Au 5ème jour de l'offensive d'Hayat Tahrir Ash Sham, l'Armée Arabe Syrienne ébranlée tente de se relever.
Dans le même temps, l'Armée Nationale Syrienne pro turque 🇹🇷 s'empare de Tal Rifaat et expulse les Kurdes.
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C'est un tremblement de terre comme la Syrie n'en avait pas connu depuis une décennie, les forces de Bachar Al Assad, l'AAS, Armée Arabe Syrienne ont été bousculées, défaites et humiliées par une offensive inattendue d'un groupe rebelles-djihadiste de la province d'Idlib.
Al Assad croyait sûrement avoir la situation sous contrôle.
13 ans après le début de la guerre civile, il s'était imposé en reprenant le contrôle des principales villes du pays, en grande partie grâce à l'aide de ses alliés, la Russie, l'Iran, et les milices chiites d'Irak et du Liban.
Confiné à Idlib, le dernier groupe rebelle d'importance n'avait plus mené d'offensives depuis bien longtemps.
Au Nord-Est, Assad pouvait monnayer une alliance de circonstance avec les FDS, principalement constituées des milices Kurdes YPG face à la Turquie d'Erdogan.
Ainsi, Ankara a poussé depuis plusieurs années un nouveau groupe, l'Armée Nationale Syrienne, qui contrôle les région d'Afrin, Al Bab et une portion de la frontière dans le Rojava, à la suite des opérations Printemps de Paix, Rameau d'Olivier et Bouclier de l'Euphrate.
A Idlib persistait un groupe armé, le HTS, Hayat Tahrir Ash Sham, ex branche syrienne d'Al Qaida appelée Al Nusra.
Le groupe a combattu l'expansion de l'Etat Islamique et a rompu en 2016 avec Al Qaida pour former son propre projet national, à l'image des Talibans.
HTS s'affirme ensuite comme la principale alternative à Bachar Al Assad après la destruction des principales factions rebelles durant la guerre civile.
Le groupe peut-être identifié plus ou moins comme les Talibans, qui se sont par ailleurs empressés de saluer leurs succès.
Entre 2017 et 2020, leur chef, Al Jolani, permet un virage du groupe, qui se concentre sur l'administration locale, forme ses troupes et intègre en son sein les résidus de rebelles syriens.
D'une certaine manière, le groupe essaie de se normaliser malgré la qualification de terroriste.
Depuis plusieurs semaines, Atum Mundi avait suivi les rumeurs d'une offensive de l'AAS sur la région.
Beaucoup ont oublié que la guerre s'est poursuivie malgré la fin de l'état islamique, avec des frappes constantes du Idlib.
Le 27 novembre, c'est donc avec surprise que le groupe HTS et ses alliés, des djihadistes Tadjiks, Ouzbèkes, Turkmènes, des forces de l'ANS et des rebelles de l'ASL se sont lancés à l'assaut d'Alep.
La tâche n'était pas facile face à 4 ans de fortification de la campagne.
Mais l'armée syrienne, submergée, n'a pas pu retenir la forces ennemie.
Derrière, il n'y avait pas de seconde ou de troisième ligne, au bout du 3ème jour de combats, les rebelles/djihadistes sont entrés dans la 2ème ville de Syrie, Alep.
Comprenant leur défaite, les généraux de l'armée Syrienne ont effectué une retraite générale, abandonnant durant la nuit les bastions de Saraqeb, Ma'araat Al Numan, puis durant la journée ceux de Khan Sheykoun et Souran, se retirant vers Hama et Homs.
D'après les nombreuses photos dont nous disposons, il est facile de comprendre que la force blindée/mécanisée de l'armée syrienne a été soit détruite, soit abandonnée, ce qui a provoqué une fuite de la logistique vers le sud pour éviter de tomber sur la force mobile d'HTS.
Durant la nuit de 29 au 30 novembre, alors qu'une retraite généralisée était en cours, les milices Kurdes YPG ont pris la route depuis la province de Manbij, arrivant à l'aube pour contrôler l'aéroport d'Alep, plusieurs quartiers de l'est de la ville et le bastion de Tal Rifaat.
Au même moment, les troupes de l'ANS ont lancé leur offensive au sud d'Al Bab, coupant en milieu de journée la route sous contrôle des YPG en s'emparant de l'aéroport de Kuweires.
Les YPG ont ensuite été délogés de l'aéroport et des quartiers de l'est par HTS.
Dans le second axe de progression, une force mobile d'HTS a progressé derrière les colonnes en retraite de l'AAS, arrivant à Hama en début de soirée.
Mais alors qu'ils traversaient la ville pour poursuivre vers Homs, les troupes d'HTS ont rencontré la cavalerie de l'AAS.
Ainsi, les renforts du régime syrien venus de Damas, Homs et Tartous sont arrivés juste à temps pour repousser la reconnaissance d'HTS dans Hama.
HTS s'est retiré à Souran pour attendre ses renforts.
Durant toute la journée d'aujourd'hui, de violents combats ont opposé HTS à l'AAS 10km au nord d'Hama.
HTS a élargi son contrôle et positionné des renforts dans le but de prendre la ville. Pour le moment, c'est l'AAS qui a essayé de remonter vers le nord.
Au nord, l'ANS a lancé dès le matin une offensive générale contre les YPG à Tal Rifaat.
Les lignes de défenses Kurdes sont rapidement tombées et le bastion est tombé en fin de journée, marquant une grande victoire pour Ankara et ses supplétifs.
Désormais, les YPG se retirent vers Manbij ou sont capturés dans les poches encerclées. Le groupe HTS sécurise ses lignes arrières et progresse vers le désert, s'étant emparé de Safira et Khanasser aujourd'hui.
Au sud, les combats les plus violents sont annoncés.
Si nous devons résumer ces 5 jours d'offensives, nous dirions que l'armée Arabe Syrienne a été largement surprise et a du s'enfuir, abandonnant des centaines de blindés, de munitions, d'obusiers sur les routes et dans ses bases.
Depuis plusieurs jours, l'aviation russe frappe massivement la région d'Idlib, c'est désormais celle d'Alep qui est ciblée.
Il faut s'attendre à une recrudescence de ces frappes dans les prochaines semaines à mesure que les renforts de l'armée vont arriver à Hama.
Qu'est ce qui a provoqué un tel effondrement ?
Assad n'a pas vu venir la préparation de Joulani et de ses hommes. Il a négligé son armée au profit des forces étrangères le soutenant.
Rappelons les nombreuses frappes Israéliennes sur ses bases, l'affaiblissement du Hezbollah et de l'Iran face à Israël ainsi que celui de la Russie, ce qui l'a privé d'un soutien immédiat.
Et maintenant ?
Il est trop tôt pour savoir jusqu'ou ira l'offensive. Il est probable que les combats s'intensifient à Hama dans les prochains jours.
En l'espace de 5 jours, c'est Erdogan qui peut revendiquer une importante victoire face à l'Iran et à la Syrie. Celui-ci peut se réjouir de l'agrandissement de la zone sous contrôle des forces de l'ANS, mais aussi de HTS, qu'il soutien indirectement.
A Idlib, Jolani veut montrer à la communauté international qu'il est le principal maitre de la résistance à Assad. Communiqués en Anglais et en Russe, appels à l'Irak et à l'ran à ne pas soutenir Assad, demande à ses troupes de bien se tenir, protection des minorités d'Alep, Kurdes et Chrétiennes et volonté de montrer que son administration peut gérer le pays, il faut tout pour adoucir l'image de djihadiste qui lui colle à la peau.
Affaire à suivre.
Thread rédigé par @clement_molin qui suit la situation depuis le premier jour.
Avec @kaczinskpilled et @CdricLabrousse, Atum Mundi dispose de deux experts du conflit syrien pour vous proposer des points spécialisés.
N'hésitez pas à en demander ! Merci à vous.
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force a refresh
Après l’annonce de loi martiale par le président, la Corée du Sud a subit une nuit sans précédent. Armée dans la rue, révolte du peuple, marchés qui s’effondrent, reprise en main du parlement. On vous explique tout.
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En début de soirée, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol fait une déclaration et choque le monde :
«Pour protéger une Corée du Sud libérale des menaces posées par la Corée du Nord et pour éliminer les éléments anti-États... Je déclare par la présente la loi martiale d'urgence.»
C’est le général de l'armée sud-coréenne Park An-Soo qui a été nommé « commandant de la loi martiale ». Celui-ci a directement décidé que les médias et publications seraient désormais sous le contrôle de la loi martiale, et qu’aucun rassemblement public n’est autorisé.
🔹#Syrie 🇸🇾🔹 : un accord (pas si) inédit entre jihadistes et kurdes à Alep
Retour sur les relations tumultueuses entre HTS (Nusra) et les YPG kurdes... Et la colère turque...🇹🇷
Par @CdricLabrousse, doctorant sur la question syrienne, pour @atummundi
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Ces dernières heures, ce 2 décembre 2024, HTS et ses alliés ont ouvert un corridor d'évacuation pour les civils souhaitant quitter le nord d'Alep, notamment le quartier de Sheikh Maqsoud, mais aussi les combattants des YPG et YPJ de la zone... 2/
Cet accord est l'aboutissement d'une relation bien étrange. Et il est même particulièrement incompréhensible pour beaucoup d'observateurs : il permet même aux YPG d'évacuer avec leurs armes, y compris lourdes, et leurs véhicules armés... Le tout en provoquant la colère des autorités turques... 3/
Les rebelles syriens : modérés, islamistes ou djihadistes ?
Le récent regain d’intérêt pour la Syrie a poussé de nombreuses personnes à exprimer leur opinion sur l’appartenance idéologique de la rébellion syrienne. Quelques mots à ce sujet.
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Nous allons ici reprendre la classification d’universitaires tels que Thomas Pierret, selon laquelle il existe trois « nuances » politiques principales chez les rebelles syriens : les djihadistes, les islamistes, et les « modérés ».
Le terme « djihadiste » désigne tous ceux qui souhaitent l’abolition des frontières entre pays islamiques par le biais de la force armée. Pour eux, tous les musulmans ont vocation à être réunis dans un seul état d’envergure mondiale à plus ou moins long terme (le Califat).
On l’a un peu oublié, mais entre 2014 et 2022, la Russie a mené une autre guerre que celle d’Ukraine. Retour sur son aventure militaire syrienne
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En septembre 2015, les premiers militaires russes arrivent en Syrie. Ils interviennent à la demande formelle du gouvernement de Bashar al-Assad, dont l’armée est exténuée et qui n’arrive pas à faire face aux rebelles de mieux en mieux organisés et équipés.
La Syrie constitue le seul pays véritablement allié de Moscou en dehors de l’espace soviétique. Poutine pense qu’intervenir est un moyen peu coûteux de le sauver tout en replaçant la Russie dans l’échiquier régional pour en faire un acteur incontournable des négociations.
🔹#Syrie 🇸🇾🔹 | Hayat Tahrir ash-Sham (HTS), quel est ce groupe dont on parle tant ?
Un retour sur la principale et plus puissante force insurgée de l'opposition par @CdricLabrousse pour @atummundi.
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Depuis 5 jours, au cours d'une opération militaire inédite et foudroyante, la rébellion syrienne s'est emparée de pans entiers du territoire, dont la deuxième ville du pays, Alep. Des territoires que bien souvent elle avait contrôlé, un temps, entre 2012 et 2020.
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Dans cette attaque éclair, un groupe fournit le gros des effectifs militaires, du matériel et de la stratégie : Hayat Tahrir ash-Sham (l'organisation pour la libération du Levant), HTS. Dirigé par Abu Muhammad al-Julani, depuis la région d'Idlib, son bastion depuis 2016.
Après avoir perdu Alep, l'Armée Syrienne s'est retirée de manière désorganisée jusqu'à Hama, perdant la ville et fin de journée avant de la reprendre ce soir.
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Ce thread est proposé par @clement_molin qui a suivi la situation toute la journée dans un thread distinct :
L'exercice sera répété dès demain matin sur son compte.
Ce matin, la situation avait beaucoup évolué. Les Forces Démocratiques Syriennes, principalement représentées par les milices Kurdes YPG ont lancé une offensive vers Alep.
L'Armée Nationale Syrienne (ANS), pro Turque a aussi progressé vers Al Bab.