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Oct 7, 2024 164 tweets 22 min read Read on X
Bonjour à tous ! On entame la cinquième semaine du procès des viols de #Mazan On se penche cette semaine sur les cas de cinq accusés et on abordera aujourd’hui leurs expertises psychiatriques. LT à suivre pour @franceinfo Image
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Dans le public, Carole, 60 ans, vient pour la deuxième fois (elle habite à une dizaine de kilomètres d'Avignon). Elle suit le procès dès qu'elle le peut, sur tous les médias possibles. Elle dit n'avoir "aucune compassion pour les accusés". Image
Sabrina, 24 ans, a "longtemps voulu voir un procès criminel" et s'intéresse à celui-ci car "c'est une affaire dont on entend beaucoup parler" et que la soumission chimique "arrive très régulièrement". Image
L'audience est ouverte. Gisèle Pelicot est absente aujourd'hui pour raisons personnelles. Son ex-mari, Dominique Pelicot, est bien présent dans le box.
L'avocat de Patrick A. étant absent, l'experte psychiatre censée déposer à son sujet ne peut pas le faire (elle est en visio depuis la Réunion). Elle se reconnectera en début d'après-midi (13h30, heure française) quand le conseil sera revenu.
C'est décidément la semaine des experts du bout du monde : l'experte psychologue qui devait déposer demain matin depuis la Nouvelle-Calédonie est reportée à fin octobre. A la place, on devrait entendre demain matin le frère de Dominique Pelicot. Et deux témoins sur les faits.
L'audience est suspendue en attendant l'arrivée de l'expert psychiatre de quatre des cinq accusés de la semaine. LT à suivre.
L'audience a repris. On entend la première expertise psychiatrique de la semaine : celle de l'accusé Didier S., 68 ans. "Il était incarcéré depuis environ six mois", quand le psychiatre François Amic l'a rencontré, le 11 octobre 2021.
Didier S. est, dit l'expert, "un personnage un peu atypique, un sexagénaire hirsute", quand il le rencontre en détention. "Il a une trousse de médicaments, une sonde urinaire : il dit qu'il est très handicapé par une opération de 2014", relate-t-il à la barre.
Didier S. l'écoute attentivement à quelques petits mètres de lui, sur le banc des accusés.
"Il m'explique qu'il a été manipulé", souligne François Amic. "Il dit qu'il était habitué du site Coco" au moment des faits et que, "depuis son opération, il avait une sexualité de remplacement et cherchait des partenaires masculins sur ce site".
"Quand il ne trouvait pas de partenaire masculin, il faisait le tour des sex-shops, pour essayer de vivre cette nouvelle sexualité. On se demande toutefois si Monsieur S. n'était pas animé de fantasmes homosexuels depuis plus longtemps qu'il ne voulait bien le dire", dit-il.
"Il aurait rencontré monsieur Pelicot sur Coco et lui aurait fait part de son homosexualité. Et une fois chez lui, Monsieur S. se serait vu proposer un jeu de rôles", avec Gisèle Pelicot. En résumé : Didier S. pensait, dit-il, avoir une relation sexuelle avec Dominique Pelicot.
Didier S. est pourtant bien poursuivi pour "viols aggravés" sur Gisèle Pelicot.
Didier S. n'a aucun antécédents sur le plan judiciaire. Il fait partie des accusés "qui ont eu une enfance relativement normale, sans agressions, sans placement en institutions", note l'expert psychiatre.
"Il pense avoir vécu une belle enfance, malgré le manque de moyens de ses parents. Mais il n'a pas bénéficié de beaucoup de preuves d'affection, notamment au niveau familial. Mais sans plus", poursuit François Amic.
Didier S. est un ancien chauffeur poids lourd, qui a pris sa préretraite à 55 ans, "au moment de son cancer de la vessie et de la prostate". Il n'a jamais été marié mais a été avec une femme pendant plusieurs années, jusqu'en 1995.
Il a ensuite vécu avec d'autres femmes, mais n'a jamais été avec un homme, "ce qui tendrait à corroborer ses dires, comme quoi c'est son intervention chirurgicale qui l'a fait basculer dans une homosexualité de remplacement", précise l'expert psychiatre.
*Précision : il s'agit bien de la sixième semaine de procès, et non de la cinquième semaine. Le temps passe vite 😅
Didier S. "ne conteste pas le viol de Madame Pelicot, mais avance comme argument principal récurrent et redondant parmi les autres accusés : 'j'ai été manipulé'", relate François Amic face à la cour.
L'expert estime que l'accusé de 68 ans "n'est pas fondamentalement abîmé par cette affaire sur le plan narcissique, car il s'accorde des circonstances atténuantes".
Il ne perçoit pas chez Didier S. de "grandes capacités à être un menteur", et pour lui, "il ne représente aucune dangerosité d'ordre psychiatrique, ni même criminologique".
Antoine Camus, l'un des deux avocats de la partie civile, demande à l'expert si Didier S. se positionne "comme responsable, en partie, de ce qui est arrivé à Madame Pelicot".
François Amic livre une longue réponse. "On a un monsieur [Dominique Pelicot] qui fonctionne sur le mode pervers multicartes ,avec une grande plasticité relationnelle : parmi les cinq dossiers de la semaine, il y a deux personnes homosexuelles", souligne-t-il.
Il s'agit de Didier S. (dont on parle maintenant) et de Patrick A., dont on parlera tout à l'heure. Les deux hommes assurent qu'ils étaient venus pour une relation homosexuelle avec Dominique Pelicot.
"A côté de ça, on a une cinquantaine de mise en causes qui ne sont pas dans la même catégorie : ce sont plutôt des personnes attirées par le libertinage, pour des raisons de fragilités personnelles", analyse l'expert psychiatre.
L'expert penche très fortement pour la thèse d'une manipulation de l'ensemble des accusés, c'est une première depuis le début du procès. Son positionnement, très tranché, semble décontenancer la partie civile et l'avocate générale qui l'interroge.
Antoine Camus lui demande si l'opération de Didier S. "exclut son attirance pour les femmes". "Lui dit qu'il y a eu une rupture brutale entre sa période femmes et sa période hommes", répond l'expert.
"Est-ce qu'il n'aurait pas eu une sexualité mécanique ?", insiste Antoine Camus. Réponse du psychiatre : "il dit avoir pénétré Gisèle Pelicot sans aucun plaisir, ni aucune jubilation".
François Amic émet une hypothèse : "à mon avis, il y a eu un mensonge. Monsieur Pelicot n'a dit à personne que sa femme était droguée", estime-t-il.
Et de poursuivre : "il a peut-être dit qu'elle prenait des médicaments pour se détendre, notamment le Temesta, mais je ne pense pas qu'il ait dit toute la vérité".
"Oui, mais quid de l'après ? Considérons qu'il y a eu manipulation. Une fois que la personne est sur place, il y a bien une femme inanimée, pour laquelle Monsieur Pelicot demande des actes sexuels commis sur elle. Que se passe-t-il ?", questionne l'avocate générale.
"Je crois qu'on est toujours dans les effets de la manipulation, mais il y a, petit à petit, un début d'insight. Je viens pour une chose, on me propose une autre chose. Je pense que la plupart des mis en cause sont fascinés, un peu dans un état second", dit l'expert.
"Un accusé affirme que Monsieur Pelicot l'a drogué. Est-ce qu'il est le seul ? Est-ce qu'ils sont plusieurs ? C'est une manipulation de très haut niveau. Faire venir un homosexuel avéré pour un plan candauliste, c'est assez fort", insiste le psychiatre.
"Vous ne savez que ce que les examinés vous ont dit. C'est une vision unilatérale donc : vous n'avez pas eu de réciprocité de Monsieur Pelicot", s'agace Béatrice Zavarro, l'avocate de ce dernier.
L'expert acquiesce. "On peut dire que Monsieur S. ne se présentait pas pour commettre une viol ?", demande Roland Marmillot, l'avocat de Didier S.
"On détecte des choses de l'ordre du vrai, de l'authenticité, dans les propos de Monsieur S. Et au terme de son examen, j'ai envie d'affirmer que Monsieur S. n'avait pas l'intention de violer. Mais il l'a fait. Puisque lui-même le dit", déclare l'expert psychiatre.
"Monsieur Pelicot insiste pour faire venir chez lui, sur les cinq dossiers, deux homosexuels pour du candaulisme : c'est un peu étonnant", insiste-t-il. Béatrice Zavarro tente de s'interposer face aux remarques de l'expert sur son client, qu'il n'a pourtant pas analysé.
Le président la coupe, estimant que l'avocat de Dominique Pelicot doit réserver ses remarques pour sa plaidoirie.
On passe à la deuxième expertise de la matinée : celle de Vincent C., 42 ans. Il comparaît détenu, car il est accusé d'être allé deux fois au domicile du couple Pelicot, en octobre 2019 et en janvier 2020.
L'expert l'a rencontré en septembre 2021, trois mois après son incarcération. "Pour lui, c'est le confinement, l'alcool, et les séparations" qui expliquent principalement "ses visites à Monsieur et Madame Pelicot". Le confinement n'avait pourtant pas eu lieu au moment des faits.
Vincent C. avait fréquenté auparavant les milieux échangistes. Il a expliqué à l'expert : "j'aime bien l'ambiance de ces couples".
Vincent C. assure avoir eu le sentiment de s'être "fait avoir" lors de sa première visite, "d'être tombé dans un piège". "La seconde fois : il n'a pas le souvenir d'avoir pénétré la malheureuse", rapporte le psychiatre. L'accusé dit avoir "passé (son) sexe sur sa bouche".
Vincent C. avait auparavant été condamné à "six mois avec sursis pour violences conjugales sur compagne", glisse l'expert.
"Il dit que quand il s'alcoolise, il fait des choses qu'il ne fait pas à jeun, notamment des violences conjugales. Il se décrit aussi comme quelqu'un de colérique, avec des réactions impulsives et violentes", relate François Amic.
Le quarantenaire a eu "une excellente enfance" avec "des parents en or, sans aucune souffrance enfantine, même s'il a connu la séparation de ses parents à 4 / 5 ans", souligne-t-il. Il a "une grande sœur et un petit frère avec lesquels il entretient les meilleures relations".
"J'ai le sentiment de m'être fait avoir, d'être tombé dans un piège", a-t-il déclaré auprès du psychiatre, tout en regrettant "tout ce qu'il s'est passé, pas que pour moi", a-t-il ajouté, "mais aussi pour Madame Pelicot".
"Il a regretté les faits avec, semble-t-il, une certaine sincérité", poursuit l'expert. "Il pense avoir été, lors de la première agression, manipulé par Monsieur Pelicot. Monsieur C. n'est pas organisé sur un mode pervers", tranche-t-il.
"C'est une personnalité assez dépendante et assez égocentrée, marquée par ses addictions au cannabis et à l'alcool. Un personnalité faible, un peu falote. Avec une certaine suggestibilité," détaille François Amic.
Antoine Camus et Béatrice Zavarro font remarquer à l'expert que l'accusé semble lui avoir menti, en lui affirmant que les dates des faits dataient d'après le confinement. Vincent C. a en effet déclaré avoir été influencé par cette période, qu'il a estimé "difficile" pour lui.
"Il m'a parlé de deux visites en 2020 : mars ou novembre, je n'ai pas cherché à vérifier", rétorque l'expert, qui avait pourtant accès aux pièces de la procédure.
Stéphane Simonin, l'avocat de Vincent C., lui demande comment il analyse cette erreur de dates, de la part de l'accusé.
"Mes dates sont fausses, mais sont aussi vraies, car c'est le prévenu qui me les a données. Est-ce une erreur, un oubli, une faillite de sa mémoire ? Peu importe", dit l'expert psychiatre, qui y voit toutefois "une démarche assez opportuniste".
Béatrice Zavarro demande à l'expert s'il n'aurait pas aimé expertiser son client Dominique Pelicot, car il y fait beaucoup référence lorsqu'il parle des autres accusés.
"Monsieur Pelicot est quand même, quand on s'intéresse aux grands pervers prédateurs, ne le prenez pas mal…", commence-t-il à répondre. Béatrice Zavarro le coupe : "je le prends d'autant moins mal que vous ne l'avez pas expertisé", tranche-t-elle.
L'expert poursuit : "j'ai quand même un regard sur lui… Je m'intéresse beaucoup à sa structure psychologique. J'ai l'impression de le connaître un petit peu finalement".
"Votre rapport d'expertise a fait couler beaucoup d'encre, car vous avez osé, ô crime de lèse majesté, invoquer le fait que la personne que vous avez expertisé avait été manipulée par une personnalité qu'on vous a reproché de n'avoir jamais vue", note l'avocat Me Simonin.
"Je sais qu'on m'a reproché ce terme de manipulation. Ce n'est pas moi qui l'ai utilisé : je l'ai repris à mon compte, après analyse du dossier, mais surtout après examen du dossier des différents prévenus", répond François Amic.
"Les personnes organisées sur un mode pervers, ce qui semble être le cas de Monsieur Pelicot, sont des artistes de la manipulation : ils peuvent manipuler toute une vie, spécialement les violeurs", affirme l'expert psychiatre.
"D'ailleurs, dans les trois dossiers, on verra que les stratégies de Monsieur Pelicot sont très différentes. Il est créatif dans ses stratégies de tromperie", insiste-t-il, estimant que les personnalités "faibles" des hommes qu'il a analysés sont pour lui "du pain béni".
L'audience est suspendue : elle reprendra à 13h30 avec les expertises psychiatriques des trois autres accusés de la semaine. LT à suivre pour @franceinfo
L'audience a repris. On entend maintenant l'expertise psychiatrique de Patrick A., 60 ans, par Olivia Ple, qui dépose en visioconférence depuis la Réunion.
L'experte a rencontré Patrick A. en détention, un an et demi après les faits, qui ont eu lieu en mars 2018. Il est divorcé, père de deux enfants majeurs. "Son enfance est qualifiée de normale, sans violences", précise-t-elle.
Sa scolarité s'est déroulée normalement. Il est ensuite devenu préparateur dans une chaîne de production à partir de 18 ans. En 1995, il a vécu un accident du travail et un licenciement en 1997, pour inaptitude au travail.
Il aurait par la suite cessé toute activité professionnelle, "en raison de troubles de la marche", et aurait touché l'allocation adulte handicapé à partir de 2013.
Patrick A. se définit comme homosexuel. Il a eu ses premières relations sexuelles avec des garçons, rencontrés dans un parc à Aix-en-Provence. A la majorité, il a ensuite eu plusieurs relations uniques avec des hommes rencontrés au même endroit.
"Il aurait toujours eu le rôle de passif dans sa sexualité, mais a expérimenté une à deux fois le rôle d'actif, qu'il n'a pas apprécié", souligne l'experte psychiatre.
"Un seul de ses amis aurait eu la confidence pour son attirance envers les hommes. Patrick A. n'en a jamais parlé à ses parents, qualifiés d'homophobes", poursuit-elle.
En 1985, il rencontre celle qui deviendra son épouse, de onze ans son aîné, "pour que mes parents soient contents, mais aussi parce que je voulais des enfants", rapporte Patrick A. lors de son expertise.
Il poursuit toutefois ses aventures homosexuelles jusqu'en 1989. Cette année-là, il quitte le domicile parental et s'installe avec sa compagne. Il arrête les relations extra-conjugales. Et le couple se marie en 1990.
Il avoue alors à sa femme aimer aussi un autre homme, un collègue de travail, avec qui il développe une relation sexuelle à laquelle il finira par mettre un terme. La fille du couple naît en 1990, et leur fils en 1992.
Il prend un traitement contre le psoriasis en 2008/2009 et prend également un traitement dans le but de ne plus avoir d'érections, ce qui aurait mis un terme à sa sexualité avec son épouse. Ils divorcent en 2010.
Sa femme "aurait dévoilé aux enfants son homosexualité, sans que ceux-ci ne lui tournent le dos", relate l'experte. En août 2011, il prend son propre appartement à l'Isle-sur-la-Sorgue et reprend les relations homosexuelles. Il s'inscrit sur Coco en 2012.
Il aurait débuté ses conversations avec Dominique Pelicot en mars 2018. Ce dernier "parle de sa femme, dit qu'il est marié", rapporte l'experte. Patrick A. pense alors avoir vécu un "quiproquo" voulant absolument retrouver quelqu'un, après une rupture sentimentale avec un homme.
Patrick A. arrive tard dans la soirée du 21 mars 2018 chez les Dominique et Gisèle Pelicot. Celle-ci est inerte. Il rapporte "avoir fait une première fellation au mari, puis il lui aurait fait une seconde fellation" et à ce moment-là "le mari aurait dit que sa femme dormait".
"Je savais qu'elle dormirait, mais il ne m'a pas dit qu'il l'assommait de médocs", assure Patrick A. à l'experte. Il affirme avoir imposé un rapport bucco-génital à la victime pour "lui faire plaisir à lui".
Monsieur A. pense qu'il a pu "être drogué" par Dominique Pelicot, car il ne se souvient pas de l'ensemble des faits. "Je voulais tellement avoir un rapport avec lui, que j'ai fait n'importe quoi", a-t-il déclaré à l'experte psychiatre.
Le 19 octobre 2021, lorsque la police l'interpelle à son domicile à 6 heures du matin, Patrick A. n'était pas surpris : "je savais pourquoi, parce que dix / quinze jours avant, je l'ai vu à la télé", dit-il à l'experte à propos de Dominique Pelicot.
Patrick A. reconnaît que le rapport bucco-génital imposé à la victime est "un viol", et déclare à l'experte : "je m'excuse par rapport à madame, c'est épouvantable pour cette dame". Et ajoute, à propos de Dominique Pelicot : "il est vraiment diabolique".
L'accusé de 60 ans affirme avoir mis sa vie sexuelle en pause depuis les faits.
Olivier Lantelme, l'avocat de Patrick A., l'interroge sur une possible manipulation de son client par Dominique Pelicot. "Pour ma part, je ne relève pas de manipulation", répond-elle.
"Il aurait fallu être à l'interface entre Monsieur Pelicot et Monsieur A. pour en faire part", estime Olivier Lantelme.
Quelques minutes avant, l'avocate générale a interrogé l'experte, lui demandant si elle avait décelé chez Patrick A. "une capacité à se laisser convaincre, se laisser manipuler".
La psychiatre estime qu'il a "une intelligence qualifiée de normale, pas de déficit intellectuel à proprement parler. Je pense que Monsieur A. avait conscience de ce qu'il faisait, et en a sciemment fait fi pour obtenir un rapport sexuel avec Monsieur Pelicot".
On entend maintenant François Amic, l'expert psychiatre qui a déposé ce matin : il a également examiné Patrick A. C'est le seul accusé de la semaine ayant été expertisé deux fois sur le plan psychiatrique.
L'expert dit l'avoir rencontré en janvier 2022. Patrick A. lui explique que, pour lui, "le sexe, c'est uniquement des hommes et jamais des femmes", rapporte-t-il.
Il affirme "que cette histoire dans laquelle il se retrouve, ce n'était pas son choix, il a été invité un peu contraint". "Dominique Pelicot lui avait dit que son épouse serait profondément endormie", relate l'expert psychiatre.
Sur les faits, Patrick A. affirme avoir "bu un coup" en arrivant. Puis, "les souvenirs s'estompent". Il dit être certain que Dominique Pelicot l'a drogué. "Avant de voir la vidéo, je ne savais même pas qu'il m'avait sodomisé. Et pourtant, il m'a bien sodomisé", déclare-t-il.
Concernant Gisèle Pelicot, "ses souvenirs ne sont pas très précis", relève le psychiatre. "Je l'ai touchée, je l'ai léchée", mais uniquement parce que Dominique Pelicot le lui "a demandé", affirme-t-il à l'expert. "Il se dit profondément outré" de ce qu'il a fait à la victime.
"Il fait part d'une colère très forte contre celui qui l'a manipulé avant de le droguer", souligne l'expert psychiatre à la barre.
"L'affaire l'a profondément affecté et momentanément déprimé", note François Amic, précisant qu'il n'a "pas de trouble psychiatrique, ni psychotique".
L'expert estime que l'hypothèse que Patrick A. ait été drogué par Dominique Pelicot "n'est pas vérifiable mais plausible".
Son amnésie partielle des faits pourrait être liée selon lui "à la prise de benzodiazépines, un produit amnésiant très large". "Et selon l'autopsie portée à ma connaissance, Monsieur Pelicot utilisait des benzodiazépines, certains à durée de vie très courte", relève-t-il.
"Monsieur A. a une amnésie très courte. Je me suis dit que ça pouvait coïncider, Monsieur A. étant homosexuel, il n'était pas forcément d'accord pour un rapprochement physique avec l'épouse de Monsieur Pelicot : c'était donc peut-être un moyen de lui forcer la main", avance-t-il.
"Vous connaissez une molécule capable de provoquer des effets amnésiques de manière sélective ?", l'interroge Antoine Camus, l'un des avocats de Gisèle Pelicot, visiblement très dubitatif.
"Je connais beaucoup de produits amnésiants, notamment de médicaments de la classe des benzodiazépines : ça dépend de la molécule et de la posologie utilisée", estime l'expert psychiatre.
Il précise : "avec certaines molécules amnésiantes, il y a une sorte de sédation très temporaire. Le sujet se réveille, semble avoir repris ses esprits, mais n'a plus que des conduites automatiques, dont il n'a pas de souvenirs ensuite".
"Est-ce que vous ne donnez pas un peu l'impression d'avoir été manipulé par Monsieur A., comme par l'accusé précédent ?", l'interroge Antoine Camus.
"Dans ce genre de relations avec l'expert, il y a toujours une possibilité de manipulation. Mais je pense ce que j'ai écrit : des éléments me laissaient penser que Monsieur A. était dans un état modifié de conscience", répond l'expert psychiatre.
Antoine Camus note que "le conditionnel apparaît aujourd'hui" dans ses déclarations à la barre. "Oui, le conditionnel apparaît aujourd'hui, j'aurais pu mettre une formule plus distancée", reconnaît l'expert.
"Qu'est-ce qui vous permet de dire qu'il a été victime d'une manipulation ?", insiste Antoine Camus. "Parce qu'il est venu pour une relation homosexuelle et qu'il fait un acte déviant sur l'épouse, alors qu'il n'a pas d'antécédents de ce type", répond l'expert.
Antoine Camus reprend les propos de l'experte précédente, qui a mené (on l'apprend maintenant) la contre-expertise de Patrick A : elle estime n'avoir vu "aucun signe de manipulation" sur l'accusé. "Peut-être, mais moi, j'en ai vu", tranche François Amic.
"Quelles stratégies sont mises en place par un expert psychiatre pour se prémunir de la manipulation ?", renchérit Antoine Camus. "Il n'y a pas de stratégie très précise : c'est l'expérience mais aussi la vigilance", analyse l'expert psychiatre à la barre.
Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot, lui demande s'il a souvent été l'objet de "contre-expertises". "Elle ne vous a pas surpris ?", l'interroge-t-elle.
Réponse de l'intéressé : "non, je m'y attendais. Après, je ne sais pas qui l'a réalisée. Mais je m'y attendais et c'est une bonne chose qu'il y ait une contre-expertise".
"Vous vous y attendiez par rapport à quoi ?", demande Béatrice Zavarro. "Par rapport au fameux article 122-1 du code pénal disant que Monsieur A. pourrait bénéficier d'une altération légère de son discernement", rétorque le psychiatre.
Béatrice Zavarro souligne de nouveau que les deux experts ayant déposé sur Patrick A. ont des "conclusions qui semblent diamétralement opposées", étant donné que l'experte précédente "écarte totalement la possibilité d'une soumission chimique" de l'accusé.
"Je vous connais depuis quatorze ans et vous n'êtes jamais en faveur de la défense", souligne Nadia El Bouroumi, avocate de la défense (qui représente un autre accusé dont le cas est étudié cette semaine).
Elle poursuit : "mais comme ça ne satisfait pas la partie civile, on essaye de vous discréditer", estime l'avocate.
Elle l'interroge ensuite : "la partie civile dit que la cliente a été manipulée pendant dix ans sans le savoir. Est-ce un élément déterminant de manipulation de Monsieur Pelicot ?".
"Je pense avoir la légitimité pour parler de manipulation, car il y a un manipulateur et un manipulé. J'ai vu le manipulé. L'expérience ne fait pas tout, mais j'ai suffisamment d'expérience, me semble-t-il, pour dire qu'un sujet a été manipulé par un autre sujet", répond-il.
"La question de la manipulation est essentielle. Est-ce que ce n'est pas une forme de manipulation de la part de Dominique Pelicot de dire : 'je ne comprends pas, je les ai tous informés' à chaque fois qu'il est interrogé ?", demande Nadia El Bouroumi à l'expert.
"Je ne maîtrise que cinq dossiers. Mais je ne pourrais pas croire que monsieur Pelicot ait informé ses supposés complices que sa femme était droguée, si non, il n'aurait pas eu le succès extraordinaire qu'il a eu, avec un nombre si important de coaccusés", répond le psychiatre.
L'avocate lui demande pourquoi, selon lui, Dominique Pelicot "aurait eu moins de succès" si les accusés avaient su que la victime était droguée.
"Aucun des mis en cause ne présente une déficience intellectuelle suffisamment importante pour ne pas savoir ce qu'on encourt à avoir des relations sexuelles sans le consentement de sa partenaire", rétorque l'expert psychiatre.
Dominique Pelicot "a embarqué des dizaines et des dizaines d'inconnus dans sa machination criminelle. Peut-on encore sérieusement discuter de l'existence chez lui d'une capacité à manipuler ?", le questionne à son tour Olivier Lantelme, avocat de Patrick A.
"Je vais répondre sans répondre : l'image que j'ai, à travers les autres mis en cause, c'est celle d'un serial violeur. Mais il viole la même femme. Par procuration le plus souvent. Alors que d'habitude, les violeurs aiment la diversité", analyse François Amic.
L'audience est suspendue un quart d'heure. LT à suivre pour @franceinfo
Reprise de l'audience. On s'intéresse maintenant au quatrième accusé de la journée : Jean-Marc L. qui a 74 ans. C'est le plus âgé des 51 coaccusés. Les faits le concernant remontent à la nuit du 6 mai 2017.
François Amic l'a rencontré en janvier 2022 au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, où il avait été écroué en juin 2021. Jean-Marc L. comparaît libre désormais et écoute l'expert assis sur le banc juste derrière lui.
Quand il le rencontre, l'expert découvre "un détenu plein d'énergie, très bavard, spontanément disert, qui ne s'est pas fait prier pour répondre aux questions".
Le septuagénaire déclare qu'il a "eu des aventures libertines avec des couples" avant les faits. Il estime que Dominique Pelicot a fait "du prosélytisme" en le sollicitant "avec des photos pour qu'il y retourne". "Mais il n'a pas cédé", souligne l'expert.
Au moment des faits, "il n'a pas eu d'érection et se serait contenté d'une pénétration digitale et d'un cunnilingus", rapporte le psychiatre.
"Il dit : 'vous savez docteur, on est nombreux à s'être fait avoir'. Et il énumère un panel de mis en cause, plutôt bien installés dans la vie, pour dire qu'il est à la fois coupable mais aussi un peu victime", analyse François Amic.
Jean-Marc L. est issu d'une fratrie de trois, a perdu un frère des suites d'un cancer. "Il garde un excellent souvenir de son enfance", relève l'expert, qui ne note pas chez lui de "faille narcissique".
Il a ensuite suivi "un cursus professionnel plutôt flatteur, comme pâtissier chez Gaston Lenôtre, puis s'engage dans l'armée entre 1970 et 1972. Son fait de gloire est d'avoir sauté avec de célèbres parachutistes de l'époque", rapporte-t-il.
"Mais son vrai métier, qu'il a poursuivi jusqu'à sa retraite en février 2021, juste avant son incarcération, c'est chauffeur routier international", souligne l'expert, notant qu'"il aurait assuré la liaison Paris-Bagdad".
Quand le psychiatre le rencontre, Jean-Marc L. a divorcé vingt-quatre ans avant de sa compagne, avec laquelle il a eu un fils. "Il assure conserver de bonnes relations avec lui", note le psychiatre à la barre.
L'accusé a "deux hobbies préférentiels : les femmes et les voyages", souligne François Amic, qui note que Jean-Marc L. est "très égocentré" et "très bien protégé contre la dépression". "Il n'a pas exprimé d'empathie forte pour la victime", ajoute-t-il.
Le président l'interroge sur les voyages de l'accusé en Asie, "où on va plus souvent pour faire certaines rencontre plutôt que visiter des monuments historiques ou autres". L'expert a dit "ne pas avoir osé" l'interroger sur ce point, le président lui demande pourquoi.
"Je ne voulais pas abîmer sa spontanéité. Mais c'est vrai qu'il a multiplié les approximations", relève le psychiatre, estimant qu'il "était assez défensif" lors de l'entretien.
L'avocate générale lui demande si Jean-Marc L. lui semblait "manipulable ou piégeable". L'expert répond plutôt par la négative : "il rencontrait des couples avec un autre réseau et, sur Coco, il y est peut-être allé un peu trop en confiance, très sûr de lui, très affirmé".
Antoine Camus relève une phrase de l'expert dans son rapport, dans laquelle il aurait dit que Jean-Marc L. avait été "sciemment berné". L'avocat fait le parallèle avec la fameuse formule de Richard Virenque : "à l'insu de mon plein gré", pour pointer un non-sens.
L'expert précise que cette phrase se rapporte à Dominique Pelicot. L'accusé "a été berné" par ce dernier, explique-t-il.
Antoine Camus lui demande s'il n'a "rien noté de particulier en termes de paraphilie" s'agissant de Jean-Marc L., car celui-ci "savait" que la victime était droguée. "Il l'a admis, au moins pendant l'acte", souligne l'avocat de la partie civile.
L'expert estime qu'il est difficile de répondre car "on ne sait pas précisément à quel moment Monsieur L. a eu l'insight" (c'est-à-dire : à quel moment il a compris que la victime était inconsciente).
"On a l'impression que le libertinage c'est quelque chose de très simple, alors que très souvent, c'est le seuil de la déviance sexuelle. Moralement, il y a tous les fantasmes", estime Nadia El Bouroumi, l'avocate de Jean-Marc L.
Elle poursuit : "on nous dit que la soumission chimique n'existe pas chez les libertins. Mais j'ai parlé avec certains : il faut aller dans des boîtes voir ce qu'il s'y passe… Est-ce que dans ce cadre, on pourrait avoir un jeu de couple, mis en place par Monsieur Pelicot ?".
"Je ne connais pas personnellement le libertinage, encore moins la déviance sexuelle, mais ce que je sais, sur le plan purement psychiatrique, c'est que la frontière entre le libertinage et la déviance, c'est le consentement", répond l'expert psychiatre.
Il ajoute : "est-ce que Monsieur L. a continué à imposer des actes de libertinage ou d'ordre sexuel après avoir constaté que la victime ne pouvait pas donner son consentement ? C'est ça la vraie question", tranche-t-il.
On passe à la dernière expertise psychiatrique de la journée : celle de Karim S., 40 ans, poursuivi pour des faits remontants à la nuit du 27 au 28 juin 2020.
L'expert l'a rencontré en octobre 2021, six mois après son incarcération. Karim S. comparaît libre désormais.
Sur les faits, il dit que lorsqu'il est arrivé chez Dominique Pelicot, celui-ci lui a déclaré "que son épouse avait déjà pris l'apéro, et qu'elle a pris ensuite un somnifère", rapporte le psychiatre. "Ça n'étonne pas spécialement Monsieur S.", relève-t-il.
"Il se déshabille, la télé est allumée", rapporte l'expert, précisant que l'accusé a imposé à la victime "un coït vaginal et buccal". "Il constate qu'elle est très passive", ajoute-t-il, ajoutant que "ça ne lui fait pas plaisir du tout".
"Son histoire personnelle est très compliquée, particulièrement douloureuse : il n'a quasiment jamais connu son père qui l'a abandonné, lui, sa soeur, et sa maman, alors qu'il avait 2 / 3 ans", souligne le psychiatre.
Celui-ci estime que "ça a structuré sa personnalité sur un mode abandonnique avec toujours la peur que les relations s'arrêtent". Karim S. "a longtemps cru que son père était mort mais il a appris qu'il vivait au Maroc : un autre traumatisme", estime l'expert.
L'homme a eu "une scolarité honorable, jusqu'à un bac électronique, puis un BTS et il a stoppé son cursus après une première année de licence". Il a eu ensuite "un poste profil ingénieur au Crédit Agricole".
"Il dit : 'oui, j'ai une copine'. Mais on le sent tellement inhibé, mal dans sa peau, qu'on imagine que les relations avec les femmes sont problématiques. Il admet ne pas en avoir fidélisé une bien longtemps", analyse l'expert psychiatre.
Concernant Dominique Pelicot, "il n'emploiera pas le terme de 'manipulation' : il dit qu'il est responsable, parce qu'il n'a pas été assez vigilant. Il s'auto-accuse. Mais il garde une profonde rancœur vis-à-vis de lui".
"Il exprimera une jolie phrase d'empathie la victime, il dit : 'j'ai de l'empathie pour cette dame, j'ai beaucoup de peine, je pense à ses enfants'", rapporte François Amic.
Une assesseuse rapporte que "la consultation de son ordinateur a révélé une appétence pour la pédopornographie". L'expert l'ignorait, mais dit ne pas être surpris, "car sa sexualité est d'une telle pauvreté qu'on peut imaginer qu'il ait élargi les champs de ses recherches".
"Comment expliquer que sur les 50 accusés, 15 considèrent ne pas avoir été manipulés par Dominique Pelicot ?", demande Béatrice Zavarro. "Je ne connais pas les autres situations d'accusés, je ne peux donc pas répondre", estime l'expert.
"Le terme 'manipulation' n'a pas été employé par Karim S. mais quand vous lui demandez de décrire ce qu'il ressent par rapport à Dominique Pelicot, il dit : 'je n'ai pas les mots'", rapporte Louis-Renan Rousseau, l'un des avocats de l'accusé.
"Il avait une profonde colère, voire une haine, vis-à-vis de Dominique Pelicot", observe le psychiatre.
L'avocat cite une lettre écrit par Karim S. en détention à sa soeur et à sa mère. "Malgré les apparence, je n'ai pas eu l'intention de faire du mal à une femme. Je comprends que vous ne vouliez plus entendre parler de moi", leur écrit-il.
"On a apparemment vendu un scénario assez clair aux différents mis en cause et une chose les heurte : en arrivant, ils se disent que ça ne correspond pas tout à fait à ce qu'ils avaient imaginé", constate l'expert.
Et de poursuivre : "mais tout dépend de la capacité de la personne à réactualiser le schéma qu'il s'était mis en tête sur Coco. C'est un problème d'insight : chacun a des compétences différentes pour accéder à la révélation de la vérité".
"Je pense que certains mis en causes ont mis très longtemps à se rendre compte qu'ils ont été bernés dans le cadre du contrat initial. Et certains ont compris qu'ils étaient dans une histoire abracadabrante", conclut l'expert psychiatre.
On entend maintenant la fille de Patrick A., qui a 34 ans. "Mon père est très gentil, c'est une personne à qui je n'ai jamais rien eu à reprocher, il est très sensible", déclare-t-elle à la barre.
Elle revient sur le moment où elle a appris que son père était homosexuel. "En 2010, ma mère nous l'a annoncé, elle l'accusait de la tromper. J'en ai parlé d'abord à ma grand-mère. J'ai fouillé sa voiture : j'ai trouvé des capotes. Moi, ça ne m'a jamais dérangé", assure-t-elle.
Elle se souvient du moment où elle a reçu une notification sur son portable, disant que Dominique Pelicot avait été arrêté à Carpentras. "Il a dit : 'oh putain, je crois que je le connais !' Ma grand-mère a dit : 'j'espère que t'as pas fait des trucs bizarres'", relate-t-elle.
La jeune femme porte un masque chirurgical. Olivier Lantelme, l'avocat de Patrick A., lui demande pourquoi. Elle le retire. "C'est pour ne pas trop vous exposer ?", demande-t-il. Elle répond par l'affirmative.
Pendant le procès, Patrick A. n'a pas les moyens de séjourner à l'hôtel. Il dort "dans son fourgon, sur un parking", précise son avocat.
L'audience est suspendue : elle reprendra demain matin, à 9 heures, avec notamment le témoignage du frère de Dominique Pelicot et du mari de Caroline Darian. Merci à tous d'avoir suivi ce LT pour @franceinfo

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