Véronique Baudoux Profile picture
Doctorat en médecine - Médecin Généraliste - UCL - 1993

Nov 23, 32 tweets

1/n « Les chiffres, c’est comme les gens. En les torturant suffisamment, on leur fait dire ce qu’on veut ». Trucs et astuces pour embellir la mariée quant à la (prétendue) efficacité contre la transmission :
(Image, long discours, toussa toussa…)

2/n Récemment, un expert a qualifié de « fausse information » le fait de dire publiquement qu’on savait depuis le début que le vaccin n’empêchait pas la transmission…

3/n Et il fournit ses sources dans un tableau indiquant les chiffres d’efficacité contre la transmission de diverses études. Le critère utilisé pour étudier la transmission étant l’infection asymptomatique.

4/n Mais il suffit d’aller voir les données pour confirmer qu’il s’agit (encore une fois) de présenter les résultats de manière à donner l’impression d’une efficacité élevée. Un peu comme le célèbre slogan du Loto…

5/n Le résumé de la première étude fournie en référence indique effectivement que le vaccin a une efficacité de 85 % contre les infections symptomatiques et asymptomatiques (Tests PCR +)

7/n Il s’agit d’une efficacité basée sur la différence de risque RELATIF : celle mesurée entre les deux groupes : il y a eu 902 tests PCR + sur 442.605 soignants non vaccinés (soit 20 sur 10.000) et 3 tests PCR + sur 5.829 soignants vaccinés (soit 5 sur 20.000)

8/n L’efficacité relative 7 jours après la deuxième dose est calculée selon la formule : (1 - Risk Ratio ajusté) X 100 : donc : efficacité relative = (1 - 0,15) x 100 = 85 %.

9/n Mais, qu’en est-il si on regarde le risque ABSOLU ?
Si je suis un soignant non vacciné : j’ai 20 risques sur 10.000 (0,20 %) d’avoir un test PCR +
Si je suis un soignant vacciné : j’ai 5 risques sur 10.000 (0,05 %) d’avoir un test PCR +

10/n La réduction du risque absolu (Absolute Reduction Risk) est de : 0,20 % - 0;05 % = 0,15 %
Ce qui signifie que le risque qu’une personne vaccinée ait un test PCR positif est 0,15 % plus faible que celui d’une personne non vaccinée.

11/n Image, long discours, toussa toussa :
En ‰

12/n Quand on présente les chiffres en réduction du risque absolu, cela fait déjà moins rêver…
(Le loto n’a pas choisi de dire que 100 % des perdants ont, eux aussi, tenté leur chance)

13/n Mais, ce n’est pas tout… Et les petits malins qui ont regardé le tableau des données attentivement l’ont certainement remarqué…

14/n Car si cette efficacité « miracle » est obtenue 7 jours après la deuxième dose (et on ne sait pas pendant combien de temps car l’étude ne va pas plus loin que 14 jours après la deuxième dose), on remarque en revanche

15/n qu’entre le 4ème et le 13 ème jour après la première dose, l’incidence des tests PCR + chez les soignants vaccinés est plus importante que chez les soignants non vaccinés (26 pour 10.000 contre 20 pour 10.000)

16/n Si on calcule l’efficacité relative = (1 - Risk Ratio) x 100 = (1 - 0,26/0,20) x 100 = (1-1,3) x 100 = -30 % : soit une efficacité relative négative de 30 % durant cette période.

17/n Ce qui explique le choix du délai de 14 jours pour considérer une personne comme vaccinée dans toutes les études d’efficacité et les statistiques.

18/n Tous ceux qui ont utilisé cette étude pour affirmer que le vaccin avait une efficacité sur la transmission savaient donc aussi dès avril 2021 que les personnes vaccinées présentaient plus de risques de transmettre le virus durant une 10aine de jours après la première dose

19/n Et pourtant, à aucun moment ils n’ont prévenu de cette augmentation temporaire de risque ! Alors, qui désinforme réellement ?

20/n En ce qui concerne les « dizaines d’études » qui prouveraient que « la réduction de la transmission est indiscutable », hé bien, leur méthodologie est identique :

21/n Ainsi, la deuxième étude donnée en référence (Amit et al.) annonce une efficacité relative sur la transmission de 75 % .

23/n Mais la réduction du risque absolu n’est en fait que de 0,044%.

24/n La troisième étude du tableau (Pawlowski et al.) annonce une efficacité contre la transmission de 88,7 %

25/n Mais la réduction du risque absolu n’est que de 1,25 %

26/n Ce n’est évidemment pas un scoop mais cela vaut la peine d’être rappelé de temps en temps : l’efficacité de 95 % contre la maladie vantée comme le miracle du siècle, c’était aussi une efficacité RELATIVE.
La réduction absolue du risque n’était que de 0,84 %

28/n Dans ce document émanant de la FDA et traitant de la manière dont il convient de communiquer au sujet des risques et des bénéfices, on peut lire :

29/n « Les patients peuvent être indûment influencés lorsque les informations sur les risques sont présentées en utilisant une approche de risque relatif; cela peut aboutir à des décisions sub optimales. Un format de risque absolu devrait être utilisé »

30/n Les « influenceurs médicaux » qui vous présentent l’efficacité des vaccins (quel que soit le critère sur lequel elle porte et y compris concernant la transmission) sous la forme de l’efficacité relative savent donc que vous êtes « indûment influencé » par cette approche.

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