Thread by @campvolant

Des "aveux" de #LePen de torture en Algérie ont été receuillis par @lemondefr en 2019 et sont publiés seulement aujourd'hui. Quelques remarques à chaud.

lemonde.fr/politique/arti…

Tout en refusant d'employer le mot torture, après avoir attaqué en diffamation durant 20 ans ceux qui l'en accusaient, il admet comme il l'avait avait fait en 1962 l'avoir lui-même pratiquée "sous les ordres de mon commandant". Autrement dit du capitaine Louis Martin,

qui commandait sa compagnie du 1er REP. Ce dernier, devenu général dans l'armée d'Omar Bongo, jurait devant les tribunaux que Le Pen traitait ses "suspects" avec la plus grande "courtoisie".

Mais loin de regretter comme Massu au soir de sa vie, Le Pen répète la "fable perverse des tortionnaires", inventée en 1957 par les militaires français pour se défendre d'agir à Alger comme les nazis durant l'Occupation : il invoque le "scénario de la bombe à retardement", selon

lequel la torture visait des suspects ayant posé des bombes à retardement et aurait donc sauvé des vies. Problème, jamais n'a été donné le moindre exemple précis dans lequel la torture d'un suspect aurait eu un tel résultat. C'est une fable et une fable perverse, car

elle masque la véritable utilité de la torture dans la guerre contre-insurrectionnelle : terroriser la population qu'il faut dissuader de soutenir la "rébellion". J'ajoute qu'aucun des torturés par Le Pen n'avait posé des bombes, comme l'immense majorité des milliers de torturés,

seulement "suspects" de "liens avec la rébellion". Les archives le prouvent. Ahmed Moulay est mort torturé par Le Pen parce qu'il ne savait pas dire ou ne voulait pas dire où se trouvait Ali Bahriz, que Le Pen suspectait d'avoir des informations sur le FLN. Mais Le Pen

a aussi torturé des Algériens sans lien aucun avec le FLN. Ainsi du veilleur de nuit de l'hôtel Albert Ier, coupable de refuser de lui ouvrir le bar à 2 h du matin...
Au total, ce sont donc les demi-aveux d'un menteur chronique que publie Le Monde.

Et je ne peux m'empêcher d'ajouter que ceux qui ont emboité le pas de Le Pen en affirmant qu'on n'a "pas de preuves" qu'il a torturé, comme Philippe Collin, ont l'air malin ce soir ...