Selon les Romains, les Germains les appellent les "Walha", des Celtes romanisés bien curieux. Y avait-t’il déjà un parler "wallon" ?
Je vous raconte l'histoire des Wallons et de leur langue, de Jules César jusqu'aux temps modernes.🔽 (1/21)
La première occurrence écrite du mot wallon provient des Mémoires du seigneur de Haynin et de Louvignies en 1465.
Jean de Haynin est un chevalier de noble extraction au service des armées de Philippe le Bon et de Charles le Téméraire.
En plus de participer aux campagnes militaires, il va ainsi relater les événements en laissant de côté son point de vue politique, sans mécénat quelconque.
Au détour de la description de la bataille de Montenaeken, en 1465, une description nous interpelle.
« les dis Liégeois crioite ‘Sain Denis et Sain Lambert’, les Valons et les Tiesons crioite ‘Mourregot’ » (Mourregot signifie Marie).
Une distinction entre “Vallons” et “Liégeois” nous permet de découvrir un groupe d’individus pratiquant la langue thioise.
Les Vallons décrits ici désignent les populations romanes des Pays-Bas bourguignons.
Parlant la langue thioise, usitée par les populations septentrionales de langue d’oïl, Jean de Haynin entrouvre une porte sur notre sujet.
Attesté dès le XVe siècle, le terme “wallon” est connu, aussi bien en adjectif qu’en substantif.
Les Germains utiliseront le mot “Walha” pour les désigner, autrement dit les Celtes romanisés (mais aussi les Romains) habitant le long de leur frontière.
Nonobstant la désignation, cela ne signifie pour autant pas que les Walha aient constitué un peuple, sans même pour autant désigner ipso facto les ancêtres des habitants de l’actuelle Wallonie.
Quelles sont leurs origines ?
Les Celtes vont s’implanter en 450 avant J.-C. dans ce qui est aujourd’hui la Wallonie.
Outre un artisanat de qualité qui serpentera dans plusieurs circuits commerciaux, ils excellent dans la métallurgie, pratiquant ainsi la forge, et seront réputés pour leurs bas-fourneaux.
Jules César distingue trois parties en Gaule (Gallia est omnis divisa in partes tres) : "… dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, s’appellent les Celtes et dans la nôtre Gaulois".
Après la conquête de la Gaule en 57 avant J.-C. par Jules César, un élément déterminant va façonner cette peuplade : une romanisation en profondeur.
Devenus Gallo-romains, ils abandonneront progressivement le patois celte au profit du latin.
Lors de l’effondrement de l’empire romain au Ve siècle, les invasions germaniques, à l’instar des Francs, essaimeront dans cette espace jadis dominé par la romanité.
Concomitant de cette grande période de trouble, le christianisme se diffusera en Wallonie.
Au VIIIe siècle, les Carolingiens, originaires de la Basse-Meuse, détrôneront les descendants de Clovis.
Situé au cœur de l’empire de Charlemagne, le territoire wallon attirera toutes les attentions. Le partage du traité de Verdun en 843 annoncera une période de partition.
Le français finira par remplacer progressivement le latin comme langue d’administration et littéraire.
Mais avant ce constat implacable, la résistance de bon nombre de patois s’est longuement fait entendre dans un amalgame de territoires soumis aux conquêtes.
En termes de dialecte, on distingue le liégeois, le namurois, deux zones de transition entre le wallon et l’ouest, le wallo-picard ou ouest-wallon, et au sud, le wallo-lorrain ou sud-wallon.
Cependant la Belgique romane ne coïncide pas avec la région wallonne
Dans les régions romanes, la latinisation de la Gaule a influencé de génération en génération, mais on peut entrevoir le gaulois, auquel il s’est substitué, ainsi que par l’empreinte germanique.
Au fil des siècles, dès 1100, le wallon est individualisé par rapport au picard et au lorrain et, un siècle plus tard, un discernement est déjà marqué entre le liégeois et le namurois.
Ainsi, les parlers belgo-romans continueront à se différencier jusqu’à l’époque moderne.
Au Moyen Age, en France et en Belgique, le français concurrence le latin. Dès la Renaissance, le français arrive à se mettre à jeu égal avec les parlers locaux.
Des différences d'imprégnation existera en zone rurale ou urbaine jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Au XIXe siècle, l’engouement pour le wallon reprend du poil de la bête.
Dès 1822, Charles-Nicolas Simonon écrit un poème sur l’ancienne cloche de la cathédrale de Liège (Li côpareye). Nicolas Defrecheux publie en 1854 la chanson “Lèyîz-m'” (laissez-moi pleurer).
Le théâtre n’est pas en reste pas en 1885 avec la pièce créée à Liège, véritable comédie-vaudeville : Tatî l’ Pèriquî (Gauthier le Perruquier).
L’attachement au wallon prend tout son élan. Des troupes de théâtre vont ainsi naître un peu partout en Wallonie.
La Société liégeoise de littérature wallonne débute en 1856 et encourage les productions littéraires en langue wallonne.
Des concours annuels y sont organisés. Œuvres lyriques, dramatiques et travaux philologiques vont se consacrer au vocabulaire des métiers traditionnels.
Un symbole va par ailleurs se démarquer : “Li Tchant dès Walons”, autrement dit Le Chant des Wallons, composé lors d’un concours organisé en 1900 et 1901.
Presque 100 plus tard, en 1998, le Parlement wallon le reconnaitra, dans sa forme française, comme hymne de la Wallonie.
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Léonard de Vinci meurt le 2 mai 1519 au château du Clos-Lucé.
L'homme de la Renaissance laisse derrière lui une somme immense. Le "Codex Atlanticus" rassemble un recueil de dessins et de notes, dévoilant de nombreuses inventions et idées en avance sur son temps.
Fil 🧵
Le Codex se compose de 1 119 feuillets.
Ces feuilles abordent des thèmes variés allant de la mécanique à l'hydraulique et des mathématiques à l'architecture, en passant par d'étranges inventions telles que des parachutes, des machines de guerre et des pompes hydrauliques.
Cette page comporte des appareils spéciaux permettant de mesurer une distance.
Les deux machines de gauche mesurent les kilomètres parcourus, tandis que celle de droite compte le nombre de pas effectués.
Que dire alors du prince enfermé dans un poêle de fonte, et d'une princesse qui passe des épreuves pour le libérer ? Au XIXe siècle, certains récits des Grimm vont tomber dans l'oubli.
Tour d’horizon de contes méconnus ⤵️
Le conte du Poêle de fer/fonte (Der Eisenofen) apparaît dans la première édition des Grimm (1812).
Elle rechigne d'abord à le libérer, puis affronte d'étranges épreuves. Le récit devient complexe, instable, et peu adapté à une lecture enfantine.
Il repose sur des motifs anciens : la malédiction, la séparation, l’épreuve.
Mais il enchaîne les ruptures narratives : le prince disparaît, la princesse erre, des figures secondaires surgissent sans logique claire.
Le schéma classique du conte s’efface.
Au Moyen Âge, les cloches rythmaient si profondément la vie quotidienne que leur silence devenait presque angoissant.
Un chanoine de Tournai, au XIVe siècle, raconte son anxiété durant le silence pascal, quand les cloches se taisaient trois jours durant. Fil sur leurs usages ⤵️
Bien plus que de simples rappels religieux, les cloches étaient le métronome du quotidien.
Fêtes, prières, mais aussi repas ou alertes : leur son marquait chaque moment de la journée.
L’usage des cloches commence dans les monastères dès le VIe siècle.
Les moines se servaient de sabliers et cadrans solaires pour fixer les heures des offices… avant de faire sonner les cloches pour rassembler la communauté.
Voici des Moaï déterrés, statues monumentales de l’île de Pâques.
C’est l’explorateur Jacob Roggeveen qui la découvrit et la baptisa Paasch-Eyland, en ce dimanche de Pâques 1722. Récit d’une découverte aussi inattendue qu’exceptionnelle. 🔽
Aujourd’hui, on recense près de 900 Moaï disséminés sur l’île, dont beaucoup ne laissaient autrefois entrevoir que leur tête.
Ce n’est qu’en 2010 que les archéologues ont confirmé ce que beaucoup soupçonnaient : un corps entier sommeillait sous terre.
À l’origine, Jacob Roggeveen n’était pas destiné à cette découverte. L’exploration des terres inconnues ne lui avait nullement été confiée.
D'aucuns diraient que le nom des îles qui assurera sa postérité tient, tout comme lui, davantage du hasard que de la vocation.
Pourquoi la révolution industrielle est née en Occident et pas ailleurs ?
L’Europe a su exploiter ses ressources, innover et structurer une économie performante, nous dit le professeur Kenneth Pomeranz. Trois facteurs clés : énergie, institutions et expansion commerciale. ⤵️
Dans La Grande Divergence, Kenneth Pomeranz s'interroge sur cette avance considérable, notamment par rapport à la Chine ou l'Inde avant 1800.
Pourtant, seule l'Europe a connu une industrialisation rapide. Pourquoi ?
D’abord, l’Europe avait un accès privilégié aux ressources du Nouveau Monde.
Le coton des Amériques et le sucre des Caraïbes ont stimulé son économie, tandis que l’argent du Pérou a facilité le commerce avec l’Asie.