Dans la Soupe Vatnik du jour, nous présentons la « Bourde de Budapest », comment elle fait suite au Fiasco en Alaska d’il y a deux mois, et les tergiversations de Donald Trump depuis neuf mois concernant l’aide à l’Ukraine et des sanctions efficaces contre la Russie.
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Il y a deux mois, Trump a humilié les États-Unis en déroulant le tapis rouge pour le dictateur et criminel de guerre Vladimir Poutine, se comportant comme son valet ou son admirateur, sans s’approcher de la paix d’un iota.
Pire, le principal résultat de cette humiliation a été de retarder des sanctions sérieuses contre la Russie, que le Congrès américain était sur le point d’adopter. De deux semaines en deux semaines, Trump se dégonfle à chaque ultimatum annoncé, depuis neuf mois maintenant.
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Dans le dernier épisode, Trump avait promis des missiles Tomahawk, mais a décidé d’en parler d’abord avec l’envahisseur. Après un appel téléphonique de 2 heures, Trump a annoncé que l’Ukraine n’en recevrait finalement pas, car — surprise ! — cela ne plairait pas à Poutine.
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L’autre annonce : une rencontre prévue avec lui à… Budapest. Il fallait oser : en 1994, c’est là que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Ukraine et la Russie ont signé le mémorandum de Budapest, reconnaissant les frontières et la souveraineté de l’Ukraine, Crimée comprise.
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Sous forte pression américaine, l’Ukraine a, en échange, remis toutes ses armes nucléaires — alors le troisième plus grand arsenal du monde — à la Russie, lui permettant ainsi de l’envahir plus tard et d’exercer son chantage nucléaire sur le monde.
De nombreuses armes conventionnelles furent également détruites ; les bombardiers stratégiques furent soit démantelés, soit remis à la Russie. Oui, les mêmes que la Russie utilise aujourd’hui contre les civils ukrainiens, détruits lors de l’audacieuse opération Spiderweb.
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L’Alaska était un excellent choix — pour Moscou : cet État fédéré américain appartenait autrefois à l’Empire russe, avant d’être vendu aux États-Unis. Les Russes diffusent depuis de la désinformation à ce sujet à leurs enfants et rêvent d’un retour de l’Alaska sous leur joug.8/22
Budapest, souvenir du Mémorandum mis à part, est aussi un excellent choix — pour Poutine et Orbán. La Maison-Blanche a refusé de dire de qui venait l’idée.
Poutine a une fois encore gagné du temps pour continuer à bombarder l’Ukraine, sans rien céder, et même y gagner.
9/22
Depuis des années, le Kremlin teste les limites de l’UE et de l’Otan : invasion d’un pays européen, guerre hybride contre l’Union elle-même, violations répétées de l’espace aérien de l’Otan… Attaques de plus en plus agressives, suscitant à chaque fois bien peu de réactions.10/22
En atterrissant à Budapest, Poutine continuerait de tester jusqu’où il peut aller dans ses affronts au droit international. Malgré la notification de son retrait, la Hongrie reste tenue par le Statut de Rome à l’arrêter pour ses enlèvements génocidaires d’enfants ukrainiens.11/22
Poutine aurait déjà dû être arrêté en Mongolie, mais il s’agit d’une guerre sur le sol européen : la Hongrie étant membre de l’UE, la provocation serait pire. L’UE n’a d’ailleurs ni été consultée ni invitée. Une Europe affaiblie et divisée : tout à l’avantage du Kremlin.
12/22
Rappelons que la Russie a déclenché cette guerre en 2014, lorsque les Ukrainiens ont protesté contre Ianoukovitch parce qu’ils voulaient appartenir à l’Europe et à l’UE, au lieu d’être soumis à Moscou, opprimés et appauvris, comme la Biélorussie.
Pour Orbán, autocrate corrompu qui ruine la Hongrie dans la tradition de Ianoukovitch, accueillir cette rencontre est censé renforcer sa popularité avant des élections difficiles. Qu’Orbán et Poutine s’entraident paraît tout à fait logique.
14/22
Il est plus surprenant que l’entourage « MAGA » de Trump soit, lui aussi, séduit par le modèle de gouvernance autoritarisme-corruption-pauvreté. Mais il est en réalité relié à Orbán à travers la famille Carlson, le think tank Heritage et la CPAC.
15/22
Après son appel avec le dictateur russe, Trump a rencontré Zelensky, accompagné de son « ministre de la Guerre » Pete Hegseth, qui portait… une cravate « drapeau russe ». Son ministère avait déjà posté des drapeaux russes lors de la Journée du drapeau américain.
16/22
On ne sait même pas ce que Trump espère que l’Ukraine accepte : céder des territoires clés à la Russie ? Un cessez-le-feu ? Mais c’est bien Poutine qui refuse : c’est lui qui a déclenché cette guerre et qui espère encore atteindre ses objectifs génocidaires.
17/22
Même avec un cessez-le-feu, les atrocités se poursuivraient sous l’occupation, et la guerre reprendrait une fois la Russie réarmée. Lorsqu’un camp est déterminé à massacrer et asservir l’autre, il n’y a guère de place pour la négociation en dehors du champ de bataille.
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Et de fait : tandis que Zelensky s’est dit prêt à se joindre aux discussions, la partie russe a déjà fait savoir qu’elle ne comptait rien céder. Trump se plie en quatre pour les aider, pendant que les Russes se moquent ouvertement de lui.
19/22
Poussé le bouchon trop loin ? Aux dernières nouvelles, le sommet semble reporté ou annulé, Trump sanctionnant — enfin — la Russie. Mais c’est peu et tard, et Trump pourrait à nouveau se laisser manipuler, au lieu d’augmenter la pression jusqu’au retrait des troupes russes.20/22
En conclusion, rien de bon n’est à attendre de Budapest. Si Trump voulait vraiment faire plier Poutine, il aurait pu le faire par téléphone — avant même de (re-)devenir président, comme promis à plus de 50 reprises.
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Au lieu de cela, Trump n’a apporté qu’un cycle sans fin de paroles creuses, de promesses brisées, de délais reportés, et d’ultimatums sans suite.
Et la guerre continue.
22/22
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Dans la Soupe Vatnik du jour, nous présentons un écrivain franco-suisse, Alain Bonnet, alias Alain Soral @officielsoral. Il est surtout connu pour son antisémitisme virulent et pour son soutien grotesque aux pires régimes autoritaires, de la Russie à la Corée du Nord.
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L’enfance d’Alain fut difficile, avec un père qualifié de « pervers narcissique » qui battait ses enfants et fit de la prison pour fraude. Alain lui-même a déclaré avoir été « programmé pour devenir un monstre ». Né Alain Bonnet, il a pris le nom de scène de sa sœur,…
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… l’actrice Agnès Soral. Elle n’en fut pas très ravie, commentant : « Vous auriez envie de vous appeler Agnès Hitler ? » Comme beaucoup de margoulins de son genre, il se consacre à écrire des livres sur la séduction, et commet même un navet, « Confessions d’un dragueur ».
Dans la Soupe Vatnik du jour, nous expliquons le fiasco du sommet Trump-Poutine en Alaska et comment il marque la culmination de la trahison de Trump envers l’Ukraine. En guise de pourparlers de paix, un spectacle embarrassant d’humiliation au service de Poutine.
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Commençons par l’évidence : Trump est vieillissant et ne semble pas toujours avoir toute sa tête, ni comprendre les enjeux, raisons et gravité du conflit. Son imprévisibilité, jadis présentée comme un avantage contre la Russie, semble désormais au contraire la favoriser.
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Le déroulement du sommet aura laissé tout le monde confus, même Fox News. Survol de B-2 : honneur, menace, fuite de secrets, ou frime de Trump ? Les plans du déjeuner oubliés dans l’imprimante… déjeuner d’ailleurs annulé, le sommet ayant été écourté sans explications.
Dans la Soupe Vatnik du jour, nous lançons une nouvelle série : « Russie décadente ». Nous allons regarder au-delà de la propagande et exposer la véritable Russie — un pays autoritaire qui ne se soucie guère de son peuple et s’accroche désespérément à son passé impérialiste.
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Dans cette 1re soupe, nous examinons la persécution religieuse en Russie et dans les parties occupées de l’Ukraine, comment le KGB/FSB utilise son clergé comme outil d’espionnage et de propagande, et comment Poutine efface la culture ukrainienne en détruisant leurs églises.
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La Russie se proclame défenseure de la tradition chrétienne, mais son histoire dit tout le contraire : elle a persécuté des groupes religieux, torturé et tué des membres du clergé, bombardé des églises et utilisé l’Église orthodoxe comme instrument du pouvoir étatique.
Dans la Soupe Vatnik du jour, nous expliquons la relation ambiguë du Kremlin avec le nazisme, et pourquoi tant de vatniks sont des nazis qui admirent, défendent ou excusent Hitler et ses invasions, alors qu’ils prétendent en même temps combattre les « nazis en Ukraine ».
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La propagande du Kremlin repose souvent sur le « déluge de mensonges » et ne suit aucune idéologie cohérente, si ce n’est la promotion du chaos et la recherche du pouvoir. Les contradictions sont donc fréquentes, mais une cohérence cynique existe ici.
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Pour la comprendre, remontons cent ans en arrière, aux débuts de la Russie soviétique/URSS — un régime de terreur génocidaire sous le joug des dictateurs Lénine et Staline, dont l’héritage mortifère est pleinement assumé par la Russie de Poutine.
Dans le Soupe Vatnik du jour, nous vous présentons une politicienne américaine, autoproclamée « faiseuse de roi » : Angela McArdle (@RealAngelaMc). Elle est connue pour avoir assujetti le Parti libertarien à Trump et pour sa promotion éhontée de la propagande anti-Ukraine.
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McArdle a obtenu une licence de l’université chrétienne évangélique Biola en 2009, ainsi qu’un certificat de parajuriste via le programme d’extension de l’UCLA en 2013. Elle s’est également formée en tant que thérapeute craniosacrale à l’Upledger Institute. Elle a commencé…
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… sa carrière politique en tant que candidate du Libertarian Party (LP, libertarien/libéral) lors d’une élection mineure en 2017, où elle a terminé avec 0,8 % des voix. En mai 2022, elle a été propulsée à la tête du parti par le Mises Caucus lors de la convention biennale.
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Dans la Soupe Vatnik du jour, nous vous présentons une propagandiste russe, Xenia Fedorova @xfedorova. Elle est connue pour avoir dirigé les médias d’État russes en France puis commis un livre pour se plaindre de leur fermeture par l’UE après l’invasion russe de l’Europe.
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Xenia est née en 1980 à Kazan, République socialiste soviétique autonome tatare, aujourd’hui Russie. Elle a obtenu un Executive MBA à la Berlin School of Creative Leadership en 2014 et a fait toute sa carrière au sein de RT (Ruptly — vous l’aurez deviné — c’est pareil).
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RT (pour « Russia Today »), créée par Poutine en juin 2005, est active dans le monde entier pour diffuser la propagande du Kremlin, par tous les moyens.