Connaissez-vous Charles Marville ?
Entre les années 1850 et 1870, il a livré des centaines de photographies d'un Paris en pleine transformation ⤵️ 1/17
Marville, de son vrai nom Charles-François Bossu, commence sa carrière comme dessinateur et graveur. L'"imprimé romantique" connaît alors une grande vogue éditoriale : on publie des albums de paysages, de monuments, d'oeuvres d'art... 2/17
Comme beaucoup de ses confrères, il passe à la photographie au début de la décennie 1850. La technique, qui est alors un far west d'expérimentations et de brevets en tout genre, prolonge la gravure : on continue à proposer des séries de vue ou des copies d'oeuvres anciennes 3/17
Marville se spécialise dans les vues d’architecture, développe une expertise technique solide et se fait remarquer pour ses compositions rigoureuses 4/17
Il commence à travailler pour Davioud et Alphand, responsables des promenades et plantations et obtient une importante commande qui le signale largement : un album sur le tout nouveau bois de Boulogne 5/17
Puis, en 1865, il reçoit une double commande de la Ville de Paris : documenter les rues promises à la démolition, et photographier le « nouveau » Paris haussmannien. 6/17
Ce sont ces clichés du « Vieux Paris » qui restent les plus célèbres aujourd’hui : 425 photographies de ruelles étroites, immeubles vétustes, cours oubliées – souvent vidées de toute présence humaine, franges presque rurales. 7/17
Les temps de pose longs et le choix esthétique de l’urbanisme désert donnent à ces images une allure fantomatique. Marville capte une ville en voie d’effacement qui viendra nourrir tout un imaginaire nostalgique du "Vieux Paris" englouti. 8/17
En parallèle, il photographie le mobilier urbain, les squares, les mairies, les lycées, les tribunaux… autant de symboles de la modernité du Second Empire. 9/17
Ces images ont parfois été lues comme une célébration de l’œuvre haussmannienne. Certains en ont fait un agent de communication du pouvoir impérial 10/17
Bertrand Lemoine, auteur d'une nouvelle biographie de Charles Marville, déconstruit cette idée reçue, en rappelant son engagement républicain en 1848 et en défendant une posture artistique apolitique 11/17
Son oeuvre aurait été de plus relativement confidentielle à l'époque, et n'aurait pas eu vocation à nourrir une campagne de communication de la préfecture de la Seine 12/17
Son travail de commande se poursuit du reste dans les années 1870, et jusqu'à sa mort en 1879, pour le compte des nouvelles autorités républicaines . 13/17
La biographie de Bertrand Lemoine, très documentée, reconstitue en détail son parcours. L’auteur y voit un artiste à part entière, longtemps réduit à un rôle de simple exécutant. 14/17
On pourra regretter un certain excès d’exhaustivité dans l’ouvrage : la liste prime parfois sur l’analyse, et la narration se dilue dans la masse documentaire. C'est une biographie catalogue. 15/17
Ce travail reste majeur et appelé à devenir une référence pour quiconque s'intéresse aux pionniers de la photo, ou s'interroge sur ce qu'on cherche à capturer en photographiant une ville. 16/17
Une photographie prise par Charles Marville en 1876 : Nous ne sommes pas ici dans la "Zone", mais bien au coeur du 20e arrondissement, tout près du Père Lachaise.
Je vous fais une rapide visite du Paris des cabanes au XIXe siècle ⤵️ 1/24
La photo de Marville représente le paysage des Buttes Elisa-Borey, entre Menilmontant et la rue Sorbier. Un deuxième cliché permet de s'appuyer sur plusieurs repères encore existants pour la localiser précisément. 2/24
De même, dans le 18e arrondissement existait encore au début du XXe siècle un ensemble connu sous le nom de "Maquis de Montmartre". 3/24
Le quartier du Marais, connu pour son patrimoine architectural préservé attirant les touristes et les classes aisées, n’a pas toujours eu ce prestige.
Sa partie sud fut même, dans la 1ère moitié du XXe siècle, classée parmi les ilots insalubres de Paris. Un fil🧵⤵️ 1/25
C’est au milieu du XIXe siècle qu’émerge la notion d’insalubrité : en 1850, une loi instaure la Commission des logements insalubres chargée de lutter contre l’habitat "de nature à porter atteinte à la santé des habitants". 2/25
Néanmoins, cette commission se contente de jouer le rôle d’arbitre et laisse de grandes libertés aux propriétaires dans les obligations d’assainissement, sans savoir trancher sur qui du résident ou du propriétaire doit supporter les coûts des travaux. 3/25
Dans le Marais, tout près de la rue de Turenne, existe une curieuse rue en arc de cercle : la rue Debelleyme.
C’est en fait le vestige d’un projet urbain inachevé d’Henri IV : la place de France. 1/15⤵️
A la fin du XVIe siècle, les Guerres de religion ont durement marqué le royaume et sa capitale. Henri IV, devenu roi en 1589, ne parvient à entrer dans Paris qu’en 1594. Il a entre-temps, en 1590, fait subir à la ville un rude siège de plusieurs mois. 2/15
Au même titre que pour le reste du du royaume, le nouveau roi met en scène la remise en ordre de Paris en commandant d’importants travaux 3/15
La rue de Varenne, dans le VIIe arrondissement, est l’une des plus riches en hôtels particuliers d'Ancien Régime. Certains ont connu avec la Révolution un destin particulier, comme l’hôtel de Tessé-Vendôme.
Petit 🧵sur la manufacture d’armes de Paris, sous la Révolution ⤵️ 1/21
En 1793, la guerre se généralise et la situation militaire de la France révolutionnaire devient très inquiétante. (carte @cartolycee) 2/21
L'importance de la coalition ennemie, combinée à la chute des effectifs et l'émigration des officiers nobles fuyant la Révolution, contraint la Convention a décréter une levée en masse permettant d'atteindre 750 000 hommes à l'été 1793. 3/21
Comment nourrir Paris ?
Parlons un peu des marchands de grains de l'ancienne rue de la Mortellerie (rue de l'Hôtel-de-ville).
Une histoire au confluent des pouvoirs multiples qui rivalisent pour le contrôle de l'approvisionnement de la capitale ⤵️ 1/21
La Mortellerie tire son nom des ouvriers morteliers préparant le mortier pour les maçons, et qui tirent profit de leur proximité avec la Seine. 2/21
Mais dans cette rue résidait également sous l'Ancien Régime une part importante des marchands qui assuraient le commerce fluvial du grain, essentiel à l'alimentation de Paris autant qu'à l'ordre public. 3/21
Il y a 160 ans, le 19 mai 1863, les Français entraient dans Puebla, après deux mois de siège, s'ouvrant ainsi la voie vers Mexico.
Retour sur l’expédition du Mexique, "la plus grande pensée du règne" de Napoléon III, et le concept de "races latines" ⤵️
L'Amérique hispanique, indépendante depuis les années 1810-20, était devenue un terrain d'affrontement pour la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis
Ces Etats indépendants, comme le Mexique, sont instables et endettés, soumis à la "politique de la canonnière" de leurs créanciers