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Nov 6, 2024 100 tweets 13 min read Read on X
Bonjour à tous ! C’est le 40e jour d’audience au procès des viols de #Mazan On poursuit ce matin les interrogatoires de personnalité et on devrait ensuite entamer les interrogatoires sur les faits. LT à suivre pour @franceinfo Image
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Sur la première vidéo diffusée, Romain V. embrasse la victime à pleine bouche, avec sa langue. Celle-ci ronfle bruyamment. La salle est silencieuse. Presqu'aucun accusé ne regarde, sauf le principal concerné.
Sur la deuxième vidéo, l'accusé pénètre la victime en missionnaire. On entend très distinctement la télévision en fond, les pubs qui défilent. La victime est notamment vêtue de bas noirs. La scène est éclairée. Romain V. lui lèche ensuite les seins. Elle ronfle bruyamment.
Sur la troisième vidéo, l'homme lui impose des pénétrations digitales, allongé en biais, derrière elle. Il sourit. Romain V. impose ensuite une fellation à la victime, allongé au-dessus d'elle. Elle semble proche de l'asphyxie par moment.
Stéphane Babonneau reprend la parole. "Est-ce que vous avez violé madame Pelicot ?", demande l'avocat. "Non", répond Romain V.
"Qu'est-ce qu'on vient de voir, quand vous introduisez votre pénis dans la bouche ?", insiste-t-il. "Je n'avais aucune intention de violer madame", répond-il.
Dominique Pelicot est interrogé à son tour. "Je suis un violeur mais moi je reconnais, à la différence de votre client. C'est lui qui me contacte sur Coco", assure-t-il d'un ton morne, assis dans son box.
"Je ne reconnais pas l'homme devant moi. La première chose qu'il m'a demandé c'est : 'est-ce que je peux voir madame à Leclerc ?'. C'est ce qu'il a fait : il l'a suivie dans les rayons", assure le septuagénaire.
"Il dit qu'il a arrêté de lui-même de venir. C'est faux : c'est moi qui l'ai appelé pour lui dire que j'allais être arrêté", affirme-t-il.
Louis-Alain Lemaire, l'avocat de Romain V., l'interroge à son tour et estime, au passage : "le visionnage de ces vidéos n'apporte rien, si ce n'est une espèce de voyeurisme qui, personnellement, m'indispose un peu".
Il se tourne ensuite vers son client. "On vous a posé la question de façon insistante. Est-ce que vous êtes venu pour violer sciemment madame Pelicot ?", lui demande-t-il.
"Non maître, je ne suis pas venu pour violer madame, je voulais rompre ma solitude. C'est quand même incroyable que les gens d'un certain âge n'aient pas envie de faire autre chose que ça", répond Romain V.
Son avocat continue de l'interroger mais l'appelle "monsieur Pelicot". Il s'excuse et se reprend. Il aura fait deux fois le lapsus pendant l'audience.
Béatrice Zavarro pose à son tour quelques questions à l'accusé.
Nadia El Bouroumi, qui représente un autre accusé, demande à intervenir, après cette prise de parole de sa consoeur.
"Systématiquement, ma consoeur Me Zavarro prend la parole pour mettre en cause les accusés ! Les questions doivent être posées dans l'intérêt de son client et pas systématiquement à vouloir mettre en cause !", s'agace l'avocate, en élevant la voix, comme à son habitude.
Elle poursuit : "la défense doit être adaptée et suivre le principe de l'impartialité. Normalement, dans un procès pénal, les avocats généraux vont intervenir et nous la défense, on prend la parole en dernier".
Elle estime que Béatrice Zavarro "tente de faire l'avocat général et tente de faire la partie civile" et réaffirme au passage, comme elle l'a déjà fait auparavant : "la presse nous empêche de pouvoir travailler".
"Je vous demande, consoeur, de rester dans votre rôle", insiste-t-elle.
"Et moi, je vous demande d'intervenir pour votre client et pas monsieur V.", rétorque Béatrice Zavarro, qui tente de justifier la raison de telle question qu'elle a pu poser.
Nadia El Bouroumi estime que les questions de sa consoeur à certains accusés "donne l'impression dans ce procès qu'il y a de la collusion" avec la partie civile.
Le président tente d'intervenir. "On va mettre un terme à cet échange. Il y a déjà eu un incident important sur le sujet. Il en est ressorti que la parole des avocats est libre. Je ne peux pas couper un avocat", déclare-t-il.
Nadia El Bouroumi renchérit, Béatrice Zavarro tente de lui répondre. Le président ne coupe pas la première, systématiquement la seconde. "Ne reprenez pas la parole s'il vous plaît", lui dit-il.
L'avocat général reprend la parole. "Je laisse de côté la remarque sur une potentielle collusion entre la partie civile et l'avocate de Dominique Pelicot", déclare-t-il. "Faut la laisser de côté !", lance Nadia El Bouroumi.
Stéphane Babonneau prend le micro à son tour, pour interroger Dominique Pelicot. "Est-ce que vous avez été surpris d'apprendre qu'il avait le VIH ?", lui demande-t-il.
"Non, d'autant que quand on a parlé des conditions, il m'a dit qu'il était suivi pour le diabète, je ne me suis pas posé plus de questions", répond le septuagénaire.
"Quand vous avez exposé votre femme à ces dizaines d'homme, est-ce que ce n'était pas qu'une question de temps avant qu'il y en ait un porteur du VIH ?", poursuit l'avocat de la partie civile.
"Non, je ne pensais pas, si non j'aurais pas fait tout cela. J'ai pris certaines précautions, pas assez…", rétorque Dominique Pelicot. "Aucune même", tranche l'avocat.
"Quand madame Pelicot a appris qu'un des hommes avait le VIH, elle était particulièrement bouleversée. Dans cet océan d'abomination, ça fait partie d'un point d'orgue, qui arrive d'ailleurs en 2019", estime Stéphane Babonneau.
"Qu'est-ce que vous pouvez dire aujourd'hui madame Pelicot sur le risque auquel vous l'avez exposée ? Sur le niveau que vous avez atteint à ce moment-là, un palier particulièrement élevé à mon sens", poursuit-il.
"Je ne sais pas quel terme il faut employer pour dire combien de regrette d'avoir été aussi naïf, aussi inconscient…", répond Dominique Pelicot, toujours sur un ton morne, plat.
"C'est le mot, 'naïf' ? Parfois vous ne trouvez pas plus les mots que les autres accusés", observe l'avocat. "Je ne suis pas infaillible. Je le regrette profondément", rétorque l'intéressé.
Après une pause d'un quart d'heure, on passe aux deuxième interrogatoire sur les faits : celui de Cendric V., 44 ans, accusé d'être venu deux fois à Mazan : en juillet 2016 et janvier 2018.
Jusqu'ici, il ne reconnaissait pas les faits de viol. "J'ai toujours dit que je n'avais aucune intention de violer cette personne. Mais à ce jour, au vu de toute cette affaire, on ne peut nier les faits. Je ne peux pas nier les faits", déclare-t-il en préambule.
"Donc vous avez évolué", relève le président. "Tout à fait", répond l'homme, qui comparaît détenu.
Il déclare être venu au domicile le jour-même de sa prise de contact avec Dominque Pelicot sur le site Coco.
Les deux hommes s'étaient échangé des photos auparavant. Cendric V. lui envoie une photo de son sexe, le retraité lui envoie un cliché de son épouse, "nue au bord d'une piscine", précise l'accusé.
A son arrivée sur place, il assure voir tout de suite qu'elle dort. C'est l'un des rares accusés à déclarer cela.
"Je me rappelle être entré, avoir fait le tour du trépied et il m'a donné des directives : 'vas-y, installe toi'. J'ai commencé à la caresser, lui faire un cuni, voilà", détaille-t-il concernant les premiers faits.
Le président lit le procès-verbal qui relate le contenu des vidéos pour Cendric V. Plusieurs pénétrations, tentatives de pénétrations, avec les encouragements et l'aide de Dominique Pelicot. Cela fait plus de dix minutes que ça dure.
"Admettez-vous aujourd'hui, que madame Pelicot était dans l'incapacité d'accorder le moindre consentement ?", demande le président après cette longue lecture des faits.
"Au moment des faits oui. A la prise de conscience, dans la discussion avec monsieur Pelicot, je suis sûr d'avoir un couple en face de moi. Après j'ai plus réfléchi", rétorque l'accusé.
"La première fois, vous avez la sensation que quelque chose n'allait pas ?", poursuit Roger Arata. "Non pas du tout. Et la deuxième fois non plus", répond-il.
"C'est au cours de l'enquête, face au juge d'instruction, et aujourd'hui à la barre, que vous admettez qu'elle n'était pas en mesure de donner son consentement ?", insiste-t-il. "Oui, tout à fait", répond Cendric V.
Des photos ont été retrouvées sur le disque dur de Dominique Pelicot, dans le même dossier que les vidéos concernant Cendric V. On y voit Gisèle Pelicot inconsciente, avec une feuille posée sur ses jambes, sur laquelle est écrit : "je suis une salope soumise".
Cendric V. assure n'avoir jamais vu cette feuille, qui n'apparaît pas dans les vidéos le concernant.
"L'absence totale de réaction de la victime ne vous a pas choqué ?", lui demande une assesseuse. "Non au vu des échanges sur Coco, c'était leur fantasme. A partir de là, je ne me suis plus posé de questions", répond l'accusé.
"Avoir des relations sexuelles avec une femme endormie fait partie de vos fantasmes ?", lui demande la magistrate. "Pas du tout", répond-il.
"Vous voyez madame Pelicot endormie et vous procédez à actes sexuels. Vous pensez que c'est un sommeil naturel ?", demande une autre assesseuse. "Je pense que oui : il n'est pas question de médicaments, de drogues ou de quoi que ce soit", assure-t-il.
"Ils sont quand même longs tous ces actes. On voit qu'elle est complètement inconsciente. Ca ne vous étonne pas qu'elle ne se réveille pas à un moment ou à un autre ?", poursuit la magistrate. Sa réponse n'est pas claire. "Je ne sais pas quoi vous dire", dit-il ensuite.
"Vous reconnaissez avoir violé madame Pelicot ?", lui demande Stéphane Babonneau. "Au vu de l'affaire, je peux considérer que j'ai violé oui", répond Cendric V.
"On ne saura jamais si vous aviez l'intention...", tente de poursuivre l'avocat. "Moi je vous le dis, il n'y avait pas d'intention, j'ai été trompé", coupe l'accusé.
"Mais le pénis dans sa bouche, vous croyez le mari directement ?", poursuit l'avocat. "Il y a beaucoup de fantasmes très particuliers", répond l'homme. "Mais c'est votre fantasme aussi", souligne Stéphane Babonneau.
L'avocat interroge ensuite Dominique Pelicot sur l'écriteau insultant, mentionné précédemment, posé sur les jambes de son épouse. Le septuagénaire assure d'emblée qu'il n'a rien à voir avec Cendric V.
"Oui certes. Mais cet écriteau a l'air d'avoir été apposé au moment de sa visite puisque les vêtements sont ceux que l'on voit sur cette vidéo. Il y a toujours cette volonté d'humiliation très forte", relève Stéphane Babonneau.
"J'envisageais de demander à visionner cette photo, je ne le fais pas. On est toujours à essayer de comprendre. 'Je suis une bonne salope soumise'. Pourquoi trouvez-vous l'envie de rédiger ce texte ? Le poser sur votre femme ?", interroge-t-il.
"C'est complètement déplacé… Il n'y a pas humiliation ou autre : c'est un plaisir égoïste et personnel. Je ne saurais vous expliquer", rétorque Dominique Pelicot, toujours très calme, presque blasé.
"Certes, c'est un plaisir pour vous. Mais cette photo a-t-elle été réalisée pour la transmettre ?", questionne le président. "Jamais. C'était pour moi, uniquement pour moi", assure le septuagénaire.
"Est-ce qu'il vous arrive souvent de pleurer monsieur V. ?", lui demande son avocat, Louis-Alain Lemaire. "Rarement", rétorque l'accusé. Son avocat rappelle qu'il a fondu en larmes en voyant les vidéos le concernant, en garde à vue.
"Vous vous souvenez comment s'est passé votre premier interrogatoire de comparution ? 48 heures avant, vous étiez avec votre femme, dans une vie paisible", souligne l'avocat.
"On s'écroule. On est venu me chercher lundi matin en garde à vue à Bastia. Le soir même, j'étais en incarcération à Borgo", se remémore l'accusé.
"On vous montre une vidéo, vous vous souvenez de ce que vous avez dit ? Vous réalisez l'ampleur des crimes commis ?", poursuit Louis-Alain Lemaire. "Bien sûr, les faits remontaient à plus de six ans…", répond l'homme.
Son avocat prend le relais. "Maintenant que je vois la vidéo, je vois vraiment le mal", dit-il, en citant ses déclarations.
"On va dire : 'vous êtes retourné deux fois'. Est-ce que le fait qu'après cette première fois, rien ne se soit passé du point de vue d'une plainte, pas de suivi judiciaire, ne vous a pas conforté dans l'idée que c'était normal ?", lui demande l'avocat.
"Tout à fait", répond Cendric V.
"Le fait d'y aller deux fois, dans votre état d'esprit, vous a conforté que tout était normal ?", poursuit Louis-Alain Lemaire. "Bien sûr. Comme je l'ai dit : un an et demi après, même pseudo, même site, la confiance est faite", estime l'accusé.
On entame le troisième interrogatoire sur les faits pour cette semaine : celui d'Omar D., 36 ans. Il est accusé d'être venu à Mazan en novembre 2017.
Il avait indiqué avant l'audience ne pas reconnaître les faits. A la barre ce soir, il maintient.
"C'est lui (Dominique Pelicot) qui est venu me chercher. C'était un couple libertin qui recherchait un plan à trois", relate-t-il. Comme pour son prédécesseur, la prise de contact a eu lieu le jour-même des faits, sur le site Coco.
"Le rendez-vous est organisé très rapidement", observe le président. "C'est ça", reconnaît Omar D.
"C'était un scénario, il m'a dit ça. On s'est déshabillés dans la chambre. Après il m'a dit de chuchoter, de parler à voix basse", décrit l'homme, qui comparaît libre, précisant, répondant au président, que la victime a "un peu bougé".
"Vous l'avez interprété comme quelqu'un qui est réveillé ? Qui est d'accord ?", lui demande Roger Arata. "J'ai pas fait attention", assure-t-il. "Vous vous posez la question de savoir si elle est d'accord ?", poursuit le président. Omar D. répond par la négative.
Le président lit le procès-verbal des vidéos. Omar D. se retire précipitamment, de crainte de la victime ne se réveille. Dominique Pelicot la recouvre de la couette et éteint la lumière.
"Pour vous, ça correspond à l'attitude d'une personne pendant un scénario ?", lui demande le président à l'issue de cette lecture. "Pour moi c'est dans le scénario", répète l'accusé.
"Vous auriez aimé qu'on fasse ça avec votre femme ?", lui demande une assesseuse. "Non pas du tout, ça se fait pas", rétorque Omar D. "Alors pourquoi accepter de le faire sur le femme de quelqu'un d'autre ?", poursuit-elle. "C'est un libertinage", répond-il.
"Vous reconnaissez que ce que vous avez fait, ce sont des actes de viol ?", lui demande Stéphane Babonneau. "Non pas du tout", rétorque-t-il.
"Cette position, vous ne l'avez pas toujours eu, notamment lors de votre première audition de garde à vue", pointe l'avocat de la partie civile, qui procède à la lecture de ce qu'il avait déclaré.
"Vous reconnaissez l'avoir violée ?", lui demandait le policier. "Ben oui, et je ressens de la haine, de la colère et du dégoût", avait-il répondu. "Quatre ans plus tard vous semblez ne plus être d'accord avec ça", relève Stéphane Babonneau. "Pas de réponse", dit l'intéressé.
L'avocate générale prend le relais. "J'ai entendu que vous avez parlé d'un scénario. C'est un mot qui revient chaque jour dans cette enceinte. Mais vous ne dites pas en quoi consiste ce scénario : ce n'est pas une carte joker, c'est une histoire qu'on raconte", pointe-t-elle.
"Elle sera allongée et il y aura des rapports sexuels avec elle", répond Omar D. "Donc vous avez des relations sexuelles avec une femme allongée, c'est tout ?", poursuit la magistrate. "C'était par rapport à son plaisir à lui", dit l'accusé d'une petite voix.
"Elle est allongée, mais elle dort, elle est inconsciente… c'est dans le scénario ça ?", demande-t-elle. "Oui qu'elle soit allongée…", articule Omar D. "Il vous précise dans quel état elle sera ?", demande-t-elle. "Non, il ne l'a pas dit", répond-il.
Son avocate, Nadia El Bouroumi, intervient et la coupe, estimant que l'avocate générale "prend un ton très violent".
"Je crois qu'en matière de violence, je n'ai pas de leçons à recevoir", lance l'avocate générale. "Je n'accepte pas ce qui est en train d'être dit, donc je vous demanderai soit que ça cesse immédiatement, soit de suspendre l'audience", poursuit-t-elle à l'attention du président.
Le président demande de poursuivre. Ce que fait la magistrate. Omar D. dit ne pas avoir "fait attention" à l'état de la victime. "Comment avez-vous pu ne pas faire faire attention ? Ce n'est pas la première fois que vous aviez une relation sexuelle avec une femme", dit-elle.
"C'est agréable pour vous d'avoir des relations sexuelles avec une femme dans cet état là ?", demande-t-elle. "Non", dit l'homme. "Et pour elle, c'est agréable, vous croyez ?", poursuit l'avocate générale. "Pas du tout". "Zéro question c'est ça ?" "J'ai pas percuté".
Une longue vidéo est diffusée. Omar D. baisse la culotte de la victime, lui impose des pénétrations digitales. La lumière est soudainement beaucoup plus forte. Il s'allonge derrière elle.
Dominique Pelicot intervient, pousse les jambes de son épouse sur le côté pour aider au rapport. L'accusé la pénètre. Elle bouge, se retourne. Dominique Pelicot pose rapidement la couette sur elle, éteint la lumière.
"Vous êtes marié monsieur D., les policiers vous ont demandé si vous feriez ça avec votre épouse, vous avez dit : 'jamais de la vie'. Si vous voyiez ça sur elle, vous le qualifiriez de viol ?", lui demande Stéphane Babonneau. "J'ai pas de réponse", répond Omar D.
Dominique Pelicot est invité à donner son point de vue. "Il ne dit pas ce qu'il ressent réellement : dès le départ il sait qu'elle est endormie à son insu. C'est tout ce que j'ai à dire", déclare-t-il d'un trait.
Nadia El Bouroumi prend la parole à son tour. "Quand on vient vous chercher pour la garde à vue, est-ce que vous comprenez que vous avez violé quelqu'un ?", lui demande-t-elle. "Non pas du tout", affirme Omar D.
"Vous dites qu'il vous a dirigé, que vous vous sentiez en confiance car il était là ?", poursuit-elle. "Oui, comme j'ai dit, j'ai eu confiance en lui direct", répond l'homme.
"Pourquoi vous considérez que vous n'êtes pas un violeur ?", demande l'avocate. "Je n'ai jamais voulu faire de mal à un femme", dit-il. "C'est quoi un violeur pour vous ?", interroge-t-elle. "C'est quelqu'un qui agresse, qui force", estime Omar D.
Elle le pousse à présenter ses excuses à la victime, "si non, ils vont dire qu'on ne l'a pas fait", estime-t-elle. "On s'en serait passés !", glisse Stéphane Babonneau. Gisèle Pelicot dit la même chose derrière lui, fait "non non" de la tête.
"Maintenant, je suis vraiment désolé madame", déclare Omar D.
Cette longue journée d'audience s'achève là-dessus. On entendra demain l'expert psychiatre Laurent Layet, qui a procédé à l'examen des sept accusés de la semaine, et la suite des interrogatoires sur les faits.
Avant de raccrocher, voici quelques photos que j’ai pu prendre de la salle d’audience ce soir👇🏼 Image
Le box des accusés : Image
Celui de Dominique #Pelicot : Image
Le rectangle de la partie civile, où prennent place tous les jours Gisèle Pelicot, son accompagnatrice de l’association France Victimes, quelques proches qui viennent parfois la soutenir, et ses deux avocats : Image
Merci d’avoir suivi ce fil pour @franceinfo

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