Des "aveux" de #LePen de torture en Algérie ont été receuillis par @lemondefr en 2019 et sont publiés seulement aujourd'hui. Quelques remarques à chaud.

lemonde.fr/politique/arti… Tout en refusant d'employer le mot torture, après avoir attaqué en diffamation durant 20 ans ceux qui l'en accusaient, il admet comme il l'avait avait fait en 1962 l'avoir lui-même pratiquée "sous les ordres de mon commandant". Autrement dit du capitaine Louis Martin,

Thread.
Dans la nuit du 1er au 2 mars 1957, le député-lieutenant parachutiste Jean-Marie Le Pen et ses hommes font violemment irruption au 7, rue des Abencérages, dans la Casbah, au domicile de la famille Moulay. Il y cherche Ali Bahriz. Du fait d'une ressemblance physique, il se saisit de Rachid, son frère. Il le conduit dans le centre de torture d'El Biar, celui où seront notamment torturés et/ou assassinés Maurice Audin, Henri Alleg et Ali Boumendjel. (photo M. Rahal)

RECTIFICATIF à un tweet précédent supprimé : Dans le documentaire JM Le Pen, l'obsession nationale, (France Inter), ép. 2, à 21 mn 20, ce n'est pas Olivier Dard mais Benjamin Stora qui dit : "En fait Jean-Marie-Le Pen, à ma connaissance, quitte l'Algérie au moment où on commence la bataille d'Alger. Et c'est surtout pendant la bataille d'Alger, sous la conduite de Robert Lacoste et du général Massu, bien sûr, que va s'organiser la plus terrible des batailles où sera pratiquée la torture en Algérie. Donc, à ce moment-là, à ma connaissance,

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A propos du documentaire JM Le Pen, l'obsession nationale, diffusée par Radio France. A 21 mn 20, on y entend l'historien Olivier Dard qui dit : "En fait Jean-Marie-Le Pen, à ma connaissance, quitte l'Algérie au moment où on commence la bataille d'Alger. Et c'est surtout pendant la bataille d'Alger, sous la conduite de Robert Lacoste et du général Massu, bien sûr, que va s'organiser la plus terrible des batailles où sera pratiquée la torture en Algérie. Donc, à ce moment-là, à ma connaissance, Jean-Marie Le Pen n'est pas en Algérie."

Archives France/Algérie, quelques remarques ⤵️⤵️⤵️
A propos de l'affirmation répandue selon laquelle toutes les archives algériennes et françaises seront ouvertes par la grâce de la commission Macron(-Tebboune?). Elle est trompeuse à plus d'un titre. Tout d'abord, elles seront censées l'être uniquement aux membres désignés d'une commission mixte d'Etats, selon une procédure déjà utilisée par Macron sur le Rwanda (commission non-mixte) et sur la guerre coloniale du Cameroun.

Créer une commission mixte franco algérienne d'historiens sur le passé colonial, pour quoi faire ? La "lumière" sur quoi ? Pour avancer dans la connaissance d'un siècle et demi d'histoire, en commission et en un an ? Si une telle démarche avait un sens pour explorer dans les archives une question très délimitée (la responsabilité française dans le génocide des Tutsis), ici elle n'en a évidemment aucun du point de vue de la recherche historique.

1/ 3 remarques sur l'annonce d'une "commission mixte" annoncée unilatéralement par Macron sur la colonisation et la guerre coloniale en Algérie (comme il vient de le faire aussi sur la guerre du Cameroun). 2/C'est la France, et non l'Algérie, qui doit parvenir enfin à qualifier moralement et politiquement son entreprise de domination coloniale, et pas seulement de l'Algérie, comme elle l'a fait sur l'esclavage ou sur le régime de Vichy.

Brève d'archives sur la Grève des 8 jours. A gauche, la Une de l'Echo d'Alger du 29 janvier 1957. A droite, le rapport des RG à la même date, archivé aux ANOM. ☺️ Echec "à la grève" et non "de la grève". En panique, l'autorité coloniale emploie les grands moyens pour rendre invisible une grève massivement suivie durant 8 jours tant dans toute l'Algérie qu'en métropole dans l'immigration.

Dérouler ⤵️
Le site 1000autres.org limite son travail de recherche aux détenus-disparus de la grande répression d'Alger en 1957. Mais il reçoit assez fréquemment des signalements de disparitions ailleurs en Algérie et à d'autres dates. Ainsi aujourd'hui celle de Lahcène Maafi (1919-1959 ?), enlevé près de Bordj Bou Arreridj par les forces de l'ordre colonial. Comme le dit son fils, "Il a participé comme les Français à la libération de la France mais n'a pas eu la liberté espérée." Son courrier :

1/4 En février, une équipe de @France2tv m'a filmé pendant 3 heures aux Archives d'Aix, pour un sujet sur les disparus algériens et 1000autres.org. La chaîne a payé le voyage et le séjour de 3 personnes plus une journée de travail. Le sujet devait passer le 19 mars. 2/4 Puis le 5 juillet. Mais non. A la place, France 2 a diffusé un sujet sur les Pieds-Noirs. La raison avancée est que la journaliste (excellente) n'a pas obtenu de visa pour filmer une famille de disparu à Alger. C'est exact.

Pour rappel : le général de Gaulle a décoré et chaudement félicité Maurice Papon pour avoir "tenu Paris". Il l'a maintenu en poste jusqu'en 1967.
#17octobre1961 Et si Papon a été nommé à Paris en mars 1958, c'est pour y importer son savoir-faire en répression coloniale, une expertise acquise dans l'Est algérien, où il dirigeait jusque là la terreur la plus féroce (rafles, torture, exécutions) à l'encontre des civils algériens "suspects".

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Pourquoi l'annonce de Macron sur les #Archives est une vraie fausse "avancée" :
- en 2011, sous Sarkozy, on décide que toute archive tamponnée "secret" doit être déclassifiée.
- Jusqu'en 2019, on n'applique pas cette mesure ubuesque qui concerne des millions de documents on continue à appliquer la loi de 2008. Tout ce qui a + de 50 ans est communiqué, secret ou non.
-en 2019, le SGDSN, rattaché au 1er ministre ordonne de l'appliquer.
- panique dans les centres d'archives, tollé chez les chercheurs, des recherches s'arrêtent ou sont empêchées.

Thread-Bien que n'étant pas spécialiste de cette histoire, je jette ici quelques brefs éléments qui montrent que, contrairement à ce que voudraient faire croire certains commentateurs, les violences discriminatoires sont depuis tjrs au cœur des pratiques de la Police Nationale et qu'elles ont des racines coloniales bien marquées. Ces pratiques sont mêmes dans ses gênes, si une institution peut en avoir, puisqu'elle a été créée par le régime de Vichy comme instrument centralisé de répression politique et raciale,