En ce moment en #SVT je fais travailler mes élèves sur un modèle de fanfiction : la #génétique des sorciers dans l'univers d'#HarryPotter ! Une façon originale de réviser en devoir maison les notions vues en cours. #TeamSVT
Lors de la sortie du volume "Harry Potter et le Prince de sang-mêlé", les généticiens Jeffrey Craig, Renee Dow et Mary-Anne Aitken écrivaient à la revue Nature une lettre sur la Potter Mania et son potentiel éducatif en génétique (Craig et al., 2005).
Leur correspondance publiée par la revue Nature proposait un cadre simple de génétique mendélienne afin d'initier les élèves aux bases de la génétique tout en utilisant leurs personnages de sorciers préférés. La plupart des professeurs de SVT connaissent indirectement cet article
Car il est désormais repris dans de très nombreux livres du cycle 4 - collège ! Mais que proposaient exactement Craig et al. ? Tout simplement un gène polyallélique fictif présentant au moins deux allèles, W pour wizard et M pur muggle (moldu).
Comme vous le savez probablement déjà, dans l'univers d'Harry Potter, les personnages dépourvus de pouvoirs magiques sont surnommés des Moldus. Ce que nous sommes tous ici, sauf si un tweetos veut bien nous révéler l'existence de Poudlard !
Pour autant, l'allèle W considéré récessif, il est alors possible d'expliquer pourquoi Hermione est une sorcière née de parents Moldus. Son père et sa mère présentaient le génotype hétérozygote (WM), puis par croisement génétique, elle hérita du génotype homozygote (WW).
Pour autant, certains livres de SVT situent ce gène magique sur le chromosome 7. Le choix est totalement arbitraire, Craig et al. (2005) ne proposent rien pour leur part. Mais il est en effet plus pratique de travailler sur une paire de chromosomes autosomes et donc non-sexuels.
L'avantage avec ce système mendélien simple, c'est qu'il colle parfaitement avec le programme de cycle 4 en SVT. Encore mieux, on peut introduire l'hypothèse d'allèles W variants ou mutés ! Imaginez un système plus complexe d'allèles W' exprimant des pouvoirs magiques variables :
Neville présente un phénotype de sorcier moins puissant que ses camarades. Le concierge Argus Rusard est un cracmol : il est issu de parents sorciers (WW) mais n'exprime pas ce phénotype. On peut ainsi imaginer l'existence d'allèles W' variants ou mutés.
Encore plus intéressant, ces variants W' peuvent être considérés comme dominants par rapport à l'allèle sauvage W.
Ainsi, les génotypes hétérozygotes (W'W) permettent d'expliquer les phénotypes cracmols. De quoi rajouter du contenu enrichissant à notre activité de SVT !
Pour les plus ambitieux, nous pouvons même aller encore plus loin, avec quelques interrogations poussées, comme l'influence de ces phénotypes cracmols ou faibles sur la sélection sexuelle lors des mariages sorciers. Et voilà que Charles Darwin s'invite à l'école des sorciers !
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Le 19 mai 1833, Darwin entreprend l'ascension de la Sierra de las Animas. Cette colline de 501 m d'altitude surplombe la pampa uruguayenne alentours. Un site géologique également chargé d'histoire et de légendes. #VoyageDarwinBeagle
Levés tôt, Darwin et son guide local entament une randonnée qui va les mener jusqu'au somment de ce relief. S'il est imposant, il le doit surtout à la pénéplaine environnante du craton de Rio de la Plata. Mais géologiquement parlant, cette colline dénote aussi dans le paysage.
En effet, la Sierra de las Ánimas est sillonnée de roches volcaniques intrusives, datant probablement du Protérozoïque et témoignant d'une intense activité volcanique passée : basaltes, trachytes, porphyres, rhyolites.
Les jachères peuvent rendre de précieux services pour lutter contre le déclin des #oiseaux ! Encore faut-il correctement les intégrer dans le paysage agricole. Pour cela, une étude 🇩🇪 propose une méthode alliant statistiques spatiales et données #ornitho.
Si ce n'est pas la première étude à se pencher sur les services écosystémiques des jachères, cet article de Klimek et al. (2023) apporte quelques éléments de réponse à la mise en relation récente entre déclin des oiseaux et intensification agricole.
On notera aussi - bien que ce thread ne soit pas un état de l'art - que concilier pratiques agricoles et biodiversité aviaire est un sujet fréquemment abordé dans la littérature scientifique. Ici Barbaro et al. (2021) dans "Journal of Applied Ecology" :
Le 18 mai 1833, le retour de chevauchée dans la pampa uruguayenne se poursuit. Toujours accompagné de ses deux guides gauchos, Darwin a traversé Las Minas et font halte dans la demeure du señor Sebastian de Pimiento. #VoyageDarwinBeagle
Dans cette charmante propriété que Darwin juge bien mieux meublées que les précédentes visitées, les jeunes filles de leur hôte lui font un chaleureux accueil. Ne vous y trompez pas, nous parlons ici de bonne éducation !
La coutume, lorsqu'une jeune fille souhaite vous complimenter à table, consiste à vous donner la plus belle part de viande depuis leur assiette. Darwin doit être bien vu parce qu'elles le resservent sans interruption ! Et hors de question de refuser, ce serait très malpoli.
Au cours de son séjour à Maldonado en mai-juin 1833, Charles Darwin explora aussi bien la pampa et les ripisylves de l'arrière-pays que la côte sauvage. Parmi ses observations figurent de nombreux reptiles. Ophiophobes, s'abstenir ! #VoyageDarwinBeagle
Commençons tout d'abord avec un lézard qui évoque furieusement l'orvet. Mais attention, il s'agit de Ophiodes vertebralis, qui appartient quant à lui à la famille des Diploglossidae.
Philodryas patagoniensis est un serpent venimeux que Darwin annote d'un simple "Coluber", ancien nom de genre de ce reptile qu'il ne parvient pas à identifier. Un rendez-vous manqué, puisque l'espèce sera décrite pour la première fois par le zoologiste Charles Girard en 1858 !
Le déclin des populations d'oiseaux européens serait lié aux pratiques agricoles, facteurs majeurs selon Rigal et al. (2023) dans un article parue dans #PNAS. Un coup de tonnerre en pleine polémique de #pause des normes environnementales 🇪🇺 #Macron#ornitho#biodiversité (1/n)
Ce papier relance une vieille polémique autour de la quantification des facteurs anthropiques responsables du déclin des oiseaux européens. En suivant 170 espèces différentes sur 20.000 sites européens (28 pays), les chercheurs se sont intéressés à 4 pressions différentes : (2/n)
1. L'intensification des pratiques agricoles 2. L'augmentation de la couverture forestière 3. L'urbanisation / artificialisation des milieux 4. Le réchauffement climatique
Hier soir, je poursuivais la chevauchée de Darwin et ses deux guides gauchos à travers l'arrière-pays de Maldonado. Mais je ne vous ai que trop peu parlé de l'avifaune rencontrée.
Nous avions déjà parlé de ses fameuses "autruches" qui firent sensation dans ses récits de voyage ! Bien entendu, il ne s'agissait pas d'autruches mais de troupeaux de nandous d'amérique.
Nous avons mentionné hier soir la surprenante technique de chasse à cheval de la Perdrix des gauchos. Dans ses "Notes zoologiques" Darwin décrit leurs comportements avec un regard naturaliste et cynégétique : elles courent plus qu'en 🇬🇧 et ne se cachent pas à portée de fusil.