Thread opérationnel 1. L'opération "Flèche du nord" au Liban est la 9e opération offensive israélienne depuis 18 ans, une régularité et une similitude de forme qui a fait comparer cela à de la "tonte de gazon" à ce détail près que le gazon est humain.
2. Si l'ampleur des moyens diffère, les principes sont toujours les mêmes.
On ne cherche pas à occuper un terrain, ni à détruire un ennemi (Hamas, Hezbollah, Jihad islamique en 2021) mais à le rendre impuissant à attaquer Israël pendant plusieurs années.
3. Pour celà, l'opération se déroule toujours en deux phases :
- une phase de coups
- une phase de raids terrestres.
La phase de coups - essentiellement des frappes aériennes - est destinée à réduire les capacités d'attaque ennemies et d'affecter autant que possible son commandement.
4. Cette phase de coups peut durer de quelques jours à deux ou trois semaines. Elle peut suffire à atteindre l'objectif stratégique, qui, je le rappelle n'est pas la paix mais une meilleure sécurité. Concrètement, après négociation via un intermédiaire (souvent l'Égypte) tout le monde cesse ses attaques et on espère côté israélien que l'ennemi n'aura plus les moyens de recommencer tout de suite.
5. Si et seulement si cette phase ne suffit pas, on engage des brigades de manœuvre dans des raids visant à détruire tout de l'ennemi dans un secteur donné. L'ampleur de ces raids dépend de l'arbitrage entre ses pertes et le degré de destruction que l'on souhaite infliger à l'ennemi.
6. On a pu ainsi passer d'un échange de coups limités de quelques jours (Gaza 2012, 2021) à des phases 1 + 2 de faible ampleur (Gaza 2006, 2008) moyenne ampleur (Gaza 2009, 2014) et forte ampleur (Liban 2006, Gaza 2023). Notons que l'engagement terrestre est plutôt la norme.
7. L'engagement terrestre permet d'obtenir des effets plus importants et donc à plus longue durée mais au prix de la perte de soldats (120 en 2006, 66 en 2014, 348 en 2023-2024 dans les seules opérations à l'intérieur de Gaza) pour beaucoup plus chez l'ennemi.
8. A l'issue des raids terrestres, qui n'excluent pas des frappes aériennes ailleurs, les forces reviennent derrière la "muraille".
Si cela ne suffit encore pas à obtenir la soumission ou la neutralisation de l'ennemi, on peut revenir à une phase de coups (Gaza, 2014).
9. La nouveauté de l'opération Épées de fer à Gaza est la mise en place de corridors de fortins à l'intérieur du territoire, sorte d'extension de la muraille chez l'ennemi.
On considère côté gouvernement israélien que l'opération y est pratiquement terminée. Reste le problème des otages.
3. Pour celà, l'opération se déroule toujours en deux phases :
- une phase de coups
- une phase de raids terrestres.
La phase de coups - essentiellement des frappes aériennes - est destinée à réduire les capacités d'attaque ennemies et d'affecter autant que possible son commandement.
10. Nous en sommes à la phase 1 au Liban. Si au bout de quelques jours, trois semaines maximum, le Hezbollah veut et peut encore lancer des roquettes en nombre significatif sur Israël, on passera à la phase 2 avec, côté israélien, l'idée de prendre sa revanche sur 2006.
11. C'est un défi dangereux car l'infanterie du Hezbollah reste redoutable, mais psychologiquement dans l'ambiance post-7 octobre et tactiquement les Israéliens n'ont jamais été aussi prêts à le relever.
Fin.
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1/ Cette fois c'est sûr, la guerre à grande échelle est lancée au Liban. On peut hélas déjà anticiper des milliers de morts libanais et peut-être des centaines israéliens.
👉lavoiedelepee.blogspot.com/2024/09/coup-d…
2/ L'offensive israélienne - classiquement en deux phases : aérienne et aéroterrestre - n'était possible qu'avec au moins deux divisions de manœuvre en place au nord Liban. C'est chose faite mi-septembre avec la remontée de la 98e division de parachutistes de Gaza vers le Nord, aux côtés de la 36e division blindée.
Après quelques jours de préparation, tous les moyens aériens et terrestres sont en place.
3/ Pour le gouvernement israélien et son état-major, la phase principale de la guerre à Gaza est terminée puisque le Hamas y est réduit à une menace résiduelle.
C'était peut-être l'occasion d'accepter un cessez-le-feu et de mettre l'accent sur la libération négociée des otages. Le cessez-le-feu à Gaza, une demande du Hezbollah en échange de l'arrêt de ses tirs, aurait pu également être l'occasion d'un arrêt des frappes mutuelles au nord.
La voie de l'épée : La guerre éternelle 1 - Victoire par chaos à Gaza
Article non militant en deux parties : aujourd'hui la guerre à Gaza et dans quelques jours l'extension de la guerre à d'autres fronts.
👉 lavoiedelepee.blogspot.com/2024/07/la-gue…
Très court résumé qui ne doit pas empêcher de lire le texte, trois pages seulement, avant de commenter. 1. Le gouvernement israélien a clairement opté pour le quadrillage de Gaza et non son occupation.
Comment taper systématiquement à côté en dix leçons. Je me souviens d'une époque où LFI, ou le PdG avant, s'intéressait vraiment aux questions de défense. Mais ça, c'était avant.
Quelques précisions sur l'article du CEMAT 👇
1 Non, le texte du général Schill ne vient pas en appui des déclarations d'Emmanuel Macron pour nous préparer à la guerre et nous assurer qu'il ne manque pas un bouton de guêtre. Il a été rédigé en janvier, publié par Le Monde maintenant, et s'inscrit dans un contexte large.
Il explique simplement le rôle de l'armée de Terre dans le nouveau contexte international - celui de la compétition des puissances - qui n'a pas commencé la semaine dernière mais il y a dix ans avec une accélération très forte en février 2022. lemonde.fr/idees/article/…
2004, visite à l'état-major des armées israélien, Tel Aviv.
Un général de Tsahal : "nous avons résolu le problème palestinien".
Nous : ?
Tsahal : "oui, regardez (powerpoint) ! Grâce au mur, il n'y a plus d'attentats terroristes en Israël. Donc ce problème là est résolu".
Le paradigme de l'époque est celui de la sécurité à distance plutôt que le contrôle terrestre.
Evacuation du Sud-Liban en 2000 et de Gaza en 2005, mise en place d'une barrière + d'un bouclier anti-aérien et frappes à distance pour punir régulièrement les organisations ennemies.
Le premier problème a été de laisser le contrôle politique des zones évacuées par le Hezbollah et le Hamas face au Fatah.
Le second a été qu'à l'intérieur des zones contrôlées, les organisations ont pu être aidés par les ays étrangers, l'Iran bien sûr mais aussi...
Tchad 1965 Soldats français partez du Tibesti !
Tchad 1968 Au secours la France, la rébellion est trop forte !
Tchad 1969 Au secours la France, les rebelles sont revenus !
Tchad 1972 Vous avez gagné mais repliez vous !
Madagascar 1973 Soldats français partez !
Tchad 1975 Le bataillon de réserve à N"Djamena doit partir, on peut se débrouiller seuls.
Mauritanie 1977 Au secours la France ! Le polisario nous attaque.
Zaïre 1978 Au secours la France, les rebelles reviennent !
Tchad 1978 Au secours la France, les rebelles attaquent !
Mauritanie 1979 On vient de céder au Polisario, plus besoin de vous
Tchad 1980 C'est le bordel, on s'en va.
Tchad 1983 Au secours la France ! les rebelles reviennent aidés de la Libye
Tchad 1984 C'est la paix, on s'en va.
Tchad 1986 Au secours, la Libye revient !
De la même façon qu'il est trop tôt pour parler de victoire. L'analyse militaire se prête visiblement mal à la titraille. On est tous, états-majors russe et ukrainien compris, devant un match (qui fait des morts) encore en score nul à 30 minutes de la fin. lexpress.fr/monde/europe/m…
Je ne comprends pas cette obsession à vouloir absolument annoncer tout de suite le résultat final de quelque chose d'aussi complexe qu'une opération militaire de grande ampleur, surtout avec un rapport de forces équilibré.
On peut être optimiste ou pessimiste au regard de l'évolution des évènements et cela peut fluctuer selon les jours, mais en aucun cas être catégorique et sortir du cadre des hypothèses.