Déjà, Bruno Tertrais (qui n'en est pas à sa première intox) se contente de relier cette soi-disante "instrumentalisation" au fait que RT France a été l'un des premiers médias à donner la parole aux Gilets Jaunes. Mais si on suit cette logique...
...tous les médias qui ont donné la parole aux Gilets Jaunes seraient donc pilotés par le Kremlin, et inversement, tout ce que relayait RT France était de la propagande russe (ce qui signifierait que l'AFP fait de la propagande russe, vu que RT relayait aussi des dépêches AFP).
C'est ce qu'on appelle une corrélation illusoire, ou du déshonneur par association. Bref, un sophisme.
Cependant, l'idée que Moscou aurait "amplifié", "instrumentalisé" voire "impulsé" le mouvement des Gilets Jaunes n'est pas lié qu'à RT. Elle provient d'authentiques manipulateurs employés par le Parti Démocrate aux Etats-Unis : la société New Knowledge.
Fin 2018, le quotidien britannique The Times affirme que des "comptes russes se cachent derrière les Gilets Jaunes" sur les réseaux sociaux, citant la "découverte de la société de sécurité informatique New Knowledge". L'information est aussitôt reprise par Le Monde.
Sollicité par le journal français, Ryan Fox (ancien ingénieur informatique de la NSA et co-fondateur de New Knowledge) explique qu'environ 2000 comptes affiliés aux Gilets Jaunes ont partagé des contenus qui présentent des "thèmes communs" avec la propagande russe.
En fait, l'escroquerie est toujours la même quand on prétend à la "propagande russe". On part du principe que Moscou est hostile à Macron, donc tout ce qui critique Macron devient de facto de la "propagande russe" - et tous les comptes qui relaient une critique de Macron deviennent soupçonnés d'être "russes"
Dans Le Monde, Ryan Fox cite le fait que des comptes GJ ont dénoncé l'hypocrisie du président envers les "rebelles syriens", et dès lors que la Russie est susceptible d'en faire de même, cela suffit pour ranger ces comptes sous un label "russes" sans la moindre preuve.
C'est encore une corrélation illusoire extrêmement grossière, mais comme d'habitude nos prétendus "journalistes", fact-checkeurs et surtout notre gouvernement vont blanchir ce mensonge flagrant.
Plus tard, l'intox (qui avait été fuitée par la SGDSN prétendant avoir "ouvert une enquête") sera officiellement démentie par la DGSI et la DGSE, qui admettent ne pas avoir trouvé la moindre preuve d'une implication russe dans le mouvement GJ. Mais le mensonge va persister.
Pourtant, si nos "journalistes" avaient fait leur travail, ils auraient tout de suite compris que la source de cette intox (New Knowledge) était par nature empoisonnée, et auraient pu s'excuser d'avoir blanchi une société connue pour être une usine à fake-news.
Car oui, New Knowledge était connue à la même époque pour pratiquer elle-même ce qu'elle reproche constamment (sans preuve) à la Russie, en étant à l'origine d'une opération sous faux drapeau pour manipuler une élection aux Etats-Unis.
Et ce n'est pas un "obscur blog complotiste" qui l'a révélé, mais le très sérieux New York Times, dans un article publié en décembre 2018. nytimes.com/2018/12/19/us/…
En 2017, lors d'élections dans l'Alabama, la société New Knowledge fut engagée par le Parti Démocrate pour tenté de nuire à la candidature du républicain Roy Moore, à cette époque favori pour obtenir un siège au Sénat des Etats-Unis.
Pour cela, New Knowledge s'est fondé sur deux stratégies : la première consistait à faire monter un autre candidat républicain relativement inconnu pour diviser les voix, la seconde en faisant croire que la campagne Roy Moore était poussée par des "trolls russes".
Ils ont donc d'abord contacté cet autre candidat républicain - Mac Watson - en se faisant passer pour des "soutiens bénévoles" et ont créé des milliers de faux comptes sur FB et Twitter, organisé des intw dans des médias ect, pour faire monter sa visibilité.
Puis, dans un second temps, New Knowledge a créé des milliers de faux comptes Twitter qui se sont abonnés à Roy Moore en y disséminant des traces grossières qui suggèreraient qu'ils étaient des "bots russes" : la plupart des profils étaient carrément écrits en cyrilique...
Jusqu'aux révélations du New York Times, de nombreux médias pro-démocrate en ont profité pour affirmer que Roy Moore était "soutenu par Poutine" sur la base de ces "faux-comptes russes" qui sont apparus mystérieusement dans les abonnés du candidat républicain - bien que ce dernier les avait immédiatement signalé à Twitter, en affirmant qu'il n'avait "rien à voir avec ça".
En fait c'était New Knowledge qui était derrière ces bots faussement russes visant à discréditer Roy Moore - le New York Times cite même un rapport dans lequel ces ingénieurs admettent : "Nous avons orchestré une opération sous faux drapeau qui a planté l'idée que la campagne Moore a été amplifiée sur les médias sociaux par des bots russes"
Autrement dit, ceux qui ont fait croire que les Gilets Jaunes étaient "amplifiés par des bots russes" sont les même qui sont à l'origine d'une authentique manipulation sur les réseaux sociaux, capables de créer des faux "bots russes" pour nuire au candidat d'une élection.
Aucun fact-checker ne vous parlera jamais de cette histoire, car elle trahit de manière irréfutable le mensonge grossier consistant à attribuer tous mouvements anti-Macron à une "ingérence russe". Elle montre aussi que le "camps du Bien" est capable de mener des opérations de manipulation sur les réseaux sociaux pour ensuite attribuer cette manipulation à la Russie (comme il en fut le cas en Roumanie).
Voilà pourquoi ils cherchent par tous les moyens de contrôler les réseaux sociaux : les informations qu'on y révèle contredisent beaucoup trop le narratif des médias dominants, et celui de notre Président prêt à faire planer la "menace d'une guerre" pour justifier de censurer ses opposants politiques.
Fin 🧵.
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Pour la petite histoire ce presque “mea-culpa” date de quand j’étais monté dans son space pour lui faire remarquer qu’il avait désinformé a plusieurs reprise. Il s’est pris tellement la honte dans les commentaires qu’il a d’abord tenté de me diffamer, ensuite il a fait un thread pour s’ “‘expliquer”.
Hélas je n’ai pas le Space en entier mais @NicoVedrines en avait capturé une petite partie
- BULL (1993-1997) : le groupe s’effondre au départ de Breton, l’Etat doit mettre 100 millions d’euro pour lui éviter le dépôt de bilan.
- THOMSON (1997-2002) au bord du gouffre quelques mois après le départ de Breton; 3 ans plus tard la marque (qui était un fleuron de l’électroménager français) est vendu à un repreneur chinois pour une bouchée de pain
-FRANCE TELECOM (2003-2005): Breton refuse d’investir dans le tout 1er baladeur numérique MP3 au monde (3 ans avant l’Ipod) mais à la place initie une politique de management brutal pour pousser à des départs volontaires, le plan « TOP ». Son successeur en 2003 suit la feuille de route de Breton. Bilan : 19 suicides et au moins 12 tentatives en même pas un an.
- MINISTRE DE L’ÉCONOMIE (2005-2007) : Breton cède des actifs très rentables pour l’Etat a un prix dérisoire : Alstom, Aéroport de Paris, GDF et surtout nos Autoroutes. Ça allège très légèrement la dette publique à court terme (qu’il contribue QUAND MÊME à augmenter, passant de 1147 mds à 1211 mds pendant son mandat), à long terme c’est une catastrophe très sévèrement dénoncée par la Cour des comptes. L’Etat a perdu plusieurs milliards de recette publique grâce à Breton.
- ATOS (2008-2019). Breton endette le groupe par une “frénésie d’acquisitions” sans aucune vision stratégique et sans synergie, qui plus est à des tarifs surévalués (pour faire monter son cours en bourse). 2019 il part se planquer à la commission européenne, revend TOUTES SES PARTS (il savait que le vent allait tourner) et se prend quand même une retraite chapo qui coûte 20 milions d’euros à Atos (histoire de creuser son déficit). Un an après son départ, Atos plonge dans un longue descente aux enfers dont elle ne se remettra jamais. Valeur de l’action en 2019 = 68€. Valeur de l’action aujourd’hui = 0,002€ (c’est pas une blague).
Il y a aussi toutes les affaires liées à ses sièges dans certains CA : affaire RHODIA (monstrueuse affaire de délits d’initiés avec deux meurtres dans le lot), affaire Atos (surfacturation), affaire Canal+, affaire des radars, affaires des opérateurs, ect…
Conclusion : si nous vivions dans une démocratie saine, la France aurait d’abord l’obligation d’enquêter sur Thierry Breton.
ERRATUM : l’investissement de l’Ipod français c’était dans le cas de THOMSON (et pas France Telecom)
Quelques sources pour ceux qui me l'ont demandé :
- sur BULL (Breton en a été le vice-président) : lesechos.fr/2001/11/letat-…
- THOMSON : lemonde.fr/la-crise-finan…
- sur FRANCE TELECOM, la mise en cause de Thierry Breton derrière le management brutal est corroboré par plusieurs témoignages des syndicats : youtube.com/watch?v=_ROgFt…
- sur son bilan comme Ministre de l'économie : lesechos.fr/2007/06/la-cou…
- sur sa destruction de ATOS (je recommande ce blog qui extrêmement riche tenu par des anciens employés et petits porteurs floués) atos.bourse.blog/comment-thierr…
J'ai croisé toutes les informations avec plusieurs sources disponibles sur internet pour ceux qui cherchent bien.
Sur ses autres affaires (notamment l'affaire RHODIA qui est une MONSTRUOSITE) cela vaudra un thread à part :)
Hier, je me suis prise une flopée de trolls (y compris en mp) suite à mon tweet sur le programme de #JuanBranco. Par lassitude de répondre à chacun, j'ai fini par le retirer. Je n'avais pas envie de perdre davantage de temps dans cette polémique stérile ; et après tout, si certains ont envie d'y voir leur homme providentiel, qui suis-je pour les juger. Personnellement, mon combat est ailleurs.
J'ai souvent apprécié les interventions et les écrits de Juan Branco. Je l'ai d'ailleurs relayé plusieurs fois lorsqu'il a tenu des paroles pertinentes. Oui, M. Branco a eu des actions louables et son courage mérite d'être salué. Pour le reste, aucun être humain n'est jamais blanc ou noir, et nous devons tous composer entre nos vices et nos vertus. Je ne souhaite pas lancer de débat inutile sur sa personne ; mais puisque sa candidature semble susciter tant de passion ici, je vais tenter de résumer les critiques que j'ai soulevées dans mon tweet précédent. Je ne reviendrais pas davantage dessus car cela me semble une perte de temps ; mais au moins, chacun pourra en juger et se faire un avis éclairé. ⬇️
1/ M. Branco prétend vouloir redonner le "pouvoir au peuple" mais dans les faits, l'ensemble ressemble davantage à une dictature qu'à une pleine démocratie. Son programme consiste au contraire à renforcer le pouvoir de l'exécutif (le Président élu, qu'il espère donc devenir) en instaurant une main-mise sur tous les aspects de la communauté politique. Les quelques contre-pouvoirs de la Cinquième se retrouvent annulé dans un vaste plan de "centralisation". Le Conseil d'Etat se voit ainsi fusionner avec le Conseil constitutionnel et leurs fonctions seraient rattachées au "service de la Présidence". M. Branco prévoit également de constituer une armée de commissaires, conseillers et de directeur de cabinet qui lui voueraient une allégeance totale en vue de contrôler la bonne exécution de son programme. Enfin, M. Branco s'octroie le droit pour "le seul président" de réquisitionner et de faire appel de n'importe quelle décision de justice. Sous prétexte que trop de magistrats et de hauts fonctionnaires sont corrompus, la solution serait donc de revenir à la limite d'une Monarchie. Certains passages ont même des accents franchement effrayants.
2/ Evidemment une telle dérive autoritaire ne passerait pas aux yeux de son public si M. Branco ne préconiserait pas en compensation d'instaurer des systèmes de contrôle "populaire" sur les décisions du pouvoir politique. Mais dans les petites lignes, ces aménagements correspondent plus à des artifices de "démocratie" qui ne limitent en rien les pleins pouvoirs de la présidence.
Ainsi M. Branco propose la création d'un "Défenseur du peuple" (élu, cela va de soi), dont le rôle n'est pas clairement défini, mais qui est censé «équilibrer la toute puissance de l'exécutif » (comment ? on ne sait pas). Une "Chambre du peuple" (ou "chambre populaire"), composée encore une fois d'élus, aura - je cite - « pour vocation de débattre les dispositions législatives n’étant pas d’origine exécutive ». Traduction : les gueux, pardon, les représentants du peuple, pourront discuter de certaines propositions de lois à condition qu'elles n'émanent pas du gouvernement Branco, qui s'assure ainsi de conserver sa pleine autorité. Il en est de même des Référendums d'initiative citoyenne, « seulement convocables pour motifs d’intérêt général ou de fait d’une atteinte aux principes fondamentaux de la nation ». Or qui décide si cela relève ou non de ces situations ? On comprend qu'il s'agit bien du Président Branco, car il précise que « l’exécutif national aura à tout moment primauté afin de déterminer l’intérêt supérieur de la nation ». Ajoutons que le RIC pourrait être « sanctionnable exclusivement par un veto présidentiel ». Décidement, M. Branco est d'accord pour donner un peu de pouvoir au peuple, mais pas trop quand même, et à condition que cela ne menace en rien son trône...
Il y a bien « l'instauration du principe de mandat révocatoire », sauf que non seulement son application n'est pas explicité (ce qui est douteux au vue des détails des autres réformes proposées), mais il semble que la possibilité de révocation ne touche que certains élus (le "défenseur du peuple", le gouverneur de la banque de France, ect)... et non l'exécutif. En gros, des élus "révocables en principe" pourraient éventuellement contrôler d'autres élus qui disposent des pleins pouvoirs.
Bref, sans préjuger de ses intentions, je pense M. Branco ferait bien de relire @Etienne_Chouard, car s'il ose appeler cela une "Guillotine", moi j'appelle cela (désolé du mot) une supercherie.
Je trouve cela bien qu'une émission grand public parle de l'affaire #McKinsey; en revanche, non, @cashinvestigati ne "révèle" rien et omet même des détails capitaux... notamment sur leurs sources 🧵⤵️
Déjà rendons à César ce qui revient à César : l'affaire #McKinsey c'est d'abord le boulot de deux journalistes d'investigation qui ont été les premiers à révéler l'affaire : Caroline Michel-Aguirre et Mathieu Aron. Ils en ont fait un livre, "Les Infiltrés", sorti en 2022.
Les vrais journalistes sont suffisamment rares dans ce pays pour se faire voler la "vedette" par Elise Lucet - certes Caroline Michel-Aguire est invité sur le plateau de l'émission, mais le reportage de Cash tend à faire comme si ils avaient fait "leur propre découverte".
Bon. Je voulais garder ces infos pour mon livre, mais trop c'est trop.
Cette histoire de "destabilisation russe", même si elle prête à sourire, n'est pas du tout anodine. Je vous explique pourquoi 🧵⬇️
On le voit émerger massivement en France, mais aux Etats-Unis, ce narratif est poussé depuis au moins 2016, et ce sont toujours les mêmes organisations qui servent de sources aux médias, y compris en France.
En 2018, Buzz Feed avait d'ailleurs publié une tribune expliquant qu'il fallait "arrêter de blâmer les bots russes pour tout et n'importe quoi". Car quand vous y regardez de plus près, il n'y a jamais la moindre preuve de connexion au Kremlin. buzzfeednews.com/article/miriam…
Petit récapitulatif des subventions versées chaque année à l'association de Rudy Reichstadt pour faire de la propagande sur des motifs totalement bidons 💸🧵⬇️
D'après les données disponibles jusqu'en 2022, L'Observatoire du conspirationnisme perçoit :
- 67 500€ du SG-CIPDR (l'organisme derrière le "Fonds Marianne") pour la "prévention de la radicalisation" (alors qu'ils n'écrivent rien sur le radicalisme religieux)
- 30 000€ de la DILCRAH pour l'émission "Les Déconspirateurs"