1/LUTTE DES CLASSES : UN CAS PRATIQUE
Depuis le début des années 2000, les gouvernements successifs, socialistes inclus, ont multiplié les mesures d'exonérations de cotisations patronales pour le patronat.
L'objectif : baisser le "coût du travail"
2/On peut citer 2 mesures majeures : la réduction de cotisations sur les bas salaires, dite "Réduction Fillon" mise en place sous Nicolas Sarkozy, exonère de cotisations patronales les salaires payés entre 1 et 1,6 SMIC.
3/Vient ensuite la baisse pérenne de cotisations sociales, mise en place en 2019, qui exonère de cotisations jusqu’à 2,6 SMIC. Cette dernière mesure coûte 20 milliards par an, et elle est venue prendre le relais du fameux CICE, un ensemble de réduction d'impôts voté sous Hollande
4/De cette baisse de cotisations, l'Institut des Politiques Publiques nous dit en 2022 “Nous estimons l’impact de la réforme sur l’emploi, la valeur ajoutée et l’investissement. Aucun impact n’est détecté sur ces variables."
Bref, ça ne sert à rien d'un point de vue macro
5/Mais les entreprises et leurs actionnaires, elles, se régalent. Au total, en 2022, le projet de loi de financement de la sécu comptait 75 milliards de cotisations exonérées... Compensée spar le contribuable qui verse, via le budget de l'Etat, le manque à gagner à la sécu
6/Sur le plan de l'emploi, les effets de ces exonérations sont faibles voire nuls, selon les études, et négatifs sur la structure des salaires : la concentration des exonérations au niveau du SMIC créé une "trappe à bas salaire". Cela coûte moins cher de sous-payer les salariés.
7/Cela dure depuis des décennies, et particulièrement depuis 2019 : on dilapide chaque année des dizaines de milliards - 20 milliards de plus que le budget de l'éducation nationale - sans que l'effet annoncé pour justifier ce cadeau ne se réalise...
8/Aussi, et face à l'ampleur du déficit public organisé par Macron, le gouvernement Barnier a évoqué une petite réduction de ces exonérations, de l'ordre de 5 milliards. Une paille, puisqu'on parle de 75 à 80 milliards d'exonérations... Mais c'est déjà trop !
9/Dans un communiqué du 22 octobre, les organisations patronales ont protesté : MEDEF, CPME mais aussi FNSEA ne veulent pas renoncer à ce petit pourcentage de leur manne."Dans certains secteurs, cela pourrait même conduire à un mouvement de délocalisations" annoncent-elles
10/C'est cocasse quand on sait que les milliards dépensés n'ont pas du tout stoppé la désindustrialisation du pays et les délocalisations. Les entreprises économisent de l'argent puis... font bien ce qu'elles veulent.
Mais le communiqué a produit son effet immédiat :
11/Ce matin, Antoine Armand, le ministre putschiste de l'économie, est venu s'excuser pitoyablement dans les Echos : il a "entendu" les inquiétudes des entreprises et annonce un plan alternatif carrément opposé.
12/Plutôt que de demander aux entreprises et à leurs actionnaires de bien vouloir payer à nouveau une infime partie des cotisations que le contribuable paye à leur place, il compte demander aux salariés de faire un effort en travaillant plus.
13/On pourrait, selon lui, augmenter notre temps de travail hebdomadaire.
Soyons clair : il ne s'agit pas de nous faire travailler + mais de nous payer -, puisque le seuil de déclenchement des heures supplémentaires sera relevé et que nous bossons déjà plus de 35h en moyenne.
14/Il parle aussi de nous supprimer un jour férié : nous faire bosser gratuitement un jour par an en solidarité avec le patronat.
C'est de la lutte des classes appliquée : on va voler le travail pour laisser le capital continuer à se gaver en toute quiétude.
15/Le contribuable va donc continuer à payer pour enrichir le patronat et ses actionnaires et les salariés devront bosser davantage pour rendre cela soutenable.
Voilà où on en est.
16/La bourgeoisie a donc ses relais efficaces de guerre des classes : les organisations patronales qui parlent en coeur, les ministres qui se couchent, les députés qui approuvent.
Et nous, qu'avons-nous ?
17/Mon dernier article sur le pillage social et fiscal organisé par Macron et ses sbires, de la guerre des classes chimiquement pure et à ce jour sans réplique majeure : frustrationmagazine.fr/dette-pillage-…
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L’opération médiatique coordonnée pour créer l’événement « la chute de Mélenchon » est un échec complet : paradoxalement, le matraquage disproportionné a complètement décrédibilisé l’opération. La violence en politique vous vous en foutez. Vous vouliez juste vous le faire.
Cette orgie collective dans la profession journalistique a abouti à la sortie de route du président de la LICRA, complètement enivré par cet open bar médiatique contre la FI. Maintenant, j’espère que vous vous sentez bien cons. Mais vous savez ce qui est encore plus con ?
C’est que si vous étiez des gens sérieux avec un gramme de moralité vous auriez consacré cette incroyable énergie à parler du nettoyage ethnique annoncé par le gouvernement israélien. Ou de l’énième décès d’un apprenti de 15 ans. Ou de la hausse inédite de la mortalité infantile.
1/QU'EST-CE QU'UN BOURGEOIS ?
Tentative de réponse actualisée :
Le terme “bourgeois” vient originellement des habitants des bourgs, c’est-à-dire des villes, au Moyen âge. Il s’agissait des marchands, des riches artisans.
2/Avec la colonisation de l’Amérique et du reste du monde, cette classe des marchands est devenue véritablement dominante sur l’ensemble du globe. Sa domination, le bourgeois la tient de sa propriété des moyens de production :
3/concrètement, la bourgeoisie c’est la classe de ceux qui possèdent et qui, parce qu’ils possèdent, ont le pouvoir de faire travailler les autres et d’en tirer du profit. Si la classe bourgeoise dirige, c’est parce qu’elle possède, ce n’est pas juste parce qu’elle est “riche”.
Dans un édito publié hier, Libération s’insurge contre la glamourisation dont est l’objet Luigi Mangione : “l’héroïser, c’est perdre de vue qu’il y a eu mort d’homme, descendu à la façon du tueur à gages joué par Tom Cruise dans Collatéral.”
2/On aurait envie d’approuver. Prendre une vie, c’est un terrible acte de pouvoir et de violence. Mais est-il si tabou dans nos sociétés capitalistes ?
3/Sur les réseaux sociaux, les internautes ironisent sur l’hypocrisie qui consiste à dénoncer un meurtre en pleine rue tout en justifiant les nombreux autres meurtres commis plus indirectement, par des décisions inhumaines motivées par le profit.
1/Aujourd'hui le média Welcome to the Jungle m'a informé qu'ils supprimaient l'entretien que j'avais donné chez eux, 48h après sa mise en ligne et au moment où il dépassait les 230 000 vues. J'y parlais lutte des classes, hiérarchies inutiles et colonialisme.
2/"Nous avons récemment pris la décision de nous concentrer exclusivement sur des contenus alignés avec notre positionnement de marque, à savoir des contenus solutionnants et pratiques. Cette nouvelle orientation implique que nous devons réévaluer certaines de nos vidéos"
3/"Malheureusement, cela inclut la vidéo à laquelle vous avez participé, que nous allons devoir retirer de nos réseaux sociaux. Cette décision n'est en aucun cas liée à la qualité de votre intervention, mais bien à notre volonté de respecter notre nouvelle direction éditoriale."
1/Les gens dits cultivés qui se sentent agressés et "jugés" dès que l'on remet en cause leurs prétentions déplacent en permanence notre action politique sur le plan moral. Si l'on cherche, à @Frustration_web, à démystifier la légitimité des classes supérieures à diriger,
2/Ce n'est pas pour qu'elles se sentent "mal", qu'elles se remettent en question et qu'elles arrêtent les pratiques sociales et culturelles qu'on lie avec leur mode de domination. On s'en fout vraiment, ce n'est pas notre objet.
3/Ce qui compte pour nous, quand on parle de la tendance qu'ont les grands et petits bourgeois à utiliser des citations hors contexte pour se la péter ou exhiber leur bibliothèque et leurs Pléiade (la collection chic mais composée de livres écrits en tout petit et très fragiles),
1/Je ne demande pas à Lucie Castets d'être à gauche du NPA, bien sûr, mais j'aimerais qu'on profite de cette séquence pour briser un certain nombre de dogmes qui ont envahi le champ politique et médiatique. Or, quand je lis ça, je suis agacé car c'est paresseux et inconséquent :
2/Oui, la hausse du pouvoir de vivre est une bonne chose pour les entreprises mais pas pour le patronat. Il faut sortir de ce gentil mythe keynésien : actuellement, le patronat, petit et grand (oui, petit aussi, cf données de la Banque de France), s'en met plein les poches
3/L'accumulation de profit se fait sur le dos des salaires et des bas salaires, ainsi que sur le dos du contribuable qui compense les exonérations de cotisations dont le patronat bénéficie.
Pour mener une politique redistributive, il faut assumer le conflit avec le patronat.