Jour 4 de l'offensive de #Kursk, point tactique et stratégique
C'est un choc pour Moscou 🇷🇺 et une bouffée d'air pour l'Ukraine 🇺🇦, des percées intéressantes ont été enregistrées.
Mais où sont les lignes rouges de Poutine ?
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Tout d'abord, une image satellite qui montre le passage des colonnes d'au moins deux brigades, 22ème Mécanisée et 82ème d'assaut aérien à travers les champs de mines de la frontière Russo-Ukrainienne.
D'autres vidéos montrent le bréchage réalisé avec succès le jour 1 de l'offensive depuis la ville de Sumy en Ukraine.
Les ukrainiens ont ensuite progressé vers la rivière Psel, capturant les positions russes le long de la frontière, dont les plus importantes qui ont été encerclées, avec plusieurs dizaines voir centaines de soldats capturés.
Les ukrainiens sont bien présents dans Soudja et Goncharovka, probablement jusqu'à la rivière Psel là aussi.
Cette vidéo censé montrer le "pillage" des maisons russes montre plutôt la recherche des soldats russes se cachant. Images qui contrastent avec celle des matelats volés par les russes à Kharkiv en mai (!)
Les combats semblent se déplacer à l'ouest, sur la route de Kursk, vers les villages de Martynovka et Bolshoe Soldatskoe.
Je pense plutôt à des escarmouche avec les DRG ukrainiens pour le moment.
Dans cette direction, l'armée russe apporte des renforts, notamment ces chars T-62. Oui des T-62...
Au nord, les Ukrainiens ont franchi la rivière Psel et se sont engagés dans une bataille de percée.
Ces blindés se situent à l'est de Malaya Loknya, prouvant la capture de points hauts au dessus de Soudja.
Pour le moment, rien de fiable ne permet de soutenir qu'une avancée vers la route Kursk, Lgov, Rilsk est en cours.
Je n'exclue cependant pas l'action de forces mobiles pour déranger les arrières dans cette direction.
Enfin, à l'ouest, les ukrainiens semblent buter devant Korenevo. La petite ville est un point fort des russes, notamment parce qu'elle gère la défense frontalière au sud de la rivière Seym.
Pour le moment, j'estime à entre 20 et 25 vilages de taille plus ou moins grande sous contrôle ukrainien.
La menace pèse toujours sur Lgov et Rilsk qui semblent être partiellement évacués.
J'ai lu des dizaines de posts et d'analyse et tout le monde semble dans le flou.
Pourquoi ? Est la question principale.
Voici quelques hypothèses :
Désserer l'étaux du Donbass en occupant une portion assez importante de l'oblast de Kursk, provoquant une réaction de la population russe par solidarité : il faudra reprendrendre le terrain et donc amener des troupes combattants en Ukraine.
D'après ce que j'ai lu, une présence durable est à attendre. Il faut savoir que Soumy côté ukrainien était en permanence défendue par 2 brigades. Celles-ci sont plus utiles à l'offensive.
Elles ne peuvent pas être déployée dans le Donbass dans tous les cas, autant s'en servir.
Maintenant, soyons vigilant sur le triomphalisme. La progression ukrainienne est importante, attendons les preuves pour la confirmer dans son ensemble.
Les objectifs d'une telle offensive semblent nombreux, nous ne savons pas vraiment lesquels sont prioritaires.
De plus, nous pourrions nous attendre à d'autres attaques le long de la frontière. Le but ? Obliger la Russie elle aussi à deployer des troupes permanentes.
Cette nuit, l'armée ukrainienne a frappé violemment l'aéroport militaire de Lipetsk, laissant présager des pertes parmi les avions.
Autre information également venant de la région de Kherson. Après un assaut réussi sur le Tendra Spit, l'armée ukrainienne aurait lancé un assaut sur le Kiburn Spit.
UN MESSAGE POUR LES INQUIETS :
Il n'y a pas et il n'y a jamais eu de lignes rouges pour Poutine. En 2008 il a vu qu'il pouvait attaquer la Géorgie sans réaction occidentale, en 2014 l'Ukraine, il a pris confiance pour 2022.
Les lignes rouges "nucléaires" sur les livraisons d'armes, l'artillerie, les chars, les missiles et les avions ont toute été franchies.
Poutine a sans cesse promis de détruire ces armes, ce qu'il n'a pas fait, exemple du Marder Allemand sur le territoire russe.
En réalité, les menaces ne servent qu'à faire peur aux occidentaux. Et ça marche. Bon nombre de proches ne suivant pas le conflit de près me parlent de la folie de Poutine et de sa riposte si on envahit la Russie.
Poutine n'est pas fou, il joue avec nous.
Un exemple frappant, l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN : Poutine avait promis de renforcer ses bases à la frontière.
Au contraire, 90% de l'armée russe est en Ukraine et la frontière a été vidée.
L'enseignement 1er de cette bataille de Koursk, c'est que Poutine se fiche de sa frontière. Il sait que l'Ukraine n'a pas le droit d'attaquer (ordres de Washington et Berlin...).
Toute son armée est en Ukraine, ses menaces suffisent à dissuader le reste...
C'est la fin de ce nouveau thread. J'espère que vous comprendrez que les lignes rouges ne fonctionnent que pour ceux qui y croient.
Le plan ukrainien quel qu'il soit est en marche, tout dépendra désormais de la réaction de Moscou.
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Un camp de formation des FSR dans l'est de l'Ethiopie 🇪🇹
Pendant que l'armée soudanaise 🇸🇩 forme et entraine les rebelles tigréens du TPLF opposés à Addis Abeba, l'Ethiopie va ouvrir un camp de formation des FSR financé par les Emirats.
L'armée soudanaise soutien les rebelles tigréens contre le pouvoir central, elle héberge même l'armée 70 du Tigré (plusieurs milliers d'hommes qui combattent avec l'armée soudanaise).
L'Armée 70 s'entraine et recrute dans l'est du Soudan.
Pour le moment, il n'y a pas de combats entre l'Etat central éthiopiens et le Tigré, même si une frappe de drone a eu lieu, la première depuis les accords de Pretoria contre des soldats tigréens qui avaient avancé dans la région voisine d'Afar.
Le Mali 🇲🇱 va-t-il s'effondrer face à l'offensive du JNIM ?
Le blocus de la capitale Bamako, ne fait que s'intensifier depuis plusieurs semaines.
La poussée vers le sud des djihadistes fait craindre un effondrement, même s'ils ne contrôlent aucune ville.
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Il y a 2 mois, l'une des meilleures source cartographique sur le Mali (@criticalthreats) a publié cette carte du blocus de Bamako et des principales villes du pays par le JNIM (groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans, liés à Al Qaïda).
Depuis ma dernière actualisation cartographique à la fin de l'été, le JNIM a progressé, principalement vers le centre et le sud du pays.
Celui-ci opère désormais dans la majorité du pays, même s'il ne met pas en place de contrôle direct du territoire.
L'armée russe 🇷🇺 a conquis la majeure partie de Pokrovsk, plus grande ville prise depuis mai 2023.
Les infiltrations russes au sud du chemin de fer ont été consolidées, l'armée russe pousse désormais vers la périphérie nord. Myrnohrad est quasi encerclée.
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En septembre 2024, l'armée russe arrivait pour la première fois aux portes est de la ville après la prise de Novohrodivka.
Il aura fallu un an et deux mois pour contourner les défenses de Pokrovsk par le sud puis le nord-est avant de prendre la ville. (carte de @Deepstate_UA)
Il est indéniable que la bataille pour la ville aura été centrale dans la stratégie défensive ukrainienne.
La progression de 40km à l'ouest d'Avdiivka a été stoppée aux portes de la ville. Il aura fallu un long contournement et beaucoup de temps pour parvenir à isoler la ville.
The core of ukrainian strategy in 2022 was to retreat from the countrysides into large cities, this happened in the north, Nyzhin, Chernihiv, Konotop, Romny...
During the movement warfare, cities were the base of the defense, and Ukraine tryied to keep it later.
In 2023, Ukraine also based its defense on major cities, the main example is Bakhmut, for which the urban battle was one of the biggest and longest (talking about fightings inside, not in the flanks).
-> Bakhmut was the last battle fought during long time inside a city
Most maps of the war in Ukraine are showing the same perspective and the same informations. Here, you will see rivers, railways, fortifications, forests...
20 surprising maps on the war in Ukraine
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1- The frontline in december 2022
Days after the end of the Kharkiv and Kherson counter-offensive, russian army was controling less than 50% of the Donetsk region. The battle for Bakhmut just started and Donetsk was still threatened.
This map may seem old or out of context, but it actually helps to better understand the evolution of the Russian offensives in the Donbas.
One must put oneself in the shoes of the political and military decision-makers in Moscow: they had failed to take Kyiv, Kharkiv, or Odessa, to force Ukraine to capitulate, they had been humiliated in Kharkiv, and had to retreat from Kherson. It was therefore the full force of Soviet firepower that was deployed in the east of the country and became ruthless in the ensuing battles, sometimes at the cost of very heavy losses, as at Bakhmut and Avdiivka.
2- Three years in Donbas
The last 3 years of war have mainly been fought in Donbass.
After very slow and costly advances for the Russian army in Bakhmut and Avdiivka in 2023, the offensive towards Pokrovsk accelerated in 2024, with the Ukrainian army surrendering the best fortifications in the Donetsk suburbs.
The main Russian victory took place in South Donetsk, now completely under Russian control, but many months of campaigning remain, at the current pace, between one and two years to capture the last strongholds in North Donetsk. These three years have seen a constant offensive, the gradual depletion of Ukrainian reserves, and the deaths of hundreds of thousands of soldiers in a relentless war of attrition. On paper, the Ukrainian army has held its ground and not yielded, despite local setbacks. It remains to be seen whether it will maintain its endurance.