De Thucydide à Walzer en passant par Machiavel, toute la pensée politique occidentale rappelle qu’il n’y a pas d’ordre politique durable (pays, nation, union) qui ne doive veiller à sa propre puissance morale, intellectuelle, économique, militaire, c’est-à-dire à sa virtu au sens machiavélien. Puissance entendue non pas comme domination de va-t-en-guerre mais comme strict contraire d’impuissance.
🧶 C’était déjà la leçon de Thucydide dans le dialogue des Athéniens aux Méliens:

« Nous le savons et vous le savez aussi bien que nous, dans le monde des hommes les arguments de justice n'ont de poids que si les forces des
adversaires sont égales. Dans le cas contraire, les plus forts tirent tout le parti possible de leur puissance et les plus faibles n'ont qu'à s'incliner. »

Un Thucydide repris par les neoconservateurs américains dès les années 90 pour repenser « leur » nouvel ordre mondial (thucydide.com/realisations/c…) en mode proto-impérial. Mais aussi pour penser via le « piège de Thucydide », les effets délétères de la dynamique d’affirmation entre une hyper puissance établie (US) face à une hyper puissance émergente (Chine), qui est la principale préoccupation américaine -comme l’a souligné le CEMA-, ce qui explique pour partie la désaffection US pour l’Europe. La baisse de prospérité mais aussi la baisse de puissance dans de trop nombreux secteurs font de l’Europe un acteur affaibli.

La pensée du pardon et donc du mal chez Jankélévitch est l’une des plus exigeantes que je connaisse. Elle rejette une à une les diverses falsifications du pardon que sont l’oubli, la compréhension, la prescription, pour ne rien dire de la résilience dans son usage banal dont l’esprit du temps nous abreuve jusqu’à plus soif.
🧶 A la différence du mauvais, le mal atteint les individus dans leur être, dans la chair même de ce qu’ils sont. Il les affecte, les diminue, les dévie d’eux-mêmes. En un sens, le mal, c’est ce qui empêche radicalement de persévérer dans ce qu’on est, l’anti-conatus de Spinoza.

Le retour du (non-) consentement dans la définition du viol polarise, les uns pensant qu’il apporte une protection, les autres, dont je suis, qu’il risque de vulnérabiliser les victimes. Mais il y a plus : ce retour marque l’adoption progressive des thèses de l’éthique libertarienne où la liberté des individus se résume à la propriété de soi, tandis que relations interindividuelles sont soumises au contrat /consentement, éthique déjà à l’œuvre dans les récentes promotions de la GPA et de la prostitution comme travail.
C’est peu dire qu’une telle éthique sape les fondements de l’humanisme, de la citoyenneté et du rôle de l’Etat, et fragilise les plus vulnérables.
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https://x.com/vkokoszka/status/1981268761094054015

Partant de l’idée que dans des sociétés multiculturelles et libérales, il n’y a pas de conception partagée du bien à partir duquel l’Etat et les institutions pourraient arbitrer, et peu désireux de doter l’Etat d’un rôle autre que minimal, le libertarisme en poupe aux US place en son centre
-l’individu en tant que « propriétaire de sa vie, de son corps, du fruit de son travail », chacun poursuivant sa conception du bien et faisant ce qu’il veut de lui-même:
- une éthique négative qui impose de ne pas interférer avec autrui sans son consentement, et de ne pas le soumettre à une conception particulière du bien ou du mal ( politique ou religieuse) ;
- un rôle minimal de l’Etat, posé comme neutre et dont la fonction est de garantir de façon purement procédurale que le contrat ou le consentement qui gouverne les relations entre individus est valide.

En 2010, l'anthropologue Jeanne Favret-Saada publie un opuscule où elle analyse le renoncement de l'ONU à défendre l'universalité des droits de l'homme au profit des droits culturels des «civilisations/religions», dont les victimes seront les femmes et la liberté de conscience.
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Elle y montre comment la déclaration du Caire et la proclamation de la Charte des Droits de l'homme en Islam (1990) qui se pose en concurrente universelle -et d’inspiration divine- de la charte de 1948 (DUDH), qui ne reconnaît ni la liberté de conscience, ni la liberté d’expression, ni l'égalité homme/femme est acceptée dans le dispositif normatif onusien qu’elle dévoie, et ce au nom du dialogue entre les civilisations, de la diversité puis de l’antiracisme. L’universalité des droits humains cède la place à leur relativisation spirituelle et culturelle.

Secte, gourou, adeptes. Ces mots pour qualifier LF sont empruntés au vocabulaire religieux et renvoient au fanatisme. Non sans raison: l’un des ressorts du populisme de gauche et de son alliance avec les décloniaux tient à la réactivation politique d’un puissant schème religieux à peine sécularisé : la théologie de la substitution tant chrétienne qu’islamique.
🧶 La logique substitutive explique pourquoi le fanatisme religieux et l’ardeur messianique sont depuis longtemps associés aux mouvements révolutionnaires et à leurs aveuglements meurtriers.
Les promesses de « grand soir », de «lendemains qui chantent », ne sont pas que des utopies séculières : elles rejouent une théologie de la substitution. Comme dans le cadre religieux, le monde ancien y est déclaré caduc, ses fidèles voués à l’erreur, au discrédit et à la soumission, tandis que l’histoire doit s’ouvrir sur une nouvelle alliance - la nouvelle France-, porteuse d’un destin rédempteur.

« Secte », « gourou », « adeptes »…. On saisirait mieux le caractère théologico-politique de la gauche radicale LFI et les ressorts de son alliance avec les islamo-decoloniaux, en se centrant sur la théologie de la substitution à peine sécularisée qu’elle met en oeuvre, et qui charrie son odeur de bûcher.
🔽 Pour rappel et très rapidement brossée, la théologie de la substitution désigne une doctrine chrétienne par laquelle l’Eglise aurait remplacé Israël, la nouvelle alliance frappant de caducité l’ancienne alliance, l’alliance mosaïque. Fondement de l’antijudaisme chrétien, elle a été révoquée par Vatican II.
Mais il y a également une théologie islamique de la « substitution », qui opère par abrogation des révélations antérieures, comprises comme des vérités partielles et corrompues, que la révélation finale au Prophète vient abroger tandis que l’Oumma forme le « nouveau peuple de Dieu ».

C'est au philosophe allemand, Hans Jonas, que l'on doit le principe de précaution qu'il inscrit au coeur de son livre, "Le principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique". Il y transforme radicalement la conception de la responsabilité et entend briser le ravissement technologique par "la prophétie de malheur".
Le débat passionné et parfois irrationnel autour de la loi Duplomb n'a pas manqué de rejouer la scène des accords (prévention des risques et préservation du vivant) et des oppositions (frilosité vitale et immobilisme technologique) autour d'un concept disputé. Quelques éléments à ce sujet
🔽 Ecrit en 1979, l'ouvrage de Jonas vise à répondre par le biais d' une éthique, à l'inquiétude croissante que suscitent les développements technologiques (nucléaire, OGM, biochimie et biotechnologie, etc) et l'extension continue du pouvoir transformateur (potentiellement destructeur) de l'homme, pouvoir qui s'exerce sur l'intégralité du vivant et son environnement.

Derrière l’apparente attention aux dommages environnementaux -comme s’il existait des guerres bio laissant indemne le blé qui lève et le chant des oiseaux-, la propagation du trope décolonial de l’écocide vient nourrir le narratif « multi-cidaire » (génocide, ecocide, culturicide,…) utilisé pour décrire et combattre ces entités maléfiques que sont Israël et l’Occident. Mais il y a des usages plus stratégiques
🔽 Les decoloniaux tendance indigeniste-islamiste, tels Grosfoguel ou Sayyid, mobilisent depuis longtemps une rhétorique totalisante qui vise à faire de l’Occident - et d’Israel qui en serait un avatar-, un monolithe malfaisant voué à la colonisation c’est-à-dire ici à la destruction sous toutes ses formes de toute altérité, sous toutes ses formes.

Par delà la piteuse tentative d'imputer la responsabilité d'une indigence humaine à une intelligence artificielle fascisée, par delà même la mobilisation d'une infecte iconographie antisémite, cette campagne
populiste qui personnifie l'ennemi et véhicule une violence émissaire a de forts relents schmittiens et « neutralise » l’ordre démocratique
🧶 L’incarnation du pouvoir dans un leader (gourou, guide, führer) et la personnification de l'ennemi sont deux mamelles du populisme autoritaire . L'un et l'autre constituent les moyens de dévoiement et de neutralisation de l'ordre démocratique, qui est déstructuré, polarisé via l’antagonisation systématique des positions selon les catégories de l’ami et de l’ennemi, du nous/eux. (Cf fil sur ce sujet)

La rencontre Trump- Vance- Zelensky, que @marcweitzmann m’a invitée à discuter en compagnie de @moutet, @regisgente et Françoise Thom, marque l’opposition entre un monde qui tient encore au droit international et celui qui entend s’en délier et se prévaloir de la loi du plus fort et de ses seuls intérêts. La disparité des discours, le sentiment d’un hiatus constant tient à la confrontation de ces deux registres, une confrontation sur laquelle le dialogue mélien de Thucydide a beaucoup à nous dire ⤵️ On y prête finalement peu attention mais le début des échanges (1’-16´), apparemment paisible,
matérialise cette opposition. Tandis que Trump vante la pax americana sous forme du
« deal » qu’il entend conclure (cessez-le-feu, exploitation des terres rares, pas de garanties de sécurité ni de rétrocession des territoires occupés par la Russie), Zelensky reprend tour à tour les catégories structurantes du droit de la guerre : jus ad bellum (motifs justes ou injustes de la guerre), jus in bello (pratiques et crimes contraire au droit de la guerre, et le jus post bellum (conditions justes et sûres d’une sortie de la guerre)…

La propagation des populismes menace d’emporter les démocraties libérales et cela d’autant plus aisément qu’elles n’en comprennent pas la rationalité et l’operativité. Quelques réflexions sur l’hégémonie, la construction du « peuple » par antagonisme (ami/ennemi), la tendance illibérale, pour décrypter enjeux nationaux et internationaux à partir de Laclau et Mouffe utilisés ici non comme théoriciens mais comme outils de compréhension.
⤵️ Le populisme est le plus souvent vu comme la manipulation du ressentiment et « des passions tristes » des individus, un jeu mauvais sur les peurs et les colères. Cette conception « émotionnelle » du populisme, à la Le Bon, charrie avec elle la même condescendance que celle vécue par les citoyens face au refus ou à l’incapacité de reconnaître et de répondre à des demandes sociales hétérogènes, légitimes et répétées (emploi, égalité, immigration, sécurité, etc) qui en est le terreau.

Le scandale des sordides « grooming gangs », ces réseaux de prostitution infantile violents et barbares (viols en réunion, tortures, drogues, menaces de mort, meurtres) a fait l’objet de nombreux rapports. Le premier révèle outre le dévoiement de l’antiracisme, la faillite complète du système (scolaire, sanitaire, judiciaire, de protection de l’enfance) et l’insupportable mépris pour la vie de petites filles et ados de la classe populaire anglaise, accusées d’être, à 11-13 ans, des prostituées volontaires et consentantes, « travaillées par leurs hormones ».
📷 Le rapport fait suite aux alertes lancées par la députée
(Labour) Ann Cryer, aux articles d'Andrew Norfolk (2011)
dans le Times et aux procès des "grooming gangs"
d'Oxford. Il a été suivi par d'autres, certains détruits pour ne pas attiser les haines intercommunautaires (archive.ph/2023.12.27-054…), d'autres non rendus publics (dont tout récemment le très attendu rapport Home Office), ajoutant la défiance à l'effroi.

HAS suggère donc de suivre la doctrine trans militante, et:
- d'adopter une procédure "d'affirmation de genre",
- d'autoriser les traitements hormonaux et même les opérations telle l'ablation des seins chez les mineurs,
- sans évaluation psychiatrique,
- selon le protocole WPATH,
alors même que le rapport Cass, commandité par la NHS, réalisé à partir des études nationales et internationales disponibles, par plusieurs équipes de chercheurs, a montré que ce type de prise en charge n'était pas fondé sur des preuves fiables (Evidence-based) et l'a dès lors interdit sauf exception, et dans un strict cadre clinique?
A quoi servent les méta-études scientifiques si l'on peut infliger aux mineurs des traitements non fiables, à partir de diagnostics non fiables, selon des protocoles non fiables? Car c'est précisément ces différents points que le rapport Cass ( du nom de la pédiatre clinicienne qui a dirigé l'étude, dans la foulée du scandale de la Tavistock Clinic), invalide:
A° Le rapport met en évidence l'absence d'outils diagnostics fiables, de sorte que l'on ne peut assurer la persistance dans le temps de l'incongruence de genre, ou pour le dire autrement, valider un diagnostic qui autorise un traitement aux effets potentiellement irréversibles chez des mineurs. Peut-on changer de genre/ sexe sur la seul base d"un ressenti? Selon les règles qui commandent la médecine et l'éthique médicale, non.

En décembre 2015, l’anthropologue Jeanne Favret-Saada donne une conférence devant la Société d’Ethnologie. Elle y présente les résultats des enquêtes qu’elle a minutieusement menées sur les affaires de blasphème, dont l’affaire Scorsese, l’affaire Rushdie, et celles des caricatures du Jyllands Posten et de Charlie Hebdo.
🧵 Chacune de ces enquêtes basées sur la chronologie précise des faits révèle le jeu inaperçu d’acteurs, d’entrepreneurs de cause qui, par leurs mobilisations (actions de sensibilisation, appels aux manifestations, manifestations et menaces, pressions institutionnelles et diplomatiques, etc), ont construit ce qui apparaît a posteriori seulement comme l’expression massive et spontanée d’un sentiment religieux offensé.

Alors que la question de l'éducation sexuelle et affective à l'école s'apprête à re-déchirer l'opinion avec sa lame binaire coutumière, un détour par le rapport Cass sur la prise en charge des mineurs transgenres permettrait de reposer les termes d'un débat marqué par l'idéologisation et dont les filles, principales victimes et des violences sexuelles et du trans-activisme, pourraient une fois encore payer le prix fort. Mais quel rapport?
🧶
Le rapport final rendu par Hilary Cass à la NHS est la première méta-études d'ampleur internationale consacrée à l'évaluation de la transidentité des mineurs et à sa prise en charge.
Il fait suite au scandale de Tavistock Clinic qui avait révélé les dérives effrayantes d'une médecine débordée par l'idéologie, travaillant avec des outils diagnostiques et des traitements non-fondés ou insuffisamment fondés sur les preuves - pourtant la base en médecine et en éthique médicale.

Beaucoup d'entre nous sont contre les discriminations dont souffrent les trans ET contre l'in-discrimination biologique et sexuelle opérée au détriment des femmes, de la réalité et de l'ordre démocratique par des lois "d'autodétermination" fondées sur la "fictio legis", la fiction légale
🧶 1/ Les lois sur l'autodétermination s'enracinent dans une conception détournée de l'auto-détermination qui visait juridiquement à définir la libre détermination entre des choix concurrents, entre des "options"'ou des "faire". L'autodétermination n'a jamais visé l'autodétermination de son "être".

J. Butler figure parmi les intellectuels qui ont vu un "acte de résistance" dans le 7 octobre. Egarement d'une radicale ? Pas du tout. Dès 2007, elle s'est acoquinée, dans la foulée de l'affaire des caricatures danoises, avec Saba Mahmood et Talal Asad, deux anthropologues pro-islamistes de la religion, avec lesquels elle partage quelques thèses. Illustratif de la gauche "décoloniale".
🧵⬇️ En 2007, J. Butler organise un séminaire autour de l'affaire des caricatures danoises avec S. Mahmood et T. Asad, séminaire qui formera la base de leur livre collectif " Is Critic Secular. Blasphemy, injury and free speech" (2009), traduit en français et publié... juste après les attentats de Charlie Hebdo sous le titre "La Critique est-elle laïque? (2015), dont l'ambition est d'invalider le séculier, la séparation de la religion et de l'Etat, ce particularisme occidentalocentré qui se serait mué en nouvelle religion laïciste/universaliste.

Tant la polémique que le halo de mystère qui entoure les deux boxeuses réputées XY et les tests qui leur ont valu exclusion des compétitions en 2022 et 2023, résultent du cadre « inclusif» du CIO concoctée au détriment scandaleux des femmes, catégorie désormais aussi floue que flouée 🔽
En 2021, le CIO rédige un cadre qui sans être contraignant est applicable par toutes les fédérations sportives. Il prône l’équité, l’inclusion, la non-discrimination sur la base de l’identité sexuelle et l’´intersexuation (i.e être génétiquement H, physiquement F et inversement)

Le retour du prisme tout est colonial, l’usage banalisant du « génocidaire », l’anti-sionisme antisémite, la culpabilité blanche: les schèmes de l’idéologie décoloniale indigéniste imprègnent la gauche radicale et un pan de la gauche. Décryptage pour temps obscurs
🧵🔽 Il en va ainsi du « continuum colonial », forgé par les indigénistes (2005) pour rassembler dans une unité de ressentiments et de luttes banlieues et « racisés » d’ici et d’ailleurs en tant que victimes continues d’une domination coloniale mentale et territoriale qui n’aurait jamais cessé. Celle que R.Grosfoguel, sociologue decolonial, soutien de T. Ramadan et préfacier de Bouteldja, désigne comme système « capitaliste, impérialiste, moderne, patriarcal occidental, euro/americain christiano centré»).

Idéologiser encore et encore le réel aux dépens de la prise en charge des enfants en incongruence de genre. Objectif? Eviter toute réflexion objective, montrer patte blanche militante et fausse vertu là où les derniers rapports dénoncent le scandale sanitaire que constitue une médecine de genre aux fondements branlants 🧶⬇️ Il n'est ni de gauche ni de droite, ni bien ni mal, ni moral ni amoral, ni vertueux ni coupable de constater, comme le fait le Cass review:
- l'explosion du nombre de mineurs qui présentent une incongruence de genre (x 20)
- l'inquiétante distribution sexuelle des cas, avec une majorité des jeunes filles (et personne ne s'interroge?),
- la concomitance de troubles ( alimentaire, schéma corporel, dépression, spectre autistique, passé d'abus sexuels et psychologiques)
- l'impossibilité de prédire / diagnostiquer chez quels enfants cette incongruence va persister ou s'effacer plus tard

Les enjeux de la GPA relèvent bien sûr de l’humanisme et du féminisme. Mais ils tracent aussi une ligne de démarcation entre deux modèles de société, l’un fondé sur l’universalisme des valeurs, l’autre sur le relativisme du contrat, deux conceptions de la liberté, et finalement de l’Etat comme on peut le voir à partir de ce très bel entretien d’@Plumedaliocha avec MA Frison-Roche 🧵🔽 Altruiste ou non, la GPA repose fondamentalement sur la contractualisation (souvent très contraignante) entre des parents d’intention et une mère porteuse ou « gestatrice ». Toute l’ambition des promoteurs de la GPA est d’effacer l’asymétrie entre les contractants: 1/ asymétrie de risques supportés par la mère porteuse seule, mais aussi 2/asymétrie de volonté (la mere porteuse est bien le moyen du désir de tiers) en mettant en avant tantôt le consentement tantôt le don.