Après le #Nutriscore, le #Climascore !
La loi Climat et résilience institue l’obligation d’une information sur l’empreinte carbone apposée sur l’emballage des produits alimentaires
Mais derrière l'enjeu, se joue un drôle de jeu...
Petit décryptage
Un #Thread
Le contexte :
Si c'est la loi Climat adoptée le 20/07/2021 qui entérine la mise en place d'une expérimentation en vue d'une obligation d'un étiquetage environnemental, l'idée d'évaluer l'impact carbone des produits alimentaires date du Grenelle de l'environnement de 2007
Ces années ont été mises à profit par @INRAE_France et @ademe pour construire un référentiel et une méthode permettant de construire des Analyses de Cycle de Vie (ACV) d'un grand nombre de produits alimentaires, 500 bruts et 2500 transformés.
Cette méthode s'appelle #agribalyse
En 2020, lorsque la loi Climat évoque la mise en place d'un étiquetage de l'impact CO2 sur les aliments, on pense naturellement à appliquer agribalyse développée depuis près de 10ans. Mais voilà, la méthode, ou plutôt les résultats qu'elle donne ne plaisent pas à tout le monde...
Certaines critiques sont plutôt légitimes d'un point de vu scientifique. En effet, la méthode agribalyse amalgame les émissions de méthane entérique des ruminants avec les émission de gaz à effet de serre d'origine fossile...
Or des études récentes démontrent bien que les GES biogéniques cycliques et les GES cumulatifs d'origine fossile qui ajoutent irrémédiablement du carbone dans l'atmosphère n'ont pas du tout le même impact sur le réchauffement climatique
nature.com/articles/s4161…
Mais d'autres acteurs du secteur agroalimentaire, très déçus des résultats d'agribalyse, ne souhaitent pas discuter et faire évoluer la méthode... Non, puisque les résultats ne sont pas ceux escomptés, alors c'est toute la méthode qu'il faut changer !
europeanscientist.com/fr/environneme…
En effet, le marketing bio s'est auto attribué, depuis longtemps déjà, toutes les vertus environnementales, en faisant même son principal fond de commerce. Il ne souffre pas que l'on viennent remettre en question ses revendications
Or agribalyse le fait...
Tous les moyens habituels sont donc utilisés pour demander la suppression d'agribalyse (article dans @lemonde, @UFCquechoisir, mobilisation des ONG & associations écolos...).
L'objectif est simple, disposer d'une méthode aux résultats cohérents avec les revendications du bio !
(Il est d'ailleurs assez drôle de constater qu'en 2020 l'@UFCquechoisir écrivait cet article assez factuel à propos d'agribalyse quechoisir.org/actualite-alim…
Avant de relayer en 2021 les revendications des institutions du bio :
quechoisir.org/actualite-affi…)
Aujourd'hui le @synabio, le syndicats des industriels du bio, lance une campagne pour faire la promotion du #PlanetScore, un outil qu'il verrait bien remplacer
#agribalyse et pour cause : Cet outil est spécialement conçu pour valoriser les produits bio !
La campagne est naturellement reprise par les habituels vecteurs, journaux complaisants, associations, ONG... Vous entendrez donc forcément parler de #PlanetScore !
Mais de quoi s'agit il vraiment ?
Selon les ambitions affichées, sans modesties, il s'agit de corriger les "erreurs" d'agribalyse (produit de 10 ans d'études) et d'ajouter de nouveaux indicateurs. Tout ça, avant cet automne !
...
Mais il est en fait assez facile de détecter les véritables ambitions du @synabio dans son communiqué et dans son "enquête auprès des consommateurs" (qui s'avère être une étude de marché pour mesurer la sensibilité aux "arguments" du #planetscore en fonction de votre QSP...)
Comme à son habitude, le marketing du bio oppose encore et toujours l'agriculture dite "conventionnelle" et "intensive", intrinsèquement mauvaise, à la "gentille et vertueuse" agriculture bio
Cette stratégie n'est pas nouvelle et elle a fait ses preuves
Mais en privilégiant des arguments #marketing pour construire un #planetscore partisan, non seulement les industriels du #bio stigmatisent et opposent les agriculteurs entre eux, mais ils font également passer au second plan la véritable ambition climatique de cet étiquetage...
En focalisant les consommateurs sur les aspects "pesticides", "biodiversité" et "bien être animal" selon les considérations personnelles du cahier des charges de l'agriculture bio, le #planetscore dilue complètement l'objectif initial de connaitre le coût carbone des aliments !
La page 18 de l'enquête en ligne du @synabio est très claire :
Le #planetscore est fabriqué à partir des allégations "environnementales" des industriels du bio ! Rappelons que le cahier des charges AB est un cahier des charges de moyens, pas de résultats
On retrouve même le vieux poncif éculé des "pesticides chimiques" (comme s'il existait des pesticides non chimiques intrinsèquement meilleurs 🙄)
Aaah cette bonne vieille opposition inventée de toute pièce ! Le marketing bio a inventé la peur du chimique !
Cette enquête/étude de marché du @synabio est très révélatrice si on lit entre les lignes ! Elle vous demande même quel serait le meilleur moyen de vous donner confiance dans le #planetscore sachant que le @synabio à ses entrées chez chacun des acteurs cités !
Bref, une stratégie marketing très évidente, très concentrée sur les attentes des consommateurs et qui semble oublier le principal : l'objectif climat !
Car le véritable objectif du #Planetscore c'est de masquer les résultats médiocres de l'agriculture bio en terme de GES...
Les résultats de l'agriculture bio en terme de Gaz à Effet de Serre, eux, sont assez bien documentés scientifiquement :
- nature.com/articles/s4146…
- link.springer.com/article/10.100…
- annualreviews.org/doi/full/10.11…
- sciencedirect.com/science/articl…
Bref, le martelage du #planetscore fabriqué par et pour servir les intérêts des industriels du bio a déjà démarré. Il sera accompagné d'un lobbying intense auprès des décideurs et des consommateurs... Espérons qu'ils seront discerner l'enfumage...
Il faudra surtout compter sur le pragmatisme de @Agri_Gouv et de @J_Denormandie
Parce que si ce #planetscore venait à s'imposer sur nos étals, il y aurait un grand perdant : Le Climat !!!
Et il y a déjà eu bcp trop de concessions en son nom pr servir des intérêts particuliers...
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