Il y a des jours comme ça où ça veut pas. Le même jour où Didier Raoult se désistait piteusement de sa plainte irrecevable pour éviter les frais de procédure, le réalisateur de science-fiction Pierre Barnerias qui poursuivait en diffamation le PDG de l’AFP au TJ de Paris
s’est pris des conclusions en nullité de sa plainte du parquet.
Quand le parquet soulève une nullité d’ordre public votre plainte, ça sent très fort le sapin.
Pierre Barnerias avait été poursuivi devant ce même Tribunal en diffamation par Karine Lacombe, dont l’avocate sait rédiger une plainte, elle, et a été condamné de ce chef.
Laissez faire les professionnels.
ERRATUM : c’était hier. Donc il y a des semaines où ça veut pas.
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Je vous ai déjà raconté comment la justice raffole des petites mesquineries passives-agressives à l’égard des avocats. Laissez-moi vous donner l’exemple du jour.
Contexte : comparutions immédiates. Je prépare la défense de plusieurs prévenus. Les dossiers sont volumineux, et d’autres problèmes se posent (dont une autre mesquinerie passive-agressive que je laisse pour une autre fois).
J’ai vu un des prévenus, mais l’heure de début d’audience approche et les escortes emmènent tous les prévenus ayant passé plus de 24h en garde à vue à la salle d’audience. Pourquoi ? Ah ben ça je vais vous le raconter, c’est une autre mesquinerie passive-agressive.
Je lis beaucoup l’affirmation péremptoire que l’action envisagée par quelques extrême-zinzins pour le caractère soi-disant blasphématoire de la cérémonie d’ouverture ne saurait aboutir car, je cite « le blasphème n’existe pas en droit français. »
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Il est exact de dire que le blasphème n’est pas une infraction pénale, ENCORE QUE. Il peut l’être s’il prend une certaine forme, mais c’est cette forme qui est frappée par la loi, pas le blasphème en lui-même.
Ainsi, l’article 32 de la loi de 1905, oui, LA loi sur la laïcité qui protège le libre exercice des religions n’en déplaisent à ceux qui semblent convaincus qu’elle interdit toute expression de foi sur la voie publique, punit d’un an de prison ceux qui :
Alors, en tant que catholique baptisé, professé et confirmé, je tiens à dire que non seulement je ne suis pas offensé par les allusions à la Cène dans toute expression artistique,
…mais je suis assez gonflé par mes coreligionnaires qui font un drama dès qu’ils estiment qu’on leur manque de respect.
On a déjà les Protestants qui nous font la gueule depuis 500 ans pour notre tendance à l’idolâtrie (et un peu à cause de la St-Barthélémy, encore désolé),
et voilà que le chœur des pleureuses s’offusque de ce qu’on imite, pas tant un épisode biblique mais une œuvre précise, la fresque de Léonard de Vinci, qui est considérée comme une des œuvres marquant le début de la Renaissance par la recherche visuelle.
Pour les mékéskidis : une irrecevabilité découle d’un moyen de défense qu’on appelle fin de non recevoir (sounds familiar ?). Cela consiste à demander au juge de constater qu’il n’a même pas à examiner la demande qui lui est présentée
car sans même se demander si elle est bien fondée ou non, il n’a pas légalement le pouvoir de la juger. Cela peut découler de plusieurs causes : la forclusion (il fallait agir dans un certain délai, qui est déjà expiré), l’autorité de la chose jugée (un autre juge a déjà statué),
Je vois qu’un parti promis à un résultat médiocre a décidé de se la jouer full trumpriste et de dénoncer un scrutin irrégulier (car leurs prises de position récentes ne peuvent en aucun cas être la cause du désamour des électeurs).
Avant de prendre d’assaut le parlement européen, quelques rappels.
D’abord, des irrégularités, il y en a toujours. Organiser un scrutin national, avec des milliers du bureau de vote, est complexe, et il serait illusoire d’espérer que tout se passe bien partout.
C’est d’ailleurs pour ça que toute la journée, dans toute la France, des magistrats judiciaires sont en charge de surveiller la légalité des opérations de vote, jusqu’à la collecte des résultats en préfecture ce soir.