Face à la menace des OWA-UAV - sans doute un exemple les plus remarquables de techno-régression compétitive - nos Etats semblent démunis, sauf à tirer de faibles stocks de munitions trop coûteuses au regard de la menace.
Quelques observations contre-intuitives pour nuancer:
Tout d'abord, on ne peut pas réduire la menace aérobalistique - en fait, le tournant aérobalistique - aux seuls OWA-UAV. (A leur propos, voir "L’OWA-UAV, exemple parfait de techno-régression compétitive ?", dans DSI hors-série n°93).
Cela signifie donc qu'une défense aérienne doit être multicouche, pour faire face à une pluralité de menaces; et, nouveauté comparativement aux 30 dernières années, elle devra être "de territoire".
Ensuite, la défense aérienne évolue pour les prendre
en compte. Saab ou MBDA travaillent sur de petits effecteurs low cost. L'expérience UKR de "drones d'attaque par collision" est également porteuse.
Enfin, on sous-estime le domaine air-air, qui ne se réduit pas qu'aux MICA, AIM-9 et autres AIM-120. D'une part, il y a le canon.
Il a un coût de destruction par munition bien inférieur aux missiles, mais reste dangereux. Un F-16 UKR a été perdu en juin après l'ingestion de débris d'un drone juste abattu.
D'autre part, une solution a bas coût et à relative distance de sécurité existe: la "roquette" guidée
laser (de facto, si c'est guidé, ce n'est plus une roquette...). Au Yémen, l'AGR-20 (APKWS) a donné de bons résultats pour l'US Navy.
Au Bourget, on pouvait voir un pod de roquettes à proximité du démonstrateur de Rafale F5 - un avant-goût de ce qui vient - sachant que la France
a une réponse, Thales travaillant avec un calibre de 70mm à guidage laser. Quadruple avantage:
- souveraineté
- faible coût comparativement à des MSL
- salve + importante (potentiellement, + de 60 MSL devient envisageable)
- polyvalence des porteurs: non, l'hélicoptère de
combat n'est pas mort, et pourrait devenir un outil appréciable de... supériorité aérienne sur le segment OWA-UAV. FRA-ITA-GER-POL-CZE = 235 Tigre/Apache/AW129/AH-1/Mi-24. Et 80 en plus en POL à terme.
Il faut y adjoindre les appareils de combat, après tests d'emport (incidences
des problématiques de tir en altitude/froid/ciblage, etc.). Et enfin, les plateformes terrestres.
Ces roquettes ne sont pas une panacée: comme tout système guidé laser, la désignation et le tracking sont rendus plus difficiles par temps de pluie/brouillard/neige.
Néanmoins,
autant il serait idiot de tirer nos MSL air-air et surface-air sur des OWA-UAV, autant nous ne sommes pas complètement démunis à devoir partir de zéro; au contraire.
Bonne journée! JH
My bad: 259 hors nouveaux Apache POL, j'oubliais les Pays-Bas.
@threadreaderapp unroll in order for the great Cornholio to launch precision-guided potatoes.
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Le premier résultat est une mise de V. Poutine au pied du mur: d'ici 2 semaines, la possibilité d'un sommet UKR-RU, qui serait suivie d'un sommet UKR-RU-US. Moscou veut-elle vraiment la paix?
Tactiquement, cela permet de différer la ? des échanges de territoires et, surtout, de
la laisser aux mains de l'UKR, "neutralisant" une position US que se situait moins en termes d'honest broker que de suivisme à l'égard de Moscou. Trump y gagne un repositionnement dans le jeu diplomatique qu'il avait perdu à Anchorage.
Plusieurs dirigeants européens (E. Macron, F. Merz, G. Meloni, K. Starmer, A. Stubb, M. Rutte) rejoignent aujourd'hui V. Zelensky à Washington - la contrepartie du sommet d'Anchorage.
Quels enjeux et qu'en attendre?
Les enjeux: ce qui semble avoir été validé par D. Trump et V. Poutine pour la négo de ce matin n'est pas un échange de territoire.
L'UKR se retirerait du Donbass; en échange les lignes seraient figées à Kherson et zaporijia... et l'UKR bénéficierait de "garanties de sécurité".
L'UKR apparaît d'autant plus perdante que le positionnement RU dans le Donbass serait idéal pour relancer une série d'offensives une fois les forces reconstituées...
La terminologie des "garanties de sécurité" laissera sceptique: il en était déjà question en 94 à Budapest...
Quelques commentaires à chaud sur un sommet Trump-Poutine présenté comme historique:
Fondamentalement, le 1er n'a obtenu que la promesses de futures discussions et le 2e ne s'est rien vu imposer, échappant aux sanctions promises en cas d'échec.
on allait voir ce qu'on allait voir, un accord ronflant devant conclure un accueil en grande pompe. L'accord n'est pas là, ni sur une trêve, encore moins sur un réel cessez-le-feu.
Reste cependant à voir ce qui s'est discuté: qu'est-ce qui a été conclu avant et pendant le sommet.
On peut gager que des points essentiels sont bloquant: la conf. de presse montre la disjonction des sujets abordés - sujets d'ailleurs non-UKR - par les 2 hommes... qui n'ont pas pris ensemble le repas prévu.
Ce sera bientôt l'heure de quelques jours de vacances pour l'équipe.
Quelques observations sur la situation tactique en UKR, ceci dit. D'abord, pour constater la poursuite des progressions RU, avec 2 points posant des questions opératives.
En août-septembre 2022, la ville apparaissait comme le centre de gravité de la région du fait des lignes de communication. La reprendre a désorganisé un dispositif RU toujours dans l'attente d'actions dans le sud.
On le notait au moment de boucler DSI n°178, mi-juin,
la situation de la ville était délicate. A voir ce qu'il en sera dans les prochaines semaines: c'est tout le nord-est qui pourrait s'activer.
2. Pokrovsk. L'UKR va devoir prendre des décisions plus que délicates. De facto, la combinaison des contre-offensive de 2023 et de
🧵Les micro-drones sont devenus centraux dans les ops. UKR, mais le combat positionnel RU favorise le déploiement des systèmes de Guerre Electronique (GE) ; la RU ayant l’avantage de drones à Fibre Optique (FO) pour contre la GE UKR.
L’avantage comparatif UKR s’érode d’autant plus que les capacités de production en FO sont asymétriques. Comment contrer
? Une 1ere voie consiste en une manœuvre d’élimination des systèmes de GE permettant ensuite d’engager les drones. Ça s’est vu, mais c’est complexe.
Les récents contrats passés au profit de l’UKR montrent la poursuite de 2 options intéressantes, mais qui posent de vraies questions tactiques, budgétaires et de ciblage.
1ere solution, des munitions rôdeuses comme la HX-2 de Helsing. 10k doivent être reçues.