Mon explication de 2 épisodes bizarres : Glucksmann en tête de la gauche qui pose des conditions que personne n’écoute ; Macron qui fait une conf de presse pour ne rien dire. Et pourquoi il faut remercier ceux qui se sont mobilisés pour Lfi et, au passage, aussi @faureolivier ⬇️
Donc, c’est ma lecture mais j’en suis très convaincu : Macron et Glucksmann avaient un projet commun en trois étapes. 1/ disqualifier Lfi ; 2/ dissolution ; 3/ s’allier dans un schéma bipolaire extrême droite vs soutiens de l’UE et de la démocratie.
Evidemment Glucksmann ne pèse pas gd chose, mais il avait la droite PS - celle hostile à la Nupes - derrière lui. L’autre moitié du PS, celle "unitaire" a décidé de faire d’abord profil bas pour voir comment se passaient les choses.
Ca part, point 1 (simple car tous les médias en soutien) : LFI antisémite, infréquentable etc, Glucksmann qui « tranche les lignes » à gauche.
MAIS, il y a un mais. Pour que le plan se déroule parfaitement, le bashing aurait dû se conclure par une défaite Lfi aux européennes.
Or, aux européennes Lfi a progressé d’un million de voix par rapport à 2019, pour bcp grâce à des abstentionnistes qui ont bougé (merci !!). Conséquence, un peu d’air pour @faureolivier et la moitié unioniste du PS, en difficulté depuis un moment.
Car, normal : les chances d’élire des députés jouent bcp dans les choix stratégiques, au PS comme ailleurs. Avec Lfi à 10%, écolos et pcf, que le plan Glucksmann/Macron aurait laissé un peu sur le bord de la route, n’ont pas hésité lgtemps : pas de pb avec Lfi, on y retourne (😬)
J’imagine qu’alors la moitié unitaire du PS n’a pas eu besoin d’expliquer à l’autre moitié que laisser tomber des partenaires de gauche qui aux europ pesaient 18% pour Macron (14%) n’était p-être pas l’affaire du siècle. Mais bon, la différence n’était pas énorme non plus.
Et c’est là qu’il faut remercier Faure d’avoir malgré tout fait vivre un esprit unitaire au PS. Car avec Lfi à 5%, le plan aurait de tt façon marché ; à 10%, il y avait incertitude. Et dans l’incertitude, Macron est passé comme si rien n’était au point 2 : dissolution.
Glucksmann, de son coté, est parti à la télé mettre tous les obstacles possibles à l’union à gauche (ses "conditions"). Mais l’union avance, et personne ne l’écoute. Le plan a échoué, face à l’ED il n’y aura pas l’alliance des européistes raisonnables, mais la gauche.
Et Macron ? Il a dû se dire : merde Lfi qui monte, fallait réaliser que dissoudre pour la mettre hors-jeu n’était plus d’actualité. Ce con d’Enthoven !! LES NERFS !!!
Mais même en repoussant la conf de presse de 24h, pas l’impression qu’il se soit bcp calmé 😬
Bilan : le plan pour une majorité Glucksmann/Macron à l’AN a pitoyablement échoué. Le premier, marginalisé, retournera à Strasbourg (👋). L’autre, qui ne pourra plus compter que sur qqs dizaines de députés, finira probablement par démissionner (👋). Et que vive la gauche !!
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Alors, comme promis petit thread sur la gauche dans le dernier Ifop, celui de hier. Par ordre de classement dans le sondage : Ps, Lfi, Ecolos (le Pcf est trop bas pour en savoir bcp plus). ⬇️
Le Ps a choisi le retour sur la ligne socio-libérale. Conséquence : un électorat âgé et aisé, dont la structure est proche de celle de Renaissance. Aux europ, où la participation de jeunes et classes populaires est annoncée très faible comme d’hab, c’est évidemment un avantage.
L’électorat Lfi est à l’opposé : jeune et populaire, ce qui aux européennes constitue donc un désavantage. Mais 3% chez les 50-64 ans et 1% (!!) chez les + de 65 ans, ce serait un énorme boulet pour n’importe quelle élection.
La "journaliste" @ruthelkrief fait un éditorial pour dénoncer l’attitude des ONG sur les otages israéliens et affirme : « la palme revient à Amnesty », qui n’en aurait jamais dit un mot.
Comme je connais l’honnêteté de cette "journaliste", j’ai vérifié ⬇️
D’abord, ce sondage est une commande de @LesEchos , journal qui s’occupe de l’actualité économique et financière. Mais qui décide de payer un sondage sur la popularité des leaders de la gauche, pourquoi pas ? Plus étonnant, le type de sondage [2/x]
@LesEchos Première surprise, le sondage ne porte pas sur les intentions de vote ou le soutien, mais sur l’image. Une image positive peut correspondre à l’adhésion à un projet politique, ou à de la sympathie, ou au fait que le personnage embête d’autres qu’on considère adversaires. [3/x]
Le tweet que je commentais a été supprimé par @faureolivier . C’était un extrait d’une conf de presse dans lequel il dit que sur les émeutes, LFI s’égare, se trompe, se fait une idée erronée du peuple (mais faudrait lui laisser la chance de revenir sur le droit chemin). [1/x]
@faureolivier Evidemment la critique est légitime. Mais qu’au moment où droite, ED, macronistes tirent sur LFI car elle a dit que les émeutes signalent un pb politique qui demande des réponses politiques, un supposé allié se joigne à eux n’est pas, de mon point de vue, admissible [2/x]
Sur le fond, Escalona a raison : l’opposition entre front économique (social) et front culturel (sociétal) repose sur une escroquerie intellectuelle. Qui a eu un certain succès à partir en gros du moment où la « gauche » a accepté les dogmes néolibéraux [1/5]
Je propose cette déf : le sociétal, c’est ce qui reste à gauche néolib et droite néolib pour se différencier. Et le social, c’est l’objet des politiques néolibérales. C’est donc le NL qui engendre deux sphères séparées. [2/5]