Quel naufrage journalistique !
@LePoint insinue que certains auraient intérêt à cacher les bonnes nouvelles en matière de biodiversité.
Nous saisissons le @conseildeonto. 🧶
Afin de repartir sur de bonnes bases, quelques chiffres issus du dernier rapport de l’@IPBES (le GIEC de la biodiversité, composé de 150 experts, assistés de 350 auteurs contributeurs et dont les conclusions sont issues de 150 000 études analysées):
- L’abondance moyenne des espèces autochtones a chuté de 20% dans la majorité des écosystèmes terrestres, un déclin constaté depuis 1900 et qui pourrait avoir accéléré depuis
- 25% des espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, soit plus de 1 million - l’évolution du taux d’espèces en voie d’extinction étant des dizaines voire des centaines de fois supérieur à la moyenne sur les 10 millions dernières années
- Entre autres, cette situation compromet la sécurité alimentaire mondiale : 9% des espèces domestiquées pour l’agriculture et l’alimentation (559 sur 6190) ont déjà disparu. Par ailleurs, la résistance aux agents pathogènes diminue à mesure que cette diversité s’appauvrie.
Mais la rédaction du Point décide d’utiliser une poignée d’exemples pour nier ce constat global. Ce « cherry-picking », technique rhétorique consistant à sélectionner uniquement les preuves qui alimentent son argument, n’est pas aligné avec l’honnêteté exigée en journalisme.
Ce n’est pas tout : en affirmant que certains voudraient dissimuler ces exemples d’espèces qui se portent bien, la rédaction accuse de mauvaise foi les scientifiques et les défenseurs de l’environnement - voire même, insinue une forme de dissimulation organisée.
Mais personne n’a jamais dit que toutes les espèces étaient menacées. La poignée d’espèces vigoureuses citée dans l’article ne prouve donc rien.
Le journal Le Point pense-t-il les scientifiques et les militants si bien lotis par la situation écologique qu’ils en viendraient à comploter en secret pour organiser la peur ?
Cet article traduit un manque de déontologie criant : nous saisissons le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (@conseildeonto).
Article : lepoint.fr/environnement/…
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Hier soir, le JT de @TF1 a décrypté les fausses affirmations des candidats aux européennes sur la voiture électrique !
La journaliste @Samelgadir, à la tête de l'équipe de fact-checking de TF1 et engagée dans la lutte contre la désinformation, a consacré 2 minutes du JT a démêlé le vrai du faux.
Marion Maréchal (tête de liste de Reconquête) affirme que le véhicule électrique émet 2 à 3 fois plus de CO2 que le thermique avant même d'avoir roulé.
François-Xavier Bellamy (tête de liste des Républicains) affirme que le tout électrique n'est pas la meilleure des options.
Ce dossier est une claque : le @guardian a rassemblé les témoignages de 380 auteurs du GIEC.
Conclusions : ils sont tour à tour apeurés, brisés, désespérés.
Si les témoignages ne se résument pas à des sentiments négatifs, et invitent toujours à l'action, ils traduisent un décrochage profond entre science/politique, et experts/dirigeants - au profit d'un alignement entre intérêts électoralistes et économiques.
Tout cela, au détriment de la gestion d'une crise dont l'ampleur est ainsi décrite :
- Avec 1°C de réchauffement, des millions d'individus sont déjà morts du réchauffement climatique
- Chaque dixième de degré de réchauffement met en péril vital 140M d'individus supplémentaires
C'est très rare : hier, dans le débat regroupant (enfin) les 7 têtes de listes européennes, l'écologie a été LE sujet le plus débattu (29% du débat) - devant l'immigration, la sécurité de l'Europe et le pouvoir d'achat.
Mais le cadrage interpelle.
"Écologie : Stop ou encore ?"
Les journalistes ont donc offert la possibilité à 3 candidats sur 7 de répondre facilement : "stop".
Nous vivons donc dans un monde politico-médiatique où affronter le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité, c'est à la carte.
Où ce ne sont pas des donnes, mais des choix.
Ce qui surprend, ce n'est pas que des partis dont la ligne électoraliste se fonde sur une relativisation de l'urgence, débitent des arguments allant dans ce sens.
Masterclass de @LaCroix : voici la manière limpide dont les articles sur les conséquences du réchauffement climatique devrait formuler les choses.
Nous sommes responsables. Des gens meurent.
Du 1er au 5 avril, des épisodes de chaleur exceptionnels ont frappés le Mali et le Burkina Faso, avec des températures supérieurs à 45°C.
Plusieurs milliers de personnes y ont laissé la vie.
La World Weather Attribution, un réseau de scientifiques international, octroie la responsabilité de la durée et de l’intensité de ces vagues de chaleur au réchauffement climatique.
Choquant : @Francetele supprime son laboratoire interne dédié à la transition écologique (Nowu), pour avoir plus de budget pour couvrir les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Thread.
Une fois de plus, l’écologie se retrouve en bas de l’échelle des priorités.
Commençons par un rappel : Nowu a été créé il y a 3 ans, avec l’objectif d’avoir un média qui traite exclusivement des sujets liés à la transition, conçu par des experts et leur donnant la parole.
L’idée initiale était d’avoir une sorte de “laboratoire interne” chez France Télévisions afin de diffuser les bonnes pratiques en matière de traitement médiatique des enjeux écologiques.