Trump est peut-être en train de transformer l’OTAN en pacte de Varsovie, c’est à dire en alliance asymétrique où la superpuissance impose sa volonté par la force (ce que n’a jamais été l’OTAN) liberation.fr/international/…
Je suis en train de me dire que j’étais encore trop optimiste dans mon papier de novembre (qui n’inspirait déjà pas vraiment la gaieté). Je me concentrais sur la combinaison de retrait militaire et de tarifs, je n’envisageais pas une coercition active.
Et si la situation est pire que prévue, les faiblesses criantes des pays européens sont encore plus visibles: croissance atone, sous-investissement militaire, tergiversations face à la Russie, systèmes économiques orientés vers les retraités au détriment des actifs…
Et le degré de passivité et d’impréparation actuel est encore plus criminel: le débat politique moyen dans les grands pays européens est complètement déconnecté de la gravité de la situation.
Exemple, Retailleau a encore aujourd’hui relancé le débat complètent débile sur les accompagnantes scolaires, qui a déjà été tranché des centaines de fois en droit et en principe, mais est utile pour tous les incompétents pour donner l’illusion qu’ils font quelque chose
Et je comprends que ce ne soit pas une situation enviable: tout ce que peut promettre un responsable politique honnête, c’est du sang et des larmes, et une baisse du niveau de vie.
Le choix est entre le vraiment désagréable et le catastrophique. Pas vraiment attirant…
Pensée à tous les pleurnicheurs de “lézétazuni contrôlent tout dans l’OTAN”. Les gars: vous n’avez rien vu de ce que peut être le vrai pouvoir coercitif des US s’ils décident de l’utiliser. Là on va se rendre compte que tous les discours sur la “souveraineté” sont vides quand une
superpuissance décide d’être hostile. La seule vraie question est, quel degré de dépendance on souhaite et avec qui?
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
C’est une hot take, donc il y a exagération, mais en quelques mots voici mes idées sur le sujet:
l’expression « art opératif » recouvre quatre choses différentes :
•(A) Une théorie de la victoire à la guerre, donc une théorie stratégique.
B) Une théorie de la victoire au combat interarmées (pour différencier de la tactique), donc une théorie de l’efficacité militaire.
•(C) Une théorie de la meilleure pratique de la planification par un état-major interarmées, donc une théorie de la performance organisationnelle
Bon, une bonne fois pour toutes car ces arguments, même répétés par des économistes ne tiennent pas: 1/ la bonne comparaison des dépenses militaires avec la Russie est en parité de pouvoir d’achat, pas en valeur absolue. Et en PPP la Russie dépense lemonde.fr/idees/article/…
plus que tous les pays d’Europe combinés pour sa défense. 2/ le risque n’est pas de voir des chars russes rouler à Brest, mais une prise de gage territorial limité pour voir la solidarité des pays européens. En gros, qui se bat en cas d’invasion de l’Estonie (par exemple)?
Et supposons que dans cette situation les principaux pays européens ne viennent pas au secours d’un allié formel, c’est de facto la fin de l’UE et de l’OTAN, dc très exactement l’objectif stratégique de Vladimir Poutine. Ça ne nécessite pas une invasion complète de l’Europe.
Du fait de l’agenda académique et de hasards de rencontres, j’ai pu rencontrer et échanger avec plusieurs collègues moldaves et roumains ces deux dernières semaines. Observations:
- je n’avais absolument pas pris conscience de l’ampleur des coups d’Etat que la Russie a tenté 1/
en Moldavie et en Roumanie. J’avoue que comme je ne m’étais pas intéressé en détails au sujet, je pensais à des opérations d’influence numérique comme on l’a vu aux US ou en France par exemple. Mais on parle ici d’intimidations violentes, de millions en argent occulte, 2/
d’achats de voix, d’appui explicite sur des réseaux criminels locaux et, de mise en avant d’idéologie ouvertement neo-fasciste (dans le cas de la Roumanie, le terme “populiste” que je vois parfois est clairement inapproprié). J’avais complètement sous-estimé la gravité 3/
Fil sur mes cogitations en cours pour les prochaines législatives.
C'est un fil 3615MyLife, donc masquez-moi si mes états d'âme vous indiffèrent. 1/
D'abord: d'où parlé-je? La culture pol dont je me sens probablement le plus proche est la démocratie chrétienne. Je crois aux valeurs de liberté, à l'économie de marché et à la construction européenne, ainsi qu'au rôle de l'État pour assurer la protection et la dignité humaine
Evidemment, dans la vie réelle ces différents éléments peuvent être en tension, mais c'est le rôle du politique que de trouver des compromis acceptables entre ce qui sont pour moi des enjeux fondamentaux. Comme ce courant est imparfaitement représenté en France, en fonction des
L’extrême-droite pond une pendule depuis hier car en bons collabos ils soutiennent Poutine, mais juste un point sur « les Soviétiques ont perdu 21.000.000 d’hommes ». Car en fait cela recouvre trois enjeux historiques différents
🧵 1/
D’abord, il y a le désormais célèbre « mais qui a le plus contribué à la défaite du nazisme? L’URSS ou les Etats-Unis ». Pour faire (très) vite, l’historiographie de Guerre Froide insistait sur le rôle des Etats-Unis, et notamment du fait de leur capacité industrielle.
Au début des 90s, Overy a proposé une autre explication, devenue assez mainstream: c’est l’URSS qui a brisé les reins de l’Allemagne nazie. Interpretation réfutée par O’Brien qui montre comment l’appareil industriel de l’Axe a été détruit par la puissance aéromaritime des alliés.
Un peu plus d'un mois que "Préparer la Guerre" est sorti.
Je vais faire ici un fil avec les différentes recensions et interventions médias. @editions_PUF 1/
👇