Hier une vieille dame que je sers depuis 10 ans est venue à la fromagerie. Je lui demande comment elle va.
Elle me dit : "moi ça va" dans une petite voix étranglée.
Je comprends que son mari, avec qui elle vient habituellement, ne va pas bien ⤵️
Je lui demande donc de ses nouvelles.
Elle me raconte qu'il va de plus en plus mal, qu'elle a cherché à le faire hospitaliser depuis le 20 septembre et qu'enfin un hôpital a accepté.
Elle a essuyé 2 refus sous le prétexte suivant : votre mari a 85 ans, c'est trop vieux pour qu'on le prenne en charge.
L'hôpital Tenon, où son mari connaîtrait quelqu'un, a accepté de le prendre.
C'est une dame très douce avec énormément de belles manières et de dignité, qui n'a jamais eu un mot plus haut que l'autre, et je sentais sa colère contenue et sa pudeur profonde.
Elle m'a dit : je ne comprends pas ce qui s'est passé avec notre système de santé. En un an, j'ai l'impression que tout a été détruit.
Elle m'a dit : j'ai l'impression que nous sommes comme ces ancêtres japonais qu'on laisse mourir sur la banquise.
J'avais tellement de mal à ne pas pleurer, parce que cela aurait été déplacé et mal venu. Mais moi qui n'ai plus de grands-parents, cette dame m'a ébranlée hier.
Chaque jour un peu plus, se confronter à l'absurdité de notre gouvernement et au démantèlement de notre système de santé.
Chaque jour un peu plus, se réjouir d'être un commerce de proximité, lieu où ces échanges sont possibles.
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Cette affaire de #liguedulol me replonge dans un Twitter que j'avais oublié, laissé derrière moi. Alors en tant que fille de ce temps là sur Twitter, voilà mon ressenti. #thread
Comme le dit @vincentglad, il y avait une sorte de fascination autour de ces types là. On se disait qu'Internet c'était eux, c'était nous dans leur sillage, c'était des nous moqueurs, des nous violents, des nous paumés sur une toile immaculée.
A cette époque je me suis retrouvée en soirée avec certains et j'ai couché avec d'autres. Soumise à cette idée étrange qu'il était plus sûr d'être avec eux que contre eux. Avec cette étrange idée que c'est par le vagin qu'on faisait partie de cet Internet.