Camille Gillet Profile picture
#Auteure - #Storyteller - #Formatrice 📖 Livre - Le pouvoir du storytelling (ed Eyrolles) 🎙️Podcast - Le héraut aux mille visages 🧑‍🎓 Prof Université Lyon 2

Nov 8, 2021, 23 tweets

Et si je vous disais que je suis devenue storyteller parce qu'on m'avait un jour demandé de ne PAS écrire l'histoire de mon client ?

Prêt-e pour un thread #CaseStudy ? ⤵️

Je ne m'en cache pas : je n'ai pas de formation ou grandes études. Tout ce que je sais, j'ai dû l'apprendre par moi-même en analysant et pratiquant, me trompant, expérimentant.

Comme l'écriture d'ailleurs. Et ce n'est pas un hasard, je pense.

Donc, imaginez bien que mon premier client en storytelling, c'est LE patient 0 pour moi. Je lui fais tout un tas d'expériences - que je ne lui facture évidemment pas. Et c'est là que je prendrai conscience que je ne suis plus une rédactrice web.

Nous sommes avant la pandémie, et vous devinerez facilement que ce client n'a jamais concrétisé son projet. Peut-être que le Covid l'aura tué définitivement dans l'oeuf, je l'ignore... cela dit, il aura permis à une autre entreprise de naître.

Je l'en remercie.

Nous sommes donc avant la pandémie et deux frères me contactent pour me demander de créer leur marque. Ils vont vendre des costumes et veulent proposer une expérience de personnalisation discrète à leurs clients. Leur positionnement est plutôt haut de gamme.

Ils viennent me voir pour travailler leur page à propos, pour commencer. Seulement voilà : ils ne veulent pas raconter leur histoire.

Ah, zut... je ne vais pas pouvoir copier/coller notre discussion sur la page (cf : mon thread )

Les deux frères venaient de la cité. Ils voulaient démontrer que l'habit faisait le moine, qu'on pouvait être et paraître diamétralement opposés, tout en restant soi-même... d'où l'idée de phrases personnelles brodées discrètement dans des doublures.

J'avais perçu que leur positionnement qu'on mettait doucement en lumière était surtout très personnel : au travers de leurs clients, c'était eux qu'ils faisaient entrer dans des milieux qui leur étaient interdits.

Bref, je leur vends la presta habituelle.

A cette époque : page à propos = 1h d'entretien, 2h de conception/écriture et rendu en direct et correction. Le tout, pour 500€.

Sauf que, quand on n'a pas de matière habituelle pour raconter les trucs, on fait quoi...? Alors, j'ai dit un truc totalement nouveau pour moi :

"J'vais revenir vers vous avec une proposition narrative. On va se baser sur ça."

A ce moment là, je ne sais pas encore que je suis purement et simplement en train de faire du storytelling.

Je ne sais pas que ce que je m'apprête à faire sera le premier jet d'un produit que je vends aujourd'hui à mes clients et qui est LA BASE de leur branding.

Je commence par réfléchir à ce qui fait leur marque.

🔸Quelles sont leurs valeurs
🔸Quels sont les conflits et opposition de la marque
🔸Quelles sont les influences et ambassadeurs
🔸Quelles pourraient être les baselines

Sans pour autant le poser à l'écrit pour eux, j'imagine sur quoi on va s'appuyer pour la narration.

Et je structure la page.

Vous savez quoi ? Je conçois même le script d'un spot publicitaire.

Je formalise tout ça dans un document.

Je l'envoie au client pour validation des grandes lignes.

Il valide.

Je passe au deuxième document qui comprend : le mockup de la page et l'intégration textes.

Dans sa version desktop... et mobile !

Et toujours, tout ça pour 500€.

Est-ce que vous comprenez...? Le client a eu tout un positionnement marketing avec plusieurs éléments clés de son branding, une page entièrement conçue + réalisée.

Pour 500€.

En toute transparence, je mets ici à disposition, pour celles et ceux qui voudraient voir, tous les documents qu'a pu avoir le client.

➡️ drive.google.com/drive/folders/…

Je n'ai pas signé de clause et le client n'a jamais poursuivi son travail. Je suppose que la crise l'a stoppé net.

Parce que le client m'a challengée, je me suis retrouvée à faire ce travail et avec ça, on aurait pu faire toute la strat' édito, poser toute la communication. Visuelle, textuelle, social media... et même : événementielle, packaging, expérience client et j'en passe !

Alors, évidemment... il aurait fallu détailler plus encore.
Depuis, à force de clients, j'étoffe l'audit en fonction des besoins :

🔹Persona
🔹Why
🔹Structure narrative
🔹Elements graphiques
🔹Elements de langage à déployer (internes, externes)

J'ai même fait des livres de culture interne.

J'ai aussi fait seulement du consulting en positionnement.

Bref... sortir de ma zone de confort m'a poussé à fabriquer mes outils et mon métier.

Evidemment, depuis, ce genre de book coûte plutôt aux alentours de 1 500 à 3 000€.

Mais l'essence est la même : chercher où s'accrocher pour créer du récit.

Mais... est-ce que c'est vraiment une bonne façon de faire ?

Eh bien, voyez-vous... en trouvant enfin des ressources, en écoutant/lisant des storytellers confirmés que j'ai pu "dénicher" depuis, j'ai appris que : oui.

Oui. C'est bien comme ça qu'il faut faire.

Comment avais-je pu le deviner seule ? Suis-je un génie marketing ?

On a déjà statué que non.

C'est juste du bon sens.

Bon, et peut-être un peu de talent.

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