sur telle ou telle étiologie en fonction de la période🤷♂️
15/15
C'est d'ailleurs un atout pour améliorer la pertinence des diagnostics en infectiologie, et donc également pour rationaliser les traitements :
A) dépistage plus exhaustif
B) avec meilleure sensibilité
C) résultats plus rapides
1/12
J'aimerais insister sur 2 points en lien avec cette 1ère estimation d'efficacité pour le vaccin anti-grippal cette année.
Tout d'abord, les données produites par le réseau Sentinelles, sont présentées par SPF, sans précision sur l'outcome concerné...
2/12
On parle donc d'efficacité vaccinale, mais sans savoir s'il s'agit de l'efficacité :
A) anti-infection ? Peu probable, car il n'y a pas d'étude basée sur un dépistage PCR systématique
B) anti-forme symptomatique ? Possible car basé sur réseau de médecins de ville...
3/12
C) anti-hospitalisation ou décès ? On ne sait pas car le rapport SPF ne précise pas si l'efficacité est mesurée en termes de ↘️ d'hospitalisations/décès.
Si on reprend la synthèse du CDC sur les années 2004 à 2020, on reste cohérent...
1/6 Petit thread intégré à une discussion enrichissante, ce jour.
Ci-dessous les % respectifs de Covid, Grippe et infections à VRS recensées à l'hôpital (RENAL) ou en labo de ville (RELAB), sur la période de surveillance hivernale... pasteur.fr/sites/default/…x.com/C_A_G0101/stat…
2/6 Pour rappel, comme il s'agit uniquement de données issues des PCR hospitalières, ou des PCR triplex prescrites en ville, il s'agit bien de MALADES, en l'occurrence des "syndromes grippaux", "infections respiratoires aigües", "pneumonies"...
3/6 De la même façon qu'on ne disserte pas sur la température d'un jour donné, mais sur la tendance couvrant l'ensemble d'une période de surveillance, on fait pareil en épidémio, avec ici les % cumulés sur la période des infections DITES "hivernales" 😅...
1/7 Comme j'adore les dissonances cognitives, on va parler de la vague d'infections respiratoires qui plonge actuellement les hôpitaux dans la crise.
On va s'attarder sur 2 discours qu'on entend très souvent ces dernières années, mais qui se "marient" très mal en fait 😅...
2/7 Le 1er discours, c'est celui qui vous incite à rechercher le maintien de votre immunité acquise via des réinfections successives, censées vous éviter des formes graves d'infection...
Exemple 🔽 qui ne veut que votre bien 🤡
3/7 Le 2nd discours c'est celui qui met en avant l'âge avancé des patients hospitalisés ou tués par ces infections (majorité de personnes âgées de >65 ans, cf. stats de SPF).
Ce sont donc les personnes qui ont connu le plus d'années d'épidémie, et donc de réinfections...
1/6 Dans ce mini thread j'ai oublié un autre mécanisme indirect qui peut potentiellement lié infection et cancer, sans passer par une oncogénicité intrinsèque du virus (capacité à transformer les cellules qu'il infecte en cellules tumorales)...
2/6 Cet autre mécanisme c'est la ↘️ d'expression du CMH-1 à la surface des cellules infectées par SARS-CoV-2.
Une caractéristique qui le différencie+++ des virus Influenza qui ont au contraire tendance à ↗️ cette expression...
3/6 Cette caractéristique de SARS-CoV-2 l'aide à échapper à l'immunité adaptative, notamment à l'action des Ly T CD8+ qui détectent les cellules infectées via des peptides viraux présentés via le CMH-1 à leur surface.
Cette faculté ↗️ depuis Omicron
1/5 Un point à ne pas oublier, c'est que la capacité à un induire le cancer n'est pas le seul risque à évaluer.
Via l'inflammation induite par une infection, la prévalence des cancer peut aussi ↗️, même sans oncogénicité intrinsèque du virus...
2/5 La Covid est une infection apparue vers fin 2019/2020, et dont la prévalence n'a vraiment explosé qu'à partir de fin 2021 avec l'arrivée du variant BA.1.
Elle se surajoute aux infections endémiques pré-existantes, et ↗️ la fréquence d'épisodes infectieux dans la population...
3/5 Ainsi, la population connaît plus fréquemment des épisodes d'inflammation respiratoire et/ou systémique.
Or le lien entre inflammation et cancers est largement décrit dans la littérature scientifique...
1/13
Le monde se trouve dans une situation dangereuse et peut-être inextricable.
Nos ennemis - et je dis bien ennemis, pas simplement adversaires - ont emporté l'opinion publique dans l'anti-science via des narratifs et la contestation des faits...
2/13
Les narratifs populistes sont toujours victorieux car ils flattent les bas instincts.
Ceux qui adhèrent à ces narratifs sont irrécupérables car ils ne s'attachent plus au faits, mais à l'émotionnel et au biais de confirmation...
3/13
C'est là que le piège se referme, car pour les combattre, on nous demande d'être factuels, pondérés... et donc limités à la stricte objectivité... qui est une valeur à laquelle ces individus et l'opinion publique ne sont justement absolument plus sensibles 😅...