[THREAD] Petit guide de survie sur l’élevage de poules pondeuses #pleinair et #bio pour avoir l’air moins bête en société et devant un poulailler. Pour mieux assumer ses choix aussi (oui parce que VOS choix font MA production !) par ici 👇
Alors voilà une poule rousse… quoi ça vous paraît simple ? Passez au tweet suivant.
Là, c’est une poulette. Vous percevez la différence ? Une poulette, c’est une poule qui n’a pas encore atteint sa maturité sexuelle (autour de 18 semaines). Moi, j’accueille des poulettes pour en faire des poules.
Une poulette ça ne pond pas. Petite crête, magnifique plumage, petit poids (autour de 1,4kg à 17-18s). La poule, c’est une athlète : 130gr d’aliment par jour, le double en eau, 1,8kg à 2kg en moyenne et un plumage moins canon car les plumes servent à faire un nid (oui…).
En plein air, 9 poules/m2 et 6 poules en bio. C’est très confortable dans les deux cas, avec bcp d’espace dans le poulailler. A l’extérieur, 4m2/poule soit 4ha chez nous. Autant dire que les poules ont de quoi gambader. Arboré, c’est encore mieux pour elles !
En période de #confinement #IA comme c’est le cas actuellement, les poules bénéficient d’enrichissement pour retrouver ce dont elles ont besoin et pour « remplacer » l’extérieur. Bacs à sable, luzerne, jeux. Je fais de mon mieux 😄
Il existe des souches blanches (œufs blancs, ovoproduits) et des souches de poules rousses, comme la mienne. Cette année j’ai de la Novo : hyperactive, elle est faite pour être dehors. Cette la bonne année pour elle ! 😕 #confinement Alors les poules se piquent et se déplument.
Une poule rousse fait donc des œufs roux. En France, culturellement, nous mangeons des œufs roux. Ce n’est pas vrai partout dans le monde. Un oeuf roux a un coût de production plus élevé qu’un œuf blanc.
Comment l’œuf arrive au magasin ? La poule pond dans un nid qui est incliné : l’œuf roule vers une bande. Je déroule la bande vers le sas et je collecte les œufs, que je mets en alvéoles et en palettes. Ça va dans un centre de conditionnement qui les met en boîte.
Côté sécurité alimentaire, rien à craindre ! Contrôle salmonelles toutes les 7 à 8 semaines (si positif, les poules sont abattues), biosécurité renforcée sur le site, analyse régulière des œufs, et feadback hebdomadaire par le centre sur la qualité des œufs.
En bio, aliment 100% bio, avec un sourcing local. La fiente des poules sert à enrichir nos parcelles bio, bref un peu d’économie circulaire sur la ferme et avec la coop, cela a du sens ! Produire des végétaux sans animaux, c’est se couper la tête !
Les poules ont de l’eau et de l’aliment à volonté. Elles sont libres de leurs mouvements, bénéficient d’une nuit de 8h, écoutent de la musique en journée. La décence voudrait que l’on arrête de dire que c’est de la maltraitance sachant que des humains ne possèdent pas tout cela.
Leur bien-être importe. Et je fais de mon mieux chaque jour qui passe même si la problématique grippe aviaire-confinement grignote fortement les leviers d’action. Le cahier des charges AB est pour moi la garantie d’un bien-être maximal.
Lorsque la poulette arrive à 18s, elle a vécu ailleurs avec un autre éleveur. Elle découvre son nouveau poulailler et doit apprendre à pondre au nid. C’est du sport ! Une poulette bio coûte aujourd’hui autour de 8,20€. Je vous laisse multiplier par 9700 pour voir ce que ça donne
Quand elles partent, chaque poule vaut qlq centimes. Ai-je donc un intérêt à les envoyer à l’abattoir ? Non. Pourquoi partent elles alors à 72 semaines (18 mois de vie) ? Parce que le risque sanitaire est trop élevé. Les GMS imposent donc une date de fin de production.
Poule House avait tenté un modèle où la poule quittait son élevage pour poursuivre sa vie ailleurs. Le modèle n’a pas tenu. De plus, la poule d’élevage pond autour de 300 œufs/an. La faire vivre longtemps, ce serait l’épuiser. Risque d’ostéoporose et risque salmonelles. Non merci
Et donc, sachant que mes animaux passent avec nous 13 mois, tout est mis en œuvre pour que leur vie soit la meilleure possible, en fonction des conditions qui sont les nôtres. Évidemment que je préfère les voir dehors !
Aussi, vous le savez, nous connaissons une crise sur les produits « premium », que ce soit bio, label, et autres. D’un côté donc chacun souhaite des conditions de vie très favorables au bien-être animal et de l’autre, l’acte d’achat s’en détourne.
Je ne juge pas, c’est juste un fait. Autrement dit, la pression exercée sur nos modèles d’élevage alternatifs à la cage est très forte. Et plus le discours s’éloignera de l’acte d’achat (réciproquement), plus nous mettrons à mal la filière oeuf dans son ensemble.
En cherchant à imposer tjs plus de normes, mais en ne l’es finançant pas (ovosexage, poulettes qui sortent, aliment 100% bio, etc), en fait on prend le risque de ne plus trouver ces produits dans les magasins ! Et certains l’ont bien compris, et exercent donc des pressions.
Sous prétexte donc d’avoir une bonne conscience, on finance en réalité la fin du modèle, pour ouvrir la porte à l’import ou la fin de l’élevage ! Bingo pour certains !
Voilà, ça c’était mon petit message de fin. Vous voulez ça, alors donnez m’en les moyens ! 😉👇
Share this Scrolly Tale with your friends.
A Scrolly Tale is a new way to read Twitter threads with a more visually immersive experience.
Discover more beautiful Scrolly Tales like this.