#THREAD - Le déclenchement de l'opération "taupe" au RN aura été fatale aux derniers atermoiements de Nicolas Bay.
👉Le désormais ex-cadre du RN devrait emboîter le pas de Stéphane Ravier et rejoindre l'aventure Reconquête. Portrait d'un faux gendre idéal et d'un vrai facho ⬇️
Adhérent au FN à 15 ans en 1992, Bay y fait la connaissance de Guillaume Peltier, l’ex-vice président de LR qui a déjà rejoint le Z.
C’est avec Peltier que Bay lance en 1996 la “Jeunesse Action Chrétienté”, un groupuscule destiné à rabattre les jeunes catholiques vers le Front.
Si la JAC se fait remarquer par sa com’ assez malaisante, elle est par ailleurs assez mal vue par les cathos tradis du FN.
Bernard Antony, patron de Chrétienté Solidarité, la soupçonne d'être un sous-marin de Mégret pour lui faire concurrence.
C’est en effet dans les bras de Mégret que tombent Peltier et Bay lors de la scission de 1998 en rejoignant le MNR.
Face au FN canal historique, qui accumule dérapage sur dérapage, le parti mégrétiste est perçu par ces jeunes loups comme “plus professionnel” et plus hypé.
Peltier ne fera pas de vieux os au MNR. Bien que vice-président des jeunes du parti, il ne se sent guère à l’aise au milieu des crânes rasés “totalement surexcités, totalement extrémistes et caricaturaux”.
Nicolas Bay, lui, y restera jusqu’en 2009.
Si leurs chemins se séparent, Nicolas Bay et Peltier restent cependant amis.
Dans un livre consacré à la Droite Forte, Peltier le défend, affirmant que son ex-comparse du MNR est quelqu’un de “posé” et “vu comme un extrémiste, mais ce n’est pas vrai”. On a envie de le croire.
Resté au MNR, Bay se présente pour le compte du parti mégrétiste aux législatives de 2002. Son suppléant, René Schleiter, n’est autre que le beauf de Robert Faurisson, et tient des propos douteux dans une revue néonazie.
Le rappel de cet épisode embarrasse quelque peu Nicolas Bay. Après un voyage en Israël, il doit s’expliquer sur son “compagnonnage avec la sphère négationniste”.
Selon lui, il n’était pas au courant de la relation familiale et idéologique de son suppléant avec Faurisson.
Cette proximité passée avec René Schleiter ressurgit en 2015 après que Nicolas Bay ait vivement critiqué la loi Gayssot à la télévision.
Bay réagissait ce jour-là à la condamnation pour provocation à la haine envers les Musulmans d’un certain… Eric Zemmour.
Bay sera touché par une autre polémique dans le même registre en 2019, après qu’il ait fermé les yeux sur une photo de son attaché parlementaire “déguisé” en caricature antisémite.
Un déguisement certes de “mauvais goût” mais qui reste selon l’eurdodéputé “d’ordre privé”...
Mais revenons au début des années 2000. Si Bay méconnaît les liens familiaux et idéologiques de son ancien suppléant avec Faurisson, il est cependant bien introduit comme lui auprès des réseaux de la Nouvelle Droite.
JY Le Gallou, par exemple, ne tarit pas d'éloges sur lui.
En 2008, il participe au 1er anniversaire de la revue Synthèse nationale, une revue identitaire doublée d’une maison d’édition se voulant une passerelle entre les différentes chapelles de l’extrême-droite.
Mais Synthèse Nationale organise aussi des raouts d’un genre un peu spécial.
Les journalistes qui y ont assisté notent avec un certain effarement le type de goodies proposés sur les stands : portraits du maréchal Pétain, livres antisémites, hagiographies d’Adolf Hitler...
Ces descriptions ne paraissent pas très éloignées du catalogue actuel de Synthèse Editions. Sur son site, les disques des Brigandes côtoient le CD “Léon Degrelle raconte” et autres ouvrages “un peu limites” sur l’actualité et le nationalisme.
Tout en cultivant ses réseaux droitiers, Nicolas Bay grimpe les échelons au sein du MNR. En 2004, il est la tête de liste du MNR en Ile-de-France. Sa première conférence de presse aux côtés d’un Bruno Mégret glacial a été immortalisée dans les archives de l’INA.
Durant la campagne, Nicolas Bay fait face à Marine Le Pen, tête de liste FN.
Il multiplie les attaques ad hominem contre elle : “Tanguy de la politique”, “vide politique sidéral”, “qualités politiques limitées”. Des critiques qu’il apprendra par la suite à garder pour lui...
Devenu SG du MNR, Bay fait preuve d’une certaine ingéniosité pour torpiller le FN.
Sophie Montel l’accuse d’avoir multiplié les candidatures du MNR partout en France aux législatives de 2007 pour disperser les voix de l’extrême-droite et mettre le FN en difficultés financières.
Le passif de Nicolas Bay à l’égard du FN ne fera pas obstacle à son retour au bercail frontiste en 2009.
La même année, le nouveau militant lepéniste, originaire des Yvelines, est parachuté en Seine-Maritime grâce à l'appui de la direction du parti.
Au moment de l'arrivée de Bay, le FN menace d'être ringardisé par l’émergence des Identitaires, devenus un vrai parti politique en 2009.
L’une des priorités pour le Front devient de neutraliser ce nouveau rival en quête de débouchés électoraux.
Pour ce faire, c’est Bay, proche des Identitaires, qui est à la manœuvre.
Pendant les cantonales, il fait tout pour faire baisser le score de Philippe Vardon à Nice, puis lui propose de rejoindre le Front national pour se faire réélire...
C’est encore Nicolas Bay qui est à la manœuvre lors des législatives de 2012.
Bay se démène pour rapprocher certains des cadres du parti identitaire vers le FN. Il cible tout particulièrement Philippe Vardon, dont il restera par la suite un proche soutien au parti.
Bay est tellement proche des Identitaires qu’il répond à des interviews pour leur média Novopress. Il les défend dans les médias après leur opération au Col de l’Echelle.
Il va même jusqu’à se plaindre directement auprès de Mark Zuckerberg de la fermeture de leur page Facebook.
C’est d’ailleurs un Identitaire niçois, Bastien Rondeau-Frimas, que Nicolas Bay recrute en 2019 comme attaché parlementaire au Parlement européen, après le scandale provoqué par son précédent collaborateur (voir ci-haut).
Parmi ses faits d’armes antérieurs, une conférence sur “l’islam à l’assaut de l’Europe” et la signature d’une tribune pro-Trump dans le magazine “France” lancé par un autre identitaire, Damien Rieu (également recruté comme collaborateur d’un autre eurodéputé FN, Philippe Olivier)
L’arrivée des deux identitaires comme collaborateurs à Bruxelles fera d’ailleurs dire à un eurodéputé frontiste cité par “L’Opinion” que “les vrais radicaux sont aujourd’hui au Parlement européen”.
Autre connaissance de Bay au sein de la mouvance identitaire : Jean-François Pedrono.
Un journaliste d’Al Jazeera a enregistré ses propos extrêmes lors d’un reportage en caméra cachée au bar des identitaires lillois, La Citadelle.
Le réseau de Nicolas Bay est également très fort au sein même du parti.
En 2013, lors des manifs pour tous, on le retrouve aux côtés de Gilbert Collard (désormais passé chez le Z), alors même que MLP observait sur le sujet une réserve assez prudente.
En 2014, il donne de sa personne pour soutenir Stéphane Ravier, alors candidat dans le 7e arrondissement de Marseille.
Les deux cadres FN se retrouvent sur une ligne identitaire et très “droitière” au sein du FN, en opposition à la ligne sociale-patriote de Philippot.
Philippot et Bay sont notoirement en mauvais termes.
Quand Philippot quitte le FN, Bay récupère son bureau au siège du parti, en s’imaginant probablement bientôt récupérer sa place.
Las, le Normand ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur. En 2019, il est écarté de la tête de liste des européennes au profit de Jordan Bardella. En 2020, il est exclu du bureau national en même temps que Gilbert Collard.
Stéphane Ravier, futur rallié à Zemmour, sera également mis à l’écart des intances dirigeantes du parti. Tout comme Philippe Vardon, dont on se demande s’il ne sera pas le projet à claquer la porte du RN pour rejoindre le Z.
Voilà, c’est tout pour ce soir. On continue demain, même heure, pour de nouvelles infos et archives sur d’autres copains du Z ! Après tout, il n’y a que l’embarras du choix chez Reconquête… ⏰😊
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