Stéphane Audrand Profile picture
Consultant en risques internationaux (armements, nucléaire, agriculture), historien, officier de réserve. Mes tweets n'engagent que moi !
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Mar 1 25 tweets 4 min read
Comme souvent, beaucoup de points d'accord avec @Etienne_Marcuz, mais aussi des divergences à propos de l'extension hypothétique de garanties nucléaires française au reste de l'Europe de manière plus assertive. 1/ D'abord, sur le plan déclaratoire, je ne crois pas du tout que l'approche proposée aujourd'hui par le ministre des armées suffise. Cela suffirait peut-être (et encore) à dissuader Poutine, mais certainement pas à rassurer nos voisins et à les décourager de proliférer. 2/
Mar 1 14 tweets 2 min read
Aide à l'Ukraine : il faut ouvrir la possibilité au monde associatif de soutenir ouvertement l'armée ukrainienne !
Aujourd'hui on la soutient par des dons individuels. Mais l'aide des associations est entravée pour des raisons légales, fiscales et administratives. 1/ Pas moyen en France d'aider une armée étrangère directement quand vous êtes une association reconnue d'intérêt général - vous êtes en risque de perdre la possibilité d'offrir la défiscalisation des dons que vous recevez. 2/
Mar 1 16 tweets 3 min read
Ayant dormi dessus, je dirais que le plus gros problème que nous avons aujourd'hui est lié à l'attitude des partis populistes en Europe. Nous n'avons pas d'unanimité ce matin. Ni entre les États, ni au sein même des États. Et le parti "pro chaos" est puissant. 1/ Le soutien de Orban à Trump, l'attitude ambiguë de Meloni sont là pour rappeler qu'il y a en Europe des partis qui sont fondamentalement prêts à pactiser avec Trump et Poutine, fascinés qu'ils sont par la destruction possible de l’État de droit qu'ils portent en eux. 2/
Feb 27 25 tweets 5 min read
Je comprends qu'on prenne notre temps sur la question des garanties pour l'Ukraine. Mais il va falloir accélérer sur la stratégie européenne globale contre la Russie. On se concentre beaucoup (trop) sur les enjeux capacitaires. On risque d'oublier de penser "pourquoi faire ?" 1/ Image A ce stade, les Européens semblent se demander comment "bien dépenser" les points de PIB qu'ils veulent mettre sur la table. Mais les discussions se concentrent sur les modes d'acquisition : construit en Europe ? Sous licence ? Construit hors Europe ? Par des indus européens ? 2/
Feb 26 16 tweets 4 min read
Sur la question de l'autonomie "plus ou moins réelle" de la dissuasion britannique, deux réflexions :
1) à court terme, oui, je pense qu'ils sont pleinement autonomes dans leur décision. Je ne crois pas à la "double clef" ou au contrôle du POTUS. 1/ Je vois mal le Royaume Uni s'investir pendant des décennies dans un sujet d'importance tout à fait vitale sans être capable d'assumer seul une décision d'emploi. Ce serait vraiment prendre nos amis pour des lapins de six semaines. Et ce même si leur politique est "NATO first". 2/
Feb 26 12 tweets 3 min read
La visite de Keir Starmer à Washington est peut-être le moment le plus important de la séquence actuelle commencée à Munich. De son attitude on pourra déduire jusqu'où le Royaume Uni est prêt à aller pour s'opposer à l'Amérique, y compris au Conseil de Sécurité. 1/ Il ne faut pas sur interpréter le volontarisme britannique actuel vis à vis de l'Ukraine. C'est vrai, Starmer a dit qu'il envisageait un déploiement armée dans le pays. Mais pas sans un soutien Américain. Il veut une garantie américaine, un "US Backstop".2/bbc.com/news/articles/…
Feb 26 13 tweets 3 min read
Je ne peux pas m'empêcher de voir dans les charges répétées de Musk contre le F-35 une manoeuvre pour capter d'avantage de budgets fédéraux pour ses propres entreprises... 1/ Image Tous ces débats sur obsolescence des avions pilotés ont déjà eu lieu à l'arrivée des missiles dans les années 1950... En s'attaquant au F-35, Musk tape sur un des pans les plus couteux du DoD et aussi des plus structurants des forces américaines. 2/
Feb 25 13 tweets 3 min read
Je pense sincèrement qu'en ce moment, pour assurer le succès d'une forme d'émancipation européenne, il faut arrêter le réflexe du boutiquier français qui consiste, dès qu'on parle d'Europe de la défense, à pousser nos productions nationales en solo. C'est déterre en Europe. 1/ C'est typique de la position française qui considère que "c'est nous, ou les Américains". Alors qu'il y a pléthore d'industries en Europe. Je ne dis pas qu'il faut arrêter de vendre ou de promouvoir, mais il y a un temps pour tout. 2/
Feb 24 10 tweets 2 min read
La Russie a lancé, il y a plus de 18 mois, une phase d'attrition qui avait clairement pour objectif d'user l'armée ukrainienne plus vite que la sienne, pour amener l'Ukraine au collapsus. Cela a échoué. L'Ukraine a tenu, malgré une aide insuffisante. 1/ Et la Russie a vidé ses stocks, au point que la production ne compense plus les pertes sur le champ de bataille. L'armée russe est, au sol, dans un état de faiblesse inédit aujourd'hui (même si elle reste puissante notamment en défense). 2/
Feb 22 25 tweets 5 min read
Les discussions vont bon train sur une "européanisation" de la dissuasion nucléaire française. Sans préjuger du résultat, il faut réaliser les implications capacitaires, nucléaires mais aussi conventionnelles. Un fil "le nuc' et les trucs autour"... 🧶 Image En propos liminaire, ce n'est pas la première fois qu'on évoque ces sujets. Cela revient périodiquement lors des crises transatlantiques, rien de neuf. Ceci dit, l'ampleur et la profondeur de la crise actuelle rendent ces débats très importants. 2/
Feb 21 10 tweets 2 min read
La vigne est un peu un impensé agricole en France : c'est sacré, on ne questionne rien, jamais, pas possible. Mieux : on fait croire qu'elle participe à la "souveraineté alimentaire". Alors que c'est juste une cash machine. 1/(poke @DenhezFred )... Par exemple, on ne questionne jamais le fait que beaucoup de vignes (monocultures s'il en est) sont situées sur des plaines agricoles tout à fait mécanisables pour de l'élevage ou de la culture céréalière (ce qui, par contre, participe vraiment à la souveraineté alimentaire). 2/
Feb 21 29 tweets 5 min read
France : les difficultés de la remontée en puissance.
En matière de puissance militaire, faire un chèque est, quoi qu'en pense Bercy, l'étape la plus facile. Mais cela ne produit pas des capacités par magie. C'est long, et difficile. Mais on a des atouts. Un fil 🧶 1/ La France dépense aujourd'hui environ 2% de son PIB pour la défense, retraites comprises (donc environ 1,7% pour les forces). Pour ce prix, on a un modèle relativement complet, homogène, capable d'agir (un peu) de manière nationale, mais surtout en coalition. 2/
Feb 18 10 tweets 2 min read
Ne nous y trompons pas : si la France est bien devenue le premier importateur de GNL russe en Europe, ce n'est pas pour nos besoins nationaux. C'est avant tout pour nos voisins, notamment allemands. 1/ latribune.fr/climat/energie… Je n'en veux pas à l'Allemagne d'ailleurs. Elle assume une forme d'hypocrisie très transparente : "je ne veux pas de navires russes chez moi, je me tiens loin du MAL, mais je rachète à la France ce gaz débarqué à Dunkerque"... Mais a-t-elle le choix ? 2/
Feb 18 12 tweets 3 min read
Ce qui me confirme dans mon analyse de l'effort de réarmement polonais. Non, la Pologne ne construit pas une force armée autonome, mais a l'ambition d'être la première force au sol de l'OTAN, sous commandement et participation des Américains. 1/ Le pays est engagé dans une relation bilatérale forte avec Washington. Je pense que la suite, pour Varsovie, est d'aller négocier l'installation d'armes nucléaires US sur son sol. L'autonomie européenne n’intéresse pas Varsovie. Je pense que l'analyse polonaise depuis 3 ans... 2/
Feb 17 25 tweets 4 min read
Un des dangers en effet de la "méthode Trump" est qu'elle empêche l'Ukraine de retourner la situation militaire, surtout à la faveur d'un accroissement encore possible de l'aide militaire occidentale. C'est un peu le paradoxe de ce conflit. 1/ En tentant de saigner à blanc l'armée ukrainienne depuis 18 mois, la Russie a payé un prix très élevé, en termes humains et matériels, et mis son économie en surchauffe. Au bilan, l'Ukraine a encaissé des pertes lourdes, mais a tenu bon... 2/
Feb 17 15 tweets 3 min read
On s'inquiète de l'état de l'armée française face aux défis sécuritaires européens. On ne peut qu'être encore plus inquiet vu l'état de l'armée britannique (voir ci-dessous). Paris et Londres, le concours des borgnes à jambe de bois, dans une situation périlleuse ... 1/ 🧶 Ce qui est terrible, c'est que des deux côtés du Channel, les mêmes réformes débiles - pardon le "management moderne inspiré du civil - ont produit les mêmes dégâts : externalisation des services, centralisation des entretiens, affaiblissement de l’entrainement, de la log... 2/
Feb 16 20 tweets 4 min read
Franchement, à ce stade, je ne suis pas certain qu'il faille continuer à être polis et courtois envers cette administration américaine. Ce niveau de mépris, de mensonges et de menaces n'est pas seulement indigne d'un allié, il est surtout dangereux pour nous. 1/ Bien entendu, on dira que certains, - beaucoup - des mots de JD Vance, placés dans la bouche d'un homme raisonnable, pourraient sembler justes. Oui, nos démocraties sont fragiles, indéniablement. Oui, la liberté d'expression a pu parfois être entravée par un "magister moral".2/
Feb 14 17 tweets 3 min read
En France c'est pareil : j'ai des castors sur une de mes parcelles, au milieu de laquelle passe une rivière de 1e catégorie (je suis donc propriétaire des berges). Les castors ont le droit de tout faire, y compris ce qui m'est interdit. 1/ (poke @marinetondelier @AgnesRunacher ) Par exemple, j'ai interdiction de construire un barrage qui pourrait perturber significativement le cours d'eau. Les castors en ont non seulement le droit, mais leur barrage ne peut être déconstruit qu'après avis de l’État. Même si mon pré est inondé et impraticable. 2/
Feb 13 25 tweets 4 min read
S'agissant du "réveil européen" (encore un truc sur le bingo avec "ligne rouge", "escalade nucléaire", "fin de l'OTAN")... Je pense qu'il faut différencier deux tendances en Europe. Ou trois... Je m'explique... 1/ D'abord un propos liminaire : cela va de soit, mais cela va mieux en le disant, "l'Europe" ça ne dit pas la même chose selon qu'on parle de l'Union européenne, de l'Espace européen, des institutions communes ou de l’agrégat des nations souveraines... 2/
Feb 13 25 tweets 4 min read
La journée d'hier a été riche, entre les déclarations de Trump après sont appel avec Poutine, du secrétaire à la défense Pete Hegseth à l'OTAN et du secrétaire au trésor Scott Bessent en Ukraine. La "ligne" de l'administration Trump commence à se clarifier... 1/ Image Tout d'abord, on peut penser que beaucoup d'Européens ont en fait été très soulagés de la réunion à l'OTAN : Pete Hegseth a confirmé que les Etats-Unis allaient rester "très impliqués" dans l'OTAN et notamment il n'y a aucune mention du retrait des garanties de sécurité 2/
Feb 12 11 tweets 3 min read
La nouvelle des "500 milliards de terres rares" obtenues de l'Ukraine par Trump a de quoi choquer. Mais je ne serais pas trop inquiet tout de suite... Tout ça, c'est de la communication politique avant tout et plutôt bien joué de la part de Zelensky. 1/
kyivpost.com/post/46923 Depuis le début, Poutine pensait que Trump serait conciliant pour "arrêter les frais rapidement" - et c'était un risque. Il reposait notamment sur l'idée que Zelensky était délégitimé au yeux des Républicains. Mais ce qui obsède Trump, comme toujours, c'est "les deals". 2/