Juliette Campion Profile picture
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Bonjour à tous ! On entame la cinquième semaine du procès des viols de #Mazan.
On entendra sept accusés cette semaine. LT à suivre pour @franceinfo
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Une banderole a été déployée dans la nuit devant le tribunal d’Avignon par le collectif féministe "Les Amazones". Elles s’opposent à ce qu’une partie du procès se tienne à huis clos. Image
Un débat devrait avoir lieu aujourd’hui sur ce sujet : la partie civile a déposé des conclusions, qui vont être débattues. Elle s’oppose à la décision du président de la cour criminelle d’exclure les journalistes du visionnage des vidéos des accusés. francetvinfo.fr/faits-divers/a…
L'Association de la presse judiciaire @PresseJu regrette cette décision, estimant que le président prive les journalistes "d'éléments cruciaux dans l’enjeu judiciaire de ce procès". 👇🏽pressejudiciaire.fr/a-la-cour-crim…
@PresseJu Même constat du côté du @SNJ_national, qui s'est exprimé hier, dénonçant une "entrave à la liberté de la presse, indispensable à la restitution impartiale et crédible de ce procès très médiatique". 👇🏽snj.fr/cour-criminell…
@PresseJu @SNJ_national Dans le public ce matin, beaucoup de jeunes femmes, comme Juliette, 28 ans, étudiante en droit. Elle suit le procès depuis le début, notamment sur YouTube et X. Elles espère qu'il aura "un retentissement", notamment sur la notion de consentement. Image
@PresseJu @SNJ_national Son amie Pauline, 30 ans, a toujours voulu assister à un procès. Elle habite dans un petit village, à une heure d'Avignon. Elle s'est levée à 5h15 pour pouvoir entrer en salle de retransmission, qui dispose de 60 places. Image
@PresseJu @SNJ_national L'audience a repris. Le président annonce que Dominique Pelicot est souffrant. "Il doit subir aujourd'hui une intervention médicale, cet après-midi. Il est dispensé pour la journée, en espérant pouvoir le revoir demain", précise Roger Arata. #Mazan
Finalement, les débats concernant les conclusions de la partie civile sur la projection des vidéos "auront lieu jeudi", ajoute le président. Il demandera à un avocat de la défense de s'exprimer "au nom de l'ensemble de ses confrères".
On entend l'enquête de personnalité concernant Jean T., 52 ans. L'enquêtrice le décrit, au moment de leur entretien, comme "un homme souriant et avenant, qui répond facilement aux questions".
Jean T. est originaire de la Réunion, fils d'un docker et d'une mère au foyer. Il est l'avant-dernier d'une fratrie de dix enfants. Deux de ses frères présentent des troubles psychiques et l'un d'eux s'est suicidé en 2017, à 54 ans.
Jean T. se décrit comme bon élève mais a redoublé son CM1 et sa sixième. Sa soeur est plus nuancée que lui et dit à l'enquêtrice : "l'école, c'était pas son truc".
Au moment des faits, il travaillait dans une "entreprise de couvrage" en CDI. Il se déplaçait partout en France sur des chantiers, ce qu'il appréciait. Son ancien employeur le décrit comme "très apprécié de ses collègues". Jean T. dit vouloir "retrouver cette vie d'avant".
Il a toujours refusé "la vie de couple et les relations sérieuses" et a plutôt eu des aventures sans lendemain. Jusqu'à 41 ans, en 2013, où il rencontre sa compagne actuelle. Celle-ci est originaire de Madagascar, et a dû quitter son territoire natal pour la métropole, comme lui.
Il a découvert le libertinage à 23 ans, et n'en n'a parlé à personne, pas même à sa compagne, qui n'était pas au courant.
Il dit ne pas avoir d'amis, "seulement des connaissances et des collègues". A La Réunion, il n'a que des liens superficiels avec quelques personnes. Il explique n'être sociable qu'avec ceux "qui en valent la peine", soit principalement sa famille, très importante pour lui.
Tout le monde le décrit comme "une personne serviable, courageuse et travailleuse", conclut l'enquêtrice de personnalité. Elle précise avoir le sentiment qu'il a parfois présenté "un parcours assez lisse, assez convenu".
On passe maintenant à l'enquête de personnalité de Redouane E., 55 ans. Il est né au Maroc, et issu d'une fratrie de quatre enfants, dont il est le deuxième. Son père était instituteur, sa mère ne travaillait pas.
Il décrit une famille unie et des parents aimants. Mais son épouse a une autre version et dit que "le père était dur voire violent". Une amie de Redouane E. se représente également le patriarche "comme dur, voire dictatorial".
Redouane E. a été marié une première fois, avec une cousine rencontrée dans le cadre familial, au Maroc, en 2002. Mais il n'ont pas réussi à avoir d'enfants, ce qui aurait entraîné leur divorce, après dix ans mariage.
Il fait ensuite la connaissance de sa compagne actuelle, sur un site de rencontre. Ils se sont installés ensemble à Avignon, se sont pacsés en 2014 et se sont mariés en 2017. Il dit qu'elle avait le "profil idéal car ils avaient le même âge et les mêmes projets".
Ils ont fait de multiples tentatives pour avoir un enfant et notamment des FIV. Ils ont ensuite eu recours à l'adoption. Mais face à la difficulté d'adopter en France, ils se tournent vers le Maroc, et, en novembre 2021, une petite fille leur aurait été attribués.
"Mais le processus d'adoption a été mis en échec par la mise en détention de l'intéressé, ce qui est dur pour son épouse qui se projetait déjà", souligne l'enquêtrice de personnalité.
Redouane E. était infirmier libéral au moment des faits. D'après ses proches, il était d'une "extrême disponibilité et avait beaucoup d'empathie avec ses patients, qu'il considérait comme sa famille". Il n'hésitait pas à s'occuper "des cas lourds".
On passe à l'enquête de personnalité de Thierry P., 54 ans. "Son enfance est marquée par un père absent de par sa profession de chauffeur routier mais aussi, déclare sa mère, parce qu'il la trompait et avait une double vie", expose l'enquêtrice en préambule.
Les parents ont fini par se séparer, quand Thierry P. avait 16 ans. Par la suite, le père "a refait sa vie en Alsace" et ses trois enfants "ne l'ont quasiment plus jamais revu". Ils ne sont d'ailleurs pas allés à son enterrement.
Thierry P. a rencontré Corinne, celle qui deviendra son épouse, à 16/17 ans. Il a été très rapidement question d'avoir un enfant : leur fille est née en 1994, et leur fils en 1997.
Corinne s'est arrêtée de travailler à la naissance du deuxième. Thierry P. était maçon et assurait un bon niveau de vie. Le couple est devenu propriétaires d'une maison qu'il a construite. Tout l'entourage les décrit comme un couple idéal, qui communique beaucoup.
Leur fille, parle d'une "enfance géniale". Elle ajoute : "c'était la belle vie avant le malheur", lorsque le 1er janvier 2016, son frère, le fils de Thierry P., est décédé dans un accident de la circulation à 18 ans.
Dès lors, Thierry P. s'est "effondré". Il est tombé dans l'alcool. Et a fini par quitter le foyer, car "il ne supportait plus de rester dans cette maison où les photos de son fils étaient exposées partout", précise l'enquêtrice.
L'ex-épouse de Thierry P., Corinne, témoigne maintenant à la barre. Elle raconte une vie de famille très harmonieuse quand les enfants, étaient petits et une partie de leur adolescence. "On était très très heureux tous les quatre," dit cette femme aux longs cheveux roux.
Elle décrit longuement la nuit du 1er janvier 2016, lorsque leur fils a eu un accident de la route. Thierry P. et elle ont couru le voir, alors qu'il était en train d'être réanimé par les pompiers.
"J'ai voulu lui prendre la main. Les pompiers me disaient : 'lâchez votre enfant'. Je le lâchais et je lui reprenais la main. On nous a dit que c'était fini, je n'ai pas compris. Ils l'ont emmené à l'hôpital, j'ai dit : 'réanimez-le !'", relate la quinquagénaire très émue.
Thierry P. est entré en clinique psychiatrique en fin d'année 2016. "Il ne mangeait plus, il n'arrivait pas à travailler, il était désespéré, dans la colère. On lui avait enlevé un bout de lui, quelque chose de très cher", relate-t-elle.
"On a pris la décision de se séparer, chacun chez soi. On se soutenait mais on vivait chacun de notre côté. Et en janvier 2021, il a fait une tentative de suicide", relate-t-elle.
Il est ensuite revenu deux jours chez elle, en convalescence. "Il m'a toujours toujours respectée. Malgré le fait que l'on dormait dans le même lit, il n'a jamais rien essayé", précise Corinne.
Lorsque les policiers sont venus, ils ont fouillé la maison, "ils ont pris toutes nos clefs USB, les photos de notre fils", raconte-t-elle très émue. "J'ai dit : 'vous ne pouvez pas prendre nos photos, ça nous appartient'. Ils nous les ont rendues par la suite", précise-t-elle.
Puis il y a eu une deuxième perquisition, "au domicile où il vivait, où notre fille habitait à ce moment-là", raconte-t-elle. "Ca a été terrible pour elle. Quand elle m'a vue, elle s'est effondrée dans mes bras", se souvient Corinne.
A noter que Thierry P. comparaît libre, après une période de détention provisoire. Il est sur les bancs des accusés, son avocate à côte de lui, à quelques mètres de celle qui est désormais son ex-épouse.
Corinne insiste que le fait qu'il a toujours été respectueux avec elle. "Quand c'était non, c'était non. Il n'a jamais insisté à un moment ou à un autre", dit-elle. Elle n'a par ailleurs jamais entendu parler de libertinage de sa part.
Depuis la détention, "sur l'alcool, c'est beaucoup mieux", souligne la quinquagénaire. Elle construit en ce moment une maison et il l'aide, puisqu'il est maçon. "On est divorcés aujourd'hui mais on essaye de se reconstruire", précise Corinne.
On entend maintenant Cindy, la fille du couple, âgé de 29 ans. Elle dresse un portrait élogieux de son père. "Il a toujours été là pour nous, on était des enfants très heureux avec lui, il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'on puisse être heureux", détaille-t-elle.
"Il y a eu 2016, on a perdu mon petit-frère, ça a été le chaos dans notre vie. Mon père a tout fait pour que je sois heureuse malgré tout... Mais je ne remplace pas mon petit frère", explique la jeune femme blonde.
"J'ai vu mon papa sombrer, ne pas réussir à se lever. Il était dans l'alcool, et ça lui a fait beaucoup beaucoup de mal. Il ne m'a jamais de mal, ce qui m'a fait du mal, c'est le voir sombrer, boire le matin, ne plus s'arrêter de la journée", poursuit Cindy.
Elle précise avoir vu son père en détention tous les semaines. "Vous ne l'avez pas jugé ? Vous avez gardé de l'affection pour lui ?", lui demande l'avocate de son père. "Pas du tout. Mon papa c'est mon papa", répond-elle sans hésiter.
En sortant de détention, Thierry P. est allé vivre chez elle. "Ca se passe très bien. Il s'est relevé, il travaille, il essaye d'avancer", conclut la jeune femme.
On entend maintenant Jérémy C., un voisin et ami de Thierry P. Il assure qu'il s'est toujours bien comporté, "n'a jamais fait aucune blague graveleuse". "Quand on faisait des soirées, il n'y avait pas un mot plus haut que l'autre", souligne-t-il.
"Même quand il était bourré ? Il n'avait pas de geste déplacé, pas parole salace ?", lui demande l'avocate de Thierry P. "Non, rien de tout ça", assure Jérémy. Il dit n'avoir jamais parlé des faits avec lui, mais "ne le juge pas".
On entend quelques minutes l'épouse de Redouane E. Ils sont mariés depuis 2014. Le couple cherche toujours à adopter. "C'est mon rêve", dit-elle. Son audition est interrompue car elle a besoin d'un interprète (elle est Malgache). Elle sera entendue plus tard.
On entend maintenant l'enquêtrice de personnalité concernant Jérôme V., 46 ans. Il est né en 1978 à Dunkerque et est issu d'une fratrie de trois enfants. "Il a vécu une enfance difficile, avec des violences physiques et psychologiques de ses parents", décrit-t-elle.
"Il a fait état de la peur qu'inspirait son père et de remarques constantes et dévalorisantes de sa mère", poursuit-elle, évoquant un "climat d'humiliation et de dénigrement dans l'enfance".
Jérôme V. parle d'une éducation axée sur le respect : "pas boire, pas fumer, se coucher tôt". Ses meilleurs souvenirs étaient auprès de sa tante maternelle et de ses cousins belges : "une rencontre annuelle qu'il attendait avec hâte", observe l'enquêtrice.
Il a eu quatre longues relations avec des femmes et d'autres relations plus ponctuelles. Il est décrit comme un homme "pouvant apparaître introverti en présence de certains hommes mais aussi exubérant et malaisant en présence de personnes qu'il connaît".
Il a un cercle d'amis restreint. Mais un certain Sébastien R., qui s'est présenté comme son meilleur ami, le décrit comme loyal. "Il peut parfois fonctionner de façon rigide et impulsive, mais jamais dans l'excès", a-t-il assuré à l'enquêtrice.
Ses compagnes successives sont plus dures. L'une d'elles le dépeint comme "très tourné vers le jeu et le divertissement". Elle parle d'un homme "égocentrique, en manque d'assurance". Toutes décrivent un homme "foncièrement infidèle", qui allait régulièrement voir ailleurs.
En 2008, il a appris par une de ses maîtresses qu'il était devenu père, et n'a jamais assumé cette paternité. "Mais il a fini par rencontrer son enfant", note l'enquêtrice.
La compagne avec laquelle il a eu deux enfants (qui étaient eux, voulus) "ne l'a pas séduit" de prime abord, car elle était "obèse", précise-t-elle. "Mais sa capacité à gérer le quotidien l'a conquis", précise l'enquêtrice.
Le couple a acheté une maison. Jérôme V. dit ne jamais avoir eu de réels sentiments pour elle. Cette dernière le décrit comme "obsédé par l'argent, le poids et la nourriture", qui "pouvait se montrer désagréable auprès de toute personne proche souffrant d'obésité".
Après la rupture avec la mère de ses deux enfants, il a "papillonné à fond" selon ses termes, et découvert le libertinage. Puis il a rencontré Madame M., qu'il a énormément aimé mais lui a reproché "son manque de considération et d'affection" envers lui.
Puis il a rencontré une autre femme. Il dit "avoir eu du mal à éprouver des sentiments" pour elle à cause de son "manque de caractère et de prise d'initiative". Il a continué à voir d'autres femmes en parallèle.
Il dit avoir eu "une relation épanouie" avec elle, mais "sans sentiment amoureux". Mais il s'est progressivement attaché à elle. Celle-ci brosse le portrait d'un homme "très complexe : différent et décalé du monde".
"Elle a vu chez lui un esprit très compétiteur, parfois désagréable, égocentrique et prétentieux, qui n'hésitait pas à draguer d'autres femmes, y compris devant elle", souligne l'enquêtrice.
Elle parle d'un homme "au double visage pouvant alterner entre gentillesse, puis distance et froideur, avec un manque d'empathie". Quand elle a voulu refaire sa vie, elle raconte qu'il l'appelait tous les soirs. Elle a employé le terme de "prédateur".
Celui qui a été pompier volontaire pendant plusieurs années, se décrit comme hétérosexuel mais "a eu des expériences sexuelles avec des hommes et des travestis".
Jérôme V. aurait un fantasme pour le triolisme et le libertinage. Il est décrit comme "immature et excité à la vue des seins nus". Et son ex-épouse dit avoir vu des "relation malsaines avec d'anciennes élèves et avoir surpris des discussions chaudes avec certaines jeunes femmes".
Le sexe est décrit comme une véritable routine par son ex-épouse : "l'heure du coucher est sciemment calculée pour répondre au besoins de l'intéressé en terme de sommeil, à 22h tapantes", relève l'enquêtrice de personnalité.
Elle a confié "avoir eu des doute sur des trucs bizarres avec leur fille et qu'il avait une manière étrange de lui faire des câlins, en lui caressant le ventre d'une certaine manière".
Madame P., son ex-épouse, décrit "un homme passif et oisif, préférant profiter de son temps libre pour s'adonner à ses deux passions : la randonnée et l'infidélité", relate-t-elle.
L'enquêtrice note que Jérôme V. a "de réelles difficultés à investir l'aspect émotionnel des relations." "L'autre semble exister avant tout pour venir combler ses carences. Il s'inscrit plutôt dans relations à sens unique, superficielles ou conflictuelles", détaille-t-elle.
Elle parle d'un homme "complexe, psychorigide, avec des stratégies et des rituels pour le sécuriser face à l'anxiété" qui "cherche des femmes opposées à sa personnalité : affirmées, responsables et organisées".
L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures. On reprendra avec d'autres enquêtes de personnalité et d'autres témoins. LT à suivre pour @franceinfo
@franceinfo L’audience ne va pas tarder à reprendre. Gisèle Pelicot vient de rentrer dans le tribunal, sous les applaudissements du public.
@franceinfo Emma, 21 ans, étudiante dans le social, a fait une heure de route depuis Montpellier pour assister à l’audience. Elle est venue avec deux amies "par curiosité, parce que c’est un procès historique". Image
@franceinfo Quant à Valérie, 57 ans, elle vient pour soutenir Gisèle Pelicot, car "la soumission chimique, tout le monde peut y avoir droit : on n’a pas de caméras dans les chambres, toute femme peut y être exposée", assure-t-elle. Image
Nous allons maintenant entendre l'enquête de personnalité de Simone M., 43 ans, originaire de Nouvelle-Calédonie. Il est l'aîné de la fratrie.
Sa famille était pauvre. Sa mère recourait à des sanctions physiques, mais Simone M. a minimisé face à l'enquêtrice, en disant qu'en Nouvelle-Calédonie, "les enfants sont élevés à coups de claquettes".
Simone M. a été confié très tôt à un homme chez qui il travaillait. Ce dernier "a eu un comportement déplacé. Il lui demandait, à 12 ans, de toucher ses fesses, contre une somme d'argent", relate l'enquêtrice de personnalité.
"Et ça a été de pire en pire, jusqu'au viol, à l'âge de 15 ans", poursuit-elle. Simone M. "ressentait une honte terrible" d'avoir accepté ces actes d'agressions sexuelles, souligne-t-elle.
Et, dans sa culture, "quand il y a un rapport avec un homme, on est plus un homme", a-t-il déclaré à l'enquêtrice. La soeur de Simone M. a confirmé ses déclarations concernant les violences sexuelles qu'il dit avoir subi.
Simone M. "a commencé à trouver refuge dans l'alcool, au moindre problème". En 2001, il a quitté la Nouvelle-Calédonie et s'est engagé dans l'armée. Il n'y est retourné que de manière très ponctuelle par la suite.
Il a eu sa première relation sexuelle à 22 ans mais la sexualité était source d'anxiété pour lui, de par les viols et agressions sexuelles qu'il a vécu avant. Et parce qu'il avait un complexe sur la taille de son pénis, qui lui semblait plus petit que la moyenne.
Il a eu une première relation, de laquelle est né un petit garçon. Puis le couple s'est séparé au bout de quelques années car il sortait trop, s'alcoolisait trop.
Il rencontre alors Déborah P., une Américaine, qui travaille dans un bar pour financer ses études. Elle est plus jeune que lui.
Ils se marient hâtivement, emménagent ensemble dans la région de Grenoble, puis déménagent à Mazan, en 2013. Il ont eu trois enfants ensemble.
Mais les relations du couple sont "très conflictuelles". L'ambiance entre eux est "pesante". Déborah P. et l'ex-compagne de Simone M. ne s'entendent pas du tout, mais "il ne se positionne pas pour trancher, et laisse la situation se dégrader, dans un contexte d'alcoolisation".
Déborah P. est présentée par les proches du couple comme ayant "un caractère fort". "Elle est décrite comme ayant rabaissé l'intéressé" tandis que "lui semblait soumis, avec une incapacité à défendre sa place de père", détaille l'entourage.
Sexuellement, Simone M. a toujours été convaincu que son "épouse n'était pas satisfaite". Il dit avoir eu souvent recours à la pornographie. De son côté, Déborah P. a dit ne pas comprendre son complexe vis-à-vis de son pénis, disant qu'il n'avait "aucun lien avec la réalité".
Depuis 2018, Simone M. "allait particulièrement mal, se réfugiant dans alcool et les sorties entre amis". Son ex-compagne a dit que parfois, il l'appelait, "se confiait à elle, exprimait un ras-le-bol de son existence, et a même parlé de se suicider".
Quand son fils aîné a eu 11 ans, Simone M. a compris "qu'il n'a pas pu avoir conscience de ce qu'il faisait en acceptant les demandes d'un adulte, au même âge", relate l'enquêtrice de personnalité.
"Il a dit se détester de ne pas avoir pu refuser les demandes de cet homme, tout en reconnaissant ne pas en avoir les capacités", poursuit-elle. Simone M. a refusé de porté plainte a posteriori, ce que lui avait fortement suggéré sa compagne, Déborah P.
On passe maintenant à la personnalité d'Adrien L., 34 ans. Il a eu une très bonne relation avec sa famille pendant toute son enfance, déclarant à l'enquêtrice de personnalité : "mon père, c'est ma star, ma mère, c'est la femme de ma vie, ma soeur, c'est ma lumière".
Il a été un enfant "très actif, qui ne tenait pas en place, il était capable de prendre de hauts risques pour ne pas perdre la face", en motocross, par exemple. Il s'est fait de multiples fractures.
Il a eu une première relation de couple sérieuse avec une jeune femme de deux ans de moins que lui. Celle-ci lui a rapidement annoncé qu'elle était enceinte et "il s'est immédiatement projeté dans l'idée d'être père". La petite est née en 2009, quand Adrien L. avait 19 ans.
Il a ensuite eu de plus en plus de doutes sur le fait que la petite soit sa fille. En 2012, il fait réaliser un test de paternité, montrant qu'il n'est pas le père de la fillette.
"Il y a eu un avant et un après : je n'ai plus réussi à avoir une relation de confiance avec une femme par la suite", a-t-il déclaré à l'enquêtrice de personnalité.
Adrien L. a toujours été "un coureur", décrit-il, "incapable de résister à l'envie d'aller jusqu'au bout" quand il voyait qu'il plaisait à une femme.
Il a ensuite fini par mettre un terme à sa relation avec la mère de la petite fille. Mais tous les proches d'Adrien L. déplorent et critiquent "le caractère intrusif et envahissant" de cette première compagne, qui "utilisait leur fille pour obtenir tout ce qu'elle voulait".
Il rencontre sa deuxième compagne en 2014, Stéphanie C. et ont un petit garçon ensemble. Il met plusieurs mois à annoncer la grossesse de celle-ci à ses parents. "La première chose qu'il leur dit, c'est : 'celui-là, c'est bien le mien'", relate l'enquêtrice.
Pendant la grossesse, les relations se tendent dans le couple. Adrien L. pouvait parler à Stéphanie C. "en termes très orduriers", la traitant "de pute". Celle-ci tolérait de plus en plus mal l'ambiguïté de sa relation envers son ex, la mère de sa fille.
La petite fille est décédée dans un accident de la route, en juin 2020.
Son ex-compagne, Stéphanie C., le décrit comme "quelqu'un qui veut vraiment être gentil, mais peut changer d'humeur très soudainement, de manière incompréhensible, et quand les choses lui échappent, il est débordé par ses émotions".
Adrien L. se sentirait "inférieur à son père", PDG d'une entreprise dans les travaux publics. "Il chercherait son aval en permanence", relève l'enquêtrice, "l'appelant plusieurs fois par jours".
Stéphanie C. assure avoir été harcelée par Adrien L. au moment de leur séparation. "Quand elle lui laissait leur fils, il pouvait couper tout canal de communication. Elle a cessé de le remettre à son père et l'a assigné devant le tribunal de Carpentras", relève l'enquêtrice.
Adrien L. a comparu dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), pour harcèlement et menaces contre Stéphanie C., début 2018.
Il dit avoir "tout essayé" sur le plan de la sexualité, "en fréquentant les clubs échangistes et libertins", souligne-t-elle, précisant qu'il "recherche principalement le plaisir partagé avec ses partenaires mais a toujours refusé l'échangisme avec ses compagnes, par jalousie".
Il a mentionné avoir très peur des maladies sexuellement transmissibles (MST), "avec une aversion pour la saleté", relève l'enquêtrice. "J'ai l'impression de tomber en morceaux si je ne me lave pas", lui a-t-il déclaré. Elle note qu'il a une véritable obsession de la propreté.
Ce genre de comportement peut faire penser qu'il a été victime d'agression(s) sexuelle(s), ce que lui demande l'enquêtrice (qui est psychologue de formation). Mais Adrien L. élude la question. Il reconnaît avoir vécu quelque chose, mais refuse d'en parler.
La soeur d'Adrien L. a toutefois confirmé avoir eu connaissance "d'attouchements à l'adolescence", mais sans avoir les détails. Elle assure que ça n'a pas modifié le comportement de son frère.
L'enquêtrice revient sur l'enfance d'Adrien L., notant qu'il est dyslexique, et qu'il bénéficiait d'un "tiers-temps thérapeutique" pour ses examens écrits, au collège et au lycée. "Il manquait de confiance en lui mais c'était élève sérieux", dit-elle.
Il a obtenu un BTS en travaux publics et a fini par intégrer la société de son père en 2015, après plusieurs expériences dans d'autres entreprises.
Les faits qui lui sont reprochés dans le cadre de cette affaire remontent au 14 mars 2014, et sont quasi- concomitants à la naissance de son fils, avec sa deuxième compagne, né le 25 mars 2014.
En 2014, "on perçoit l'instabilité d'Adrien L., qui a commencé à être agressif, insultant avec sa compagne enceinte de leur fils", observe l'enquêtrice.
Le père d'Adrien L. est décrit par l'entourage "comme un PDG très bienveillant, très protecteur, il y a beaucoup de louanges le concernant". L'enquêtrice remarque que le patriarche "a tendance à définir les gens par leur réussite et leur accession professionnelle".
L'enquête de personnalité d'Adrien L. est terminée. On entend maintenant de nouveau Amina M., l'épouse de Redouane E, qui est cette fois assistée d'un interprète.
Amina M. est Malgache, d'où la nécessité d'avoir un interprète. Elle avait vu que son mari, avec qui elle est toujours, allait sur "des sites", mais on ne sait pas lesquels. "Il travaille tout le temps, il aide ses parents", précise-t-elle.
Elle n'est pas loquace. Elle précise simplement que son mari "aime bien faire connaissance avec des gens sur Internet" mais assure au président qui l'interroge "ne pas être jalouse".
"Il aide les gens, il est tendre, il est naïf, il fait trop confiance aux gens, il est peureux", énumère-t-elle.
L'avocate de Redouane E. la fait développer sur les conséquences qu'ont eu l'arrestation de son mari. "Comment s'est passé le quotidien pour vous ?", demande-t-elle. "J'ai perdu beaucoup de choses, et je ne savais pas quoi faire", répond-elle, à travers la voix de l'interprète.
On passe maintenant à l'audition de l'ex-compagne de Jérôme V. Ils ont été ensemble entre 2019 et jusqu'à son interpellation, en mars 2021. Les faits reprochés datent de 2020 et se sont produits après une première rupture. "ll ne m'a rien dit. Je lui en veux beaucoup", dit-elle.
Jérôme V. comparaît détenu : il est poursuivi pour six viols sur Gisèle Pelicot.
"J'ai entendu beaucoup que c'était des 'monsieur tout le monde' qui étaient arrêtés dans cette affaire alors que mon compagnon est différent", déclare-t-elle en préambule.
"Je l'ai toujours dit, je suis personnel de santé, avant j'étais personnel d'éducation et, pour moi, il avait des troubles du spectre autistique. Je ne comprends pas que personne n'ait pu s'en rendre compte", poursuit-elle.
"Sa mère est une grande névrosée. Chez ses parents, il y a beaucoup d'omerta. C'est : 'tout va bien dans le meilleur des monde'. Depuis l'enfance, l'adolescence, il a été confronté à pas mal de choses compliquées, qu'il continue à perpétrer dans sa vie adulte", précise-t-elle.
Cette femme, Samira T., se sent encore proche de Jérôme V., qu'elle appelle "mon compagnon". Elle a cherché, pendant toute son incarcération, a comprendre de quoi il pourrait souffrir.
"Je pensais qu'il avait un syndrome d'Asperger, j'ai continué à creuser au parloir mais je pense plutôt à une alexithymie. Pour moi, ce n'est pas possible qu'il n'ait rien", assure-t-elle.
Elle raconte le moment où la police est venue perquisitionner leur domicile : ils avaient acheté une maison ensemble quelques semaines avant. "Les policiers ont pris mes ordinateurs, les dossiers médicaux de ma fille, qui était en chimio à cette période là", relate Samira T.
"Au moment des parloirs, je lui en ai parlé, je lui ai demandé : 'est-ce que tu m'as droguée ?'. Il m'a assuré que non, je pense qu'il était vraiment sincère… Il m'a dit : 'je ne te mentirai jamais là-dessus'", relate-t-elle.
"Je lui ai demandé pourquoi il ne m'a pas dit ce qui s'était passé, je me dis que j'aurais pu sauver cette dame, je me rends compte qu'elle aurait pu mourir, j'aurais pu intervenir, être à son chevet...", articule Samira T. en pleurant.
"A défaut d'avoir pu vu sauver Madame Gisèle [elle ne veut pas l'appeler Madame Pelicot, pour ne pas l'associer à son mari], je vous apporte tout mon soutien, je regrette de n'avoir rien fait, mon métier c'est de sauver les gens", poursuit-elle, pleurant à chaudes larmes.
"C'est quelqu'un qui n'a pas les codes sociaux. J'ai essayé de refaire son éducation mais c'est compliqué de faire changer une personne qui est dans un schéma. Mais je ne lâche pas l'affaire", ajoute-t-elle, à l'attention de Jérôme V., qui pleure dans son box.
On entend maintenant Alexandra R., la fiancée de Simone M., qui est en couple avec lui depuis un peu plus de deux ans. Ils ont une fille de 15 mois, et sont "dans une relation très stable", revendique-t-elle d'emblée.
Cette jeune femme de 28 ans, aux longs cheveux blonds, assure que Simone M. est "quelqu'un de très gentil, très sociable, très empathique". Elle dit avoir eu "beaucoup de relations toxiques" dans sa vie mais que lui "a relancé l'élan de joie" en elle.
"La première fois que je l'ai rencontré, il y avait du désespoir, du malheur, de la tristesse, il était complètement perdu", se souvient-elle. "On commence à discuter et je m'aperçois que c'est une bonne personne, gentille, honnête", poursuit Alexandra R.
"Il fait très souvent la cuisine, le ménage. Même chez mon père, il passe le tracteur. C'est quelqu'un de gentil. On ne peut pas dire du mal de Simone : il a le coeur sur la main", poursuit-elle, en parlant d'une voix forte, très assurée.
"Par contre, quelque chose a énormément dérangé ma famille, ce sont les médias", tranche la jeune femme. "Ils ont complètement foutu en l'air mon histoire avec Simone", assure-t-elle à la barre, regrettant d'avoir dû cacher leur vie privée sur Facebook notamment.
Elle assure lui faire une entière confiance, malgré ce pour quoi il est poursuivi. Simone M. a été interpellé en avril 2021. "Il m'a exposé les faits et je suis tombée enceinte après. Je voulais cet enfant malgré cela", assure celle qui a eu une petite fille en juin 2023.
La cour lui demande ce qu'elle connaît précisément des faits qui lui sont reprochés. "Il m'a expliqué qu'il était dans une période très compliquée, qu'une dame avait été malheureusement violée, mais que lui n'en faisait pas partie", expose-t-elle.
Et de poursuivre : "il a été la voir, il a essayé car il était dans le désarroi à l'époque et s'est rendu compte que c'était pas du tout ce à quoi il s'attendait : il est parti de suite". Pourtant, Simone M. est bien poursuivi pour "viols aggravés" sur Gisèle Pelicot.
Sur les vidéos le concernant, les enquêteurs ont constaté qu'il avait commis "des attouchements et des pénétrations péniennes sur la victime inconsciente".
Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot, l'interroge sur ce point. "Vous dites qu'il est venu et reparti de suite, ça veut dire quoi ?", lui demande-t-il.
"Il n'est pas rentré dans les détails, mais moi j'ai très bien compris : je n'ai pas fait le rapprochement. Simone est une personne de confiance… Vous pensez qu'il a touché Madame Pelicot voire plus ? Vous voulez en venir où exactement ?", lui demande Alexandra R., agacée.
"C'est difficile d'entendre dire qu'il est très empathique, très gentil… On a les vidéos, le but est de comprendre si vous avez compris ce qu'il a fait. Est-ce qu'il vous a dit l'avoir touchée ?", insiste Stéphane Babonneau.
"Il a dit la vérité. vous en parlerez avec lui. Je ne suis pas avocate", tranche-t-elle avec aplomb. La jeune femme ne semble pas avoir vraiment conscience de la réalité des faits.
L'avocat de Simone M., Yannick Prat, lui demande : "vous avez conscience qu'il peut être réincarcéré ?". Sa réponse : "tout à fait, et il est extrêmement digne, même honorable de le défendre, car pour moi, c'est quelqu'un qui a été manipulé".
Il lui demande si son client a pu tenter des approches inappropriées avec elle, des comportements déplacés. "Jamais de la vie ! Je prends des médicaments parce que je suis bipolaire. Et je suis tombée amoureuse de Simone parce que c'est une bonne personne", assure-t-elle.
"Il a craqué, mais il ne savait pas vers quoi il allait… Il s'est mis dans cette affaire car il peut avoir des petites naïvetés, parce qu'il est trop gentil", estime Alexandra R.
L'audience est suspendue quelques instants.
L'audience a repris. On lit la déposition de Déborah P., l'ex-femme de Simone M, face aux enquêteurs. Elle n'a pas fait le déplacement car elle habite aux Etats-Unis désormais.
"A la base, c'est une personne très conviviale, serviable, il a de la colère en lui car il a été violé par un ami de ses parents plus jeune. A ce jour, il n'a fait aucune démarche contre lui", déclare-t-elle.
"Il n'a jamais été violent envers moi, mais en décembre 2019, il m'a menacée avec une hache", souligne-t-elle. "Il a toujours été travailleur. Mais, quand j'étais enceinte de la petite, il est parti quatre jours pour s'alcooliser", relate Déborah P. aux policiers.
Entre eux, "c'est un peu cyclique. Tout va bien pendant un moment puis tout va mal", décrit-elle. "On s'est séparés puis on est revenus, en faisant des efforts. Ces derniers temps, ça allait plus ou moins. Il a toujours besoin d'avoir une certaine reconnaissance", décrit-elle.
Le président lit maintenant le rapport de personnalité de Thierry P., 61 ans. Ses parents se sont séparés quand il était petit. Il dit avoir été élevé "à la dure" et "décrit une éducation relativement stricte", principalement de la part de sa mère et de son beau-père.
Il a eu "trois relations conjugales, avec 3 / 4 années de célibat entre chacune", est-il noté dans l'enquête. Avec sa première compagne, il a eu trois enfants. Le deuxième est autiste. Il s'est en effet rapidement rendu compte "que son fils ne fonctionnait pas comme les autres".
L'autisme n'était alors "pas encore bien connu en France", a souligné Thierry P., qui se serait battu "pour obtenir que son fils rentre dans une école avec une pédagogie adaptée".
Dominique S. et Didier L, retraités et proches de Thierry P. "évoquent de grandes qualités relationnelles", affirmant qu'il est "très agréables, bon vivant" et "ne serait pas dans un rapport de séduction avec les femmes".
Thierry P. a eu des pratiques libertines à plusieurs reprises, et précise, lors de l'enquête de personnalité, qu'il a eu du mal à se remettre de ses ruptures amoureuses.
Il a répondu aux questions le concernant "sans difficulté, avec spontanéité, mais très inquiet de l'avenir de son entreprise, estimant qu'il ne pourrait pas se remettre d'une incarcération".
L'audience est maintenant suspendue. On entendra demain les expertises psychologiques et psychiatriques des sept accusés de la semaine. Bonne soirée à tous et merci d'avoir suivi ce LT pour @franceinfo

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Oct 2
Bonjour à tous ! Mercredi 2 octobre, 21e jour d'audience au procès des viols de #Mazan. On entendra aujourd'hui les expertises psychiatriques des sept accusés de la semaine. LT à suivre pour @franceinfo Image
L'audience est ouverte. On entend Joëlle Palma, experte psychiatre, qui aborde d'abord le cas de Simone M., aîné d'une fratrie de quatre enfants. Il est né à Nouméa et est arrivé en métropole en 2001, pour intégrer l'armée.
Il décrit un complexe majeur relatif à la taille de son sexe. Il dit : "je suis juste au-dessus du micro-pénis". Il a eu son premier rapport sexuel à 24 ans, "c'est relativement tardif", dit l'experte.
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Oct 1
Bonjour à tous ! Mardi 1er octobre, de retour au tribunal judiciaire d’Avignon pour la 20e journée d’audience. On entendra aujourd’hui principalement les experts psychiatres et psychologues sur le groupe des 7 accusés de la semaine.
👉🏼 LT à suivre pour @franceinfo
Dominique Pelicot est de retour dans son box (il était souffrant hier). Il est assis sur son fauteuil, vêtu d'une polaire grise. Il semble fatigué.
On entend maintenant l'expertise psychologique de Simoné M., 43 ans. Sur les faits, voici ce qu'il dit : "j'y suis allé un soir, je me suis déshabillé dans la cuisine, je me suis allongé à côté de sa femme, Monsieur Pelicot me dictait ce qu'il fallait faire", détaille-t-il.
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Sep 26
Bonjour à tous ! Jeudi 26 septembre, quatrième semaine, et 18e journée d’audience au procès des viols de #Mazan. On entendra l’interrogatoire de Fabien S. sur les faits. C’est le dernier accusé du groupe à passer à la barre sur le fond du dossier.

LT à suivre pour @franceinfo
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Lilou, étudiante en master de droit, vient "voir tout le côté procédure, et le travail des avocats". Elle souhaite aussi "écouter les accusés, même si on a tendance à les juger vite, il faut connaître leur version". Image
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Sep 25
Re bonjour ! Mercredi 25 septembre après-midi, le procès des viols de #Mazan va rependre. On passera l’après-midi à entendre les expertises psychiatriques des six accusés de la semaine. LT à suivre pour @franceinfo
L'audience est ouverte. Le président se tourne vers la partie civile. "Vous avez évoqué la possibilité de déposer des conclusions", dit Roger Arata, en référence au huis clos qu'il a décidé pour la diffusion des vidéos des accusés, dans le cadre de ce procès. #Mazan
"Si vous envisagez de le faire, il faudrait qu'on puisse évoquer le sujet demain, avant de procéder aux diffusions. Ces conclusions vont nécessairement entraîner des débats et il faut un échantillon représentatif des avocats de la défense", dit le président.
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Sep 25
Mathieu D. assure ne pas avoir eu d'érection. Mais, sur les vidéos, les enquêteurs décrivent des pénétrations digitales sur la victime, ainsi qu'une pénétration pénienne, montrant qu'il s'agit "avec certitude de scènes de viols", soutiennent-ils.
Le président lit le compte-rendu de chaque vidéos retrouvées sur le disque dur de Dominique Pelicot. Les titres donnés à chacune sont très explicites, extrêmement vulgaires. Comme c'est souvent le cas pour les intitulés de vidéos sur les sites pornographiques.
Le président : "vous ne semblez pas être sous l'effet d'un produit, qui vous hystériserait. Vous êtes plutôt obéissant, avec un certain raisonnement"

Mathieu D. : "je sais ce que j'ai vécu, les vidéos ont peut les interpréter comme on veut", dit-il, en essuyant une larme.
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Sep 25
Bonjour à tous ! Mercredi 25 septembre, nous sommes dans la 4e semaine du procès des viols de #Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon.

On entendra ce matin les interrogatoires de deux accusés. Le public (sur la photo) est toujours au rendez-vous. LT à suivre pour @franceinfo Image
Je me suis faufilée dans le public justement… Gérard, 68 ans, habite Avignon. Il est est venu pour assister à un procès « très médiatisé, pour savoir ce qu’il se passe dans sa ville ». Il veut aussi comprendre comment se déroule l’audience avec des magistrats professionnels. Image
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