Désolé mais cet article est une faute journalistique. Ce que Le Maire annonce, ce n'est pas un dérapage des finances publiques, mais un échec de leurs prévisions de croissance, et donc de la politique économique de Macron. La preuve, avec que des documents du gouvernement ⤵️
Pourquoi les finances publiques dérapent ? Parce que les déficits sont plus grands que prévus, parce que les recettes fiscales sont moins élevées que prévues… alors pourtant que la croissance est au niveau prévu, nous dit l'article.
L'article dit "La croissance de la France, pourtant, devrait être conforme aux attentes, voisine de 1 % ou 1,1 % en 2024".
Je n'ai pas eu accès à la lettre aux parlementaires, donc je ne sais pas qui a dit que 1% de croissance, c'était "conforme aux attentes", mais c'est faux.
Première preuve, il y a un an, fin septembre 2023, le projet de loi de finances mentionnait que :
« La croissance gagnerait en vigueur en 2024, à +1,4 % ».
Macron et Le Maire ont déjà fait le coup : en avril 2021, ils prévoyaient 4 % de croissance en 2022 et 2,3 % de croissance en 2023.
Résultat ?
Ca a été 2,5 et 0,9 % respectivement...
Donc pourquoi les finances publiques dérapent ? Parce que les déficits sont plus grands que prévus, parce que les recettes fiscales sont moins élevées que prévues... parce qu'il y a moins d'activité que prévu, parce qu'il y a moins de croissance que prévu.
(Accessoirement les rentrées fiscales ont été surprennemment bonnes en 2022, notamment grâce à l'IS, qui ne fait que chuter depuis. Apparemment chez BLM ils comprennent pas pourquoi. Pourtant on leur a dit ce qui arriverait quand ils ont dessiné la trajectoire de baisse de l'IS :
Oui, les rentrées d'IS allaient s'envoler en 2022, parce que les entreprises allaient au maximum décaler leurs bénéfices à ce moment là, moment où le taux d'IS atteindrait son minimum. Puis ça chuterait. Devinez ce qui est arrivé...)
Bref, une politique économique qui devait donner 4 et 2,3 et 1,6 de croissance, mais donne finalement 2,5 et 0,9 et 1, ce n'est pas un dérapage des finances publiques : c'est un échec de politique économique.
Et il faut le dire.
Désolé Le Monde, mais votre article est une faute journalistique.
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Je peux comprendre que parfois le rapport de force est tel que participer peut avoir de l'intérêt, Jaurès lui même le pensait. Mais là, il n'y a aucun rapport de force. Cazeneuve devrait quand même réfléchir 2mn sur à quel point il va se faire avoir ⤵️
1) J'entends que Cazeneuve peut peut-être réunir plus de députés derrière lui que qui que ce soit d'autre. Est-ce que ça veut dire que ça suffit ? Absolument pas. La coalition qui serait derrière lui ne dépasserait pas plus les 289 que n'importe quelle autre.
Ca signifie que le seul moyen qu'il aurait de survivre aux censures serait le soutien passif du RN. Quelles mesures faudra-t-il leur donner pour qu'ils l'accordent ?
A eux et aux autres, parce qu'il faudra aussi contenter LR et Wauquiez, Horizons, le Modem, Macron...
Un truc qui me dérange avec la séquence, c'est qu'au delà des refus de Macron, un autre coup de force, bien plus grave, se déroule là où personne ne regarde. Laissez moi vous parler de la note par laquelle le gouvernement s'est déclaré intouchable. ⤵️
Il y a un organe qui s'appelle le Secrétariat Général du Gouvernement, le SGG pour les intimes. Ce sont les services administratifs de Matignon. Ils survivent d'un président à l'autre, d'un gouvernement à l'autre, d'une majorité parlementaire à l'autre.
Il sont à la fois très puissants, de par leur centralité et leur permanence : le précédent Secrétaire Général du Gouvernement, Marc Guillaume, dont j'ai parlé ici, était surnommé "Dieu"...
La question des ministres votants est à la fois pas la bonne question s’agissant du vote du perchoir, et très préoccupante pour la suite. C’est bien plus complexe que ce que tout ce qui a été écrit. Un thread mais je préviens, ça va être long (donc retweetez dès maintenant 😉) ⤵️
Commençons par le principe, l’article 23 de la constitution : on est soit député, soit ministre.
Il y a plusieurs articles de loi organique qui organisent l’incompatibilité prévue à l’article 23. Deux d'entre eux nous intéressent ici, le LO176 et le LO153 (LO signifie "loi organique"). Ils sont très mal rédigés, et c’est l’un des cœurs du souci.
Vous savez quoi ? Allez, faisons une expérience de pensée. Imaginons 2 minutes que le PS veuille effectivement trahir. Est-ce que ça tient numériquement ?
PS + toute la macronie = 233 sièges, loin des 289 nécessaires, il en manque 56
Mais là vous allez me dire…🧶⤵️
« Oui, mais si on ajoute les LR ! »
D'accord, eh ben essayons.
PS + macronie + LR = 279 sièges. Il en manque encore 10.
Mais là vous allez me dire…
« Oui, mais si on ajoute les divers droite ! »
Ok, essayons.
PS + macronie + LR + TOUS les divers droite = majorité de 4 sièges. C'est intenable.
D'autant que ça exige que TOUS les macronistes et TOUS les LR acceptent de travailler avec TOUS les socialistes, et inversement.
Je ne connaissais pas Huguette Bello jusqu'à hier, et j'ai pas d'avis sur elle. Si c'est elle qui est choisie par le NFP, ça me va, je suivrai évidemment.
Par contre, je veux que personne ne soit dupe sur ce qui est en train de se passer… ⤵️
Pendant toute la campagne, Mélenchon et ses proches ont passé leur temps à répéter qu'ils étaient d'accord avec la proposition d'Olivier Faure : que ce serait le groupe avec le plus de députés qui proposerait le nom de notre candidat.e à Matignon.
Sauf que la proposition complète de Faure c'était “le premier groupe propose”... suivi de "et l'ensemble du NFP vote" !
Mais Mélenchon, Chikirou & co ont toujours soigneusement évité de répéter cette partie, évidemment.
Je ne comprends pas le débat sur est-ce qu'il faut ou non gouverner par des 49.3, ordonnances et décrets… Pour une raison simple : on ne peut pas, en fait. ⤵️
Je passe pour l'instant sur le débat "c'est pas bien de gouverner comme on l'a reproché à Macron" vs "tous les moyens sont bons pour que tout le monde mange à sa faim". J'entends les deux arguments, mais là je veux parler de faisabilité réelle.
Commençons par les ordonnances. Il y a trois types d'ordonnances, celles résultant de l'article 38 de la Constitution, celles résultant des articles 47 et 47-1 et celles résultant de l'article 74-1.