🔴 Seulement 18 mois de sursis requis contre Priscilla Mangel, l'influenceuse djihadiste qui a attisé la haine d’Abdoullakh Anzorov jusqu’au meurtre de Samuel Paty. Déjà libre au moment de son procès, elle pourrait repartir libre, malgré son rôle clé dans ce drame.
➡️ En France, participer à une cabale ayant conduit à la décapitation d’un professeur peut donc rester quasiment impuni. Le verdict est attendu ce vendredi.
Les faits, rien que les faits. 🧶👇1- Fin septembre 2020, assoiffé de sang, Anzorov cherche par tous les moyens à faire le djihad en France.
En quête d’une cible, il découvre, dans la journée du 9 octobre, la vidéo malfaisante de Brahim Chnina. Cette vidéo est notamment republiée sur Twitter par Priscilla Mangel, qui se cache derrière le compte « Cicatrice sucrée ». Du nom de ce surnom suggestif qui trahit une forme d’hypersexualisation paradoxale souvent observée chez certaines femmes radicalisées...
Dec 11, 2024 • 9 tweets • 8 min read
Aujourd’hui, au procès Paty, un protagoniste clé, ayant joué un rôle crucial dans le passage à l’acte d’Abdoullakh Anzorov, passe à la barre.
Cet acteur central, ou plutôt cette actrice, s'appelle Priscilla Mangel. Son influence sur le tueur pourrait avoir été supérieure à celle de Chnina et Sefrioui. En effet, jeune Française convertie à l’islam et ayant fréquenté les cercles jihadistes en France, elle a, à la différence de Chnina et Sefrioui, communiqué directement et consciemment avec le meurtrier de Samuel Paty, sans l’ombre d’une excuse. Elle l’a même encouragé dans son passage à l’acte, démontrant une influence jihadiste redoutable.
Et pourtant, elle comparaît libre. Il y a quelque chose de profondément troublant dans le fait de croiser son regard dans la salle des pas perdus de la Cour d’assises de Paris… Elle sera jugée pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Voici son histoire 👇
(Article (avec @LouiseElyafi) complet disponible sur le site de @MarianneleMag : marianne.net/societe/terror…).
9 octobre 2020
Priscilla Mangel, alias « Cicat’s », relaie la vidéo de Brahim Chnina sur Twitter et, à sa manière, semble vouloir transformer l’étincelle en un incendie.
L’engrenage est déjà enclenché : Mangel a déjà établi un contact avec Abdoullakh Anzorov, le futur assassin de Samuel Paty. En portant l'affaire à l'attention du tueur, alias « Tchetchene_270 », elle enclenche déjà le compte à rebours. De même, les deux utilisateurs échangent par messages privés. Quarante-six messages, entre le 9 et le 13 octobre 2020.
Preuve que le poison du fanatisme a déjà pénétré les veines du tueur de Samuel Paty ? Dès ce 9 octobre, à 15h58 précisément, Anzorov envoie un message sur son groupe Snapchat, composé de compagnons radicalisés : « Un professeur a montré le Messager d’Allah nu dans une classe à ses élèves de 4e. » L’esprit habité par la haine, il commence à taper frénétiquement dans la barre de recherche de Google, en quête d’informations sur le prétendu scandale révélé par Brahim Chnina.
A 19h12, Anzorov parvient à contacter Chnina ; qui a mis son numéro de téléphone sur Facebook. L’appel dure une minute et vingt-deux secondes. « De rien, mon frère, c’est normal », écrit ensuite Anzorov à Chnina par SMS. A 20h27 Anzorov écrit à « Cicat’s », pour le remercier du lièvre qu’il a levé : « Et d’ailleurs je l’ai appelé, son père, c’est bon. » Anzorov-Chnina-Cicat’s :
Dec 3, 2024 • 7 tweets • 7 min read
"Si on avait réglé ça entre hommes avec Monsieur Paty, il ferait encore ses cours" : Brahim Chnina, l'outrance jusqu'à l'indécence
Mon récit d'audiences à lire sur le site de @MarianneleMag
"Son fameux masque chirurgical a disparu. En quatre ans, Brahim Chnina semble en avoir pris vingt. Amaigri, la barbe et le crâne désormais striés de blancs, comme ce pull crème qu’il arbore. Seule sa voix, reconnaissable sur la fameuse vidéo qui a conduit à la mort de Samuel Paty, n'a pas changé. Le père de famille est campé là, sous les yeux des siens, le regard hagard, une bouteille de Cristalline à portée de main.
(...)
La stratégie de Brahim Chnina ? Un équilibre précaire entre regrets affichés, autojustifications maladroites et efforts constants pour minimiser sa responsabilité. Il admet des « erreurs », mais s’efforce d’en atténuer la portée en se présentant comme une victime. Il plaide la naïveté, l’excès de confiance envers ses proches, et joue la carte du père abusé par les mensonges de sa fille. Face aux caricatures montrées par Samuel Paty, Chnina s’accroche à une interprétation biaisée : « Je pensais que Samuel Paty était contre les musulmans. » Avant que le président ne la démonte avec une simplicité désarmante : « Les caricatures ne signifient pas être contre ce qu’elles caricaturent. »"
>> marianne.net/societe/police…
À cette ligne déjà hasardeuse, il en défend une autre, sans doute plus indigne encore. En ne tardant pas à désigner un autre coupable : la proviseure du collège du Bois-d’Aulne, Audrey Fouillard. Selon lui, tout aurait pu basculer le 9 octobre 2020, lorsqu’il s’était présenté devant l’établissement. « Si, ce jour-là, la proviseure m’avait dit que ma fille mentait, Samuel Paty serait encore en vie. Il suffisait qu’elle dise : “Votre fille n’était pas au cours” et rien ne serait arrivé. » Avant que son inversion accusatoire s’emmêle, face à l’interrogation de l’avocat de la proviseure consistant à savoir si c’est elle, dès lors, la coupable : « Je ne la traite pas de menteuse, mais elle ne dit pas toute la vérité. (…) Je n’ai jamais dit qu’elle était responsable, mais qu’elle a sa part de responsabilité. »
Cette phrase, qui fait gronder la salle, marque l’un des sommets de l’ambiguïté et de l’absurde dans les mots de Chnina. À son langage, dont il semble parfois jouer pour feindre des difficultés de compréhension, s’ajoute une élocution hésitante. Et Chnina s’enferre dans des stratégies qui rappellent les clichés d’interrogatoires de petits délinquants pris sur le fait. Les mots fusent, mais manquent leur cible. On relève une quarantaine de « Je ne me souviens pas », une trentaine de « J’ai oublié », une dizaine de « ça dépend », et un joli « J’ai dû avoir un trou de mémoire », jetés ici et là. Tandis que la salle, lasse, assiste à cette tentative désespérée de diluer la responsabilité dans l’oubli.
Sep 17, 2024 • 7 tweets • 3 min read
🗺️ Jérôme Fourquet a (encore) superposé les cartes 🧐
Il présente dans @MarianneleMag son nouvel indicateur pour comprendre le vote RN : l'indice IPI (Immigration, pauvreté, insécurité), conceptualisé dans une note captivante pour @Institut_Terram 👇
"La carte de l'indice IPI par département correspond assez nettement à celle du vote RN. Le RN prospère dans des contextes locaux marqués par la combinaison de ces différentes variables."
Pour lire l'entretien :
Fil sur sa méthode et sur les autre cartes 👇marianne.net/agora/entretie…
Comment mesurez-vous ces trois variables dans l’espace ?
"Nous avons synthétisé l’évaluation du poids des populations issues de l'immigration via la carte de la proportion de garçons ayant reçu un prénom arabo-musulman en 2021 (21 % des naissances masculines au niveau national).
La pauvreté via le taux de pauvreté par département (revenu inférieur à 60 % du revenu médian français).
Et l’insécurité via le taux de coups et blessures volontaires moyen entre 2015 et 2019 (pour 1 000 personnes de 15 ans ou plus). Sur chacune de ces trois variables, nous avons ensuite appliqué la méthode des quintiles."
Jun 28, 2024 • 8 tweets • 7 min read
🚩 Aujourd'hui, Marianne est en grève. L'origine de la crise que nous vivons : le non alignement entre notre pratique du journalisme et les orientations de notre actionnaire. Et le fait que notre rédaction n'ait pas assez ménagé le pouvoir en place.
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"Les cloportes paniquent depuis la dissolution" : le récit de la débâcle des conseillers d’Emmanuel Macron
Mon enquête sur le chaos qui règne désormais dans le premier cercle de conseillers du Président, soupçonnés d'avoir influé la dissolution kamikaze du 9 juin, et l'ambiance fin de règne à l’Élysée.
Vous apprendrez quel rôle ils ont joué dans la dissolution, la panique de Jonathan Guémas et Clément Léonarduzzi depuis que Bruno-Roger Petit a parlé au @lemondefr, avec la mise au point d'@ArianeChemin et @ITrippenbach.
Mais aussi la colère de Publicis et de Bernard Arnault contre Clément Léonarduzzi (à cheval entre les affaires et l’Élysée), le livre que Bruno-Roger Petit prépare sur Emmanuel Macron (et qui le maintient en poste), le fait qu'Alexis Kohler songe lourdement à démissionner en cas de cohabitation avec le RN...
Et, plus globalement, comment la gestion volontairement chaotique d'Emmanuel Macron de son premier cercle a conduit à la situation actuelle, au désarroi des macronistes de la première heure, et à cette ambiance crépusculaire post-dissolution. Extraits. 👇
Pour lire l'article : marianne.net/politique/gouv…
Un ancien proche conseiller d’Emmanuel Macron, qui les voit œuvrer aujourd’hui à son ancien poste, résume ainsi la chose : « Les cloportes se savent tchernobylisés par l'écosystème parisien, et ça ne fait que commencer. »
Un autre ancien pensionnaire influent de l’Élysée :
« Ils sont complètement paniqués et sortent le parapluie pour post-rationnaliser leur geste et écarter leur responsabilité, tant ils ont tout à perdre en terme de réputation. Eux n’ont plus n’ont pas envie de se réveiller le 8 juillet et d’avoir à porter la responsabilité de Bardella à Matignon. »
« Ils se sont dit que c'était le meilleur des coups. Cela a infusé dans la tête du Président, et puis en effet vers 18 h 30, est arrivé ce qui est arrivé : il s’est dit ‘chiche’ et s’est mis à évoquer sérieusement l’hypothèse. Puis a passé un coup de téléphone à Gérard Larcher, comme le prévoit la Constitution. Et à Gabriel Attal, resté bouche bée »
Apr 19, 2024 • 18 tweets • 12 min read
🧶 Pour @MarianneleMag, j'ai passé deux jours à #GrandeSynthe, sur les traces de Philippe, tombé sous les coups d'une ultra-violence qui tourmente la ville.
Pour comprendre qui il était et ce qui lui est arrivé, j'ai échangé avec sa famille, ses amis, les habitants, la mairie, la police.
Voici l'histoire de Philippe, 23 ans, dont les Grand-Synthois louent unanimement les qualités humaines, lui qui "ne ferait pas de mal à une mouche".
Il aimait jouer à Call of Duty et à FIFA, bien qu’il ne fût pas très branché foot. Il aimait les animes japonais, passer des journées avec son maillot des Lakers et aller à la salle, chez Basic Fit.
Il aimait les soirées de début d’été, celles où l’on boit, rit et se sent vivre. Il aimait partir en vacances à Thoiras, dans le Sud, ou en colonie, dans son Nord. Il aimait montrer des vidéos un peu bêtes à ses collègues pendant les pauses clopes.
Justement, il aimait son boulot d’éducateur, à la mairie et la maison de quartier. Grande-Synthe, en retour, l’aimait.
Jul 13, 2023 • 13 tweets • 4 min read
J'étais à #VieuxCondé, sur les traces de Philippe Mathot, tabassé devant sa maison par Yacine*, 17 ans, après s'être plaint du bruit.
Agressé le 5 juillet, Il est décédé le 11.
Voici l'histoire de l'ancien fleuriste de 72 ans, figure locale à Vieux-Condé.
@MarianneleMag 🧶👇
Philippe avait pourtant récemment échappé à la mort, et un AVC en janvier. D'un naturel anxieux, il veillait sur sa femme, malade, victime d'une embolie pulmonaire il y a peu.
"Mais bon on a un traitement ma femme et moi, et puis l'été arrive !", clamait-il début juillet.
May 23, 2023 • 13 tweets • 2 min read
"Je n’étais pas préparée à entendre le hurlement de ma mère, m’annonçant que mon frère avait été décapité.
La descente aux enfers de Samuel aura duré 11 jours, nul ne pouvait l’ignorer."
Je dévoile la lettre de Mickaëlle Paty, qui demande...
"Les "méchants" qui endossent le rôle de méchants, cela reste cohérent. Mais les "gentils" qui oublient d’endosser celui de gentils, comment les nomme-t-on ?
Feb 11, 2023 • 16 tweets • 4 min read
Pour une recherche sur la "France moche", je tombe sur le super site du photographe Eric Tabuchi. Qui a compilé les plus somptueux buffets asiatiques, discothèques, ou églises modernes du pays... 😇
Notre enquête interroge le rôle qu'a joué le président de REACTing - consortium qui coordonne Discovery, Yazdan Yazdanpanah, tant ce dernier a montré un attrait particulier pour le remdésivir, la molécule produite par le laboratoire Gilead. -1 👇 marianne.net/societe/discov…
Sur les dix membres du Conseil scientifique installé par le chef de l'Etat, huit sont liés à REACTing, qui dirige Discovery. Le gouvernement a donc acté de remettre non seulement sa politique sanitaire mais aussi son choix futur de traitements au même réseau de chercheurs. -2
Jun 4, 2019 • 20 tweets • 4 min read
F. Pierucci, l'ancien cadre d'Alstom emprisonné 2 ans aux États-Unis pendant le rachat d'Alstom par General Electric, nous a expliqué en détail les raisons de la suppression de 1050 emplois.
Et nous a livré un témoignage surréaliste de son histoire.⤵️1- premium.lefigaro.fr/vox/politique/…
Il dévoile que le surlendemain de la remise de "Le piège américain" à son éditeur, son co-auteur Matthieu Aron a été cambriolé.
"On prend son ordinateur qui contenait le manuscrit… Certains voulaient manifestement savoir ce qu’il y avait dans le livre avant qu’il ne sorte." 2-
May 20, 2019 • 13 tweets • 3 min read
Interview exceptionnelle de Christophe Guilluy qui tire le bilan des Gilets jaunes et explique qu'ils sont le symptôme d’une immense recomposition populiste, touchant les démocraties occidentales et qui "durera une centaine d'années !"
Par @AlexDevecchio premium.lefigaro.fr/vox/societe/ch…⤵️
"La classe moyenne occidentale ne veut pas et ne va pas mourir. Le mouvement des Gilets jaunes est d’abord un mouvement existentiel, ce pourquoi il ne rentre pas dans la case : "mais quelles sont vos revendications?". C’est un mouvement qui dit une chose simple: "Nous existons".