1/n Il faut bien reconnaître que les détectives de la science ont un certain talent : ils ont réussi à convaincre un éditeur qu’il y avait un problème éthique dans une recherche de l’IHU qui concerne des analyses sur des cacas de SINGES ramassés dans la forêt ! @MartinZ_uncut
3/n L’autorisation éthique donnée par le Comité d’Ethique National du Cameroun concernait une étude sur les SIVs chez les primates (virus d’immunodéficienne simienne) : étude pour laquelle il fallait des selles de singes afin d’y doser les anticorps anti SIV
4/n Et l’IHU a aussi fait des tests PCR sur ces cacas de singes pour y détecter la présence de l’ADN d’une bactérie : Rickettsia felis. Waouw ! Rechercher d’autres pathogènes que ceux indiqués dans le titre de l’autorisation éthique, quel manquement TERRIBLE !
5/n Alors là, réussir à faire croire à une fraude éthique pour des analyses faites sur des cacas de singes ramassés en forêt, c’est du grand art ! Et certainement le plus bel exploit des détectives de la science à ce jour. Quoique…
6/n Pour ce deuxième article rétracté, les détectives de la science ont réussi à faire croire qu’il fallait une autorisation éthique datée d’avant les prélèvements pour étudier des POUX collectés lors de recherches précédentes en Afrique et conservés au laboratoire.
7/n Et alors que ces petits poux morts, soulagés de ne pas avoir été utilisés au moment de leur collecte (entre 2008 et 2011) reposaient en paix dans leur éprouvette, pensant avoir échappé au pire,
8/n voilà qu’en 2012, l’équipe de l’IHU a osé demander un avis à leur comité d’éthique local pour vérifier que la loi les autorisait bien à les analyser et les photographier…
9/n Quel manquement éthique terrible pour ces pauvres petits poux ! Et l’éditeur reproche donc à l’IHU que l’avis de leur comité d’éthique local soit daté de 2012, après le prélèvement des poux.
10/n Nos détectives de la science ne savent donc pas que, pour une recherche rétrospective, l’avis éthique est demandé après les prélèvements ? Puisqu’il s’agit justement d’utiliser des éléments collectés dans le PASSÉ. C’est toujours trop compliqué pour eux ?
11/n L’éditeur reproche aussi à l’IHU de ne pas avoir fourni les documents prouvant que les règles éthiques des pays africains concernés autorisaient la collecte des poux. Sérieusement ?
12/n Ils pensent vraiment que c’est possible de trouver un paragraphe autorisant la collecte des poux dans les lois éthiques de l’Éthiopie, du Sénégal, du Rwanda et du Burundi ? Et pourquoi pas un paragraphe spécial pour les oxyures, les tiques et les tænias ?
13/n Même dans la loi française, rien n’est mentionné concernant l’éthique de la collecte des poux. Parce que la loi française concerne l’utilisation des ÉLÉMENTS ET PRODUITS DU CORPS HUMAIN et que les poux ne sont pas des produits du corps humains, ce sont des parasites…
14/n C’est ce qu’a tenté d’expliquer le comité d’éthique de l’Université Aix Marseille. En vain…
15/n Idem pour ce troisième article rétracté qui relate les résultats d’une recherche faite sur des poux conservés en laboratoire après leur collecte chez des patients sans-abris dans le cadre de soins qui leur ont été prodigués.
16/n À nouveau, l’Université Aix Marseille a expliqué qu’il s’agissait d’une recherche sur des poux et non pas une recherche sur la personne humaine, mais l’éditeur a rétracté l’article malgré tout.
17/n C’est à se demander si les détectives de la science n’ont pas fait croire à l’éditeur que CPP se traduisait par « Comité de Protection des Poux ».
18/n La quatrième étude rétractée concerne des patients hospitalisés aux soins intensifs pour pneumonie. Des tests recherchant la présence de Mycoplasme et du virus Herpès Simplex ont été pratiqués dans des échantillons de sang et de lavage broncho-alvéolaire.
19/n Il s’agit donc de prélèvements effectués dans le cadre des soins courants qui ne nécessitent pas d’autorisation de CPP… Argument que les détectives de la science brandissent lorsqu’il ne s’agit pas de publications de l’IHU.
20/n Et selon les détectives de la science, ce qui serait le plus grave, c’est (je cite) que « l’Université Aix Marseille contredirait les documents fournis pour peut-être couvrir des pratiques non éthiques ou illégales »
21/n Dites, les détectives, vous n’avez pas expliqué à l’éditeur que c’est lors d’une recherche impliquant la personne humaine de type 1 que les participants signent un formulaire de consentement ÉCRIT (formulaire spécifique pour cette recherche précise) ?
22/n MAIS que dans les autres types de recherches, le consentement ORAL des patients est suffisant. Consentement qui est noté dans le dossier médical du patient. Dans certains cas, ce qu’on appelle le « consentement » est une non opposition.
23/n Les patients hospitalisés reçoivent un document d’information qui leur explique que leurs données et les prélèvements qui ne seraient pas entièrement utilisés seront conservés pour être utilisés dans la recherche.
24/n C’est le médecin soignant le patient qui note dans son dossier médical qu’il a bien reçu ce document. Il n’y a aucun formulaire de consentement écrit à signer par le patient.
25/n Pour cette publication de l’IHU qui concerne l’utilisation d’échantillons prélevés dans le cadre des soins (donc non RIPH), le consentement des patients consistait donc à recevoir ce document d’information et à ne pas s’y opposer.
26/n Il n’y a donc AUCUNE CONTRADICTION entre la réponse d’Univamu expliquant qu’il n’y a pas d’obligation de consentement ÉCRIT pour cette recherche et le document (voir exemple) du comité d’éthique local de l’IHU indiquant que le consentement des patients a été obtenu.
27/n Si l’éditeur a demandé à recevoir les formulaires de consentement de participation à la recherche signés par les patients, il est normal que l’Université ait répondu que cette recherche non RIPH n’imposait pas de consentement écrit.
28/n Cela ne signifie pas que le consentement n’a pas été obtenu ! Transformer la phrase « pas de consentement ÉCRIT » en « AUCUN consentement » montre au minimum une totale méconnaissance de la législation applicable aux différents types de recherches…
29/n Ou alors, il s’agit d’une volonté intentionnelle d’entretenir la confusion chez l’éditeur sur les spécificités de la législation française afin d’induire chez lui une suspicion injustifiée vis-à-vis de l’Université Aix Marseille.
30/n Université que vous accusez de « peut-être » couvrir des pratiques illégales ou non éthiques sur base de votre incompréhension des différents types de consentements…Malgré votre certificat du NIH et votre longue expérience de recherche sur « participants humains »
31/n Alors, puisque vous m’avez notifiée pour avoir mon avis, je vous le donne volontiers : vous pouvez vous épargner vos cris d’orfraie : il n’y a rien d’extrêmement grave ni de conséquences terribles : allez réviser la législation française.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
1/n Drame en 3 actes chez les Inspecteurs Gadget :
⁃Acte 1 : Si le financement est demandé à l’avance, ils affirment que la recherche exige une autorisation d’un CPP.
1bis/n
Réponse : Non, ce n’est pas parce que le financement est demandé à l’avance qu’une recherche exige de facto l’autorisation d’un CPP (preuves à l’appui et explications détaillées)
1/n Un des Inspecteurs en chef vient au secours de sa patrouille, tente un « damage control » et marque un but magistral contre son camp. Car, soit il se trompe / invente, soit il va être moralement obligé de dénoncer l’AP-HP à l’ANSM pour qu’ils y mènent une inspection…
2/n Un financement demandé à l’avance serait la preuve qu’une recherche exige un CPP si c’est un financement demandé dans le cadre du PHRC (Programme Hospitalier de Recherche Clinique)
3/n Prenons donc la liste des projets retenus en 2009 (parmi lesquels se trouve la recherche de l’IHU) et regardons le projet repris à la toute première ligne et donc l’objectif est d’évaluer deux stratégies de soins courants en prévention après un AVC.
1/n Les inspecteurs Gadget et leurs amis n’ont plus aucune limite dans leurs accusations contre l’IHU alors qu’ils ne semblent même pas comprendre que, quand il y a un chiffre entre parenthèses dans une publication scientifique, c’est une référence à une AUTRE publication
2/n L’un d’eux affirme en effet que l’IHU a recruté des volontaires sains en se basant sur un passage de l’introduction qui fait référence à une étude qu’une équipe des USA a menée avec des « healthy children » : la référence 23 qui est notée JUSTE À CÔTÉ.
3/n « Nous avons également évalué la présence de Clostridium difficile , qui a été suspecté d'être une cause de diarrhée aiguë chez les enfants [22], mais il a également été détecté dans les selles d'enfants en bonne santé [23]. »
1/n Les Inspecteurs Gadget chasseurs d’hérétiques vont-ils s’indigner quand ils apprendront que le Pr Gayat, conseiller santé de la Ministre S Retailleau, a publié une recherche étudiant l’effet de l’auriculothérapie chez les patients bénéficiant d’une anesthésie épidurale ?
2/n L’article conclut :
« Cette étude démontre que l'auriculothérapie est une technique sûre et utile pour réduire la rétention urinaire postopératoire chez les patients ayant subi une thoracotomie et bénéficiant d'une analgésie épidurale thoracique. »
1/n Rhôôô ! Voilà qu’un inspecteur Gadget pense que, pour cette recherche de l’IHU, les écouvillonnages rectaux ont été faits dans une agence de voyage. Alors que les extraits qu’il partage expliquent que c’est le RECRUTEMENT des participants qui a été fait via l’agence de voyage
2/n et que ces sont les participants qui se sont fait des AUTO-prélèvements (chez eux avec des kits qu’ils ont reçu de l’équipe médicale). Un médecin accompagnait les pélerins durant tout le voyage.
3/n Merci pour ce fou rire… On va en effet tous bien se marrer…
1/n Les inspecteurs Gadget de la science s’offusquent de ce que les autorités ne poursuivent pas l’IHU pour le non respect des lois éthiques qu’ils ont inventées. Selon eux, il faudrait un consentement ÉCRIT pour utiliser un échantillon prélevé dans le cadre des soins !
2/n Si les éditeurs ont été suffisamment naïfs pour croire à leurs interprétations très personnelles de la législation française, les « autorités » par contre, ne se sentent pas tenus de réagir à chacun de leurs cris indignés sur les réseaux sociaux…
3/n Il ne s’agit pas d’impunité judiciaire et politique… Mais simplement qu’au contraire de nos inspecteurs Gadget, les représentants des autorités qu’ils interpellent maîtrisent la loi Jardé…