❌Le Conseil constitutionnel vient de rendre une décision de la plus haute importance.❌
A partir d’aujourd’hui, tous les étrangers clandestins auront droit à l’aide juridictionnelle.
Le Conseil vient de censurer la loi de 1991 qui réservait le bénéfice de cette aide qu’aux étrangers en situation régulière. Je vous explique le pourquoi et le comment de cette décision délirante.⬇️⬇️⬇️
Tout d’abord, quel était l’état du droit antérieur.
La loi du 10 juillet 1991 conditionnait l’aide juridictionnelle pour les étrangers au respect de plusieurs conditions et notamment leur situation régulière.
Exemple : une personne sans papier ou sous le coup d’une OQTF ne peut en principe par recevoir d’aide juridictionnelle.
A partir d’aujourd’hui, cette condition saute.
Le Conseil constitutionnel peut, depuis 2008 (merci Sarkozy), être saisi d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC).
Par ce mécanisme, il peut ainsi vérifier, à l’occasion d’un litige, si une loi ne méconnait pas la lecture qu’il fait des droits et libertés fondamentaux contenus dans la constitution.
La question qui se posait ici au Conseil était de vérifier si l’exigence de "situation régulière" contenue dans la loi de 1991 me méconnaissait pas un droit/une liberté garantie par la Constitution.
Pour le Conseil, c’est bien au nom du principe d’égalité (interprété depuis l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) qu’il convient de censurer cette loi.
En effet, les étrangers en situation irrégulière sont placés dans une double situation d’inégalité (injustifiée selon le Conseil).
Premièrement, les clandestins ne peuvent pas accéder à l’aide juridictionnelle alors que ceux en situation régulière le peuvent. C’est là une différence de traitement injustifiée pour le Conseil violant le principe d'égalité devant la justice.
Deuxièmement, le Conseil note que la loi de 1991 prévoyait quelques exceptions permettant le bénéfice de l’aide juridictionnelle à des clandestins (ex : pour les mineurs).
Ceci crée donc une rupture d’égalité avec les autres sans-papiers qui sont privés de l’aide juridictionnelle.
Par conséquent, le Conseil a considéré que l’exigence d’une situation régulière pour bénéficier de l’aide juridictionnelle violait le principe constitutionnel (tiré du chapeau, usé et abusé) d’égalité.
Par conséquent, la loi est tout simplement censurée à partir d’aujourd’hui sur ce point.
Concrètement, vous allez devoir payer pour ceux qui viennent sans autorisation sur notre sol, ne respectent pas nos lois ou sont sous le coup d’une OQTF.
Oui oui car l’aide juridictionnelle ce n’est pas de l’argent magique : c’est de l’argent public. Vos impôts.
D’ailleurs, j’espère que vous avez bien rempli votre déclaration. La date limite c’est dans une semaine.
Maintenant si on raisonne sérieusement deux minutes.
1) Il est scandaleux (mais cela fait 50 ans que ça dure) que le Conseil tire du chapeau (de la DDHC et du préambule de la constitution de 1946) des principes aussi flous et politiques que celui de l’égalité.
Qui plus est pour permettre ce genre de décisions aboutissant à une censure de la loi.
2) Les étrangers clandestins violent nos lois. Il est parfaitement logique qu’ils ne puissent pas bénéficier d’une telle aide, surtout si la loi de 91 le prévoit expressément.
Nous ne sommes pas ici face à un flou juridique que le Conseil viendrait combler : le législateur a expressément exclu les clandestins d’une telle aide.
3) Comme d’habitude, nous allons continuer à payer pour une immigration anarchique qui ne cesse d’augmenter.
Le Conseil constitutionnel vit dans un autre monde : non pas celui du droit mais de la politique et des droits de l’Homme (qui est une pensée progressiste et donc de gauche).
Les sujets politiques appartiennent au peuple et à ses représentants. Pas à des juges non-élus.
Bref, c’était un peu long mais merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Si ce point vous a été utile, n’hésitez pas à le partager.
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Commentaire intéressant (et trompeur) de Laurent Fabius qui mérite une réponse argumentée.
Peut-on modifier la constitution en utilisant l'article 11 (c'est à dire sans passer par le Parlement et directement par référendum) ?
Fil à dérouler⬇️⬇️⬇️
Selon Laurent Fabius, l'article 11 de la Constitution exclut la possibilité d'un référendum en matière migratoire.
En regardant les domaines visés par cet article, on se rend compte que, littéralement, Laurent Fabius a raison.
L'immigration n'y figure pas et c'est un sujet en soi.
Seulement voilà, comme lui indique d'un air taquin @DariusRochebin , le Général de Gaulle a, en 1962, utilisé l'article 11 pour un usage qui n'était pas prévu au texte : la modification de la constitution.
En effet, à l'époque de Gaulle veut modifier la constitution pour passer l'élection du président au suffrage universel direct.
A l'énoncé de ce précédent historique, on voit que Laurent Fabius est visiblement embêté.
Par une décision du 11/04/24, le Conseil constitutionnel a enterré la proposition de référendum d’initiative parlementaire (RIP) des parlementaires LR visant à réformer l’accès aux prestations sociales des étrangers
Voici quelques éléments d'analyse de cette décision⬇️
Le contenu essentiel de ce RIP : fixer une condition minimale de durée de résidence en France ou d’affiliation à un régime obligatoire de sécurité sociale pour les étrangers souhaitant bénéficier de prestations sociales.
Le Conseil devait vérifier conformément à l’article 45-2 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 que « aucune disposition de la proposition de loi (RIP) n’est contraire à la Constitution ».
Tout d'abord, rappelons que cette loi ne révolutionne pas l'état du droit antérieur. La réquisition de biens ou de personnes en cas de guerre ou de troubles graves à l'ordre public est depuis longtemps inscrite dans notre droit.
En réalité, la loi 2023-703 vient réécrire une centaine d'articles déjà existants. Bref, il s'agit de remettre de l'ordre dans un régime complexe et éparpillé dans différents textes.
En résumé, rien de franchement nouveau, hormis de petites mises à jours techniques.
Ensuite, et c'est le point le plus important, que signifie la réquisition?
Eh bien justement, et ceci me permet de revenir au tweet initial cité : LA REQUISITION NE SIGNIFIE PAS LA MOBILISATION EN ARMES.
Sachez que la région de @laurentwauquiez subventionne une association (@Viltais03000) qui gère actuellement UNE DIZAINE DE CENTRES POUR MIGRANTS en ruralité.
Je vous explique en quelques tweets ce que j’ai découvert ⬇️⬇️⬇️
Au départ, je suis intervenu pour soutenir un collectif de villageois dans l’Indre (Belâbre,) dans leur opposition à l’installation d’un centre pour migrants.
Un immeuble situé à coté de l'Eglise, appartenant à la mairie, a été vendu à une association : Viltais. C’est ce bâtiment qui accueillera les 30 migrants, une fois réaménagé.
Depuis 1 an, les habitants manifestent, comme ce samedi, pour s'opposer à ce projet qui leur a été imposé.
Vidéo de contexte du sujet :
Et Viltais n'est pas une petite association de quartier attention.
Plus de 31 millions € de budget, dont 21 viennent de subventions publiques !
Il est peut-être venu le temps de faire un point sur la fameuse (et hautement contestable) décision du Conseil constitutionnel concernant la loi immigration.
On a beaucoup parlé de cette expression "cavalier législatif" mais que désigne-t-elle vraiment?
En quelques tweets, je vous explique 1) ce qu'est un cavalier et 2) pourquoi cette décision est TOUT sauf un "vice de forme" ou même une "erreur technique" comme on a pu lire.
Les parlementaires ont bien fait leur travail. C'est le Conseil constitutionnel qui a, outrageusement, dépassé ses compétences pour se substituer au parlement. ⬇️⬇️⬇️
Qu'est-ce qu'un cavalier législatif?
Ne soyez pas effrayé par l'expression. En réalité, c'est tout simple.
Un cavalier législatif désigne, selon l'article 45 de la Constitution, un article de loi ajouté par un parlementaire mais qui ne comporte pas de lien suffisant avec le texte initial déposé par le gouvernement.
Depuis 1985 (Décision DC-85-198 du 13 décembre 1985) le Conseil constitutionnel use (et abuse) de cet article pour défaire les amendements qu'il considère comme "hors sujets".
Au fond, cet article 45 de la Constitution semble sur le papier une disposition de bon sens.
Ainsi, dans un projet de loi (gouvernemental donc) portant par exemple sur "l'agriculture" on ne peut pas insérer un article instituant "une taxe sur les prothèses dentaires".
En résumé, on veut éviter les "hors-sujets".
Tout à l'heure, le Conseil constitutionnel rendra sa décision quant au projet-loi « Immigration–Intégration–Asile 2023 »
Voici, en quelques tweets 5 éléments phares contenus dans la loi susceptibles d’être censurés.
C'est un peu long mais essayez d'aller jusqu'au bout.
1) Obligation d'un débat annuel au Parlement sur l’immigration (L.123.2)
La loi prévoit que les orientations pluriannuelles de la politique d’immigration et d’intégration feront l’objet d’un débat au Parlement (article 1er). Le gouvernement devra remettre au Parlement, avant le 1er juin de chaque année, un rapport indiquant et commentant, pour les dix années précédentes, des données chiffrées sur l’immigration.
Deux raisons peuvent fonder la censure d’un tel article :
- Premièrement, l’imposition d’un tel débat annuel constitue une limitation des prérogatives du parlement que la constitution ne lui accorde pas.
Voici ce qu'en disait déjà le Conseil constitutionnel en 2000 : « Considérant qu'en l'absence de dispositions constitutionnelles l'y autorisant, il n'appartient pas au législateur d'imposer l'organisation d'un débat en séance publique ; qu'une telle obligation pourrait faire obstacle aux prérogatives que le Gouvernement ou chacune des assemblées, selon les cas, tiennent de la Constitution pour la fixation de l'ordre du jour » (Décision n° 2003-484 DC du 20 novembre 2003)
- Deuxièmement, le parlement ne pourrait fixer de tels quotas et donc refuser l’entrée d’individus sur le sol français pour des raisons familiales. Ce droit de mener une vie familiale normale est consacré depuis longtemps par le Conseil constitutionnel (93-325 DC, 13 août 1993).
2) L’obligation pour les étudiants étrangers de déposer une caution pour obtenir une carte de séjour
Deux raisons peuvent fonder la censure d’un tel article :
Premièrement, atteinte au principe d’égalité, en particulier d’accès à l’enseignement.
Deuxièmement, atteinte au principe d’autonomie des universités car c’est un choix qui devrait logiquement leur revenir.
Précisions : il est possible de prévoir des limites à ces différents principes mais i) justifiées et ii) proportionnées au regard de l’objectif à atteindre, ce qui suppose notamment de bien définir ces limitations. Or, le flou rédactionnel (quel montant ou % des frais d’inscriptions représente la caution par exemple) peut justifier une telle censure.