THREAD Marine Le Pen condamnée à 4 ans de prison et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
Le FN va lancer une guerre de communication pour manipuler l’opinion.
Je vous fournis donc un décryptage de l’ensemble de leurs mensonges pour que nous jouions à armes égales ⬇️
Mensonge N°1 - Il n'y a pas d'enrichissement personnel
C'est un argument fallacieux. Selon la tribunal détournement de fonds a bénéficié au RN en finançant sa croissance, son influence et sa propagande pendant 10 ans. Cet enrichissement partisan s'est accompagné d’un intérêt personnel direct pour les responsables impliqués et leurs proches.
Les emplois et salaires issus du détournement de fonds n'ont pas été attribués au hasard. Tandis que les personnels techniques étaient peu rémunérés, les contrats fictifs ont permis d’assurer un train de vie confortable aux proches et fidèles alliés grâce à des rémunérations avantageuses.
Par exemple, selon la procureure, la sœur de Marine Le Pen, sa fidèle amie ainsi que de jeunes ambitieux repérés par les cadres du parti ont été grassement rémunérés, percevant entre 4 000 et 5 000 euros par mois.
Le compagnon de Marine Le Pen de l'époque, Louis Aliot a été payé 5 000 euros brut pour un mi temps.
Quant à Jean-Marie Le Pen, son majordome, sa secrétaire et son directeur de cabinet ont été rémunérés comme assistant·es d’autres eurodéputé·es.
L'emploi par le Parlement européen de Thierry Légier, garde du corps de Jean-Marie Le Pen, a par exemple conduit au versement d’une indemnité de licenciement de 29 000 euros.
Ces détournements ont ainsi servi à sécuriser une garde rapprochée fidèle et rémunérée, au service des ambitions du parti mais aussi de leurs intérêts personnels et familiaux. Ils ont contribué à renforcer leur influence au sein du RN et à financer, aux frais du contribuable, leur carrière politique.
De plus, tout a été mis en œuvre pour exploiter au maximum les crédits destinés aux assistants parlementaires, avec des salaires parfois exorbitants. Un message de Nicolas Bay illustre ces pratiques :
"Bonjour, il me reste des crédits disponibles dans mon enveloppe pour payer mes assistants parlementaires. Afin d'utiliser les fonds restants dispos sur 2014, merci de procéder à l'embauche en CDD de 2 mois de cette personne : Eric G. (…) Salaire net : 5 000 euros/mois. CDD du 1er novembre au 31 décembre 2014. Merci, à bientôt. Nicolas."
Parfois, ces contrats ne duraient qu’un seul jour, servant à offrir des primes déguisées aux fidèles du parti. Le tout avec vos impôts.
Sans ce système de détournement de fonds, un parti endetté jusqu’au cou n’aurait jamais pu offrir de telles rémunérations à ses employés. Ainsi, l’argument selon lequel il n’y aurait pas eu d’enrichissement personnel est totalement fallacieux.
Mensonge n°2 - Il n'y a pas eu d'emploi fictif.
Le RN affirme que tous les prévenus ont travaillé. C'est vrai, mais pas pour le Parlement européen, et c'est là le problème.
L'emploi fictif se caractérise par le fait de bénéficier d'un emploi et d'en toucher la rétribution afférente sans pour autant effectuer les tâches matérielles que justifierait ce travail.
Dans cette affaire, et c'est pour cette raison qu'il y a eu des condamnations, les prévenus n'ont pas travaillé pour leur employeur, le Parlement européen, mais plutôt pour le Front national. On parle donc de contrat fictifs.
Par exemple, Julien Odoul n’a jamais rencontré Mylène Troszczynski, pourtant censée être sa supérieure. Un échange de mails avec Philippe Martel révèle les dessous de son embauche :
Philippe Martel : « Ouf, c’est OK, montage financier dans une semaine. »
Puis : « Tu seras peut-être pris en charge par le Parlement européen, ce qui est parfaitement neutre. »
Julien Odoul répond : « Peu importe le portage, je suis vraiment ravi de travailler au cabinet (de Marine Le Pen). Elle ne le regrettera pas. »
Donc, peut-on dire qu'il n'a pas travaillé ? Non. Peut-on pour autant nier l'emploi fictif ? Non plus.
On peut aussi citer un échange de mails entre Wallerand de Saint-Just et l’eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, le 22 juin 2014 :
« Ce que Marine nous demande équivaut [à ce] qu'on signe pour des emplois fictifs… et c'est le député qui est responsable pénalement sur ses deniers même si c'est le parti qui en est bénéficiaire », écrit le député.
« Je crois bien que Marine sait tout cela… », lui répond le trésorier.
Dans leur rapport de synthèse de 98 pages bouclé en 2021, la conclusion des policiers de l’office anticorruption est sans appel : le parti aurait « mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires ».
Donc, cet argument est totalement fallacieux et vise à convaincre l'opinion publique que cette affaire est pas si grave finalement.
Mensonge N°3 - Il s'agit d'une justice politique.
C'est totalement faux, le RN a été traité comme n'importe quel justiciable :
Le tribunal a été saisi au terme d’une information judiciaire – qui est une procédure contradictoire – durant laquelle se sont succédés quatre juges d’instruction.
La saisine porte sur des faits précisément définis et circonstanciés, sur lesquels ont été menées des investigations approfondies, à charge et à décharge.
Durant toute cette procédure qui a duré 9 ans les accusés ont pu soulever des recours et ils en ont d'ailleurs joué puisqu'ils en ont déposé 45 : Requêtes en nullité, requête en récusation, appels, pourvois en cassation, question prioritaire de constitutionnalité, questions préjudicielles, saisine du tribunal de l’Union Européenne, saisine de la Cour de Justice de l’Union Européenne... Ils ont tout essayé et a chaque fois devant des juges indépendants et impartiaux.
Ils ont tous été auditionné parfois plusieurs fois, ils ont tous pu s'expliquer autant qu'ils le souhaitait pendant les 9 ans de procédure et les deux mois de procès.
Ils ont pu soulever des recours durant le procès, ils ont resoulevé des QPC dont on avait déjà eu la réponse, ils ont resoulevé des questions préjudicielles dont on avait déjà la réponse, ils ont resoulevé des requêtes en annulation du fait de la prespription dont on avait déjà la réponse...
Le droit a la défense n'a jamais été aussi bien respecté.
Mensonge N°4 - Les peines sont trop lourdes par rapport au Modem.
C'est un mensonge, l'affaire du RN est inédite de part son ampleur et est absolument incomparable à l'affaire du Modem.
Le RN est condamné pour avoir détourné 4,5 Millions, c'est 22 fois plus que pour le Modem (204.000 euros).
Le RN est condamné pour 46 contrats, le modem c'était 10.
Le Modem a été condamné pour avoir détourné des fonds pendant quelques mois, le RN c'est 12 ans.
Le MODEM a cessé de détourner des fonds de lui-même, sans intervention de la justice. Le RN, quant à lui, aurait continué à détourner des fonds jusqu'à ce que le Parlement européen saisisse l'Office européen de lutte antifraude en 2015. Il a fallu attendre que le Parlement européen procède à des contrôles pour que les faits cessent.
Les détournements du RN se sont inscrits dans le cadre d’un système centralisé, planifié, optimisé, maximaliste. Ils se sont intensifiés avec le temps et à l’occasion de la 8e législature.
Bref les deux affaires sont absolument INCOMPARABLES.
Mensonge N°5 - La peine d'inéligibilité est un vol démocratique, c'est un coup du gouvernement des juges.
Le législateur a voulu imposer une peine d'inéligibilité pour l'infraction de détournement de fonds publics. Donc en cas de culpabilité pour de tel faits le juge à l'OBLIGATION de prononcer une telle peine.
Il n'a de pouvoir que pour y déroger - on dit que cette peine n'est pas automatique - s'il estime que c'est nécéssaire par une ordonnance motivée.
Donc en fait le seul "gouvernement des juges" qu'il existe c'est celui qui aurait permis de sauver Le Pen en méprisant la volonté du législateur.
Le législateur, émanation des électeurs, a donc
- Non seulement confié et délégué à l’autorité judiciaire ce pouvoir de décision impactant la vie publique,
- Mais a plus encore entendu aller plus loin en imposant à l’autorité judiciaire l’obligation de prononcer l’inéligibilité, ne le délégant pas aux seuls électeurs pour cette éventuelle sanction. Il n’y a donc pas une immixtion illégitime de l’autorité judiciaire dans la vie publique et politique.
Ce n'est donc pas un vol démocratique, au contraire, c'est la simple application, dans le respect de la loi et de la volonté du législateur, de la demande impérieuse du législateur à l’autorité judiciaire d’intervenir
- lorsqu’elle constate une atteinte à la probité et a fortiori par un élu, dans la vie publique et politique,
- pour garantir pour l’avenir, le déroulement éthique et transparent de cette vie politique, en prononçant l’inéligibilité. Cette décision judiciaire d’inéligibilité est non seulement légitime parce que prévue par le législateur, mais plus encore légitime parce que rendue obligatoire par le législateur.
Mensonge N°6 - L'exécution provisoire de l'inéligibilité témoigne d'un acharnement judiciaire.
Le parquet justifie l’exécution provisoire de l’inéligibilité par le comportement des prévenus.
Si ce dossier est jugé près de dix ans après l’ouverture de la procédure, c’est en grande partie parce que les prévenus ont tout fait pour la retarder.
Le parquet dénonce une attitude dilatoire : refus de se présenter devant les enquêteurs et le juge, nécessité de lever l’immunité de presque tous les députés concernés, et multiples refus de s’expliquer. S’ils en ont le droit, il n’est pas étonnant que la justice ait ensuite cherché à accélérer la procédure.
Ils ont exercé 45 recours, y compris sur des points déjà tranchés à plusieurs reprises. Certains ont même été redéposés en audience après avoir été rejetés. Pourquoi ?
Comment le RN s'est-il défendu contre l'éventuelle application de l'exécution provisoire ?
1 - Le délai :
La défense affirme qu'au vu de la longueur de la procédure et donc de l'ancienneté des faits, l'exécution provisoire ne se justifierait pas.
MAIS deux choses :
D'abord, la longueur de la procédure n'est due qu'aux manœuvres dilatoires des prévenus.
Ensuite, la durée particulièrement longue de la commission des faits (146 mois), un record pour ce type d'infraction selon la procureure.
Ainsi, un nouveau report de l'exécution ne ferait que renforcer la critique d'une décision de justice rendue trop longtemps après les faits, la rendant moins adaptée et moins efficace en matière de prévention de la récidive.
2 - L’argument du droit pénal financier :
La défense a affirmé que l’on n’est pas en droit pénal commun et que le droit pénal financier ne nécessiterait pas que les délais de réponse pénale soient au plus près des faits.
MAIS admettre un tel argument reviendrait à occulter l’enjeu fondamental de la protection des fonds publics, dans un contexte où ceux-ci sont à la fois limités et essentiels. Il convient de rappeler que le Parlement européen est financé directement par les contribuables, y compris les citoyens français, et qu’aucune ressource n’apparaît par miracle. Cet impératif est d’autant plus crucial lorsque le préjudice s’élève à 4,5 millions d’euros frauduleusement détournés.
Ce serait également consacrer une justice à deux vitesses, où celui qui dérobe 30 € dans le portefeuille d’un particulier est sanctionné rapidement, tandis que celui qui soustrait 5 millions d’euros aux contribuables bénéficierait d’un traitement différent.
3 - Le risque de réitération ou de récidive :
La défense affirme que nous serions dans un cas de figure où ce risque n’est pas important, ne nécessitant pas une exécution immédiate des peines complémentaires.
MAIS admettre un tel argument, c’est oublier que :
Les faits ont été répétés et réitérés pendant 12 ans, mois après mois, durant 146 mois, de manière méthodique, avec une architecture mise en place à dessein, impliquant des personnes internes au FN spécialement dédiées à cela.
Ces faits n’ont été interrompus que parce qu’il y a eu une plainte du Parlement européen, à un moment où le mécanisme allait atteindre son plein potentiel avec les 23 nouveaux députés de la 8ᵉ législature.
Au nom du contrôle démocratique de l’utilisation des fonds publics – qui sont des biens communs –, il nous est opposé une revendication de privilèges selon laquelle la société civile et la justice ne pourraient pas vérifier la légalité de leur usage. Or, sur quel texte ces privilèges reposeraient-ils ? Sur le principe d’immunité parlementaire ? Non, celui-ci ne couvre que l’expression des idées. Sur quel texte alors ? Aucun.
Enfin, c’est ignorer que le FN a déjà été condamné pour des faits de détournement frauduleux de fonds, de recel d’abus de biens sociaux et d’abus de biens sociaux.
Et plus encore, c’est ne pas voir les conclusions qu’en tirent les intéressés : aucune acceptation, donc aucune remise en question. Comment leur faire confiance ?
Mensonge n°7 – L'affaire n'est pas grave, il s'agit d'un désaccord administratif sans conséquences.
Il s'agit de 4,5 MILLIONS D'EUROS détournés durant 146 MOIS, et encore, les faits prescrits n'ont pas été étudiés. La procureure rapporte que les faits "se commettaient vraisemblablement dans des conditions analogues avant le début de la période de prévention".
Quelles conséquences ?
- D'abord, des conséquences sur les capacités de travail des eurodéputés : les parlementaires RN, privés des assistants qui leur sont normalement dédiés, ont pu moins bien travailler.
- Des conséquences sur la vie publique, et notamment sur les règles encadrant l’équité et l’égalité entre les partis. Comment rivaliser face à la communication d'un parti qui détourne des fonds pour la financer ?
- Plus largement, ces détournements ont vicié le fonctionnement de la démocratie française : c'est donc l'ensemble de la société qui a subi les conséquences de ces méfaits.
C'est la fin de ce thread destiné à vous donner des cartes pour déconstruire les mensonges du RN.
Je vous invite à le reprendre autant que vous voulez, à aller utiliser les différents points dans les commentaires des élus RN qui mentiront, à aller le poster partout ou vous pourrez.
Je rappelle que, malgré ces condamnations, les condamnés qui feront appel garderont la présomption d'innocence et que mes éléments sont tirés de l'analyse de la procureure de la République, de mes comptes rendus d'audience ainsi que des réquisitions de la procureure. Si le tribunal a considéré que ces éléments qualifiait juridiquement les délits pour lesquels les prévenus ont été condamné la cour d’appel pourrait très bien en décider autrement. Par conséquent, ce thread ne constituent qu'un rapport de ce qui a été dit au procès et à justifié la condamnation et non une accusation.
Enfin, je vous demande une chose, afin de m'aider à contrer la propagande du RN :
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THREAD - En cas de condamnation lundi, le prononcé de l'exécution provisoire d'une peine d'inéligibilité contre Marine Le Pen serait totalement justifié par le fond du dossier.
À dérouler ⬇️
D'abord, pour ceux qui n'y connaissent rien :
L'exécution provisoire signifie que le tribunal correctionnel a la possibilité d’assortir la peine d’inéligibilité prévue à l’article 131-26-1 d’un effet immédiat, et ce, même en cas d’appel, la peine s'applique. L'appel étant en principe suspensif.
Cette mesure n’est pas soumise à motivation par le juge, mais elle doit cependant répondre à un objectif d’intérêt général visant à favoriser l’exécution de la peine et à prévenir la récidive (Cass. Crim. 28 juin 2023).
Si ce dossier est jugé près de dix ans après l’ouverture de la procédure, c'est en grande partie parce que les prévenus ont TOUT fait pour retarder la procédure.
Le parquet parle d'une attitude totalement dilatoire.
🚨 JORDAN BARDELLA PERD SON PROCÈS EN DIFFAMATION CONTRE LIBÉRATION
On peut donc affirmer que Bardella était un collab FANTÔME et qu'il a produit de FAUX documents pour ÉCHAPPER à la justice au cas où il serait poursuivi
THREAD : Retour sur les faits révélés par Libération ⬇️
I - Remise en contexte
D'abord, Jordan Bardella était collaborateur de l'eurodéputé Jean-François Jalkh lorsqu'il était étudiant en 2015. Il figurait parallèlement dans l'organigramme du Front National en tant que "chargé de mission".
Son contrat a duré 4 mois et demi à temps partiel.
Problème : Un ancien parlementaire européen, Aymeric Chauprade, affirme que Bardella n'a jamais « réellement exercé ses fonctions d'AP local ». Il s'agissait, en 2015, « d'une personne s'occupant de la communication de Philippot. Il n'est pas dans l'environnement de Jalkh et n'est pas sur des activités parlementaires, mais plutôt sur les réseaux sociaux et auprès de Philippot ».
Marine Le Pen affirme elle-même devant les juges d'instruction qu'à cette époque, les élus européens ne confiaient « pas de travail effectif » aux collaborateurs.
Il n'a pas travaillé à Strasbourg mais au siège du Front National.
Jordan Bardella était déjà candidat aux élections départementales de 2015, des 22 et 29 mars. « C'est dans ce cadre qu'il lui fallait un salaire », affirme l'ex-députée européenne Sophie Montel.
Jean-François Jalkh a été mis en examen et devait être renvoyé devant le tribunal, mais son état de santé ne le permettait pas. Il a, par ailleurs, refusé trois fois de se rendre aux convocations des juges d'instruction.
II - La production de faux documents
À l'été 2015, la fête est terminée : le président du Parlement européen de l'époque, Martin Schulz, saisit l’Office européen de lutte anti-fraude et notifie la justice française, provoquant l’ouverture d’une enquête.
Le dircab de MLP écrit à tous : « Notre défense doit être collective, telle que mise en place et coordonnée juridiquement par Ghislain Dubois. »
Ghislain Dubois va alors, avec ses stagiaires, constituer des dossiers en défense et rassembler les preuves quand il y en a.
Un certain Paul, stagiaire, chargé du dossier de Bardella, affirme avoir « créé des faux dossiers pour des assistants qui n’ont jamais travaillé pour le Parlement européen ».
Un collègue de Jean-François Jalkh explique : « Il m’a dit : “Jordan Bardella, on est emmerdés avec lui, car il n’a rien fait quand il était assistant.” »
Novembre 2024 - Sanction pécuniaire - 50 000 euros
C8 - Fausse information au sujet de pressions qu’auraient exercé des parents d'élèves musulmans dans un collège de Pau.
Dans l’émission « Morandini Live », en septembre 2023, un débat sur la laïcité à l’école a été lancé sans fondement, à partir d’une information non vérifiée, et inexacte, sur la mise à disposition d’une salle de prière pour des musulmans dans le cadre d’une sortie scolaire organisée par un collège de Pau.
Ce qui n'a pas été respecté : obligation d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information
Thread : Comment reconnaître les discours fascistes ?
Le fascisme n’est pas une idéologie monolithique ou une doctrine rigoureusement définie.
C'est beaucoup plus diffus : un ensemble de rapports au monde, une manière spécifique du percevoir et du structurer.
Quelques clés ⤵️
En préambule, ce thread ne sera qu’une compilation des différentes théories d’auteurs qu’on connaît sur ce sujet.
Je présenterai 10 points qui reviennent beaucoup dans ces ouvrages permettant de nous donner des clés pour identifier le fascisme avec la méthode suivante :
D’abord je présenterai l’argument, ensuite je l’expliquerai par les thèses des différents auteurs et enfin de l’illustrerait par des exemples concrets.
1 – Appel à une crise existentielle
A – L’argument
Un discours fasciste met souvent en avant une crise existentielle – qu’elle soit réelle ou fabriquée – pour justifier des actions autoritaires et drastiques. Cette crise est dépeinte comme une menace imminente pesant sur la société, la nation, voire sur la civilisation elle-même. Elle joue sur les émotions de peur et d’urgence, convainquant l’auditoire que des mesures extrêmes s’imposent pour y faire face.
L’objectif est de remplacer la réflexion par l’émotion, bien plus percutante et galvanisante, ce qui permet de capter immédiatement l’attention et d’inciter à l’action.
B – Son assise doctrinale.
Cet argument se retrouve particulièrement chez cinq auteurs majeurs : Hannah Arendt, Umberto Eco, Robert Paxton, Roger Griffin, et Emilio Gentile. Je vais m’attarder sur trois d’entre eux.
D’abord, Hannah Arendt, dans Les Origines du totalitarisme (1951), analyse la manière dont les régimes totalitaires exploitent les crises pour consolider leur pouvoir. Elle souligne que ces régimes manipulent les peurs et les tensions existantes, notamment en exagérant ou en instrumentalisant certaines menaces, pour justifier l’instauration d’un pouvoir autoritaire. Concernant le nazisme, Arendt discute de l’utilisation de l’antisémitisme et de l’anticommunisme comme outils de propagande pour mobiliser les masses et éliminer les opposants.
Ensuite, Emilio Gentile, dans Fascismo : Storia e interpretazione (2002), montre comment la rhétorique fasciste cultive un sentiment de siège permanent, opposant un “nous” vertueux à des “ennemis” perçus comme une menace pour l’intégrité nationale.
Enfin, Robert Paxton, dans Anatomie du fascisme (2004), identifie la manipulation d’un sentiment de crise comme l’une des premières étapes du fascisme. Cette stratégie vise à mobiliser les masses et à renforcer l’adhésion au régime.
C – Exemple récent.
On retrouve fréquemment cette rhétorique dans les discours politiques d’extrême droite, qui insistent sur la menace d’une supposée crise civilisationnelle. Ils construisent l’idée d’un ennemi bien défini et constitué, présentée comme étant en train d’envahir la civilisation européenne. Ce discours est désormais profondément ancré dans notre société, un phénomène amplifié par les réseaux sociaux. Ces derniers créeant des bulles de filtre, où chacun ne parle qu’à ceux qui partagent déjà ses convictions, évitant ainsi tout questionnement ou réflexion véritablement approfondie.
Thread : Hier soir, en Allemagne, a eu lieu un horrible attentat.
Réfugié saoudien, ex-musulman détestant l'islam, affilié à l'AFD, soutien d'@elonmusk... Le profil du terroriste arrêté indique qu'il s'agit d'un attentat d'extrême droite.
Voici son profil ⤵️
1. Qui est-il ?
Le terroriste s'appelle Taleb al-Abdulmohsen. Il est arrivé en Allemagne en 2006 en tant que réfugié d'Arabie saoudite et vit à Bernburg. Il est reconnu comme réfugié depuis 2016.
C'est un ancien musulman, apostat, et a participé activement à aider les anciens musulmans à fuir l'Arabie Saoudite :
Après avoir obtenu l'asile, Al Abdulmohsen a décidé qu'il voulait aider ses compatriotes, voire les gens d'autres pays musulmans, en particulier les femmes, à échapper aux contraintes auxquelles ils étaient soumis dans leur propre pays. À tel point qu'il a fondé un forum, wearesaudis.net, qui est rapidement devenu une référence pour les athées souhaitant quitter les pays musulmans. Cela lui a valu une certaine notoriété, à tel point que son engagement a été décrit dans des articles et interviews dans des médias tels que la BBC ou Al Jazeera. La télévision britannique, en 2019, l'a présenté ainsi : « Taleb Al Abdulmohsen vit maintenant en Allemagne, mais il a vécu et travaillé autrefois en Arabie Saoudite et n'a pas pu exprimer son athéisme en toute sécurité. Après avoir obtenu l'asile en Allemagne, il a décidé de créer le site wearesaudis.net pour créer une ressource d'information qui permettrait à d'autres de faire de même. »
La biographie de son compte Twitter : « Opposition militaire saoudienne. L’Allemagne poursuit les demandeurs d’asile saoudiens, en Allemagne et hors d’Allemagne, pour détruire leur vie. L'Allemagne veut islamiser l'Europe. »
Il se dit libéral (tweet du 3 avril 2018).
2. Comment s'est-il radicalisé ?
Le processus de radicalisation de Taleb Al Abdulmohsen repose sur plusieurs étapes, marquées par un enchaînement de frustrations personnelles, des idéologies exacerbées et une opposition de plus en plus virulente aux institutions allemandes, qu'il accusait de "propager l'islam" en Europe.
Originaire d'Arabie saoudite, Al Abdulmohsen, athée, a fui son pays pour échapper à la charia et à l'oppression religieuse du wahhabisme. Ce rejet profond de l'islam, vu comme un "mal absolu", est au cœur de son identité. Cette expérience personnelle a nourri une perception de l'islam comme une menace universelle.
Bien qu'il ait obtenu l'asile en Allemagne, Al Abdulmohsen est rapidement devenu désillusionné par ce qu'il percevait comme une ouverture excessive du pays envers l'islam. Cette frustration s'est transformée en colère contre l'État allemand, qu'il accusait d'"islamiser l'Europe" et de persécuter les réfugiés saoudiens.
Initialement engagé dans une lutte aux apparences pacifiques via le site wearesaudis.net, Al Abdulmohsen a gagné en notoriété en aidant des athées et des réfugiés à quitter les pays musulmans. Cependant, son discours s'est radicalisé au fil du temps, passant de l'activisme à des accusations violentes contre les autorités allemandes, qu'il considérait responsables de "crimes contre les réfugiés". Il diffusait des preuves, selon lui, de ces crimes (son tweet epinglé), ce qui a renforcé son sentiment d'une lutte existentielle contre un État oppresseur.
L'escalade de la haine et l'influence de figures radicales :Al Abdulmohsen a trouvé un écho à ses idées dans des figures comme Salwan Momika, connu pour ses actions anti-islamiques provocatrices, notamment le brûlage du Coran et qui est parti en 2014 combattre l'État islamique. C'est l'une des sources qu'il cite le plus sur son compte Twitter.
Le discours de Taleb Al Abdulmohsen a évolué vers une rhétorique belliqueuse, affirmant que la "paix ne sert à rien" face à un État décrit comme despotique et hostile.
Il avait repris le 13 août 2024 le récit d'extrême droite prônant l'existence d'une bataille existentielle :
« Je vous assure que si l’Allemagne veut la guerre, elle l’aura. Si l’Allemagne veut nous t*er, nous les mass*crerons, mo*rrons ou irons en prison avec fierté. Depuis que nous avons épuisé tous les moyens pacifiques, nous n’avons été confrontés qu’à de nouveaux cr*mes contre nous de la part de la police, de la sécurité de l’État, des procureurs, de la justice et du ministère (fédéral) de l’Intérieur. La paix ne sert à rien. »
Pire encore, il s'était préparé à mo*rir cette année. Il avait déclaré le 8 mai 2024 : "Je m’attends sérieusement à mo*rir cette année. Raison : je ferai en sorte que justice soit rendue à n'importe quel prix. Or, les autorités allemandes entravent toutes les voies pacifiques vers la justice. Si vous êtes un citoyen allemand concerné, vous devez exiger justice maintenant. Si vous n'êtes pas concerné, d'accord, mais ne vous plaignez pas plus tard."