En fouillant le blog de Jean-Luc Mélenchon, grâce au travail précis de @ActOpi, on retombe sur ses déclarations d'une violence rare à l'égard de Nemtsov, Navalny ou l'Ukraine.
Ici, un billet en date du 4 mars 2015, quelques jours après l'assassinat de Nemtsov devant le Kremlin
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Mélenchon entame son billet en définissant Nemtsov comme un "inconnu à la personnalité plus que trouble", accusant les États-Unis de propagande et Navalny d'être un leader "ultra violent" main dans la main avec des "néonazis russes".
Le verbatim exact du Kremlin.
Crachant sur le cadavre encore chaud de Boris Nemtsov, Jean-Luc Mélenchon le diabolise par association avec Navalny, le présente comme un "voyou politique ordinaire".
Il évoque également une "terrible humiliation" concernant l'entrée dans l'OTAN d'anciens pays du bloc soviétique.
S'ensuit un laïus cochant tous les éléments de langage de Moscou: le crime ne profite pas à Poutine, la Crimée était "enchaînée" à l'Ukraine, "la Crimée est russe depuis toujours", les "nazis au gouvernement de Kiev", "l'interdiction de parler russe dans les terres russophones".
La suite va encore plus loin dans la reprise des éléments de langage de Moscou.
Nemtsov était "acquis aux ennemis de la Russie", payé par des "officines" occidentales, face au gouvernement "ultra anti-russe de Kiev", glorification de la puissance de l'armée russe.
Tout y passe.
Entre deux saillies marquées par un anti-américanisme violent, Mélenchon conclut son billet en dénonçant les "bandes armées ukrainiennes" coupable de "sauvagerie".
Il s'en remet au "sang-froid de Vladimir Poutine", et se délecte de "l'écroulement de l'économie ukrainienne".
Tous les éléments de langage exposés précédemment sont évidemment une reprise pure et dure de ceux du Kremlin.
Mélenchon insiste même sur la "désagrégation de ce pays qui a tant de mal à en être un", reprenant le récit d'une Ukraine artificielle.
Vous pouvez retrouver son billet de blog sur son site.
On n'est que peu surpris de ses déclarations lunaires de ces derniers jours sur l'Ukraine, au regard de ses positions passées.
À nouveau, merci à @ActOpi pour son travail sur le sujet. jean-luc-melenchon.fr/2015/03/04/ava…
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Dans un extrait circulant aujourd'hui, Françoise Laborde déroule, en à peine 1min40, au moins 9 (!) récits prorusses sur CNEWS.
Petit tour d'horizon🧶
1/"Avant d'arrêter l'armée russe, bon courage".
On retrouve ici le très classique argument de l'invincibilité de l'armée russe.
On rappellera donc par exemple l'année 2022 : la défaite russe devant Kyiv, les contre-offensives ukrainiennes à Kharkiv et Kherson.
2/ et 3/ "Les jeunes Ukrainiens ne veulent plus se battre" et "L'âge moyen du soldat ukrainien est de 49 ans".
Ici encore, deux arguments laissant entendre que l'Ukraine est sur le point de craquer. Deux remarques.
1)L'âge moyen est de 43 ans, pas 49. lavoixdunord.fr/1447386/articl…
Rappelons que le "vivier inépuisable des hommes" en Russie est un leitmotiv très fréquent de la propagande russe et de ses relais.
La population russe est 3 fois supérieure à celle de l'Ukraine, et cette dernière a des problèmes de personnels dans son armée, mais...
...ça ne fait pas tout. La question du "personnel" dans l'armée russe n'est pas exempte de contraintes.
On entendra peu de personnes souligner que les cas de désertion ont doublé par rapport à l'an dernier
Il faut aussi ajouter à cela l'augmentation rapide (surtout depuis le début d'année) des paiements et bonus pour s'engager dans l'armée russe. Dans la région de Rostov, on est à près d'1,6 million de roubles de bonus de signatures.
La Russie et ses services de renseignement mènent des opérations d'espionnage, de sabotage, de subversion, de plus en plus régulières sur le sol européen ces derniers mois.
Ce fil a pour but de les recenser au cours du temps.
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Hervé Carresse nous gratifie d'une analyse de haut vol en évoquant la perte d'un "bataillon par jour" par l'armée 🇺🇦 dans le seul secteur de Tchassiv Yar, près de Bakhmout.
Il évoque des redditions et mutineries supposément massives.
D'où tient-il ses informations ?
Un fil🧶
On savait depuis longtemps qu'Hervé Carresse, le compère de Régis de Castelnau, repompait les résumés militaires de milbloggers russes qu'il ne faisait que traduire en français.
Mais là, ça prend un tour un poil plus intéressant.
La carte présentée est familière et la traduction des noms de village est russe, et non ukrainienne (Chasov Yar au lieu de Tchassiv Yar, Krasnoe au lieu d'Ivanivske etc...), ce qui laisse supposer de son origine.
Après une courte recherche inversée, on tombe sur ce post.
Je tombe sur un thread rempli d'approximations et tordant les faits pour faire donner à certains événements le sens qu'ils n'ont pas.
Ici, la question des "langues" régionales en Ukraine, et la soi-disante martyrisation des russophones.
Un fil🧶
L'auteur parle ici de l'abrogation d'une loi votée en 2012 sous la présidence de Viktor Ianoukovitch, qui quittera l'Ukraine pour la Russie lors de sa cavale pendant le Maïdan.
Elle prévoit la reconnaissance de "langue régionale" dans les oblasts à certaines conditions.
Ce statut pouvait donc être accordé si ladite langue était déclarée comme maternelle par 10% de la population.
Cette langue pouvait dès lors être utilisée par le résident régional auprès des institutions ukrainiennes.
Dans Dimanche en politique de ce jour, Jean-Luc Mélenchon est questionné sur la menace représentée par la Russie.
Réponse : l'OTAN est en partie responsable, car la Russie se sentirait elle-même menacée (et elle a bien raison de le penser selon lui).
Plus loin, Mélenchon affirme qu'en étant allié de l'Ukraine, nous sommes "quasiment co-belligérants".
Il continue en affirmant que nous avons "déjà plus de 2 000 hommes dans le coin" (en faisant référence à la présence de l'armée française sur le flanc est de l'OTAN).
Mélenchon considère que l'accord douanier avec l'Ukraine (pour soutenir l'économie ukrainienne en levant des droits de douanes) "ruine l'agriculture française".