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Bonjour à tous ! Mercredi 2 octobre, 21e jour d'audience au procès des viols de #Mazan. On entendra aujourd'hui les expertises psychiatriques des sept accusés de la semaine. LT à suivre pour @franceinfo Image
L'audience est ouverte. On entend Joëlle Palma, experte psychiatre, qui aborde d'abord le cas de Simone M., aîné d'une fratrie de quatre enfants. Il est né à Nouméa et est arrivé en métropole en 2001, pour intégrer l'armée.
Il décrit un complexe majeur relatif à la taille de son sexe. Il dit : "je suis juste au-dessus du micro-pénis". Il a eu son premier rapport sexuel à 24 ans, "c'est relativement tardif", dit l'experte.
Il découvre 3 / 4 ans avant l'expertise (qui a eu lieu en juillet 2021) que sa femme (avec laquelle il est désormais séparé) achète des sextoys "de taille supérieure à la normale, ce qui le complexe encore plus". Il la décrit comme "autoritaire".
Cette compagne, la mère de ses enfants, est retournée vivre avec eux aux Etats-Unis, son pays d'origine. Simone M. est maintenant en couple avec une jeune femme de 28 ans : Alexandra R.
Simone M. est resté onze ans dans l'armée puis a travaillé dans le transport routier, puis dans les travaux publics.
Lors de la période des faits, il fait état d'"une période masturbatoire intense". L'homme dit apprécier la pornographie hétérosexuelle ou homosexuelle femme/femme.
Simone M. rapporte une période d'agressions sexuelles et de viols, "à la préadolescence". Il en garde "un sentiment de honte, car il pense avoir consenti d'une certaine manière". L'agresseur était un proche de ses parents, pour qui il a travaillé à partir de 12 ans.
L'experte psychiatre note donc "une entrée dans la sexualité où il subit le désir de l'autre, adulte". Elle décèle chez lui "une faille narcissique majeure", due aux "abus sexuels subis et à son complexe d'ordre anatomique".
Elle note que Simone M. "a tendance à considérer le corps d'une femme comme la propriété de son mari". La "mise en scène" de Dominique Pelicot lui a permis "de reprendre le contrôle sur une femme, alors qu'il vivait la sienne comme dangereuse sur le plan narcissique".
En résumé : Simone M. n'a pas de pathologie saillante mais "un fonctionnement évitant" et "d'importantes carences narcissiques". Le fait d'avoir été victime d'agressions sexuelles a créé chez lui "un rapport perverti au corps". Il présente une "faible dangerosité criminologique".
Stéphane Babonneau rappelle que Simone M. connaissait Gisèle Pelicot avant les faits : "ils disaient des banalités à la boulangerie, il est ensuite venu chez elle pour un prétexte fallacieux". La grande majorité des autres accusés affirment ne l'avoir jamais vue avant.
"Monsieur M. buvait les paroles de Monsieur Pelicot et était très rassuré par Monsieur Pelicot, qui disait que Madame était consentante et que c'était un fantasme partagé", analyse l'experte.
"Il se persuade de ce qu'il a envie de croire", estime Stéphane Babonneau. "Oui", répond-elle.
"Peut-on voir une manipulation possible par Monsieur Pelicot, vu comme une figure paternelle ?", demande l'avocat général. "C'est quelqu'un de suggestible mais il reste discernant, avec des capacités intellectuelles correctes, capable de prendre des décisions", répond l'experte.
On passe à la deuxième expertise : celle de Jean T., 52 ans. Il est originaire de la Réunion et est arrivé en 2011 en métropole pour chercher du travail. Il retourne sur l'île tous les ans. "Il est très proche de sa famille", relève l'experte psychiatre.
Son père était ouvrier docker, sa mère femme au foyer. "On n'était pas riches, mais on était bien éduqués", précise-t-il.
Quand l'experte le voit en 2022, il est en couple depuis neuf ans avec sa partenaire, "et a fortement diminué ses pratiques libertines depuis leur rencontre". Jean T. fréquente en effet "régulièrement les sites libertins et les lieux libertins depuis ses 23 ans".
La psychiatre n'observe "aucun trouble maniaque, dépressif ou bipolaire", "pas d'éléments cliniques névrotiques", "pas de trouble addictif" et estime sa dangerosité criminologique "faible".
Jean T. "pense avoir été drogué au moment des faits", rapporte-t-elle. "Il dit n'avoir plus de souvenirs". Il exprime "une empathie envers la victime mais ni sentiment de honte, ni sentiment de culpabilité".
On passe à la troisième expertise, concernant Thierry P., 61 ans. Il est fils unique. Ses parents se sont mariés et ont divorcé trois ans plus tard. Sa mère a refait sa vie, il a très peu revu son père par la suite.
Il a eu son premier rapport sexuel vers 16 ans avec une copine, enchaîne ensuite les relations éphémères, puis rencontre sa première femme à 26 ans. Ils ont trois enfants ensemble : l'un d'eux est autiste sévère.
"Le couple a dû batailler avec les psychiatres, les médecins et l'éducation nationale" relate-t-il, "ce qui les a usés" entraînant leur séparation après onze ans ensemble. Ils sont toujours en bons termes.
Il a découvert le libertinage avec sa première compagne. Il apprécie "le triolisme et le travestisme", précise l'experte. Thierry P. a également eu recours à la prostitution quand il était à l'armée, "pour voir", dit-il.
Elle estime qu'il a un niveau d'intelligence "moyen". Elle ne note pas de "symptôme de décompensation dépressive" et observe "la présence d'idées suicidaires à cause de l'incarcération". Mais il n'a pas de "personnalité pathologique".
Le président lui indique que Thierry P. a été mis en examen pour détention d'images pédopornographiques. "Il ne vous en a pas parlé ?", demande-t-il. "Non, ça change un peu la donne sur la dangerosité criminologique", répond l'experte, soulignant qu'elle l'avait estimée "faible".
"On parle de paraphilie pour qualifier le fait d'avoir des fantasmes un peu déviants. Mais là, on tombe dans le trouble", analyse la psychiatre. "La personne peut souffrir de ses fantasmes ou être dangereuse pour les autres", ajoute-t-elle. On semble être dans le deuxième cas.
Son avocat note que son client, dans le box des accusés, a aujourd'hui "les cheveux longs, le ventre a poussé, il a passé 36 mois en détention". "Mais à l'époque, quelle est sa présentation ? C'est un homme propre sur lui ?", interroge-t-il. La psychiatre acquiesce.
On passe au quatrième rapport d'expertise psychiatrique de la matinée : celui de Jérôme V., 46 ans. Il est le dernier enfant d'une fratrie de trois. Son père était facteur, sa mère femme en foyer.
Il dit être un enfant non désiré. Concernant ses relations avec ses parents, il dit qu'elles étaient "pauvres en quantité et en qualité". Il décrit "une mère très dévalorisante dans ses propos, à l'origine d'un manque de confiance en lui".
Avec les femmes, il dit avoir eu "un grand manque de confiance", "ne pas être à l'aise". Il dit n'avoir "jamais osé aborder les filles" et préfère les tchats : "c'est plus facile derrière l'écran, je m'exprime mieux à l'écrit".
Jérôme V. dit n'avoir été amoureux qu'une seule fois de sa vie, en 2017. Mais "la relation avec cette femme prend fin, car elle ne tolère pas ses enfants", relate la psychiatre. Il a rencontré sa compagne actuelle fin 2019.
"L'important c'est la séduction : j'ai besoin qu'on me dise que je suis un bon amant", déclare-t-il. Il admet avoir été infidèle dans toutes ses relations et avoir toujours eu besoin "d'une personnalité forte à ses côtés pour gérer sa vie".
Jérôme V. a une "personnalité dépendante", diagnostique l'experte psychiatre. Elle détaille : "il a beaucoup de mal à prendre des décisions dans sa vie quotidienne, une tendance à être passif, il se sent incapable de fonctionner seul, ne sait pas se mettre en colère".
Les individus avec de telles personnalités "pensent que les autres savent faire les choses mieux qu'eux, ont besoin d'une assistance constante, n'apprennent pas à vivre seuls".
"Ils sont dans des relations inégales, car ils peuvent faire des sacrifices extraordinaires et tolérer de mauvais traitements, qui les poussent à s'attacher à la première personne venue", poursuit l'experte.
Jérôme V. est l'un des seuls accusés à reconnaître les faits dans leur intégralité. "J'ai eu une proposition du mari, j'y suis allé, j'étais informé qu'elle n'était pas consentante", déclare-t-il à la psychiatre.
Il est allé six fois au total au domicile de Dominique et Gisèle Pelicot. "Je savais que c'était illégal, j'étais mal", a-t-il relaté, précisant que le retraité "avait l'ascendant psychologique" sur lui.
Jérôme V. "éprouve peu de culpabilité et a tendance à rejeter la responsabilité sur Monsieur Pelicot", souligne l'experte, ajoutant qu'il n'a "aucune empathie pour la victime".
Elle estime qu'il n'a "pas de pathologie psychiatrique caractérisée" et observe chez lui "un intérêt pour les pratiques sexuelles déviantes, transgressives", ainsi qu'une "faille narcissique majeure". Elle estime que sa dangerosité criminologique est "non négligeable".
Son avocate rappelle que Jérôme V. est en détention depuis "trois ans et demi, mais n'a jamais de demande de remise en liberté". Il a déclaré : "je chemine tous les jours, je suis des soins" et s'est renseigné sur la justice restaurative.
L'audience est suspendue quelques instants : elle reprendra avec la suite des expertises.
L'audience a repris au procès des viols de #Mazan. On entend la cinquième expertise psychiatrique : celle d'Adrien L., 34 ans. Voici mon compte-rendu publié ce matin sur @franceinfo concernant cet accusé, dont le profil détonne : francetvinfo.fr/faits-divers/a…
Adrien L. dit à "avoir eu de nombreuses maîtresses", relate l'experte psychiatre. "L'âge de ses partenaires le laisse indifférent, elles étaient souvent plus âgées que lui", précise-t-elle.
"Il verbalise avoir été abusé sexuellement à l'âge de 10 ans, a révélé les faits à l'âge de 18 ans environ, un sentiment de honte est très présent", relève l'experte, qui note que c'est "le seul moment de l'entretien où il laisse place aux émotions".
"Ses capacités d'introspection sont faibles", souligne la psychiatre, qui estime qu'Adrien L. a "une personnalité pathologique de type narcissique, associée à des aménagements pervers".
La personnalité narcissique se décrit par "un schéma de persistance de grandiosité, un besoin d'admiration et un manque d'empathie, une exploitation des autres pour atteindre ses objectifs".
Ces profils ont "la conviction qu'ils sont spéciaux et uniques et qu'il doivent s'associer à des personnes hors-normes. Ils ont une estime d'eux-même souvent fragile, car ils dépendent de l'estime des autres", développe l'experte psychiatre.
"En cas d'échec, ils peuvent agir par fureur ou mépris, ou encore se mettre en retrait", souligne l'experte, estimant qu'il présente "une dangerosité criminologique non négligeable".
"C'est une personnalité égocentrée, autocentrée, l'autre est un objet et j'utilise l'autre pour parvenir à mes fins, que ce soit une femme ou un homme", poursuit-elle.
Ainsi, quand Adrien L. parle des faits, il n'hésite pas à "mettre en doute la parole de la victime, qui devait être au courant" et projette la responsabilité sur elle. "Il ne montre aucune empathie" envers Gisèle Pelicot et "refuse d'être considéré comme un violeur".
Pour rappel : au moment où les enquêteurs l'identifient sur des vidéos de Dominique Pelicot, il est incarcéré dans le cadre d'une autre procédure, pour des faits de violences et de viols sur trois ex-compagnes. Il a été condamné à quatorze années de réclusion pour ces faits.
Son avocate demande s'il serait en capacité d'améliorer ses facultés d'introspection. "Encore faut-il qu'il ait envie de se mettre en danger et travailler sur cela", répond l'experte.
On entend à présent la sixième expertise psychiatrique de la matinée concernant Thierry P., 54 ans. Il était marié depuis 2000 avec sa compagne mais sont aujourd'hui divorcés. Ils tentent toutefois de se redonner une chance.
Le couple a eu deux enfants. Leur fils est mort en 2016 d'un accident de la route, à l'âge de 18 ans. Après ce décès, Thierry P. est tombé dans l'alcool, et a été hospitalisé à deux reprises en psychiatrie pour soigner son alcoolisme et à cause d'une forte dépression.
Il a un parcours scolaire classique, se décrit comme "un élève moyen". Il a passé deux CAP qu'il n'a pas obtenus, puis il est devenu maçon, et a actuellement le statut d'auto-entrepreneur.
Au moment des faits, qui datent de juillet 2020, Thierry P. présente "un syndrome anxio-dépressif sévère", estime l'experte. Il raconte avoir été contacté "pour un plan à trois" par Dominique Pelicot. L'accusé était alors alcoolisé, a-t-il relaté.
En voyant Gisèle Pelicot étendue sur le lit, il se remémore : "elle n'avait pas l'air en formé", cite l'experte. Thierry P. ne manifeste "aucune empathie pour la victime et doute de sa parole".
L'experte psychiatre estime que Thierry P. ne présente pas de dangerosité psychiatrique et estime sa dangerosité criminologique faible.
Une assesseure l'interroge sur l'aspect "manipulateur" décelé chez lui par l'experte psychologue, lui demandant si elle partage son constat. "Non, pas du tout", répond la psychiatre.
L'audience est suspendue. Elle reprendra à 14 heures avec les interrogatoires de personnalité de Jérôme V., Thierry P. et Redouan E. On entendra également l'expertise psychiatrique de ce dernier. Je reprendrai le LT pour @franceinfo. Merci pour votre suivi !
L'audience a repris. Jérôme V., 46 ans, est invité à "dérouler le fil de (sa) vie", dans le cadre de son interrogatoire de personnalité. Il est grand, mince, a le crâne dégarni, et s'exprime depuis son box. ll comparaît détenu puisqu'il est allé six fois au domicile des Pelicot.
"J'ai grandi dans une famille modeste, avec un père facteur, une mère au foyer", débute-t-il. "Mon père représentait une figure d'autorité, je ne devais pas moufter. C'était plutôt quelqu'un de très réservé, je ne lui connaissais quasiment pas d'amis", décrit Jérôme V.
"Ma mère, c'était une personnalité assez particulière. Elle m'a très souvent dévalorisé, car j'étais quelqu'un de tête en l'air, dès mon plus jeune âge. Elle prenait beaucoup le relais pour que les choses soient bien faites", poursuit l'accusé.
Il la décrit comme "intrusive" dans son intimité : "dès qu'elle voyait que j'avais des petits flirts, elle mettait facilement des barrières, c'était très compliqué pour moi, j'étais déjà pas à l'aise avec la gent féminine", souligne Jérôme V.
En classe de troisième, il raconte être "devenu un des souffre-douleurs de la classe". Lors d'un cours d'EPS, "j'ai été pris à parti par quatre élèves, j'ai été défroqué devant tout le monde. J'ai gardé tout ça pour moi", poursuit-il.
Jérôme V. est ensuite allé à l'université pour faire de la géographie, sa "grande passion". Il lui a fallu cinq ans pour valider sa licence. Mais en effectuant un stage d'observation, il estime avoir un "manque d'outillage", et se dit qu'il serait "largué" face à des enfants.
Il rencontre sa première compagne en 2001, elle est enseignante. Mais il n'était pas satisfait de leur vie intime. "Mes demandes étaient peut-être un peu trop au-dessus de ce qu'elle pouvait attendre", estime-t-il.
"Très rapidement, ça s'est dégradé, car elle a eu des grosses douleurs à chaque rapport, je faisais au plus vite pour qu'elle ait moins de soucis. Elle ne voulait pas prendre la pilule : pendant au moins deux ans, j'ai fait la pratique du retrait", relate-t-il.
Il rencontre ensuite la mère de ses deux enfants. "Les sentiments n'ont jamais été très hauts, mais les deux premières années, on vivait des choses formidables, et ça suffisait pour que je me sente bien", analyse le quarantenaire.
"Mais les choses se sont délitées sur le plan intime et je suis retourné à mes infidélités", poursuit Jérôme V. Il estime qu'il y avait "une monotonie dans les rapports" avec cette compagne. "Je lui rapprochais de faire l'étoile de mer", lâche-t-il.
Il reconnaît un constant "besoin d'aller voir ailleurs" et l'analyse comme la nécessité d'obtenir "une valorisation" de sa personne "en tant qu'amant".
"Mais j'ai certainement objectivé ma sexualité, car je suis allé au Cap d'Agde et dans des clubs libertins. Je cherchais réellement le plaisir de l'autre", assure-t-il au micro dans son box.
Jérôme V. estime avoir "toujours été un papa très présent, aimant" pour ses enfants, dit-il très ému. "J'étais certainement deux fois plus présent que la mère, j'ai stimulé mes enfants dans tout ce que je maîtrisais", précise-t-il.
"Quand on s'est séparés, c'était pour moi impossible de faire une garde classique, seulement les week-ends et les vacances. Ils ont toujours été ma raison de vivre. J'ai fait avec mes armes. Ca fait trois ans et demi que je ne les ai pas vus", explique Jérôme V. en larmes.
"Je n'hésiterai pas à leur dire que j'étais en proie à une addiction sexuelle qui me rend détestable", assure-t-il.
Il en vient à la relation avec sa compagne actuelle, Samira T., qu'il a rencontré en 2019. "C'était très compliqué au départ. J'ai besoin de m'identifier à des femmes au caractère fort", décrit-il, ce qui ne semble pas être le cas de cette compagne.
"Je me suis dit que je faisais fausse route. On s'est remis ensemble, on s'est de nouveau séparés. Je suis revenu vers elle car je voyais qu'elle souffrait", décrit-il.
"Il a fallu que je vois qu'elle se rapproche de quelqu'un pour me rendre compte à quel point je tenais à elle. Et les choses ont commencé à réellement se consolider à partir de là", explique Jérôme V.
Lorsqu'il entre en contact avec Dominique Pelicot, pendant la période du confinement en 2020, il est "célibataire". "Je ne sais pas la proportion où je ne sais pas dire non, et la part où je renonce à m'opposer à lui", dit-il.
Il estime avoir été influencé par les photos pornographiques que lui envoyait Dominique Pelicot après chacune de ses venues (il est allé six fois à Mazan). "Ces photos ont eu un impact. Je voulais m'extraire de ça. Je fuyais", raconte-t-il.
Le président lui demande s'il se considère comme "acteur" de sa vie. "Quand ça ne se passait plus très bien dans le couple, j'étais assez actif sur les sites de rencontre, je cherchais à avoir des contacts", répond l'accusé très prolixe.
"A cause de mon addiction, j'ai été de moins en moins regardant sur ce que j'attendais de mes partenaires, ce qui m'a poussé à accepté des travestis etc…", précise Jérôme V.
Le président relève que, d'après l'experte psychologue, l'empathie lui fait défaut. "J'en suis bien conscient, je ne sais pas si ça se transmet dans les gênes, ma mère n'avait aucune empathie", expose-t-il.
Et de poursuivre : "je pense que j'ai plus de mal qu'une personne lambda à pouvoir me représenter la souffrance de l'autre. Ce procès est pour moi une évidence sur les bienfaits de pouvoir humaniser les parties civiles, entendre leur souffrance, ce qu'elles ont vécu".
Jérôme V. assure avoir été "très touché" par le témoignage de Gisèle Pelicot, "par le petit bout de femme que c'était". "Je me suis dit : 't'as vraiment fait du mal à une personne qui avait l'air d'être pure'", relate l'homme de 46 ans.
"J'avais besoin de me retrouver ici pour que les choses prennent vraiment naissance : j'ai fait un travail, je pense à cette femme régulièrement et je pense à ses souffrances. Mais pouvoir me les représenter, c'est plus compliqué que pour une personne quelconque", analyse-t-il.
L'assesseure souligne qu'une liste de 89 prénoms féminins a été retrouvée chez lui. "Ça correspond à toutes vos infidélités pendant vos quatre relations ?", demande-t-elle. Il acquiesce. "J'ai eu besoin de compter les conquêtes, pas que les infidélités", précise-t-il.
Elle lui demande s'il a eu des gestes déplacés envers des mineurs. "Je sais que mon ex-femme a pu penser que j'avais eu des gestes déplacés sur mes enfants, mais c'était uniquement des actes de tendresse", assure Jérôme V.
Il ajoute : "si j'étais le matin dans le lit nu et qu'ils venaient pour des câlins, je me rhabillais. J'ai toujours fait en sorte qu'il puisse n'y avoir aucun quiproquo car je savais que j'avais une sexualité débordante, j'ai toujours eu un regard complètement neutre sur eux".
Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, dit ne pas croire "une seconde à l'emprise psychologique" de son client sur lui. "Je pense que c'est le fruit d'une réflexion pour éviter de perdre votre compagne", avance-t-elle.
Son avocate lui demande quel homme il veut être en sortant d'incarcération. "Quelqu'un d'affirmé, capable de monter son auto-entreprise, capable de ne plus avoir le moindre bagage à casser, qui partage, dans l'empathie", décrit Jérôme V.
On entend maintenant la dernière expertise psychiatrique de la journée : celle de Redouan E., 55 ans. Il est originaire du Maroc. Un de ses frères vit aux Etats-Unis, l'autre à Paris. "Il décrit une enfance heureuse, avec un père sévère et une mère douce", dit l'experte.
Il rencontre sa femme actuelle en 2012. Ils tentent à deux reprises une FIV, puis se tournent vers l'adoption : ils obtiennent l'agrément en 2021. Mais les faits pour lesquels il comparaît compromettent ce projet. "C'était ma dernière chance d'être père", a-t-il dit en pleurant.
Il regarde de la pornographie "pour s'endormir, la plupart du temps avec une masturbation", précise l'experte psychiatre, qui note que "le sexe prend une dimension anxiolytique".
Redouan E. est infirmier libéral depuis 2012. L'experte ne relève aucun "élément en faveur d'une personnalité pathologique". Elle parle d'une "dangerosité criminologique négligeable" le concernant.
Antoine Camus, l'avocat de Gisèle Pelicot, souligne que Redouan E. a fait des études d'anesthésiste et note qu'il "est capable d'identifier un état de sédation profond", comme c'était le cas pour la victime, au moment des faits qui lui sont reprochés.
Réponse de l'experte psychiatre : "on peut tous fonctionner de manière très clivée, et le déni fait partie de notre fonctionnement. On peut parfois voir ce que l'on a envie de voir".
Stéphane Babonneau, l'autre avocat de Gisèle Pelicot, lui fait repréciser cette fameuse notion de clivage, utilisée aussi pour décrire Dominique Pelicot, comme nous le rappelons dans cet article : francetvinfo.fr/faits-divers/a…
"Le clivage est un moyen de défense psychique : il est plus présent dans certaines pathologies, la psychose par exemple. C'est le fait de mettre sous cloche certains éléments de la vie qui peuvent paraître gênants, pour faire coexister certains comportements", décrit l'experte.
On passe maintenant à l'interrogatoire de Redouan E., 55 ans, né au Maroc. Il parle "d'une douleur muette, qui l'habite depuis l'enfance", et qu'il avait "refoulée".
Il relate avoir été témoin d'une tentative de suicide de sa mère. "Un soir, mon père arrive en catastrophe. Il nous dit : 'votre maman est en train de mourir, elle s'est suicidée !' Elle était toute bleu", raconte-t-il en pleurant.
Il dit avoir vu son père courir pour alerter les voisins. "Moi j'étais affolé, car il fallait la sauver, fallait pas alerter. J'ai couru vers elle pour dénouer, mais c'était trop serré", poursuit-il, en parlant manifestement d'une corde qu'elle avait autour du cou.
Par la suite, "pour me rassurer, elle m'a dit qu'elle faisait semblant, mais moi, j'avais bien vu que les nœuds étaient serrés".
Il revient sur les violences de son père, instituteur, contre ses mère, mais aussi contre d'autres personnes. "Je ne lui en veux pas, il était malade", estime Redouan E, qui dit avoir "beaucoup souffert" de cette violence.
Au Maroc, il suit des études et devient infirmier anesthésiste pendant quatre ans, "aux urgences, en maternité, et au bloc opératoire des urgences". Il quitte son pays en 2004 et arrive en France, mais il n'a pas d'équivalence de son diplôme : il refait des études d'infirmier.
Il dit avoir eu "deux mariages d'amour". Le premier s'est terminé essentiellement parce que son épouse avait "des liens trop étroits" avec sa famille.
Redouan E. est aujourd'hui toujours avec sa seconde épouse. Il se dit étonné qu'elle soit restée avec lui, malgré sa détention provisoire. "Ca m'a beaucoup surpris, vu la déferlante de ce procès" dit-il très ému.
"C'est la personne la plus fragile sur terre cette femme, elle a toutes les phobies qu'on peut imaginer, mais c'est une boule d'humanité, la puissance qu'elle a… Tout mon monde s'est écroulé", poursuit-il.
Le président revient sur les tentatives d'adoption du couple. "J'étais en prison depuis deux mois, et ma femme m'annonce qu'elle a reçu un mail, avec l'attribution d'un bébé qu'on attendait depuis je ne sais pas combien d'années", articule-t-il, en larmes.
"On a même reçu une photo", ajoute Redouan E. Le processus d'interruption a été depuis interrompu. "Quelles que soient les suites de ce procès, ma vie ne sera jamais plus comme avant. Il y a des choses qu'on ne peut pas récupérer", estime l'accusé, qui comparaît libre.
Le président l'interroge sur son besoin d'aller voir ailleurs, quand il est en couple avec sa compagne. "Je considère le mariage comme un CDI, et comme tout CDI, il faut un congé annuel", explique-t-il notamment.
Redouane E. "explique pouvoir dissocier sexualité et sentiments, et n'a, en dehors de son foyer, que des relations sexuelles", précise le président, lisant un courrier du suivi socio-judiciaire.
Lors de son placement en détention provisoire, il aurait été radié de l'Ordre infirmier "par erreur". Il aurait ensuite entrepris "de longues et fastidieuses démarches" pour pouvoir redevenir infirmier.
"Il y a trois ans, il aurait vendu la moitié de son activité à son associé, pour avoir plus de temps libre", est-il écrit. "Mais il aurait ensuite rencontré des difficultés" avec celui-ci "qui aurait profité de son absence pour récupérer la totalité de leur patientèle".
Redouan E. se tourne vers Gisèle Pelicot. "Je vous demande pardon, à cause de ce drame, je n'ose plus regarder ma mère dans les yeux", lui dit-il. La septuagénaire détourne le regard, indifférente.
"Ma sexualité s'est arrêtée net, que ce soit avec ma femme, que ce soit tout seul, c'est fini", lâche Redouan E., ému.
Stéphane Babonneau rappelle que Redouan E. était infirmier anesthésiste au Maroc (infirmier tout court en France). "Vous comprenez que ça puisse être une spécialité qui interpelle, au regard des faits reprochés ?", demande l'avocat. "J'entends oui, j'entends", répond l'intéressé.
"Vous considérez que le drame de la vie de Madame Pelicot, c'est uniquement les effets secondaires des anxiolytiques ?", poursuit Stéphane Babonneau. "Le drame, c'est que sa trajectoire de vie a croisé celle de Monsieur Pelicot", estime Redouan E.
"Est-ce que vous pensez que ce n'est pas aussi d'avoir croisé votre trajectoire de vie ?", insiste l'avocat de la partie civile. "C'est notre drame à tous : que notre trajectoire de vie ait croisé celle de Monsieur Pelicot", répond l'accusé.
Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, l'interroge à son tour, et le fait expliciter ses propos, notamment sur sa responsabilité dans les faits. "Notre présence ou notre absence n'aurait rien changé du drame de Madame Pelicot !", lance Redouan E.
Son interrogatoire de personnalité est terminé. L'audience est suspendue quelques instants.
L'audience a repris. On entend maintenant Thierry Po. (que je distingue de Thierry Pa., l'un des coaccusés de la semaine). L'homme de 61 ans comparaît détenu. "J'ai fait ma scolarité, j'ai échoué, bon c'est pas grave", dit-il en esquissant un rire nerveux.
"A l'école, il a toujours fallu que je travaille dur : je n'ai pas été un nanti, je me suis toujours investi pour évoluer. J'ai passé mon diplôme de frigoriste, pour trouver un métier porteur, d'avenir", poursuit l'homme aux cheveux mi-longs grisonnants.
Il rencontre sa compagne, la mère de ses trois enfants. Leur deuxième enfant, né en 1992, "n'avait pas un comportement normal. On est passés sur le grill de beaucoup d'instituts médicalisés, psychiatres, psychologues…", décrit-il.
"On s'est battus en regardant comment ça se passait dans d'autres pays. On avait l'intime conviction qu'il était un autiste. On a été sous pression permanente des institutions qui voulaient que notre enfant soit suivi dans un milieu médical fermé", relate-t-il d'une voix calme.
"On s'est battus et on l'a sorti de là, contre l'avis de l'éducation nationale et contre l'avis médical", précise Thierry Po, qui indique que l'enfant a été placé dans une école privée, spécialisée.
"On était très soudés mais ça use. Ma femme était beaucoup plus protectrice, maternelle, moi plus dans l'action, la confrontation avec l'administration", explique le quinquagénaire. Le couple finit par se séparer.
"J'ai vécu seul, trois, quatre ans. J'ai toujours beaucoup de mal à me relever des séparations. La vie a fait que j'ai rencontré une nouvelle compagne, ça a été une autre aventure", relève-t-il, soulignant qu'elle avait été "violentée par son ex-compagnon".
"Je me suis mis en quête de la sauver, elle considérait que les hommes étaient tous des pourris, et je voulais lui montrer qu'il y a des hommes biens…", décrit Thierry Po, ajoutant d'une petite voix : "je pense être quelqu'un de bien".
Il se sépare de nouvelle d'elle. "Je reste trois, quatre ans célibataire, toujours dans la souffrance de ne pas sauver les femmes, entre guillemets", dit-il. Thierry Po. rencontre ensuite sa dernière compagne.
Avec cette compagne, "on a eu une période libertine, qui était tout à fait acceptée, normale", souligne-t-il.
Thierry Po. dit avoir eu des expériences "avec des couples, où les maris disent : 'viens, tu fais l'amour à ma femme, elle sera endormie, on fait des films, on regarde le lendemain'", décrit-il.
"Ca se rapproche étrangement de ce que nous sommes en train d'examiner", relève le président. "Oui, j'ai eu trois expériences majeures : une où la dame s'est réveillée, et on a fini à trois avec son mari. Et deux où je suis reparti sans avoir vu le visage de la dame", décrit-il.
Le président lui demande : "un enfant de 4 ans qui est sodomisé, il est question de consentement ?". Il fait référence aux photos pédopornographiques retrouvées sur les supports informatiques de Thierry Po. "Non, c'est clair que non", tranche l'accusé.
"Quand je suis sur Internet, j'ai l'impression d'être dans un autre monde. Maintenant, je prends conscience que je suis aveugle, dans le sens où il y a des personnes derrière un écran, ce n'est pas qu'un écran, et je me dois de protéger ces personnes", explique-t-il.
Le président lui demande s'il a été en capacité de travailler son empathie. "Oui, je suis meurtri de ce qui est arrivé à Madame Pelicot, je tiens à m'excuser de ne pas avoir su la protéger, et ne pas avoir su protéger sa famille", déclare l'accusé. L'intéressée ne réagit pas.
"Je ne sais pas quelle vie elle aura par la suite, mais je voudrais créer une association, pour que les hommes comme moi comprennent que c'est important d'avoir le consentement", prévoit Thierry Po.
Il précise son projet : "je suis pressé de sortir de prison pour mettre ça en oeuvre. Aller dans les clubs libertins et dire : 'attention, attention : on n'oublie pas le consentement !'".
Un assesseur revient sur les expériences sexuelles que Thierry Po. dit avoir eu avec "des femmes dont on ne voit pas le visage", lui demandant ce que ça signifie concrètement.
"Elles peuvent avoir les yeux bandés", décrit-il. "Et, très souvent, c'est beaucoup dans la pénombre, et les dames sont allongées de côté. Et je pénétrais ces femmes par l'arrière. Après on s'en va…", explique l'homme.
Antoine Camus, l'avocat de Gisèle Pelicot, rappelle que des "photos pédopornographiques d'une violence rare" ont été retrouvées dans ses supports informatiques.
"Je sais que je suis montré du doigt par rapport à ça. Quand je suis sur Coco, on n'arrête pas de m'envoyer des photos. Je suis toujours dans ce monde virtuel, où je ne me rends pas compte de ces faits là", répond-il.
"Ca démarre quand cet attrait pour la pédopornographie ?", le questionne l'avocat. "Je me suis retrouvé célibataire avant de rentrer en incarcération, ça a pris. J'ai reçu, ça m'intéressait…", dit-il d'un ton rapide, mais hésitant.
"C'est allé crescendo ?", insiste Antoine Camus. "Non, ce n'est pas dévorant, c'était au fur et à mesure des contacts sur Coco… Quand on va sur des sites pornos, c'est facile d'accéder à des tas, des tas… Il y a pléthore de catégories", tente-t-il d'expliquer, d'un ton saccadé.
Thierry Po. a refusé que ses enfants viennent au procès. "J'ai toujours voulu les préserver, je sais ce que c'est la souffrance, et je ne voulais pas que mes enfants souffrent, parce que leur père est dans un procès hors-normes", explique-t-il.
"Votre compagne était d'accord pour participer à ces soirées libertines ?," interroge son avocat. "Bien sûr", assure Thierry Po.
"Comment ça se formalise avec les couples ?", interroge son conseil. "Auparavant, on discute sur des sites libertins, on sait qu'on va se rencontrer pour une relation sexuelle consentie. On ne dit pas 'ouais t'es d'accord ?'. Ca se passe naturellement", explique l'accusé.
L'audience est suspendue, on abordera demain les faits concernant les sept accusés de la semaine. Merci à tous d'avoir suivi ce LT pour @franceinfo Très bonne soirée !

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