L’article d'El País d'aujourd'hui sur le #blackout apporte quelques nouvelles informations, notamment sur l'analyse de fréquence autour du décrochage, vers 12h30. elpais.com/clima-y-medio-…
Selon Red Eléctrica Española (REE), le gestionnaire du réseau, l’incident a débuté à 12h20 avec une forte variation de fréquence dans le réseau espagnol, qui est passé de 50 Hz (la fréquence standard en Europe) à 50,9 Hz en quelques secondes, avant de chuter brutalement.
-Première chute (49,95 Hz → 49,85 Hz) après 12:33:16 : Cette baisse initiale de 0,1 Hz indique une première perte de génération, probablement due à la déconnexion d'une centrale solaire dans le sud-ouest de l’Espagne, comme mentionné par REE. Bien que la chute soit modeste, elle signale une perturbation initiale que le réseau a tenté de compenser.
-Deuxième chute (49,85 Hz → 49,75 Hz) un peu avant 12:33:18 : Une deuxième perte de génération, 1,5 seconde plus tard, entraîne une baisse supplémentaire de 0,1 Hz. La faible ampleur de cette chute suggère que le réseau était encore en train de se stabiliser, mais l’inertie insuffisante (75 % de la production était renouvelable, sans inertie) a limité sa capacité à compenser.
-Chute en cascade (49,75 Hz → 49,25 Hz pour Malaga, courbe noire, et sous les 49 Hz pour Oporto, courbe grise) vers 12:33:20 : De 12:33:19 à 12:33:20, la fréquence chute rapidement de 49,75 Hz et sous les 49,5 Hz. Cette chute en cascade reflète l’incapacité du réseau à gérer les pertes successives de génération, entraînant une déconnexion avec l’Europe et un effondrement total (blackout).
◾️Cette variation a déclenché des mécanismes automatiques de délestage pour protéger le réseau, mais l’ampleur de la chute a conduit à un effondrement total du système. « Nous enquêtons sur les causes exactes, mais il est clair que le réseau n’a pas pu absorber une variation aussi rapide », a déclaré un porte-parole de REE. Une variation d’énergie dans le réseau n'a pas été convenablement gérée et les délestages automatiques n'ont pas suffi à stabiliser le réseau, entraînant un effondrement total. Cela reflète un manque d’inertie et de capacités d’absorption des variations de fréquence, comme le note l’article.
◾️À noter sur le graphique de la variation de fréquence : la résilience du réseau français (courbe jaune), qui bénéficie d’une forte inertie grâce à ses centrales nucléaires et de meilleures interconnexions avec l’Europe, par rapport à la chute brutale des réseaux espagnol (en noir) et portugais (en gris), handicapés par une faible inertie due à leur dépendance aux renouvelables (75 % de la production) et à l’arrêt de sources synchrones comme les réacteurs nucléaires.
"Les énergies qui n'apportent pas d'inertie représentaient environ 70 % du total pendant la matinée du blackout"
Graphique en aires empilées (stacked area chart) montrant l'évolution de la production d'électricité en mégawatts (MW) au cours de la matinée du 28 avril 2025, jour du blackout.
-Zone grise : Énergies qui n’apportent pas d’inertie ("No aportan inercia"), principalement les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien.
-Zone jaune : Énergies qui apportent de l’inertie ("Sí aportan inercia"), comme les centrales nucléaires, hydrauliques, ou à gaz.
◾️Forte dépendance aux renouvelables (75 % de la production) à faible inertie :
▪️Pendant la matinée du blackout, environ 70 % de l’électricité produite provenait de sources qui n’apportent pas d’inertie au réseau, principalement des énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. Cela corrobore le thread que j'avais déjà fait, qui indique que 60,64 % de la production était solaire (17 657 MW) et 12,02 % éolienne (3 499 MW), soit un total de 72,66 % pour ces sources non pilotables.
▪️Les énergies qui apportent de l’inertie (comme les centrales nucléaires, hydrauliques, ou à gaz) ne représentaient qu’environ 30 % de la production, soit environ 7 500 MW au maximum (sur un total de 25 000 MW).
▪️L’inertie est une propriété physique du réseau qui aide à maintenir la stabilité de la fréquence face aux variations soudaines de production ou de demande. Les sources renouvelables (solaire, éolien) connectées via des onduleurs n’apportent pas d’inertie naturelle, contrairement aux générateurs synchrones (nucléaires, gaz, hydrauliques). Avec seulement 30 % de la production provenant de sources avec inertie, le réseau était particulièrement vulnérable aux variations de fréquence, comme celles observées avant le blackout (49,95 Hz → 49,85 Hz → 49,75 Hz).
◾️Surproduction et déséquilibre :
▪️La montée de la production renouvelable (zone grise) juste avant 12h20 reflète probablement un pic de production solaire, exacerbé par une faible demande due aux vacances de printemps (comme mentionné dans l’article d’El País).
▪️L’effondrement brutal de la production (fin du graphique) correspond à la chute de la fréquence sous 49,5 Hz, causée par les délestages automatiques qui ont tenté de rééquilibrer le réseau, mais qui ont finalement conduit à un blackout total.
◾️Interconnexions limitées : La faible capacité d’exportation (3 %) a empêché l’Espagne de se débarrasser de l’excédent d’énergie, contrairement aux objectifs de l’ENTSO-E (15 % d’interconnexion d’ici 2030).
L’ENTSO-E (Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité) avait averti que l’intégration massive des énergies renouvelables nécessitait :
▪️Des interconnexions renforcées pour exporter les excédents d’énergie.
▪️Des capacités de stockage (batteries, STEP) pour absorber les variations de production.
▪️Des technologies de stabilisation comme l’inertie synthétique et des synchronisations du signal pour compenser la faible inertie des réseaux dominés par les renouvelables.
▪️Le maintien de sources synchrones (nucléaires, gaz) pour garantir la stabilité du réseau.
◾️Non-respect des consignes sur le réseau ibérique : ▪️Interconnexions insuffisantes : L’article note que les interconnexions entre l’Espagne et la France ne représentent que 3 % de la capacité de production espagnole, loin de l’objectif de 15 % fixé par l’UE pour 2030 (et soutenu par l’ENTSO-E). Cela a empêché l’Espagne d’exporter l’excédent d’énergie, augmentant la pression sur son réseau.
▪️Manque de stockage et de technologies de stabilisation : L’Espagne et le Portugal n’ont pas suffisamment investi dans les batteries ou l’inertie synthétique, comme le recommande l’ENTSO-E. Cela a limité leur capacité à gérer les variations soudaines de production renouvelable.
▪️Faible inertie due à l’arrêt des sources synchrones : Avec quatre ou cinq des sept réacteurs nucléaires à l’arrêt, le réseau manquait d’inertie, une propriété essentielle pour stabiliser la fréquence. L’ENTSO-E insiste sur le maintien de sources synchrones, mais cette consigne n’a pas été suivie dans ce cas.
◾️Conséquences : Le non-respect de ces recommandations a directement contribué au blackout. Avec une forte pénétration d'énergies renouvelables intermittentes l’incapacité à exporter ou stocker l’excédent d’énergie, combinée à une faible inertie, a rendu le réseau vulnérable aux variations de fréquence, comme l’a montré le graphique précédent
Questions encore sans réponse :
- 12h33:16 : Le réseau subit un "événement" qui semble être une perte de génération. Où ? Pourquoi ?
- Une seconde et demi plus tard, une deuxième perte de génération se produit. REE pointe vers le sud-ouest et indique qu’il est très probable que la génération affectée soit d’origine solaire. Quelle centrale solaire ? Pourquoi ?
- La première chute de génération était-elle le premier événement de la cascade, ou y avait-il une cause antérieure alors qu'il y a des indices d’une possible instabilité préalable existent dans le réseau ?
- Luis Badesa, professeur d’ingénierie électrique à l’UPM, explique : "On ne peut pas savoir pour l’instant si ces oscillations ont vraiment eu un impact, car le dernier train d’oscillations s’est atténué près de dix minutes avant les pertes de génération, mais elles suggèrent que le système ne fonctionnait pas dans des conditions totalement normales dans les minutes précédant le blackout." En quoi ces oscillations préalables sont liées ou pas au blackout ?
- Est-ce que le système électrique n’a pas pu réagir pour compenser ces deux chutes de génération à cause d'une une défaillance systémique ou d'un incident technique ?
C'est essentiellement une reprise des données de l'article, cohérent avec le thread du data analyst d'El Pais, en remettant tout cela dans le contexte de ce qui avait déjà été publié précédemment dans la presse pour vérifier que c'est cohérent.
Le thread du data analyst d'El Pais qui pointe aussi vers une défaillance systémique du réseau espagnol : x.com/kikollan/statu…
Reste à rendre cohérent la chronologie du signal à temps long, sur 3 heures, et la chronologie du signal à temps courts, sur 5 secondes. 🤔🤓
Faire une analyse du signal sur les différente fenêtres de temps c'est ce qu'à essayé de faire la plateforme Renewable Electrical Energy Laboratory (REE-Lab) de ZHAW School of Engineering dirigé par Petr Korba.
Leurs données montrent des oscillations interzones sur le réseau espagnol, probablement dues à des onduleurs des parcs photovoltaïques non synchronisés, oscillations amplifiées jusqu'à la rupture du réseau.
La panne a été déclenchée par des événements (encore inconnus, probablement une chaîne d'événements) qui ont entraîné des oscillations interzones mal amorties. Il semble que certains contrôleurs d'amortissement n'ait pas été efficaces. linkedin.com/posts/rafael-s…
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Cet article d'Euronews apporte quelques éléments sur le début des oscillations du réseau électrique espagnol avant le #blackout grâce à des capteurs individuels installés dans la région de Madrid. Et là c'est une surprise : les oscillations commencent 3 heures avant le blackout, vers 9h30 et l'amplitude augmente au fil des trois heures suivantes. Vers midi, une augmentation significative de l'amplitude des fluctuations a été observée, avec des variations de tension d'environ 15 volts toutes les 1,5 secondes... c'est à dire qu'il y avait un problème sous-jacent sur le réseau pendant plusieurs heures sans que l'exploitant n'ait pu le détecter ou le résoudre ? 😳 euronews.com/my-europe/2025…
C'est sidérant. Je comprends mieux pourquoi l'exploitant de réseau REE n'est pas pressé de publier de façon transparente des data.
Bon, on peut faire quelques hypothèses de plus sur le scenario mais il faudra des données de mesure plus précises par les capteurs sur le réseau et savoir ce qui a été fait au centre de dispatching de REE pour préciser davantage le déroulé. Les oscillations de tension observées entre 9h30 et 12h30 sont probablement le résultat d’une combinaison de facteurs dont le poids ne peut pas encore être déterminé de façon certaine :
◾️Forte pénétration des renouvelables (70,38 % de la production à 12h30), qui réduit l’inertie du réseau et rend le système plus sensible aux variations.
◾️Faible part des productions synchrones (24,23 %), limitant la capacité du réseau à amortir les perturbations.
◾️Variations rapides de la production photovoltaïque (augmentation de 9 657 MW en 3 heures), éventuellement exacerbées par des conditions météorologiques locales variables (pas identifiées à présent).
◾️Contraintes sur les lignes de transmission, dues aux exportations élevées et à une possible instabilité sur une interconnexion (à 12h30 un total de 4 311 MW d’exportations).
◾️Régulation défaillante, avec des onduleurs ou des systèmes de contrôle qui n’ont pas réussi à stabiliser le réseau face à ces variations.
"L’État de droit, c'est le préambule de la Constitution de 1946, personne ne peu y toucher, dieu non plus, personne." 😳
Mais quel est donc ce nouveau mouvement religieux, cette secte ? 🤔
Pour rappel, c'est une auto-décision du Conseil Constitutionnel qui a introduit le préambule de la Constitution de 1946 dans le "bloc de constitutionnalité" après la mort du Général de Gaulle, ce n'est pas une décision du peuple souverain.
Pour rappel, voici ce que disait le fils du Général de Gaulle, l'Amiral Philippe de Gaulle sur la valeur constitutionnelle du préambule de la Constitution de 1946.
#Économie Chronique de François Lenglet sur l'origine de l’accroissement de la #dette : quel est le principal moteur de fabrication de la dette ? D'après les travaux de Jean-Pascal Beaufret, ancien inspecteur des Finances et ancien directeur général des impôts, c'est notre système des #retraites dont le coût n'est pas en adéquation avec nos moyens.
Un étage de retraite par capitalisation devient indispensable pour financer ce système et participer à constituer des investissements productifs de souveraineté pour contribuer à la réindustrialisation en France.
#Économie La #dette française : «Le système est organisé pour ne pas dire d'où viennent les causes des déficits», témoigne Jean-Pascal Beaufret, ancien inspecteur des Finances et ancien directeur général des impôts.
#Économie D'où viennent les #dettes supplémentaires entre 2017 et 2023 : à 44 % cela vient du non financement du système des #retraites par répartition.
Ça y est, on est reparti pour la grille de lecture de l’Histoire réécrite par le Parti Communiste dans le documentaire sur Manouchian sur #France2 qui transforme la nature de la manifestation du 6 Février 1934 en manifestation fasciste contre le grand remplacement... en réalité l'historien Olivier Dard explique que le 6 février 1934 qui « n’est nullement un coup d’État fasciste » et rappelle la participation de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants) fondée par Henri Barbusse en 1917 et contrôlée par les communistes. Source : anrpaprika.hypotheses.org/1654
Évidemment, on passe vite dans ce documentaire entre la période de juin 1940, jusqu'à mai 1941 où le pacte germano-soviétique fait de l'appareil clandestin du parti communiste et de l'appareil clandestin du Komintern des mouvements qui n'ont pas d'opposition à l'Allemagne nazi, même si quelques initiatives individuelles dissidentes rompent la consigne du parti.
Les négociations entre la Kommandantur et le parti communiste pour faire paraitre l'Humanité sous occupation allemande, et arrêtées sous pression de Vichy, ne sont pas évoquées. Pour changer la ligne du journal qui s'abstient de s'en prendre aux Allemands, il faut attendre L'Humanité clandestine du 20 mai 1941, pour lire l'appel du PCF à la création du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France : « Le PCF s'adresse à tous ceux qui pensent français et veulent agir français… Dans ce Front national pour l'indépendance il y a de la place pour tous les Français sauf les capitulards et les traîtres au service de l'envahisseur, pour que la France soit la France et ne devienne pas une colonie nazie, l'unité nationale doit se faire… contre les envahisseurs et les traîtres, contre le gouvernement de Vichy qui obéit aux ordres des occupants allemands ». Cet appel a été publié une semaine avant le démarrage de la grande grève de cent mille mineurs de mai-juin 1941, animée et organisée par des militants communistes. C'est avec la rupture du pacte germano-soviétique le 22 juin 1941, que L'Humanité devient de plus en plus dure avec les Allemands et avec le régime de Vichy.
On ne parle pas dans ce documentaire sur Manouchian des actes de sabotage de l’effort de guerre français contre l'Allemagne nazi dans les usines d’armement par des militants communistes. Il faut revoir cet extrait du documentaire, "Quand la gauche collaborait", pour retrouver évoqué ces épisodes.
Source :
#13h15 sur #France2, vous n'avez pas honte de votre documentaire de propagande soviétique sur Manouchian, piétinant les faits historiques ?
Déjà sur le service public audiovisuel, le documentaire "Des terroristes à la retraite" de Mosco Boucault n'avait pas été diffusé sur pression du Parti Communiste car Mélinée Manouchian y accusait la direction du Parti communiste soviétique en France d'avoir une responsabilité directe dans l'arrestation de son mari. C'est Simone Signoret qui avait écrit pour que ce documentaire soit finalement diffusé. Mon thread sur cette affaire :
Prétendre que La hiérarchie politique de la RDA est vierge de nazisme pour des raisons de militantisme communiste" est largement faux et est un poncif de la propagande soviétique de la guerre froide à laquelle les intellectuels" français ont été biberonnés.
Un historien allemand a montré que plus d'un quart du parti au pouvoir en RDA jusqu'en 89 était composé de nazis.Le parti communiste au pouvoir en RDA, la SED, comptait plus d'anciens nazis que ce que l'on pensait jusqu'à présent, affirme l'hebdomadaire Der Spiegel dimanche en citant les recherches d'un historien. En 1954, soit cinq ans après la création de la RDA, le Parti socialiste unifié d'Allemagne, principal parti au pouvoir de 1949 à 1989, comptait 27% d'anciens militants du NSDAP, le parti national-socialiste d'Adolf Hitler, selon l'historien Jan Foitzik, cité par le magazine.Dès 1946, la SED a recruté dans ses rangs d'anciens nazis et en 1947, il fut décidé qu'ils devaient être traités comme "des citoyens au même titre" que les autres, selon la même source. En 1954, 32,2% des employés des administrations publiques étaient d'anciens membres du parti nazi. L'historien publie actuellement un livre sur les intérêts soviétiques en RDA de 1945 à RDA s'est officiellement construite en opposition au "monde fasciste" en Allemagne de l'Ouest. Elle n'a jamais fait de travail sur son passé nazi comme à l'Ouest, considérant que les anciens nazis étaient réfugiés à l'Ouest.
Source : 1954.La europe1.fr/international/…
Je ne parle même pas des multiples opérations "False Flag (faux drapeau) conduites par les services de renseignement des pays du pacte de Varsovie visant à faire croire à la persistance d'une menace néo-nazi en Europe de l'ouest afin de perpétuer le mythe du communisme comme étant l'adversaire idéologique du nazisme, effaçant de l'Histoire officielle la réalité de la collaboration germano-soviétique et le Pacte Molotov-Ribbentrop. Par exemple, "l'opération Strasbourg" : un attentat au colis piégé est organisé par la Sécurité d'État tchécoslovaque sous fausse bannière néonazi visant le préfet André-Marie Trémeaud et des ministres présents à une réunion de la CECA à Strasbourg en mai 1957.
Source : lexpress.fr/politique/les-…
Cela ne m'étonne pas de cet "historien" qui sert de prétexte à la moindre occasion dans les médias d'extrême gauche à décrédibiliser ses adversaires politiques en leur jetant une opprobre morale du haut de son magistère...