1/48 Houlà, alors autant la question est légitime, autant la façon un peu fallacieuse dont elle est posée appelle une réponse un peu complète. Thread ⬇️
2/48 D'abord, rappelons quelques faits :
A- Framasoft n'a pas la taille de Google et ne souhaite pas l'avoir. Google/Alphabet, c'est 135 000 employés directs (et sans doute x10 en indirects), dont plusieurs milliers travaillent sur "Workplace".
3/48 Framasoft, c'est 10 salariés, dont moins de 0,1 ETP sur Etherpad (Framapad), Ethercalc (Framacalc) ou Nextcloud (Framacloud). Autant Nextcloud s'appuie sur une entreprise, autant Etherpad/calc reposent uniquement sur des bénévoles.
4/48 Donc, clairement, les objectifs ne sont pas les mêmes.
5/48 B- Google, c'est aussi une des plus grosses (Top 3 avec Amazon et Apple) valorisation boursière de plus de mille milliards de $, un résultat net de 40 milliards de $ en 2020 (+20% // 2019, la crise leur a clairement profité).
6/48 L'essentiel de ces revenus provenant du fait que Google est la plus grosse régie publicitaire mondiale, et qu'ils exploitent à fond les mécanismes du "capitalisme de surveillance" par une collecte incroyablement massive et permanente de données.
7/48 Framasoft, de son côté, est une asso d'intérêt général qui vit… des dons. Nous refusons toute forme d'exploitation commerciale des données, nous n'affichons aucune publicité.
8/48 Pire, nous pratiquons le "refus de parvenir" peertube.designersethiques.org/videos/watch/0… car, aussi contre-intuitif que cela puisse paraître à beaucoup de personnes, nous nous refusons à nous fixer le dogme de la croissance ou de la réussite financière comme objectif social.
9/48 Même notre nombre d'utilisateur⋅ices quotidien⋅nes (en gros 1 million de personnes par mois) ne fait pas vraiment partie de nos "Key Performance Indicator", puisqu'on a initié et qu'on anime (sans avoir de "contrôle" dessus) le collectif chatons.org
10/48 Bref, on ne veut pas le même monde que celui que souhaite (et met en place) Google. On l'assume, on est cohérent⋅es, et donc nous juger sur "le nombre d'emplois créés par Framasoft", c'est ne pas comprendre qui nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous voulons.
11/48 Mais admettons que cette comparaison ait du sens.
12/48 On voit alors apparaître un biais cognitif dans le raisonnement : Google a non seulement les moyens de communiquer sur le "bien" qu'il crée autour de lui (la pub que vous citez est hyper léchée et a bien dû coûter l'équivalent d'un an de notre budget :) ).
13/48 Mais en plus Google (tout comme Facebook ou Amazon) **doit** communiquer sur ses supposées externalités positives !
14/48 Parce qu'aujourd'hui, personne n'est dupe, et il suffit d'ouvrir Libé/LeMonde/LeFigaro du jour pour entendre parler des externalités négatives causées par ces entreprises,
15/48 que cela soit au niveau _social_ (coucou les travailleur⋅euses d'Amazon), fiscal (coucou le double irlandais fr.wikipedia.org/wiki/Sandwich_… ),
16/48 de _lobbying_ (« Vous avez aimé le lobby des marchands d’armes, de la chimie et du tabac ? Vous allez adorer celui des Gafa. »
C'est le journal islamo-gauchiste Challenges qui le dit, hein, pas moi : challenges.fr/entreprise/com…
17/ 48 _politique_ (coucou fr.wikipedia.org/wiki/Scandale_… et bien d'autres).
18/48 Et je ne parle même pas de leurs abus de position oligopolistiques (sur les protocoles, les logiciels, mais aussi sur la culture, les mouvements sociaux, nos capacités à être en lien, etc..) ou de leurs modèles éco basés sur notre addiction aux écrans et notifications.
19/48 Bref, ces entreprises sont toxiques, et elles sont contraintes à faire de l'ethicwashing pour prouver à leurs publics, leurs client⋅es (et leurs salarié⋅es !) que "Non-non, on fait le Bien, regardez plutôt par là-bas la belle histoire qu'on va vous raconter de Colette…
20/48 …Bersie, Product Expert de cette petite entreprise de Fargo, North Dakota, qui a vu sa vie révolutionnée grâce à Google Workplace." Est-ce qu'il mentent ? Probablement pas. Est-ce qu'ils disent toute la vérité ? Clairement pas.
21/48 Je reviens à vos questions : « Et maintenant, avec #Framasoft, combien de #startup fondées ? »
On n'en sait rien, et… on s'en fout !
22/48 Je peux vous dire que pendant le confinement, nous avons été utiles et permis à des groupes et collectifs du travail social de s'organiser pour fournir informations, nourriture, gel et masques aux personnes précaires (SDF, mais pas que…).
23/48 Spontanément. Gratuitement. Sans collecte de données. Sans *aucune* contrepartie.
Elle était où la #Startup Nation ?
24/48 Et bien elle pivotait son business model, de façon à faire des levées de fonds qui préparait sa future IPO ou ICO dans le but de disrupter la "tech for good" en optimisant le digital social impact en mobile first. #TropCool.
(Zut, Twitter a une limite de 25 tweets par thread - voilà un truc qu'on pourrait outrepasser si c'était un logiciel libre ;) - mais je devrais pouvoir reprendre à la suite, ne partez pas !)
Voilà. La suite est là pour celles et ceux qui on tenu jusqu'au 25e tweet...
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