Au Moyen Âge, les fidèles étaient à ce point accoutumés au son des cloches que de ne plus les entendre provoquaient en eux une certaine anxiété.
Un chanoine de Tournai, en Belgique, écrit au 14e siècle son angoisse devant un silence prolongé lors de Pâques.
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Les instruments de l’Église rappellent aux paroissiens leur devoir religieux, mais pas uniquement.
Si la liturgie chrétienne est présente à travers les fêtes religieuses, elle marque aussi le rythme au quotidien. 2/10
Tout commence dans les monastères au VIe siècle.
Afin de déterminer l'heure des offices, les moines utilisent des sabliers, cadrans et d'autres accessoires de la sorte, pour ensuite faire sonner les cloches. 3/10
On distingue alors les petites cloches (squilla, nola, etc) pour les activités comme les repas ; et les grosses cloches (campana) pour les offices.
Très prisées, elles seront presque anthropomorphisées. Ainsi, lors d'une cérémonie, on leur donne un nom, cf. Clairelle. 4/10
Mais l'investissement d'une cloche est onéreux : la fabrication, les artisans et les manœuvres impliqués ; cela peut prendre plusieurs mois.
La perception du son des cloches est puissante : pour un clocher de 7 mètres de hauteur, le son est perçu jusqu'à 3,5 km ou plus. 5/10
Loin d'être uniquement un objet de repère temporel, elle rappelle la présence divine tout au long du jour.
À Pâques, l'interruption des cloches se produisait trois jours par an. Un chanoine de Tournai (Belgique) écrit au XIVe siècle son anxiété devant ce silence prolongé. 6/10
Pour bien imaginer la proportion de cloches par km2, on comptait pas moins de 70 cloches réparties sur 185 hectares dans la commune de Tournai.
Et les cloches sonnaient plus d'une demi-heure à Mâtines (au milieu de la nuit) et à Vêpres (le soir). 7/10
Quelques distinctions à ce sujet :
- le tintement : les heures des offices
- le tocsin : sonnerie répétée pour une alerte.
- le glas : décès d'une personne
- l'angélus : prière de l'ange
La volée :
- mariage, utilisation civile,...
Le carillon (avec un clavier) 8/10
Ceci-dit, si son absence est remarquée, faire sonner une cloche ostensiblement est réprimandé : en 1498, à Tournai, des bourgeois séquestrent un curé et des clercs et font sonner les cloches... mais les fidèles seront surtout choqués par leur utilisation intempestive. 9/10
Voici une carte des châteaux médiévaux en France par Jean-Claude Golvin.
Grand fil sur la restitution par l’image de la France médiévale. (1/15) 🧵
2) Vincennes.
Restituer, c’est procéder à une reconstruction méthodique de l’image qui est directement liée à l’idée de la chose étudiée.
3) Saint-Éloi, Bordeaux.
Le résultat du travail ne sera pertinent que par rapport à l’axe de recherche pris au départ, car toute représentation sera inévitablement plus pauvre que l’objet réel lui-même (le monument, la ville).
Au 18e siècle, en Angleterre, il était mal vu pour un homme de porter un parapluie.
Jonas Hanway va pourtant briser ce tabou dans son pays. Explorateur en Perse et philanthrope, il créera un foyer pour les femmes désœuvrées.
Outre le parapluie, sa vie est un vrai roman. ⤵️
Le fringuant Jonas voyagera dès ses 17 ans, alors qu'il était apprenti chez un marchand au Portugal.
Plus tard, il retournera à Londres pour se mettre dans le bain de l'entreprenariat. À 31 ans, alors installé comme marchand à Saint-Pétersbourg en Russie, il décide de prendre la poudre d'escampette et de partir en Perse pour former de nouvelles alliances commerciales.
Une fois fraichement débarqué, il est pris dans un soulèvement régional et se fait sommairement capturer à Astrabad. Les illusions orientalistes auront eu la vie courte.
Considéré comme un vulgaire esclave, son chargement de tissus est volé. Néanmoins, il arrive à s'évader et voyage pendant près d'un mois (plus de 400 km) à pied, à cheval et à dos de chameau. Jonas a le dos solide.
Des œuvres perdues des frères Grimm ont été retrouvées cachées dans une bibliothèque de Poznań en Pologne.
Parmi les 27 volumes originaux découverts, des lettres manuscrites sur l'origine des thèmes abordés et surtout des histoires inédites.
Synthèse et fil. 1/10
La découverte n'est pas banale.
Des scientifiques de l'Université Adam Mickiewicz de Pologne ont passé six mois à analyser chaque livre dans l'espoir de retrouver des textes qui auraient été - supposément - détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. (2)
Mais qui sont-ils ?
Jacob et Wilhelm Grimm ont œuvré sur des contes populaires de traditions orales et le Deutsches Wörterbuch (important dictionnaire d'allemand).
Parmi eux, Hansel et Gretel, Cendrillon, Raiponce, Le petit chaperon rouge, etc. Des récits intemporels. (3)
Peut-on mesurer la durée de vie d'une civilisation ?
Une étude de la revue scientifique PNAS a compilé les données de 324 États sur 3 000 ans. Au total, 291 régimes politiques ont été identifiés.
Population vieillissante, guerres, disparité des richesses. Fil complet. 1/15 🧵
Définir des civilisations ou des sociétés n'est pas tout à fait la même chose. Les termes employés peuvent prêter à confusion.
L'analyse privilégie les « États » prémodernes où des organisations centralisées ont appliqué des règles sur un territoire et une population donnés. (2)
Dans les bases de données compilées, le risque de disparition a augmenté au cours des deux premiers siècles comptabilisés, puis s'est stabilisé sur plus de 168 crises historiques.
La durée moyenne des régimes était d'environ 201 ans. (3)
Le 26 avril 1803, une météorite tomba du ciel sous la forme d'une boule de feu dans l'Orne, en France.
D'après les registres, on en récolta près de 3 000 fragments. L'existence de pierres « hors du monde » était alors impensable. Celle-ci va pourtant faire bouger les lignes. ☄️
La « météorite de l'Aigle », du nom du village, va créer l'effroi parmi les habitants.
Malgré un ciel bleu, un fracas immense se fera entendre et, en peu de temps, il pleuvra littéralement des milliers de petites pierres.
Loin d'être sans précédent, des faits similaires ont déjà été observés.
Des notaires au XVIIIe siècle ont procédé à un acte notarial pour confirmer ce type d'événement par plusieurs dizaines d'individus. Mais l'information, une fois remontée en haut lieu, était récusée.
Touchée par la montée des eaux, la Sérénissime s’enfonce un peu plus chaque année. Pourtant, dès le XIIIe siècle, les habitants sont conscients de la protection et de la beauté de la ville.
La fin annoncée de Venise, véritable serpent de mer. 🔽
Mais pourquoi s'enfonce-t-elle ?
La ville s’enfonce un peu plus chaque année, notamment en raison du pompage intensif des eaux souterraines. Ce procédé a été utilisé pendant des décennies par le secteur industriel situé non loin, à Marghera.
Par ailleurs, les autorités de Venise n’ont pas fait le nécessaire pour préserver la lagune, une immense zone tampon qui protégeait historiquement Venise contre l’effet des marées venues de la mer Adriatique.
Au total, plus de 80 % des marais de la lagune ont disparu.