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May 7, 2023, 11 tweets

En ce moment en #SVT je fais travailler mes élèves sur un modèle de fanfiction : la #génétique des sorciers dans l'univers d'#HarryPotter ! Une façon originale de réviser en devoir maison les notions vues en cours. #TeamSVT

Lors de la sortie du volume "Harry Potter et le Prince de sang-mêlé", les généticiens Jeffrey Craig, Renee Dow et Mary-Anne Aitken écrivaient à la revue Nature une lettre sur la Potter Mania et son potentiel éducatif en génétique (Craig et al., 2005).

nature.com/articles/43677…

Leur correspondance publiée par la revue Nature proposait un cadre simple de génétique mendélienne afin d'initier les élèves aux bases de la génétique tout en utilisant leurs personnages de sorciers préférés. La plupart des professeurs de SVT connaissent indirectement cet article

Car il est désormais repris dans de très nombreux livres du cycle 4 - collège ! Mais que proposaient exactement Craig et al. ? Tout simplement un gène polyallélique fictif présentant au moins deux allèles, W pour wizard et M pur muggle (moldu).

Comme vous le savez probablement déjà, dans l'univers d'Harry Potter, les personnages dépourvus de pouvoirs magiques sont surnommés des Moldus. Ce que nous sommes tous ici, sauf si un tweetos veut bien nous révéler l'existence de Poudlard !

Pour autant, l'allèle W considéré récessif, il est alors possible d'expliquer pourquoi Hermione est une sorcière née de parents Moldus. Son père et sa mère présentaient le génotype hétérozygote (WM), puis par croisement génétique, elle hérita du génotype homozygote (WW).

Pour autant, certains livres de SVT situent ce gène magique sur le chromosome 7. Le choix est totalement arbitraire, Craig et al. (2005) ne proposent rien pour leur part. Mais il est en effet plus pratique de travailler sur une paire de chromosomes autosomes et donc non-sexuels.

L'avantage avec ce système mendélien simple, c'est qu'il colle parfaitement avec le programme de cycle 4 en SVT. Encore mieux, on peut introduire l'hypothèse d'allèles W variants ou mutés ! Imaginez un système plus complexe d'allèles W' exprimant des pouvoirs magiques variables :

Neville présente un phénotype de sorcier moins puissant que ses camarades. Le concierge Argus Rusard est un cracmol : il est issu de parents sorciers (WW) mais n'exprime pas ce phénotype. On peut ainsi imaginer l'existence d'allèles W' variants ou mutés.

Encore plus intéressant, ces variants W' peuvent être considérés comme dominants par rapport à l'allèle sauvage W.

Ainsi, les génotypes hétérozygotes (W'W) permettent d'expliquer les phénotypes cracmols. De quoi rajouter du contenu enrichissant à notre activité de SVT !

Pour les plus ambitieux, nous pouvons même aller encore plus loin, avec quelques interrogations poussées, comme l'influence de ces phénotypes cracmols ou faibles sur la sélection sexuelle lors des mariages sorciers. Et voilà que Charles Darwin s'invite à l'école des sorciers !

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