Il est question de "suspension", pas d'interruption. Mais la mesure est clairement coercitive, cherchant à imposer l'interprétation US de de l'accord de paix.
Est-ce problématique pour l'UKR?
1er constat : plus de 50% de l'aide promise n'a pas encore été livrée.
Elle renvoie aux mesures dites "USAI": des achats de matériels par les US et qui sont dans une large mesure encore à construire - même si des obus et missiles HIMARS commandés via ce biais ont déjà été livré.
Les mesures liées au "PDA" (dons issus de stocks sont encore à livrer.
La "suspension", sous réserve de voir si elle touche tous les dons promis, va toucher des systèmes et composants pour lesquels il n'y a pas d'équivalents européen: HIMARS, des pièces de F-16.
A voir si les US vont interdire la réexportation de matériels européens incluant...
des composants ITAR. Cela impliquerait toutes les munitions air-air et air-sol pour les F-16, y compris donc les AIM-120 des lanceurs NASAMS ; ou encore les Patriot.
Cela touche également de futures exportations de Gripen... et touche déjà la réexportation des Erieye donnés par
la Suède.
Mais le plus gros coup dur pour l'UKR serait l'arrêt :
- du soutien à l'IBCS livré par Washington constitue le coeur de la DA UKR.
- des services Starlink, essentiels au C2. Une alternative existe en attendant ISIS²: OneWeb, filiale d'Eutelsat basée à Londres.
Mais il faudra beaucoup d'agilité à tous les acteurs pour effectuer une transition qui sera coûteuse en temps... Dernier point également sur la question des effets indirects de la posture US:
Evidemment, beaucoup d'Etats observent des actions US, qui ne plaident pas en faveur...
...du "buy American".
Du reste, un Etat comme Israël, qui a voté contre la proposition de résolution du 24/2, a refusé dès février 2022 la réexportation de matériels vers l'UKR. Autrement dit, qu'il s'agisse de Spike ou des missiles associés au PULS, l'UKR ne peut pas y compter.
Les Etats européens auront donc fort à faire; avec une question également. La Corée du Sud a livré des 4x4 et plus récemment des camions. Elle s'est jusqu'ici refusé à des exportations de matériels cinétique... mais Pyongyang monte aussi en puissance en UKR...
A voir donc si la position de Séoul évolue - il y a en tous cas un vrai levier... avec un Etat qui lui aussi peut douter de la sincérité US dans les engagements de défense. .
Bonne journée! JH
@threadreaderapp, unroll siouplaît.
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La communication est intéressante en soi - ce n'est évidemment pas un hasard. Mais est-ce faisable ?
Le PR est prudent: ce ne sera pas nécessairement 5%. Ces 5% sont loin d'aller de soi, pour plusieurs raisons. D'une part, en raison de l'état actuel des finances publiques:
sur une base 2024, cela représenterait près de 130 Mia. EUR. Ce serait près de 10% de la dépense publique de 2024 (des municipalités à la Sécu en passant par l'Etat, qui étaient de 1625 Mia.
Et sachant que la dette publique est déjà de plus de 3 228 Mia et que le budget est
déjà structurellement en déficit, abondant la dette. Ils ne seraient évidemment pas atteints en une fois - le phasage resterait à déterminer mais cela est intenable sans réformes profondes et nouvelles rentrées
Les réformes profondes touchent à la dépense publique.
Déclaration présidentielle après un mini-sommet d'hier qui a peut-être mis la charrue avant les boeufs: l'interdépendance des enjeux UKR (d'ailleurs en guerre et post-guerre), le désengagement US, le rapprochement US/RU brouillent les cartes pour des Européens divisés...
Beaucoup d'enjeux donc à clarifier en une fois, avec une difficulté supplémentaire d'un format potentiellement contre-productif en excluant plusieurs pays.
Reste également la question des "garanties de sécurité" - c'était bien de garantie dont il était question dans le
mémorandum de Budapest, qui a laissé un souvenir amer à l'Ukraine. Des garanties qui n'impliquaient pas un engagement de la force.
Comment donc être crédible et éviter la disjonction que mettait en évidence O. Zajec dans nos pages ?
De facto, sur le terrain, les progressions UKR sont loin d'une "cavalcade blindée" - le système défensif RU étant inédit à l'échelle historique, par sa densité et la variété de ses composantes.
Par contre, comme le souligne Vincent, ce type de système
vaut par le facteur humain, en termes 1/ d'armement en pax des obstacles et de l'artillerie, 2/ des réserves, qui doivent être engagées pour contrer les percées. La question devient donc celle de l'agilité des forces RU, antagoniste des capacités UKR - en termes matériels...
🧵 Où en est 1/ la tentative de coup d’Etat de Wagner et 2/ qu’est-ce que cela implique?
On n’en sait finalement pas grand-chose mais on peut tenter de poser les enjeux et des hypothèses – parce que tout cela n’est évidemment pas sans conséquences pour la guerre en UKR.
1/ Pour l’heure, Wagner a pris que QG du district militaire sud RU à Rostov. Il est également question de la prise de l’aéroport. Des hélicoptères RU (2 ?3?) tentant de contre-attaquer auraient été abattus. Des combats se dérouleraient toujours.
Des forces de Wagner étaient également en route vers Voronezh - vers 4h du matin, elles étaient à proximité - l’organisation indiquant qu’elle contrôle la ville et ses installations militaires. A confirmer.
Voilà une nouveau développement qui pose question, notamment sur le soutien potentiel dont il bénéficie à Moscou pour pouvoir tenir un discours aussi factieux.
Toujours aussi difficile d'y voir clair, avec des situations qui peuvent être très fluides, beaucoup moins figées qu'on ne peut le penser.
Hier, les troupes UKR étaient présentées comme proches de Robotyne - c'est beaucoup moins clair aujourd'hui.
Par contre, d'autres progressions semblent passer sous les radars, ici au nord-est de Marinka - où en fait, l'UKR flirte avec une zone perdue en 2014/15.
Gare cependant aux conclusions hâtives: on parle de quelques pax, pas de brigades entières...