Le défilé chinois marquant les 80 ans de la victoire, le jour de la reddition du Japon - a été intéressant.
1. Sur l'assistance: le PR serbe Vucic, le PM slovaque Fico, les PR iranien, russe, Kim Jong-Il (1ere présence d'un N-C depuis 1959)...
..les PR indonésien, azéri, tadjik, ouzbek, kazakh, turkmène, vietnamien, le roi du Cambodge.
Japon, Australie ont envoyé d'anciens ministre, Singapour le vice-PM, la Corée du Sud le Pdt de l'Assemblée.
Un rassemblement "Indopac-only".
2. Sur l'armement. La parade de 2015 avait révélé un grand nombre de nouveaux systèmes.
Ils étaient plus nombreux cette année. Parfois moins identifiables, avec quelques surprises et allant donner du travail aux analystes durant des mois.
Je ne vais pas rentrer ici...
dans le détail, mais le signalement stratégique est clair:
- le grand nombre de nouveaux missiles antinavire (YJ-15, YJ-17 et 19 hypersoniques, YJ-20, YJ-21 ALASM)
- celui de nouveaux engins présentés comme nucléaires (JL-1 ALBM, DF-31BJ en silo, DF-61 lourd et mobile, DF-5C...
possiblement FOB)
- les nouveaux systèmes aérobalistiques conventionnels (DF-26D possiblement HGV, YJ-18C, CJ-1000 en plus des DF-17 et CJ-20A)
- les nouveaux systèmes ABM/ASAT (HQ-19, HQ-29)
- les drones sous-marins lourds - dont 1 équivalent au Poseidon - charge inconnue?
- une artillerie qui semble compter un nouveau SRBM - et de gros blocs de défilé liés à la robotique et la GE, en plus d'une nouvelle famille MBT/IFV;
- 4 (!) effecteurs déportés en plus du GJ-11...
Bref, ces évolutions pointent vers deux messages:
- la crédibilité stratégique;
- la recherche de supériorité qualitative.
Evidemment, l'ensemble est porteur d'inconnues. Ces défilés sont réputés présenter des systèmes en service, ce qui n'est probablement pas le cas pour...
plusieurs systèmes. Reste aussi à voir dans quelles quantités ils seront produits et à quel rythme.
Mais le message portés aux Etats de l'indopacifique est d'autant plus clair en entendant les déclarations sur un monde à un tournant entre la paix et la guerre:
à l'heure du désengagement US, la Chine n'est plus seulement une puissance régionale, mais une puissance hémisphérique... quasi-mondiale.
La séquence du défilé, de ce point de vue, est inséparable du sommet de Tianjin de l'Organisation de coopération de Shangai (31/8-1/9).
Sommet où Xi, en hôte, était au centre de la photo...
Il y aura des choix délicats à faire pour des Etats européens déclaratoirement très engagés en Indopac... mais peuvent-ils faire le poids capacitairement avec une RU agressive à leurs frontières?
Bonne journée! JH
@threadreaderapp unroll and bring us some Tsingtao for breakfast please
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Le premier résultat est une mise de V. Poutine au pied du mur: d'ici 2 semaines, la possibilité d'un sommet UKR-RU, qui serait suivie d'un sommet UKR-RU-US. Moscou veut-elle vraiment la paix?
Tactiquement, cela permet de différer la ? des échanges de territoires et, surtout, de
la laisser aux mains de l'UKR, "neutralisant" une position US que se situait moins en termes d'honest broker que de suivisme à l'égard de Moscou. Trump y gagne un repositionnement dans le jeu diplomatique qu'il avait perdu à Anchorage.
Plusieurs dirigeants européens (E. Macron, F. Merz, G. Meloni, K. Starmer, A. Stubb, M. Rutte) rejoignent aujourd'hui V. Zelensky à Washington - la contrepartie du sommet d'Anchorage.
Quels enjeux et qu'en attendre?
Les enjeux: ce qui semble avoir été validé par D. Trump et V. Poutine pour la négo de ce matin n'est pas un échange de territoire.
L'UKR se retirerait du Donbass; en échange les lignes seraient figées à Kherson et zaporijia... et l'UKR bénéficierait de "garanties de sécurité".
L'UKR apparaît d'autant plus perdante que le positionnement RU dans le Donbass serait idéal pour relancer une série d'offensives une fois les forces reconstituées...
La terminologie des "garanties de sécurité" laissera sceptique: il en était déjà question en 94 à Budapest...
Quelques commentaires à chaud sur un sommet Trump-Poutine présenté comme historique:
Fondamentalement, le 1er n'a obtenu que la promesses de futures discussions et le 2e ne s'est rien vu imposer, échappant aux sanctions promises en cas d'échec.
on allait voir ce qu'on allait voir, un accord ronflant devant conclure un accueil en grande pompe. L'accord n'est pas là, ni sur une trêve, encore moins sur un réel cessez-le-feu.
Reste cependant à voir ce qui s'est discuté: qu'est-ce qui a été conclu avant et pendant le sommet.
On peut gager que des points essentiels sont bloquant: la conf. de presse montre la disjonction des sujets abordés - sujets d'ailleurs non-UKR - par les 2 hommes... qui n'ont pas pris ensemble le repas prévu.
Ce sera bientôt l'heure de quelques jours de vacances pour l'équipe.
Quelques observations sur la situation tactique en UKR, ceci dit. D'abord, pour constater la poursuite des progressions RU, avec 2 points posant des questions opératives.
En août-septembre 2022, la ville apparaissait comme le centre de gravité de la région du fait des lignes de communication. La reprendre a désorganisé un dispositif RU toujours dans l'attente d'actions dans le sud.
On le notait au moment de boucler DSI n°178, mi-juin,
la situation de la ville était délicate. A voir ce qu'il en sera dans les prochaines semaines: c'est tout le nord-est qui pourrait s'activer.
2. Pokrovsk. L'UKR va devoir prendre des décisions plus que délicates. De facto, la combinaison des contre-offensive de 2023 et de
🧵Les micro-drones sont devenus centraux dans les ops. UKR, mais le combat positionnel RU favorise le déploiement des systèmes de Guerre Electronique (GE) ; la RU ayant l’avantage de drones à Fibre Optique (FO) pour contre la GE UKR.
L’avantage comparatif UKR s’érode d’autant plus que les capacités de production en FO sont asymétriques. Comment contrer
? Une 1ere voie consiste en une manœuvre d’élimination des systèmes de GE permettant ensuite d’engager les drones. Ça s’est vu, mais c’est complexe.
Les récents contrats passés au profit de l’UKR montrent la poursuite de 2 options intéressantes, mais qui posent de vraies questions tactiques, budgétaires et de ciblage.
1ere solution, des munitions rôdeuses comme la HX-2 de Helsing. 10k doivent être reçues.
🧵 Israël poursuit sa campagne anti-balistique; les US n'ont pas mené d'autres frappes cette nuit.
Leur entrée dans les opérations et l'évocation par D. Trump d'un changement de régime changent la donne des opérations et augurent d'une instabilité défavorable aux Européens.
La question fondamentale de toute opération est son état final recherché: c'est lui qui va déterminer la planification et les lignes d'opérations poursuivies; la génération de forces et son volume; l'établissement de conditions nécessaires.
Dans un changement de régime...
ces conditions sont multiples et d'abord de nature politique:
- La population peut-elle y adhérer? Surtout, peut-elle être le moteur du changement sachant que les révolutions se font de l'intérieur et jamais de l'extérieur et qu'une opération n'est qu'un catalyseur ?