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Sep 20 100 tweets 14 min read Read on X
Bonjour à tous ! Vendredi 20 septembre, 14e journée d’audience du procès des viols de #Mazan. Il y a moins de journalistes aujourd’hui, mais toujours autant de public (voire plus). On entend ce matin un accusé : Cyrille D. Image
Conseil lecture du jour : cet entretien mené par ma collègue @AliceGalopin avec l'autrice Rose Lamy (@preparezbagarre), expliquant que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas uniquement le fait de "monstres" ou de "marginaux". #Mazan francetvinfo.fr/faits-divers/a…
@AliceGalopin @preparezbagarre Dominique #Pelicot vient d'entrer dans son box. Il est assis sur sa chaise, jambes croisées, en surplomb par rapports aux autres accusés. Il regarde Gisèle #Pelicot, son ex-femme, et Caroline Darian, sa fille, assises en face, dans la carré des parties civiles.
@AliceGalopin @preparezbagarre L'audience est ouverte. L'avocat général revient sur la problématique de visionner ou pas les vidéos concernant les accusés.
@AliceGalopin @preparezbagarre "Loin de moins toute idée de sensationnalisme, encore moins de voyeurisme. Je voudrais rappeler que, sans ces éléments, que j'appellerais de preuve, il n'y aurait pas de procès", souligne-t-il.
@AliceGalopin @preparezbagarre Il poursuit : "Madame Pelicot ne se souvient de rien. Quand bien même elle s'en serait souvenue, sa parole aurait été très largement contestée".
@AliceGalopin @preparezbagarre "Je souhaiterais que, pour l'ensemble des accusés, les images, photos et vidéos, soient regardées par votre cour. En tout cas, celles qui sont les plus représentatives", annonce l'avocat général.
"Et pour les accusés qui contestent, non pas la matérialité, mais l'intentionnalité, je pense qu'il faudrait aussi voir les vidéos", poursuit-il.
"Ca vient alourdir les débats, ce sont des images terribles, répétitives. Mais je crois très sincèrement qu'en terme d'égalité des accusés, c'est important que ça puisse être fait", insiste l'avocat général.
"En terme d'information des membres de la cour, ça semble important. Je ne voudrais pas qu'après que nous ayons pris nos réquisitions, la défense nous dise : il y a une demande de condamnation, mais les images, on ne les a pas vues, donc on peut les discuter", explique-t-il.
"Je préférerais que ce soit maintenant, dans les débats, qu'on puisse les voir, et peut-être avant l'interrogatoire des accusés sur les faits", conclut l'avocat général.
La partie civile est d'accord avec cette demande. "Il faut donner l'opportunité aux accusés d'expliquer, comment, au moment de commettre ces actes, ils ne pensaient pas commettre un viol", dit Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle #Pelicot et de sa famille.
La défense s'y oppose fermement. "On nous dit que ce dossier ne doit pas être sensationnaliste, qu'il doit permettre à chacun, quelle que soit la décision de ce tribunal, que l'équilibre social puisse être présent", dit l'avocat Paul-Roger Gontard.
"En réalité, en dehors de cette enceinte, on appelle à ce que la honte change de camp. C'est entendable au regard de ce que la victime, partie civile à ce dossier, a pu ressentir. Mais j'observe qu'elle n'est pas venue pour réclamer vengeance", poursuit cet avocat de la défense.
"Et que la demande de Monsieur l'avocat général, en réalité, n'est pas pour votre cour. Elle est pour toutes celles et ceux qui, en-dehors, cherchent à s'abreuver du sang qui peut couler de cette justice. Nous pouvons faire différemment", assure-t-il.
"Nous avons, défense, accusation, partie civile, accès aux vidéos. Nous pouvons donc débattre à l'aune de ces éléments beaucoup plus sereinement que si l'on doit, une fois encore, agir ici en fonction de ce qu'il se passe dehors", estime Paul-Roger Gontard.
"Monsieur le président, la justice qui doit passer au 21e siècle ne doit pas s'abreuver des réclamations et demandes des réseaux sociaux, de ceux qui cherchent le sensationnalisme, de ceux qui cherchent vengeance et non plus justice", conclut l'avocat de la défense.
Un autre avocat de la défense, Olivier Lantelme, estime que montrer l'ensemble des vidéos serait "un déballage nauséabond, qui mettrait notre justice en difficulté".
Il critique les réseaux sociaux, qui ne représentent pas la justice selon lui, et qui cherchent à "fouetter le sang, au risque d'embrumer les esprits".
"Si la partie civile a rappelé qu'elle avait les clefs de la porte de cette salle d'audience, elle n'a pas les clefs de la dignité. Le gardien c'est vous, président de la cour d'assisses", dit-il, à l'attention de Roger Arata, citant l'article 309 du code de procédure pénale.
"Donc je m'adresse à vous. La justice, pour bien passer, n'a pas besoin d'un déballage nauséabond. Elle doit passer avec sérénité et dignité", insiste Olivier Lantelme.
"Il y a la presse entière, le monde entier : en guise de publicité, on ne pouvait pas faire plus. Je ne vois pas pourquoi il faudrait tout diffuser sur les écrans de cette salle. Ce qui doit être vu sera vu, au cas par cas", propose-t-il.
"Il y a un temps où ces écrans n'existaient pas : on faisait circuler les photos entre les mains des jurés, désormais magistrats professionnels", dans le cadre de cette cour criminelle départementale du Vaucluse.
Je vous expliquais d'ailleurs, dans cet article de 2023, pourquoi la généralisation des cours criminelles fait débat : francetvinfo.fr/faits-divers/j…
L'avocat cite l'exemple "des crimes de Mohammed Merah", à Toulouse et Montauban, en 2012. "Je ne crois pas qu'on ait projeté, à la face du monde entier, sur des écrans, ces images-là", observe-t-il.
"Il faut faire en sorte d'accéder à toutes les pièces mais que ce soit les parties, et pas le monde entier. Surtout quand on sait ce qu'il se passe de l'autre côté de cette porte, dans l'enceinte même du Palais de Justice", ajoute l'avocat.
Un autre avocat de la défense fait valoir que "dans le cadre d'une cour criminelle, s'il y a des interrogations, il y a la possibilité de regarder ces vidéos". "Vous avez le dossier. Je m'interroge vraiment sur la finalité de la demande de l'avocat général", dit-il.
Plusieurs autres avocats de la défense ont apporté leurs arguments, afin de s'opposer à cette demande. Le président et la cour sont sortis pour y réfléchir, pendant une vingtaine de minutes.
Réponse du président, Roger Arata : "je prends la décision que les diffusions (de vidéos) ne seront pas systématiques". Il n'accède pas à la demande de l'avocat général. #Mazan
"S'il doit être envisagé une diffusion d'une séquence vidéo ou photo, cela se fera à la demande de l'une ou l'autre des parties, dans le but unique de la manifestation de la vérité", précise le président.
Les journalistes ne pourront plus voir ces vidéos, "indécentes et choquantes". Elles seront projetées "dans la présence unique des seules parties au procès et de la cour. Je ferai évacuer la salle", dit Roger Arata.
On entend maintenant Cyrille D., 54 ans, poursuivi pour viol aggravé sur Gisèle #Pelicot pour des faits remontants à septembre 2019.
"Mon père, je le surnommais Hitler. Il était violent, grosses colères, alcoolisme... Il se fâchait vite si on ne faisait pas ce qu'il voulait", décrit l'accusé à la barre. #Mazan
Il parle calmement, mains dans le dos. Lui, son frère et sa soeur on été placés séparément. "J'ai fait des fugues, j'allais me réfugier chez mes grands-parents", se souvient l'homme.
Il a fait un apprentissage en boucherie, "à 14 ans et demi" et a eu son CAP à 18 ans.
Concernant son ex-épouse, il dit avoir "toujours respecté ce qu'elle ne voulait pas" en terme de relations sexuelles. Mais il reconnaît qu'il avait des "frustrations".
"Votre tempérament ?", lui demande le président. "Je suis agité, je suis speed. Je faisais beaucoup de sport", dit Cyrille D.
"Maintenant je vais demander le consentement, j'ai des réticences et j'attends qu'on me dise : 'tu as mon consentement'", dit-il.
"Le juge m'a dit : 'même marié, une femme ne vous appartient pas en plein'". "Peut-être pas du tout", ponctue le président. L'accusé acquiesce.
"J'ai toujours respecté ma femme, ses décisions, toujours", insiste-t-il. "Elle ne m'appartenait pas : si elle ne ne voulait pas quelque chose, je respectais", souligne Cyrille D.
"Prendre ces médicaments, ça me soulage le coeur. Car j'ai beaucoup de tristesse pour Madame Pelicot. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à l'enlever", dit-il très ému.
"J'ai demandé un traitement. Je ne dors pas. Je fais des cauchemars. Je suis sorti de prison le jeudi, le lundi j'ai attaqué le travail", explique-t-il. Cyrille D. avait été décrit dans son enquête de personnalité comme un gros travailleur.
Il a eu un gros accident au travail justement : son tendon l'Achille a été écrasé lors d'un accident. Il est désormais reconnu comme travailleur handicapé.
Une assesseure l'interroge sur les violences qu'il a vécu enfant, sur lesquelles il ne s'est pas étendu. Cyrille D. raconte "une branlée", extrêmement violente, infligée par son père devant toute sa classe à l'école. C'est après cet épisode qu'il a été placé.
Cyrille D. a été alcoolique. Il était abstinent jusqu'à son accident du travail, il y a un an, suite auquel il pris de la Lamaline, un antalgique puissant qui empêche la douleur. Il s'est de nouveau mis à boire pendant cette période.
"On m'a proposé une bière, deux bières... J'ai dormi. Le lendemain, j'ai appelé ma fille , je lui ai dit : 'emmène-moi quelque part'", rapporte l'accusé.
Son avocat, Paul-Ronger Gontard, lui demande quelles étaient les relations avec sa mère. L'accusé, ému, a du mal à parler. "Très protectrice", lâche-t-il.
"C'est difficile pour vous d'en parler", constate son conseil. "Oui, parce qu'il s'est passé beaucoup de choses", répond l'accusé.
Un assesseur lui demande quelles étaient les relations avec sa mère. L'accusé, ému, a du mal à parler. "Très protectrice", lâche-t-il.
"C'est difficile pour vous d'en parler", constate l'assesseur. "Oui, parce qu'il s'est passé beaucoup de choses", répond l'accusé.
Son avocat, Paul-Roger Gontard, cite les témoignages élogieux de plusieurs de ses proches. Dont sa fille, ce qui émeut beaucoup l'accusé.
"Il n'a jamais eu de gestes déplacés envers moi, ou sur l'ensemble de mes copines. Il est respectueux, serviable et travailleur", a-t-elle attesté, parlant "d'une relation fusionnelle" avec son père, qui lui "a appris les valeurs de la vie".
Son avocat lui demander d'expliquer ce qu'il a subi enfant. "Pieds dans la tête, dormir dans la baignoire, à genoux sur le gravier avec un verre d'eau sur la tête pendant des heures et des heures au soleil, tout nu dans la neige parce que je faisais pipi au lit...", décrit-il.
"On vous attendait à la sortie de l'école avec une fourche", pointe son avocat. "Oui, un couperet", précise l'accusé.
"Quel était le regard des autres enfants ?", demande Paul-Roger Gontard. "Le laid, le mal habillé", dit Cyrille D.
On en vient aux faits. Le président l'interroge et relit ses déclarations. Cyrille D. a assuré avoir pensé être là pour un plan à trois, où Gisèle #Pelicot aurait "pris quelque chose pour se détendre".
"Vous acceptez que la scène soit filmée et vous pensez que la femme était complice, selon vos termes", décrit le président. "Vous admettez ne pas vous être posé les bonnes questions à la vue de cette femme", ajoute Roger Arata.
Il y a eu "des pénétrations vaginales, digitales et péniennes", précise le président. L'accusé a notamment imposé une fellation à la victime.
Le président : "la question qui se pose, c'est que vous êtes en présence d'une personne dont vous n'avez pas vu le visage, qui ne manifeste rien, et vous avez une érection. Vous l'expliquez comment ? Est-ce que c'est le scénario ?"

Cyrille D. : "il y a une partie de ça".
Il l'interroge sur la notion de consentement. "J'ai 54 ans et c'est vrai que j'ai passé outre ce consentement, j'espère qu'on apprendra ça dans les écoles. J'en discute avec ma psychiatre : la femme n'appartient pas à l'homme. C'est là où je m'en veux", explique-t-il.
Cyrille D. avait envoyé son sexe en photo à la demande de Dominique Pelicot. Ce dernier lui a envoyé la photo d'une femme avec une pastille blanche et une femme, sur une table de salon, avec 4 ou 5 hommes autour. Il ne sait pas si c'était Gisèle Pelicot sur ces clichés.
Dominique Pelicot lui avait dit qu'il avait donné des cachets à son épouse mais l'accusé assure n'avoir pas su lesquels. Il savait seulement que c'était des cachets "pour se détendre".
Quand on lui demande en garde à vue si Dominique Pelicot lui a parlé du fait qu'il faisait violer son épouse, il a déclaré : "je n'ai pas souvenir qu'il a dit cela, j'ai du zapper". L'assesseure lui dit : "j'ose espérer qu'on se souvienne d'être sollicité pour commettre un viol".
Les viols et agressions sexuelles sont décrits en détails, on demande à l'accusé des précisions. Il raconte être finalement parti, "je n'en pouvais plus", assure-t-il. Gisèle #Pelicot lève les yeux au ciels, bras croisés, fait non de la tête.
"Je n'ai pas pris de plaisir", assure l'accusé.
"Nous avons une vidéo où elle s'étouffe" lors de la fellation imposée par l'accusé, dit Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle #Pelicot. "Un expert a dit qu'elle subissait un risque vital", rappelle-t-il.
"Et vous, vous êtes en train de me dire, qu'à ce moment précis, vous n'avez pas conscience que vous êtes en train de la violer ?", poursuit l'avocat de la partie civile.
"Je ne pense pas avoir un rapport consenti, non", rétorque l'accusé. "Donc vous êtes conscient que vous êtes en train de la violer ?", demande Stéphane Babonneau. "Oui, quelque part", dit Cyrille D.
Stéphane Babonneau ne demande pas de projeter la vidéo de la fellation, étant donné que l'accusé reconnaît le viol.
"Pourquoi ne pas avoir dénoncé ?", demande Stéphane Babonneau. "Je n'ai aucune explications", répond l'accusé. L'avocat insiste. "La peur. J'ai beaucoup travaillé sur le consentement, pas mal de choses. Mais je ne sais pas pourquoi je n'ai pas prévenu les gendarmes".
"Peut-être parce que du début à la fin, la seule personne à laquelle vous avez pensé, ça a toujours été vous ?", avance Stéphane Babonneau. "Il y a une forme de ça peut-être… Ca m'a tellement écoeuré que j'ai essayé d'oublier, mais on ne peut pas oublier", assure l'accusé.
L'avocat général souligne que, huit mois après sa confrontation, Cyrille D. a demandé à être entendu par la juge d'instruction. Pour lui dire : "j'ai pris conscience de la chose, je n'ai pas eu le consentement de Madame Pelicot, je suis coupable de viol", résume le magistrat.
"Est-ce qu'on peut considérer que cette position est celle que l'on doit retenir, définitivement ?", lui demande l'avocat général.
"Oui, j'en ai souffert en prison. Je me suis même posé la question si je devais continuer à vivre, en sachant qu'elle n'allait pas continuer... Je me suis coupé, j'ai 40 et quelques points. Des scarifications. Je m'excuse, j'ai été naïf, bête, un pelé, un âne", déclare Cyrille D.
"Je me suis levée très tôt ce matin et j'ai revu la vidéo. Elle ne reflète pas du tout ce que vous dites à la barre. Ce que j'ai vu, ce n'est pas un homme apeuré, 'envahi de peur', comme vous avez déclaré", lui dit Béatrice Zavarrro, l'avocat de Dominique Pelicot.
Béatrice Zavarro : "vous reprochez à Monsieur Pelicot de ne pas avoir employé les bons mots. Il n'aurait jamais dit 'je drogue ma femme', mais il vous a bien dit qu'elle serait endormie ?"

Cyrille D. : "qu'elle prenait des cachets pour se détendre."
Béatrice Zavarro : "mais vous n'avez pas pu vous arrêter en voyant qu'elle était inconsciente ?"

Cyrille D. : "oui, j'ai perdu pied…".
On passe aux questions de son avocat, Paul-Roger Gontard. Il rappelle que Dominique Pelicot a mis son client en confiance, qu'ils se sont rencontré avant les faits. "On a pu parler de tout, de vélo… Il m'a dit : 't'es un sportif toi !'", relate Cyrille D.
"Qu'est-ce qui vous a mis en confiance en le voyant ?", demande l'avocat. "L'âge, la prestance, il était bien coiffé, bien rasé, sympathique", décrit l'accusé.
L'avocat souligne qu'il y a deux vidéos de fellation entre son client et la victime. A un moment, Dominique Pelicot dit : "laisse la respirer". "Est-ce que vous avez une réaction ?", demande Paul-Roger Gontard. "La peur, le mélange dans la tête…", dit l'accusé.
L'audience est suspendue. Elle reprendra à 14h avec les explications de Dominique Pelicot sur cet accusé. LT à suivre pour @franceinfo
A la sortie, Antoine Camus, l'avocat de Gisèle #Pelicot et de sa famille, fait une déclaration au sujet de la décision du président de ne pas projeter systématiquement les vidéos des accusés et de faire sortir les médias quand elles seront diffusées.
"Il serait question d'indignité dans les vidéos projetées. Toute la difficulté, c'est que, sans ces vidéos, il n'y aurait pas de procès. C'est donc venir dire que c'est le dossier lui-même qui est indigne. Que les débats eux-même seraient indignes", estime-t-il.
Il ajoute : "il y a pour moi une contradiction majeure à venir dire que la partie civile, en matière de violences sexuelles, a les clefs de cette audience. Mais de lui reprendre immédiatement dès lors qu'il s'agit de discuter des éléments de preuve".
Antoine Camus rappelle que sa cliente "a souhaité ouvrir les portes de cette salle d'audience parce qu'à titre personnel, elle n'attend rien de ce procès. Sa vie est détruite. Son ambition est de tenter de faire bouger les lignes".
"Avec cette décision, à titre personnel, j'en suis un peu navré : plutôt que de faire bouger les lignes, nous repartons 50 ans en arrière, c'est fort dommageable", regrette l'avocat de la partie civile.
"Même la presse se voit refuser l'accès aux vidéos pour pouvoir les commenter, alors qu'elles sont au centre des débats. Et que Madame Gisèle Pelicot voulait les donner à voir", souligne Antoine Camus, qui parle d'un "huis clos déguisé".
"La défense a soutenu que ces vidéos indisposeraient la presse, qu'elle souhaiterait elle-même ne pas les voir, et qu'on lui impose. Je laisserai la presse commenter, car il me semble que c'est aussi un sujet de presse", conclut-il. #Mazan
Le procès des viols de #Mazan va reprendre. Gisèle #Pelicot vient d’arriver. Le public, plus nombreux que jamais, l’applaudit avec ferveur.
L'audience a repris. On entend Dominique Pelicot à propos des faits concernant Cyrille D. Celui-ci a dit avoir été impressionné par le septuagénaire au moment des faits. Il le trouvait directif.
"La seule demande que j'ai eu, c'était de l'empêcher de lui faire du mal ou d'être violent", assure Dominique Pelicot. "Vous pouvez mettre la vidéo, vous verrez", dit-il avec aplomb, mais toujours très calmement.
Pour Paul-Ronger Gontard, Dominique Pelicot a menti en refusant d'envoyer à son client des photos où l'on voyait le visage de son épouse, en prétextant qu'il n'en n'avait pas, alors qu'il en avait. Dominique Pelicot refuse de reconnaître qu'il lui a menti.
"On vous reproche de ne pas avoir une mémoire infaillible", observe Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot. "Est-ce que voir les visages des accusés à la barre vous éclaire sur la teneur des scènes avec eux ?", demande-t-elle. "Oui", assure-t-il.
L'audience va être suspendue. Le président refait un point sur le planning de la semaine prochaine : Dominique #Pelicot sera absent le vendredi, pour des raisons médicales. Les interrogatoires de personnalité du prochain groupe d'accusés auront donc lieu ce jour là.
On se penchera la semaine prochaine sur les cas de six accusés au total, dont deux détenus.
Stéphane Babonneau demande si les fils de Gisèle et Dominique Pelicot pourront être entendus la semaine prochaine. Le président répond par la négative, car le programme est trop chargé et que l'absence de Dominique Pelicot sur une journée n'aide pas.
Il propose de les entendre à la fin du procès, avant les plaidoiries, autour de décembre. "Toutes les parties civiles ont été entendues. Les mettre à la toute fin, donne l'impression qu'on les renvoie parce qu'on n'a pas le temps de s'en occuper avant", estime Stéphane Babonneau.
"Oh non non ce n'est pas ça", assure le président. Il ajoute que leur demande sera étudiée. pour trouver un créneau "dans les semaines à venir".
"C'est une famille qui est entendue sur le banc des parties civiles : il n'y a pas de logique à ce que David et Florian soient reportés", insiste l'avocat.
L'audience est suspendue jusqu'à lundi. C'est la fin de ce LT pour @franceinfo. Un grand merci de m'avoir suivie, et merci pour vos encouragements tout au long de ce procès - long et éprouvant - des viols de #Mazan

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