Fascinant de voir comment la seule présence, sur les lieux d'un drame à Gaza (ici les images insoutenables d'un homme brûlant vif dans la cour de l'hôpital Al Aqsa), du vidéaste Saleh Al-Jafarawi (aka Fafo) permet à certains d'affirmer qu'il s'agit d'une mise en scène. (1/3)
Alors que trois autres personnes (au moins) ont filmé la même scène.
Alors que l'armée israélienne a reconnu la frappe (expliquant l'incendie par une explosion secondaire). (2/3)
Pour rappel, si tant d'internautes accusent le vidéaste d'être auteur de mises en scène et de fake news, c'est en grande partie... en raison de fake news circulant à son propos... Comme nous l'expliquions dans cet article. (3/3) liberation.fr/checknews/qui-…
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Depuis deux semaines, ce graphique censé illustrer la progression du nombre de morts à Gaza circule beaucoup, avancé comme la preuve que les chiffres du Hamas sont truqués.
Thread.
Ce visuel est issu d'un article du statisticien Abraham Wyner, publié le 6 mars dans la revue conservatrice américaine Tablet. tabletmag.com/sections/news/…
Intitulé "comment le ministère de la Santé de Gaza truque les bilans de mortalité", l'article a connu un grand succès, étant massivement relayé par la sphère pro-israélienne.
1) Trois jours après le massacre du 7 octobre, où 800 civils ont été tués par le Hamas, le compte officiel de l'Etat d'Israël a posté ce message, relayant l'affirmation selon laquelle 40 bébés avaient été tués à Kfar Aza.
2) Ce tweet est le début d'une "campagne" qui a mis en avant de nombreuses allégations d'exactions contre des enfants, et souvent des bébés. Dans le but de de rallier le soutien de l'opinion israélienne, mais aussi internationale, aux représailles visant Gaza.
3) Deux mois après, le bilan de la tuerie du 7 octobre est connu, et d'une ampleur inédite pour une attaque terroriste de ce type : 1200 morts dont 800 civils, dont des femmes, des personnes âgées, des enfants, et deux bébés.
1) Lundi, le gouvernement de Gaza, contrôlé par le Hamas, a donné un nouveau bilan des frappes israéliennes depuis le 7 octobre : plus de 15 000 tués, dont 6150 enfants et 4000 femmes.
2) Ce bilan, sur une si courte période, est sans equivalent ou presque pour les conflits depuis le début du XXIe siècle. Comme CheckNews l'a écrit rapidement après le début de la guerre, il n'est pas possible de le recouper. liberation.fr/checknews/vict…
3) En raison des bombardements sur Gaza, le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), habituellement en charge de la collecte des informations sur les victimes de l’occupation et du conflit, ne peut en effet faire ce travail.
1) Le 15 novembre, Sara Netanyahou a envoyé à Jill Biden et Brigitte Macron une lettre affirmant qu'une femme otage du Hamas, enlevée dans son dernier mois de grossesse, avait accouché en captivité.
2) Cette affirmation fait suite à cette annonce, deux jours plus tôt, par la chaîne israélienne N12 : «Selon les forces de sécurité, une femme enceinte kidnappée à Gaza a accouché en captivité du Hamas.»
3) Le 14 novembre, le compte X de l'ambassade d'Israël en France écrivait : «Cela fait plus d’un mois qu’une Israélienne, enceinte de neuf mois, a été kidnappée par des terroristes du Hamas. Il est très probable qu’elle ait accouché en captivité.»
1) Ces images, partagées il y a deux jours par plusieurs comptes officiels israéliens, montrent une manifestation dans Gaza, avec de nombreux slogans hostiles au Hamas. Elles ont depuis été largement relayées, mais parfois avec des imprécisions quant à leur contexte.
2) Comme l’a confirmé un journaliste arabophone de Libération, les manifestants dans cette vidéo scandent bien : «Le peuple veut la chute du Hamas !»
3) La scène se déroule bien a Gaza, même si elle est située dans le nord de l'enclave, et non au sud. Elle a été filmée sur la rue Al-Falouja, dans le quartier de Jabalia, comme l'a démontré un membre du collectif @GeoConfirmed.
1) A en croire Politico, l'administration Biden redouterait un effet "collatéral" de la trêve décidée entre le Hamas et Israël en échange de la libération d'otages. Un accès de la presse à Gaza montrerait l'étendu de la dévastation, et pourrait retourner l'opinion
2) Rien n'indique à cette heure qu'un tel accès soit même envisagé. Interrogé par CheckNews, Tsahal nous répondu : «pour l’instant, on ne sait toujours pas si cela sera possible».
3) Depuis le 7 octobre, les journalistes internationaux n'ont pu entrer dans Gaza qu'occasionnellement, et sous le contrôle strict de l'armée israélienne, sans pouvoir librement faire leur travail.