[Thread] Pourquoi diversifier vos lieux de stockage d'actifs? L’histoire tragique du français à l’origine de la création d’une des plus grande plateforme d’échange de #bitcoins au monde.
Digne d’une des meilleures tragédies grecques (au moins), cette histoire reste malgré tout méconnue, surtout pour les nouveaux dans le milieu. L’épopée commence à Dijon, avec un jeune nommé Mark Karpelès, mi-geek, mi-génie, passionné d’informatique.
Avant d’arriver en primaire, il sait déjà lire parfaitement. Il se fait donc tester : 190 de QI. Je vous laisse jeter un œil sur l’image ci-dessous pour comprendre ou le petit se situe.
Après des années collège/lycée ou il ne sent pas dans son élément (sa mère expliquera qu’il était régulièrement racketé), il décide de se prendre en main seul et de ne pas faire d’études supérieures. Il décroche au bout de quelques mois un job chez un éditeur de logiciel.
Cependant, Ses relations avec son chef et ses collègues se dégradent. Il ne se présente pas au travail régulièrement, et détourne même des données clients de l’entreprise. Par la suite, il met en place carrément un lien de fishing à partir du site officiel de la société…
Après les déboires de son premier emploi et quelques mois de dépression, il finit par trouver un autre job. Ses collègues de l’époque le décrivent comme un travailleur acharné qui passe ses journées et ses nuits à coder.
En parallèle, Il met de l’argent de côté pour réaliser son rêve : fuir au Japon. Il y atterrit en 2009 et crée une société d’hébergement informatique qu’il nomme comme son chat : Tibanne. Il aurait appris le japonais en quelques mois.
Son activité au Japon marche plutôt bien. Un jour, un client lui propose de payer en bitcoins. Révélation. Il rachète une plateforme d’achat/revente de cartes de jeu (Magic : the Gathering) à un contact. Son plan : la transformer en plateforme d’échange de bitcoins.
Cette plateforme avait d’ailleurs déjà tenté l’expérience et subit un piratage de 80 000 bitcoins. Pour l’anectode, ce fameux "contact" n’était autre que… JedMcCaleb, l’ancien CTO de la société #Ripple.
Succès monstre. En 2013, 80% des échanges mondiaux de bitcoins se font sur cette ancienne plateforme d’achat de cartes à collectionner. On surnomme le français le "Baron du bitcoin". WTF ? attendez la suite.
A ce moment-là, Karpelès est comparé à Zuckerberg. Il s’offre des nouveaux bureaux, exhibe ses d’ordinateurs de collection, s’installe dans le quartier le plus chic de Tokyo et se paye… Un lit king size à $40 000.
L’affluence de nouveaux utilisateurs devient de plus en plus durs à gérer. Le 7 février 2014, la plateforme ferme et se déclare en faillite quelques semaines plus tard. Des milliers d’utilisateurs n’ont plus accès à leurs fonds. Silence radio du côté de Mark.
Après plusieurs semaines sans nouvelle, les clients commencent à paniquer. Une vidéo devient virale : celle d’un londonien qui aurait perdu plus de 300 bitcoins, et qui s’est déplacé pour confronter Mark à l’entrée du siège de Mt Gox.
21 jours après la fermeture du site, Mark fait des excuses publiques et officielles dans la pure tradition japonaise. Il confirme que 850 000 bitcoins sont perdus. Selon lui, piratés par des cybercriminels.
De nombreuses hypothèses sont alors émises. On le soupçonne de vol, de manipulation de comptes, de manipulation des cours… Certains spécialistes pensent même qu’il aurait menti sur les liquidités disponibles sur la plateforme.
Il est condamné au final dans plusieurs pays pour escroquerie, abus de confiance, falsification, détournement… Accusations qu’il nie en bloc. Il est arrêté le 1er aout 2015. L’image de son arrestation, casquette vissée et Tshirt "Effort less French" fait le tour du monde.
Pendant 50 jours, il est interrogé sans relâche sur ce qui s’est passé. Il est ensuite placé dans une prison sous haute surveillance, dans une cellule minuscule ou la lumière n’est jamais éteinte, filmé 24/24H.
Pour tenir, il écrit. Il décrira avoir été forcé à "s’assoir le dos droit 10 heures par jour". S’il avait le malheur de s’endormir, au mieux les gardes lui criaient dessus, au pire il était emmené dans une "salle de punition" ou il était maintenu menotté et couché.
Plus d’un an plus tard, il est libéré sous caution mais n’a pas le droit de quitter le Japon. Il aura perdu 35 kilos et se déclarera profondément marqué. En tant que criminel accusé au Japon, trouver un appartement et un emploi relèvera du parcours du combattant.
Le 15 mars 2019, il est condamné à 2 ans et demi avec sursis et quatre ans de mise à l’épreuve pour manipulation de données. Il risquait jusqu’à 10 ans de prison. Il a également dû payer 10 millions de yens.
J’ai volontairement évité de détailler certains aspects de l’histoire, notamment sur les résultats des différentes enquêtes sur les bitcoins disparus, car cette partie de l’histoire mérite un thread à elle seule.
Aujourd’hui, même si tout n’est pas entièrement clarifié, on a une idée précise de ce que sont devenus une vaste partie des bitcoins "disparus". Un certain Alexander Vinnik serait notamment à l'origine de nombreux piratages de la plateforme.
Dernier point, le 20 octobre 2021, la Cour de Tokyo a annoncé que les victimes allaient se partager l’équivalent de 180 000 bitcoins qui avaient été retrouvés. On parle de plus de 8 milliards de dollars aux cours actuels.
A travers cette histoire, gardez en tête que tout est possible dans un univers si jeune. Une plateforme peut fermer ou faire faillite du jour au lendemain. Diversifiez vos placements, mais également les lieux sur lesquels vous stockez vos actifs. Not your keys not your coins !
On essaye d'espacer, je tague un thread sur 2 pour de la visibilité... 🙏Même si je suis sûr que vous connaissez l'histoire :
@Yugui_crypto
@Missatoshi_girl
@_Cryptique (wow bientôt les 10K abonnés!)
@Capetlevrai
@TCryptomonnaies
@SA_Conseil
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