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Histoire militaire de la guerre en Ukraine 🇺🇦/🇷🇺 - Chapitre 6 – Les sièges du Donbass (2024)

L’année 2024 marqua une accélération des avancées russes dans le Donbass, qui emportèrent plus de 4000 kilomètres carrés. Retour sur cet épisode.

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Une fois l’échec de l’offensive d’été clairement établi, Moscou retourna à ses projets de conquête du Donbass.

Les Russes prirent notamment d’assaut la ville d’Avdiivka, véritable forteresse assise en haut d’une colline et surplombant les environs à des kilomètres à la ronde.

La bataille fut rude, avec de nombreuses pertes pour l’assaillant, mais début 2024, la ville était prise. Cela était en partie dû aux fameuses « bombes planantes » russes, des bombes non-guidées de plusieurs tonnes auxquelles l’on rajoutait un système GPS et des ailerons.

Nous avons déjà abordé ce sujet des bombes planantes dans un fil précédent, mais dans les grandes lignes, elles permettent d’envoyer à peu de frais de formidables quantités d’explosifs (jusqu’à 1.5 tonnes) d’une manière relativement précise.

Dans une guerre où la concentration de moyens destructifs (artillerie, aviation ou même groupes de chars) est rendue presque impossible à cause des drones et des systèmes anti-aériens, les Russes trouvèrent là un moyen de détruire très efficacement les fortifications adverses.

La chute d’Avdiivka fit sauter un verrou défensif très important, et ce d’autant plus que les batailles des années passées avaient manifestement vidé les réserves en hommes de Kiev.
Dès lors, il y avait peu d’obstacles, humains et matériels, à l’avancée de la Russie.

Pour pallier à ce manque de troupes, Ukrainiens ont adopté une stratégie de défense en réseau se reposant largement sur les drones. Ils ont parsemé des équipes de drones partout sur le front afin de couvrir un maximum d’espace avec le moins de soldats possible.

En théorie, une telle stratégie est assez maline : quelques soldats peuvent surveiller constamment l’ensemble du front, et peuvent aisément stopper un assaut mécanisé en endommageant les véhicules de l’assaillant (même pas besoin de les détruire, les endommager suffit).

En pratique cependant, une telle défense est parsemée de « trous » : les pilotes de drones ne peuvent pas surveiller partout en permanence, ne serait-ce qu’à cause des temps de trajets en vol pour aller d’un point A à un point B, ainsi que de la limite des batteries.

Les assaillants peuvent également se dissimuler (par exemple en utilisant des véhicules civils, plus petits et donc moins repérables) ou passer par des zones camouflées telles que les forêts. Ils peuvent donc s’infiltrer à l’insu des défenseurs et éviter d’être intercepté.

C’est précisément ce que firent les Russes tout au long de l’année 2024 : un peu partout le long du front, ils envoyèrent des équipes d’assaut afin d’identifier les zones les moins défendues des lignes ukrainiennes

Evidemment, de telles tactiques sont risquées et débouchèrent parfois sur une destruction de plusieurs escouades russes. Cependant, elles permirent de créer de nombreux saillants s’enfonçant de plusieurs kilomètres au sein des lignes ukrainiennes un peu partout.

Or, les équipes de drones constituent de bien piètres combattants de mêlées. Lorsque des unités d’assaut s’approchent physiquement de leur position, elles sont contraintes de concéder le terrain pour échapper à la destruction.

Normalement, c’est à ce moment qu’un second échelon plus « dur » (bataillon de chars, réseau de tranchées, positions d’artillerie etc) peut contre-attaquer. Malheureusement, l’Ukraine ne disposait pas de telles forces, laissant les Russes progresser sans plus d’encombres.

Ce faisant, les Ukrainiens se retrouvèrent régulièrement contraints d’évacuer plusieurs zones du front afin d’éviter un encerclement, ce qui se transforma en effet boule de neige et en un véritable effondrement en cascade dans tout le Donbass. Un vrai « saucissonnage ».

À l’automne 2024, les Russes approchèrent Pokrovsk, verrou stratégique du Donbass et nœud logistique de grande importance. L’afflux de renforts et la construction de fortifications permirent toutefois à Kiev de ralentir son adversaire au cours de l’hiver.

Voyant leurs progrès ralentir dans le Donbass, les Russes changèrent leur fusil d’épaule et choisirent de se concentrer sur la liquidation définitive du saillant ukrainien de Koursk durant les trois premiers mois de 2025. Ce fut chose faite en Mars.

Au moment où nous écrivons ces lignes, il semble que la Russie n’ait pas changé ni ses objectifs, ni ses tactiques. Son armée a repris ses tentatives d’infiltration tout le long du front, prenant cette fois soin d’éviter les points les plus fortifiés (notamment Pokrovsk).

L’objectif semble être d’encercler graduellement les forteresses constituées par les Ukrainiens et d’en étouffer la logistique, afin d’à nouveau provoquer des effondrements de pans du front. Une zone à surveiller particulièrement à ce sujet est l’axe Konstantinivka-Myrnohrad.

Le succès défensif de l’Ukraine devant la ville de Pokrovsk ne doit pas induire en erreur : la ville semble sécurisée pour le moment, mais l’occupant cherche à la déborder lentement par l’est et l’ouest jusqu’à disloquer tout le dispositif défensif et le rendre intenable.

L’avenir dira si l’Ukraine dispose des réserves en hommes suffisantes pour tenir indéfiniment ces positions, ou trouvera des parades techniques aux bombes planantes russes et autres armes de ce genre, qui peuvent détruire aisément ses fortifications les plus sophistiquées.

Chapitre 6 des articles de @kaczinskpilled sur la guerre en Ukraine.

Retrouvez cet article, comme les autres, sur notre site internet :

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Chapitre 1 : x.com/atummundi/stat…
Chapitre 2 :
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Chapitre 3 :
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Chapitre 4 part.1 :
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Chapitre 4 part.2 :
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Chapitre 5 :
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