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Bonjour à tous ! Mardi 1er octobre, de retour au tribunal judiciaire d’Avignon pour la 20e journée d’audience. On entendra aujourd’hui principalement les experts psychiatres et psychologues sur le groupe des 7 accusés de la semaine.
👉🏼 LT à suivre pour @franceinfo
Dominique Pelicot est de retour dans son box (il était souffrant hier). Il est assis sur son fauteuil, vêtu d'une polaire grise. Il semble fatigué.
On entend maintenant l'expertise psychologique de Simoné M., 43 ans. Sur les faits, voici ce qu'il dit : "j'y suis allé un soir, je me suis déshabillé dans la cuisine, je me suis allongé à côté de sa femme, Monsieur Pelicot me dictait ce qu'il fallait faire", détaille-t-il.
"Mais j'avais du mal par rapport à la situation. Voyant que je n'y arrivais, je suis parti. Pour moi, c'était une mise en scène : elle faisait semblant de dormir", poursuit-il.
"Je mérite d'être là, parce que j'ai fait du mal à cette femme, ça ne se fait pas, même s'il n'y avait pas d'intention. Je prie pour cette dame. Je lui écris des lettres", ajoute-t-il lors de son expertise psychologique, qui a eu lieu en octobre 2021, quand il était incarcéré.
Simoné M. a grandi à Nouméa, dans une famille pauvre, au sein d'une fratrie de quatre enfants. Il y avait des disputes fréquentes entre ses deux parents, sur fond d'alcoolisme de son père.
Il est arrivé en métropole à 21 ans, dans le cadre de son service civique. Il a vécu à Grenoble, puis dans le Vaucluse. "On relève chez lui un fond anxieux, avec des reviviscences psycho-traumatiques, en lien direct avec les actes de viols qu'il aurait subi", relève l'experte.
Quand il était jeune adolescent, Simoné M. a été envoyé chez un ami de ses parents, "pour garder les chèvres et surveiller un parc". Cet homme l'aurait violé pendant des années, contre des sommes d'argent.
Simoné M. aurait tenté de fuir mais son agresseur le "harcelait". "Il passait par la fenêtre de ma chambre, parfois il se frottait juste, et il partait", précise-t-il à la psychologue. Les agressions ont pris fin par l'intervention de son oncle, qui serait intervenu.
"Cette entrée dans la sexualité est déviante et a pu influer sur sa dynamique ultérieure", commente l'experte psychologue. Simoné M. est par ailleurs complexé par son petit sexe, "et a besoin d'être en confiance avant d'entreprendre un rapport sexuel", ajoute-t-elle.
L'experte estime que l'accusé à une personnalité de type borderline - il a beaucoup de mal à gérer des émotions - et note un fort sentiment de culpabilité, récurrent dans son discours. "Si cette femme doit souffrir, je dois souffrir", répète-t-il à propos de Gisèle Pelicot.
Son avocat, Yannick Prat, souligne que son client a été élevé dans une famille où le français n'était pas sa langue maternelle, notant qu'il a dit à l'interrogatoire : "Monsieur Pelicot a livré sa femme en pâturage". L'experte acquiesce : "il y a des acquis modestes chez lui".
"Vous pensez que Monsieur Pelicot pouvait apporter un cadre de nature à le mettre en confiance ?", poursuit l'avocat. "Il souligne en tout cas l'insistance avec laquelle il a essayé de le contacter", répond l'experte, ajoutant que "ça générait chez lui une certaine pression".
On passe à l'expertise psychologique de Redouan E., 55 ans. Annabelle Montagne l'a rencontré en mars 2022 : il était alors incarcéré depuis quatre mois. Cet infirmier libéral comparaît libre désormais.
Sur les faits, Redouan E. déclare avoir rencontré Dominique Pelicot sur un site de libertinage. "Il m'a proposé un jeu de rôle dans lequel il offre sa femme. Ma femme était au Maroc. Dans un manque de lucidité, j'y suis allé", relate-t-il.
"Je n'ai pas aimé l'ambiance, Dominique Pelicot était impressionnant physiquement. Quand j'étais chez lui, j'avais peur", ajoute-t-il.
Il a été marié une première fois, entre ses 32 et ses 42 ans. Avec son épouse, ils ont tenté d'avoir un enfant via quatre FIV, sans succès. Ils se séparent et il rencontre sa deuxième épouse, avec laquelle il était en voie d'adopter un enfant au moment de son interpellation.
Sa personnalité ne présente pas "de traits saillants pathologiques, il est dans le spectre de la norme", estime l'experte. Elle ne repère pas d'impulsivité, pas de dépression au sens clinique. Il dit : "je suis un soignant, j'aime les gens, j'aime les gens qui aiment les gens".
Redouan E. consulte régulièrement de sites pornographiques. "Il y aurait une forme d'inhibition dans la sphère intime pour lui : il dit être plus à l'aise dans la masturbation que dans les rapports sexuels partagés", observe Annabelle Montagne.
"J'ai cru comprendre que votre bilan est assez mitigé", souligne Isabelle Crepin-Deheane, l'avocate de Redouan E., qui relève que l'experte a fait état d'une faible capacité d'introspection.
Réponse de l'intéressée : "il est très au clair avec les repères légaux et il présente certaines capacités à poser des mots sur ce qu'il s'est passé, mais ça ne présume pas de son degré d'élaboration dans les faits". Elle rappelle toutefois qu'elle ne l'a vu qu'une seule fois.
On entend maintenant le résumé de la troisième expertise psychologique, celle de Jean T., 52 ans. Au moment des faits, "il évoque un black-out, une absence" et ajoute : "quand je suis revenu à moi, j'étais dans la voiture".
Mais il voit sur les vidéos montrées par les enquêteurs qu'il y a bien eu un rapport sexuel avec la victime. "Mon but n'était pas de violer cette personne, j'ai été manipulé par ce monsieur", assure-t-il à l'experte. Il n'avait pas consommé d'alcool, ni de substances toxiques.
Jean T. mentionne une addiction à l'alcool depuis l'adolescence. Il aurait stoppé ses consommations en 2011, quand il est venu de la Réunion s'établir en métropole. Son frère se serait suicidé en 2017.
"Je suis quelqu'un de bien, j'emmerde personne, je ne suis pas agressif, je suis travailleur", affirme-t-il à la psychologue. Elle le décrit comme plutôt inhibé socialement, avec une tendance à réprimer ses états émotionnels.
Jean T. pratique le libertinage à partir de 2011, à l'âge de 39 ans. En onze ans, il dit avoir rencontré "plus de dix couples", tout en ayant "une sexualité satisfaisante" en parallèle avec sa femme, avec qui il est depuis neuf ans.
Il n'a pas de pathologie mentale mais il présente une personnalité "assez carencée, assez pauvre au plan cognitif", relève l'experte. "Il a évolué à la Réunion dans un million peu stimulant sur le plan culturel, précaire au plan économique", souligne-t-elle.
"On est face à quelqu'un d'intellectuellement simple, un niveau intellectuel faible, je vulgarise, même si on n'a pas de jury populaire", résume Carine Monzat, l'avocate de Jean T.
Elle précise qu'il a vu "37 fois sa psychologue" depuis les faits. "Est-ce qu'il fait partie de ces gens en capacité d'élaborer une stratégie de défense ?", demande-t-elle à l'experte.
"Monsieur T. me dit qu'il a bu un coca, offert par Monsieur Pélicot et qu'il est revenu à lui dans sa voiture. Il décrit quelque chose qui laisserait penser qu'il y a amnésie,. Est-ce qu'il dit ça pour se défendre, sous l'effet de la stupeur ?", s'interroge-t-elle.
On entend la quatrième expertise psychologique de la matinée : celle de Thierry P., 61 ans, qui comparaît détenu. Annabelle Montagne relève, concernant les faits, qu'il "occulte la question du non consentement de la victime".
"Il exprime des regrets de façon assez vague", note l'experte, qui le cite : "c'est navrant, c'est inconcevable". Thierry P. lui dit aussi : "elle a dû souffrir", en parlant de Gisèle Pelicot, montrant "un certain détachement".
Elle note aussi un "cumul d'expériences de ruptures de lien affectifs" avec la séparation de ses parents alors qu'il était en très bas âge. Il aurait ensuite été élevé par ses grands-parents, puis par sa mère.
L'experte fait état d'un tatouage au niveau du torse de Thierry P., qui représente un phénix, "avec tout le symbole qu'on peut y voir".
"Il parle beaucoup, c'est aussi une manière de combler, et une tendance à rire de façon ponctuelle, ce qui peut traduire une anxiété ou une forme de nervosité", poursuit-elle, n'observant "aucune pathologie mentale".
Elle note la présence de "certains éléments qui renvoient à la notion de virilité". Il y a chez lui "une potentialité à se positionner dans le rapport à autrui comme recherchant une forme d'emprise, voire d'ascendance sur autrui", poursuit-elle.
Thierry P. est resté huit ans avec sa première compagne et s'en et séparé quand il avait 34 ans, après la naissance de leur deuxième enfant, atteint d'une forme d'autisme. Il mentionne ensuite deux autres relations de plusieurs années chacune.
Une assesseure rappelle que "plus de 650 photos pédopornographiques" ont été retrouvées sur ses supports informatiques, ainsi que des vidéos de zoophilie et des vidéos mettant en scène des transexuels.
"Dans sa dynamique psychosexuelle, la propension à investir différents objets apparaît", analyse l'experte. "La pédophilie fait partie des perversions : l'objet étant un enfant. La zoophilie en est une autre. On observe un aspect polymorphe de sa sexualité", détaille-t-elle.
Stéphane Babonneau rappelle que la juge a interrogé Thierry P. sur ces contenus, lui rappelant qu'il s'agit "de crimes, de délits".
L'accusé avait alors reconnu "une curiosité très mal placée" ajoutant : "mais d'un autre côté je peux dire : tiens, je connais. Quand j'apprends sur la vie, la géographie, je peux dire : 'tiens, je connais'".
"Cette réponse renvoie à l'évitement des conflits que ça peut générer chez lui. Il y a une mise à distance phénoménale entre la question qu'on lui pose et sa réponse, qui est de l'ordre de 'je me cultive'", estime l'experte psychologue.
Aurélien Knoepfli, l'avocat de Thierry P., interroge l'experte sur les images pédopornographiques retrouvées sur ses supports informatiques. "Est-ce qu'avec la simple détention d'images on est déjà dans la paraphilie ?", lui demande-t-il.
"Il y a cette paraphilie dans la mesure où le plaisir obtenu auprès d'un objet est déviant en lui-même", répond-elle.
L'audience est suspendue un quart d'heure. On passera ensuite aux interrogatoires de personnalité.
L'audience reprend. Jean T. est entendu dans le cadre de son interrogatoire de personnalité. Ce quinquagénaire, originaire de La Réunion, porte un sweat à capuche bleu. Il est grand, élancé, se tient droit, en s'appuyant sur le pupitre.
"J'ai grandi à la Réunion, j'ai six frères et trois soeurs. J'ai commencé à travailler à l'âge de 16 ans, j'ai arrêté l'école en troisième, pour aller travailler", précise-t-il, répondant aux questions du président.
Jean T. a ensuite fait son service militaire en métropole. "C'était la première fois que je prenais l'avion, mais je ne voulais pas rester, parce que j'avais trop froid", relate-t-il.
Il repart ensuite à la Réunion, à 21 ans, après son service militaire, et découvre le libertinage là-bas, à 23 ans, "avec un couple métropolitain".
Jean T. est en couple avec la même compagne depuis dix ans. "Malgré ce couple, qui va bien, vous avez continué vos activités de libertinage", relève le président. "Oui, elle ne savait pas… Mais au fur et à mesure, je ne rencontrais plus personne", dit-il laconiquement.
Les faits remontent à septembre 2018. "Comment allait votre couple ?", demande le président. "Notre couple était toujours bien, il n'y avait pas de soucis. Mais après je n'avais plus trop de rencontres, parce qu'elle me suffisait déjà", dit Jean T. à propos de sa compagne.
"Vous avez parlé de l'alcool, mais il y a aussi la drogue : le zamal, c'est le nom du haschich à la Réunion, vous en avez consommé ?", demande son avocate. "Oui, toute ma jeunesse", répond-il. "Depuis quel âge ?", demande-t-elle. "Le premier joint j'avais 12 ans", précise-t-il.
"Depuis que vous êtes sorti de prison, comment est votre sexualité ?", poursuit son avocate. "Je n'arrive plus à fair l'amour avec ma femme, car ça m'a traumatisé", déclare Jean T.
"Je vais vous poser un question que vous ne vouliez pas que je pose. Est-ce que vous êtes impressionné parce que Monsieur le président, et la cour, sont des gens blancs, est-ce que quand vous étiez petit, on écoutait ce que disaient les blancs ?", le questionne l'avocate.
"Dans ma jeunesse, j'avais toujours peur des gens blancs, surtout s'ils avaient les yeux bleus", dit Jean T. "Ca vous impressionnait petit ?", demande son avocate. "Oui, je ne sais pas pourquoi. Je ne suis pas raciste mais c'est les blancs qui gouvernent", tranche-t-il.
On passe à l'interrogatoire de Simoné M., 43 ans, originaire de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Il a le crâne rasé, porte également un sweat à capuche bleu foncé. Et il a d'ailleurs l'habitude de s'asseoir à coté de Jean T. sur le banc des accusés. "J'ai eu une vie très heureuse, malgré le fait qu'on était des gens pauvre", relate-t-il.
En métropole, il a rencontré son ex-femme, Déborah P., avec qui il a eu quatre enfants. Ils sont maintenant séparés : cette femme, américaine, est retournée aux Etats-Unis avec les enfants.
Ils sont divorcés et précise à une assesseure qu'il n'envoie par d'argent. Il ne voit plus ces quatre enfants, mais semble leur écrire et leur parler de temps en temps. Il avait également eu un autre enfant, d'une précédente union, qui a aujourd'hui 17 ans et vit à Marseille.
Il est aujourd'hui en couple avec Alexandra R., qui a témoigné hier. Ensemble, ils ont eu une petite fille, qui a 15 mois. C'est son sixième enfant. Il assure qu'avec ce nouveau bébé, il a commencé "à comprendre ce qu'était un père".
Le président lui demande de revenir sur les viols qu'il a subi en Nouvelle-Calédonie. "C'était un ami de la famille, qui cherchait quelqu'un pour s'occuper d'un parc de chèvres. Un jour on discute et il me dit que j'ai de belles fesses, me s'il peut les toucher", raconte-t-il.
Il poursuit : "j'ai refusé, jusqu'au moment où j'accepte pour une somme d'argent. On était dans la pauvreté, je pensais à aider ma famille, pour pouvoir manger…".
"Ca a duré un peu longtemps, car ça a continué avec des demandes particulières. J'ai accepté au début jusqu'au moment où ça m'a psychologiquement déstabilisé. Mais il revenait toujours à la charge et j'essayais de m'en dégager, mais quelque chose me bloquait", décrit Simoné M.
Le président : "ça vous a meurtri ?"

Simoné M. : "au tout début non, c'est après quand je suis venu en métropole"

Le président : "vous n'avez jamais engagé une thérapie ?"

Simoné M. : "non jamais. La seule personne à qui j'en ai parlé, c'est mon ex-femme".
L'avocat général lui demande, en substance, pourquoi il a fait le choix d'avoir un enfant avec sa nouvelle compagne, malgré le fait qu'il risque une longue peine de prison.
"Quand on s'est connus, on a vachement partagé de choses, elle aussi a un passé un peu difficile, un peu chaotique. On a longuement parlé de cette affaire, elle est au courant de tout. Et si ça se passe mal, on assumera tous les deux : les parloirs etc…", assure Simoné M.
"Quand vous l'avez rencontrée, vous étiez en train de perdre contact avec vos quatre autres enfants [partis aux Etats-Unis avec leur mère]. Vous n'avez pas été effrayé ?", poursuit l'avocat général.
"Non, car j'ai essayé de recoller les morceaux avec mon ex-femme… Elle m'a dit que ça ne servait à rien, qu'elle a expliqué aux enfants que je ne les reverrai jamais. J'ai pris ma décision de passer à autre chose, de retrouver un sens à ma vie", explique Simoné M.
Son avocat revient sur la phrase : "la honte doit changer de camp", que l'on entend beaucoup depuis le début du procès. "Je considère que les victimes n'ont jamais à avoir honte. C'est un non sens cette phrase. Vous pensez qu'un enfant doit avoir honte ?", lui demande-t-il.
"Oui", dit Simoné M. d'une petite voix. "Vous pensez vraiment qu'un enfant de 11 ans a la maturité pour s'opposer à un agresseur ?", insiste son avocat, en référence aux viols que son client a subi. "La honte, c'est pas à vous de la ressentir, c'est à l'agresseur", insiste-t-il.
L'audience est suspendue et reprendra à 14 heures. LT à à suivre pour @franceinfo Merci à tous !
L'audience a repris. On entend l'expertise psychologique de Jérôme V., 45 ans. L'accusé, qui comparaît détenu, est issu d'une famille "où l'on parle peu", dit l'experte.
"Mes parents, ça me coûte de leur téléphoner. Je n'ai rien à leur dire, mon frère c'est que pour mon anniversaire, ma soeur jamais", lui a décrit Jérôme V. La psychologue parle de "relations familiales distendues".
Sa vie professionnelle est émaillée de "plusieurs ruptures", note-t-elle, relevant qu'il a notamment été pompier volontaire "de fin 2008, jusqu'au printemps 2016".
"Les réseaux sociaux ont comblé sa timidité", relève l'experte, à qui il a confié avoir "fréquenté des clubs libertins, les plages du Cap d'Agde". "J'ai besoin de tromper mes compagnes : avec elles, je ne peux pas tout faire", a-t-il déclaré.
Il a confié à sa compagne actuelle, Samira T., qu'"en terme de puissance de jouissance, il y avait moins d'intensité".
Jérôme V. est l'un des très rares à admettre avoir su, dès le départ, que Gisèle Pelicot était droguée aux anxiolytiques par son mari. "J'y suis allé six fois, de fin mars à fin juin 2020", précise-t-il.
Il décrit les faits reprochés comme "une nouvelle expérience" pour lui. "Le fait de pouvoir être libre d'action suscitait une envie en moi", dit-il, estimant tout de même que Dominique Pelicot l'a "manipulé et a eu l'ascendant" sur lui.
Il a beaucoup de mal à expliquer son passage à l'acte : "ça passait outre le légal et je pensais que ça ne serait jamais dévoilé", admet Jérôme V.
"Je sais que je n'aurai pas beaucoup de clémence, les faits sont graves. En prison, pour moi c'est difficile, parce que je suis faible", assure-t-il à l'experte psychologue.
Elle estime que Jérôme V. "avait conscience du caractère transgressif de ses actes, mais le plus important pour lui, c'était ses propres besoins, sa propre libido".
Il y a une chez lui "une difficulté d'empathie, il se place en position de victime", remarque la psychologue, puisqu'il "évoque son souhait d'une sanction la moins lourde, en raison des difficultés en détention, à cause de son caractère faible".
Les recommandations de l'experte pour sa réinsertion : "la vie professionnelle apparaît comme un élément favorable, mais il faudra une prise en charge médico-psychologique pour explorer le rapport à l'autre". Elle conseille notamment une prise en charge de type CRIAVS.
"Est-ce qu'un sentiment d'impunité peut amener des gens à commettre des actes irrationnels ?", lui demande Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot. "Ca peut, surtout quand on a l'impression que la responsabilité est partagée", analyse-t-elle.
L'avocat général remarque que Jérôme V. est le premier accusé "qui s'est exprimé de manière franche sur son intimité" et que l'experte est "l'une des rares personnes à qui il a fait toutes ces confidences, sur son sentiment d'impunité avec aussi un sentiment de dédouanement".
"Est-ce que le fait que Dominique Pelicot l'ait valorisé pourrait expliquer qu'il soit retourné à son domicile ?", demande l'avocate à l'experte.
"Pourquoi pas, mais il a aussi indiqué lui-même avoir des besoins sexuels importants à satisfaire et que c'est ce qui primait à cette période là", rétorque-t-elle.
L'experte souligne que la honte fait partie du registre du "narcissisme, car elle se donne à voir, essentiellement dans yeux de l'autre" alors que "la culpabilité est dans un autre registre". Concernant Jérôme V., elle voit principalement de la honte.
On entend maintenant l'expertise psychologique d'Adrien L., 34 ans. Il est décrit comme "très souriant, avenant, et très ouvert à l'échange", lors de l'examen.
"Sa mère tient des gîtes depuis 2017, son père tient une entreprise de travaux publics : il travaillait avec son père avant l'incarcération", résume l'experte.
"Sa soeur est psychologue du travail : il est proche d'elle. Il devait devenir le parrain de sa fille : ça a été annulé avec son incarcération", relève-t-elle.
Adrien L. a eu une scolarité assez classique. "Une famille d'origine unie, présente, cadrante", observe la psychologue experte.
Au moment des faits, il était marié, et l'est toujours, avec Stéphanie C. "Elle est comptable, ils ont un enfant en CE1, qu'il a quotidiennement au téléphone. Mais il refuse que son fils vienne au centre pénitentiaire", note-t-elle.
Concernant les faits, Adrien L. dit à l'experte "ne pas croire à l'absence de consentement" de Gisèle Pelicot. "Je suis innocent, mais j'ai participé à quelque chose que je dénonce", ajoute-t-il.
La psychologue estime que ce "discours est d'une grande ambivalence" puis que le trentenaire fait part d'une "forme de culpabilité, mais tente de rejeter cette réalité, dont il se sent comme extérieur".
"Il place la victime comme sachant la réalité et donc dans une forme de consentement", analyse-t-elle.
Quelque chose frappe dans le récit de la psychologue : elle ne parle que de la compagne actuelle d'Adrien L., avec laquelle il a eu un fils. Mais rien n'est mentionné concernant son ex-compagne, avec qui il a eu une fille (dont il a découvert qu'elle n'était pas la sienne).
Une assesseure lui pose justement la question : "il n'a jamais évoqué que sa fille n'était pas sa fille ?". "Non", répond la psychologue, visiblement étonnée. "Il n'a pas parlé de sa première union, ni de sa fille, c'est questionnant", estime-t-elle.
L'assesseure estime que c'est un élément important, puisqu'Adrien L. "en était venu à douter de la parole des femmes" après avoir découvert que sa fille, qu'il avait élevé comme la sienne, n'était pas biologiquement la sienne.
Antoine Camus, l'un des avocats de Gisèle Pelicot, lui demande si Adrien L. lui a mentionné le fait qu'il avait partagé la cellule de Dominique Pelicot pendant une dizaine de jours (avant que les enquêteurs ne découvrent qu'il figurait sur les vidéos du retraité, total hasard).
"Non, pas à ma connaissance", répond l'experte.
L'avocat d'Adrien L., Guillaume de Palma, relève que l'experte a dit que son client a une propension à avoir des rapports sexuels mais qu'elle précise : "pour autant, le sexe est vu comme un temps de connivence dans le lien à l'autre".
"Est-ce que cette analyse, c'est quelque chose dont vous êtes sûre et certaine ? Ou c'est une hypothèse ?", demande-t-il. "Dans la personnalité de monsieur L., la sexualité n'est pas envers et contre tous. Elle est exacerbée, certes, mais dans une certaine mesure", dit-elle.
On entend maintenant l'expertise psychologique de Thierry P., 53 ans, qui comparaît libre. Mais l'experte le rencontre alors qu'il est en détention provisoire.
Sa mère était "alcoolique", son père "volage". Avant son incarcération, il venait de se mettre en auto-entreprenariat, dans la maçonnerie.
Thierry P. est tombé dans l'alcool en 2016, après le décès de son fils, tué dans un accident de la route à 18 ans.
"Le décès de son fils semble avoir marqué une bascule : il s'est détaché de son couple, s'est alcoolisé, deux hospitalisations en psychiatrie ont été nécessaires", relève l'experte.
Concernant les faits, qui remontent à juillet 2020, il déclare que Dominique Pelicot l'a contacté "pour satisfaire sa femme". "J'y suis allé, il m'a offert un coup à boire. Dans la chambre, je l'ai vue inanimée, il m'a dit que c'était un jeu entre eux", détaille-t-il.
La psychologue lui a demandé s'il avait éprouvé du plaisir. "Je n'en n'ai pas eu, lui aussi [Dominique Pelicot] a participé : il a fait l'amour en premier, et moi derrière. C'est arrivé une seule fois. Je n'ai jamais pensé que c'était un viol", a répondu Thierry P.
En conclusion de son exposé, l'experte estime que "l'ensemble des éléments" qu'elle a observés chez Thierry P. "sont peu favorables à sa réinsertion", notant "un risque de retour à l'alcoolisme" et le besoin d'une "prise en charge psychiatrique essentielle et psychothérapie".
Le président note que Thierry P. est l'un des accusés qui parle de "consentement par procuration, par personne interposée". Il demande à l'experte si, avec le temps, il pourrait revenir sur cette vision. "Avec un peu plus de temps, il en est certainement capable", estime-t-elle.
L'avocate de Thierry P. demande à l'experte psychologue combien de temps dure en moyenne une expertise d'accusé. "Entre 1h et 2h par personne, donc 1h30 en moyenne", répond l'intéressée. L'avocate trouve cela "très court" pour bien comprendre une personne.
"En début de carrière, c'était impossible", admet l'experte. "Mais au bout de dix ans, en 1h30, je vois beaucoup plus de choses : on sait où on va, on est mieux outillés", précise-t-elle.
L'audience est suspendue un quart d'heure.
L'audience a repris. On va entendre la mère d'Adrien L., âgée de 63 ans. Elle s'appelle Catherine. L'accusé la regarde, très ému depuis son box.
"C'est extrêmement difficile de vivre cette expérience, enfin cette expérience... Mais je voulais parler de mon fils, de sa petite enfance : c'était un enfant très très affectueux. Toujours dévoué, même depuis tout petit", assure-t-elle, parlant assez vite, mais d'une voix posée.
"C'était le petit dernier, très agréable, hyper sensible. Il a besoin de se montrer fort, mais en fait, il n'est pas fort du tout", assure cette femme en manteau noir. Elle a gardé son sac en bandoulière.
"Son papa était toujours en déplacement, il rentrait très tard le soir. C'était une admiration quand il était là. Et en contrepartie, le papa, peut-être les étouffait, leur imposait un peu trop…", dit Catherine L., qui semble vraiment réfléchir, chercher des explications.
"Par la suite, il a suivi les traces de son papa dans les travaux publics, mais je ne suis pas sûre du tout que c'était ce qu'il avait envie de faire. Il l'a fait pour ne pas décevoir. C'était tracé comme ça. Ne pas décevoir", dit-elle.
"A la primaire, on lui a détecté une dyslexie, ça l'a mis en difficulté au niveau de sa scolarité. Il a eu besoin d'un soutien au niveau orthophoniste. Mais, mis à part ça, il a avancé, on y est arrivés", assure-t-elle.
Depuis son incarcération, "la famille a explosé : il n'y a plus de Noël, plus d'anniversaires, il ne voit plus son fils, il ne le voit pas grandir. Il est surpris, ému de voir à quelle vitesse il grandit", observe Catherine L.
"Comment expliquez-vous cette dérive de son rapport aux femmes ?", demande le président. "Je ne sais pas du tout l'expliquer. Chaque fois que je l'ai vu avec ses compagnes, il n'y avait pas de problèmes, alors qu'il vivait à quelques pas de la maison", répond-elle.
Elle revient d'elle-même sur la naissance de la première fille, d'Adrien L., décédée en 2020. Il a appris par la suite qu'il n'était pas le père biologique. "On y était attachés : c'est moi qui suis allée la première la maternité, pas la maman", souligne-t-elle.
Un assesseur l'interroge sur les faits d'attouchements dont il aurait été victime. "Il nous en a parlé très tard, mais avant les faits. Il ne voulait pas… Il le vivait comme une honte et ne voulait pas nous blesser. Son côté protecteur", répond la mère d'Adrien L.
Guillaume de Palma, l'avocat d'Adrien L., émet une hypothèse : "peut-être qu'il était dans un environnement trop lisse pour que ce genre de choses soient dites ?". "Oui je pense", reconnaît sa mère.
"Vous dites que votre mari se meurtrissait de ne pas avoir fait le nécessaire. Donc je pense que quand bien même les choses auraient été dites quand il était plus petit, en vérité, est-ce que ça aurait changé grand chose ?", insiste l'avocat. "Peut-être pas", reconnaît-elle.
J'essaye de résumer, car énormément de choses sont dites. La soeur d'Adrien L. vient également de témoigner, très très émue. Il s'était confié à elle autour de 2018 sur une agression sexuelle (ou un viol, on ne sait pas) qu'il a vécu de la part d'un cousin, quand il avait 8 ans.
Elle s'en veut beaucoup de ne pas en avoir parlé à l'époque, car il lui avait demandé de ne pas le faire.
On entend maintenant Adrien L., qui s'exprime avec beaucoup de détails sur son parcours.
Le président lui dit : "votre père est à la tête d'une entreprise de plusieurs centaines de salariés, un grand groupe. Vous avez fait votre chemin, puis vous avez rejoint l'entreprise de votre papa", résume-t-il.
"Il n'a pas voulu que je vienne de suite avec lui, j'ai dû partir dans une autre entreprise, et à force de le gonfler, il a bien voulu que je rentre avc lui. Mais il ne voulait pas que j'ai de liens directs avec lui", précise Adrien L.
"Il m'a fait partir dans toute la France, il ne voulait pas que je travaille directement avec lui. Il a vendu l'entreprise il y a un an ou deux. Ca fait mal au coeur", commente le trentenaire depuis son box.
Sa mère a expliqué juste avant que son mari avait pris sa retraite "brutalement", après l'incarcération de leur fils.
L'experte psychologue et l'enquêtrice de personnalité ont noté qu'Adrien L. avait tendance a énormément magnifier ses parents. Ce qui se confirme clairement à l'audience.
"Mon père a connu ma mère au collège : ils ont un parcours de vie exceptionnel. Ma mère l'a suivi partout, elle est tombée enceinte très tôt de ma soeur. Mon père disait toujours : 'mon pilier, c'est ma femme'. C'est un parcours magnifique", insiste-t-il.
Il poursuit : "j'ai toujours vu mes parents comme le couple idéal, j'ai voulu essayer de leur ressembler". Il raconte avoir eu une première relation avec sa compagne Marine. "Je l'ai un peu vue comme ma mère", analyse-t-il. "Elle est tombée enceinte à 16 ans, moi 18 ans".
Mais il dit que sa mère "lui a mis le doute" sur sa paternité concernant sa fille. "Mes parents m'ont dit : 'il faut faire un test'". Ce qu'il fait, quand la petite est encore bébé. Mais ce test se révèle négatif : il n'est pas le père de la petite Ninon.
"Moi le test, j'en avais rien à carrer. Mais avec Marine (sa compagne d'alors) c'était plus compliqué. J'avais plus de mal à la supporter, car elle avait fait du mal à Ninon. Elle nous avait trahis tous les deux", estime Adrien L.
"J'ai rencontré Stéphanie pendant que c'était la guerre avec Marine. Je la connaissais du collège. Elle a fait une grosse erreur de se mettre avec moi, car j'étais un peu cabossé", se souvient-il. Ensemble, ils ont eu Enzo, qui a aujourd'hui 10 ans.
Adrien L. affirme que le fait d'avoir appris qu'il n'était pas le père de Ninon l'a transformé. "J'avais la haine envers les femmes", lâche-t-il. "Je n'avais jamais trompé personne, j'avais jamais fait de mal avant", assure-t-il.
L'experte psychologue et l'enquêtrice de personnalité ont souligné qu'Adrien L. avait, par la suite, été très volage, incapable d'être fidèle en couple.
Il est jugé une première fois en janvier 2018, lors d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour des "menaces sur personnes" en 2017.
"Je me suis séparé de Stéphanie, je faisais un week-end sur deux avec mon fils, je n'ai pas accepté, je voulais mon fils auprès de moi, j'ai été menaçant", décrit Adrien L., qui a écopé de quinze jours de prison avec sursis.
Il a ensuite été jugé lors devant la cour d'assises de Privas, en Ardèche, en appel. Il a été condamné à 14 années de réclusion pour viols, violences et harcèlement sur plusieurs compagnes.
En prison, Adrien L. assure avoir "travaillé sur lui, s'être remis en question". "J'avais une fausse idée de la femme, une haine. J'avais du mal à me dire qu'une femme pouvait être quelqu'un de bien", déclare-t-il.
L'audience est suspendue. Elle reprendra demain, à 9h, avec l'audition des expertises psychiatriques. Bonne soirée à tous, merci d'avoir suivi ce LT pour @franceinfo

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